Incendie de Notre-Dame et paradis djihadiste

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Vous souvenez-vous de cet attentat aux bonbonnes de gaz projeté par des filles contre Notre-Dame de Paris ? Ces filles sont actuellement jugées. Quelle sera la sentence ? Pas grand-chose, on peut en être sûr. À terme du moins.

L’attentat projeté par ces filles n’a pas réussi, il n’a même pas abouti. Et s’il avait réussi ? Et s’il avait abouti et avait incendié Notre-Dame? Gageons qu’on aurait parlé dès la première heure d’un incident de chantier !

Il est criminel de se taire face à cette multiplicité d’attentats, sous prétexte que ce sont des attentats contre des chrétiens (ou des juifs). Car s’il s’était agi d’une mosquée, se serait-on tu ? Dans mon livre L’islamisme et les Femmes, j’ai donné des exemples: quand des tags sur une mosquée ont ému tout le monde politique du pays, alors que la profanation de l’église voisine, l’étendard islamique sur son toit et les tentatives répétées d’assassinat du curé, n’ont presque pas été mentionnés. Dites-moi ce qui est le plus important: une vie humaine ou un mur ? Et quand on cherche à brûler Notre-Dame durant le jour, comme comptaient faire ces filles, ne sont-ce pas des dizaines, parfois des centaines de vies humaines qui sont en jeu ?

Le laxisme du pouvoir n’est pas seulement criminel envers les vicitmes, qu’il s’agisse d’édifices ou de personnes. Il est également criminel envers les coupables. Ce laxisme est un véritable encouragement au crime. D’ailleurs, oublions les victimes. Supposons que les chrétiens et les juifs soient des riens, et qu’il soit juste de pleurer davantage sur le climat que sur une Sarah Halimi ou sur l’assassinat d’un professeur, ou encore sur la tentative d’assassinat d’un curé. Supposons que ceux-là n’aient pas de valeur, qu’ils soient des citoyens de seconde zone. Est-ce que la vie du terroriste ou d’un autre criminel, n’est pas ruinée parce qu’il a vu, ou cru que la loi ne serait pas appliquée si la victime, ou l’édifice ciblé, était chrétien ou juif ?

Sarah Halimi, retraitée assassinée à Paris aux cris d’ “Allaou akbar!”
John Dowling, professeur d’anglais assassiné à Courbevoie aux cris d’ “Allaou akbar!”

Je n’ai pas oublié Sarah Halimi, tuée aux cris d'”Allahou Akbar!”. Je n’ai pas oublié John Dowling, le professeur d’anglais tué à Courbevoie aux cris d'”Allahou Akbar!” aussi. Et si j’estime qu’il faut être débile pour commettre des crimes pareils, je pense que la cour qui ne les châtie pas est la première criminelle. Car la loi a été établie pour servir de parapet, pour protéger le criminel lui-même contre ses propres instincts, avant de protéger la société. Car c’est lui, la première victime. Que son attentat réussisse ou échoue. C’est lui dont la vie est ratée. Et dites-moi, on a promis aux garçons djihadistes d’aller dans un paradis où il y a des houris s’ils sont tués au djihad. (Encore que je n’aie jamais entendu parler d’un homme qui soit revenu pour le confirmer.)

Et aux filles djiadistes qui se font exploser, qu’a-t-on promis? Le savez-vous, mesdemoiselles? On vous a promis que vous auriez un palais de pierreries et des servantes houris; mais je crois qu’on ne vous a pas dit ce que ces messieurs prédicateurs disent aux hommes (Only for men): “Votre cher mari, seigneur et maître sur terre, passera son temps à vous tromper avec les houris vos suivantes !”

Excusez-moi, mais comme vous êtes sottes !

Lina Murr Nehmé,
mardi 24 septembre 2019

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Tragique printemps arabe saoudien

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Le printemps arabe saoudien finit dans les décapitations. Pour avoir participé en 2011 à une manifestation alors qu’il avait 17 ans, le Saoudien chiite Ali Muhammad Baqer al-Nimr a été jeté en prison, et condamné à la décapitation et au crucifiement, et à avoir ensuite son corps exposé publiquement jusqu’au pourrissement de ses chairs. Et ils parlent de droits de l’homme.

Lina Murr Nehmé, 11 avril 2017.

www.facebook.com/linamurrnehme/photos/a.1569102826655937/1935536923345857

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Le Bakchich islamique

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J’ai choqué beaucoup de monde en disant que le bakchich était légal du point de vue religieux islamique.

Pour justifier le bakchich, en effet, les puissances islamiques se servent du verset coranique suivant:

Je ne parle évidemment pas de mon point de vue ni de celui des personnes qui rejettent le bakchich, mais bien du point de vue des oulémas et de leurs textes de référence.

“Les aumônes sont pour les pauvres; pour les indigents; pour ceux qui prélèvent ces aumônes et les distribuent; pour ceux dont les cœurs sont à rallier; pour l’affranchissement des esclaves; pour la voie d’Allah [mot synonyme de djihad dans le Coran]; pour le passant. Tel est l’ordre d’Allah!” (Coran, 9, 60)

Ce verset du Coran désigne le partage des aumônes en huit, une de ces parts étant réservée au bakchich. Ce verset est descendu lorsque Mahomet a, après la bataille d’Honein, offert des cadeaux de 100, ou même 300 chameaux (chaque chameau égalant 10 moutons quand il faisait le partage du butin), aux riches Mecquois qui n’en avaient pas besoin, privant les pauvres de Médine qui s’étaient battus et ne l’avaient pas quitté.

Depuis, le huitième des aumônes est consacré au bakchich. En fait, cette somme est gardée à la discrétion du chef, qui peut décider, comme après la bataille d’Honein, de priver les pauvres pour essayer d’acheter un riche chrétien pour qu’il trahisse sa communauté. C’était très fréquent, et ce l’est encore. La politique des chefs de l’Arabie Saoudite, qui consiste à payer les politiciens libanais pour qu’ils trahissent le pays, au lieu d’améliorer la condition des pauvres d’Arabie Saoudite (beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit!), est ce qu’il y a de plus orthodoxe. Leurs oulémas la justifient par ce verset, dont voici l’explication officielle par Ibn Taymiyya, l’ouléma le plus influent aujourd’hui, à cause de la propagande saoudienne, de celle des Frères Musulmans, et de celle des organisations islamistes. Ils occupent l’essentiel du paysage religieux médiatique.

Lina Murr Nehmé: Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: Ce qu’ils cachent, Salvator 2019, p. 24

Pour plus d’explications, mes critiques ponrront se reférer à la compilation que le professeur de droit islamique Sami Aldeeb​ a faite, non seulement de l’ouléma que je cite, Ibn Taymiyya (qui est aujourd’hui le plus influent), mais de dizaines d’autres, dans son livre intitulé “Zakat, corruption et jihad, Interprétation du verset coranique 9:60 à travers les siècles”.

www.amazon.fr/Zakat-corruption-jihad-Interprétation-coranique/dp/151700120X

L’interprétation que font ces oulémas, après tout, est basée sur l’exemple donné par Mahomet, d’après les textes officiels. On peut contester ces textes, et des personnes très respectables le font; mais dans ce cas, que faire du verset coranique qui dit: “Vous avez dans l’Apôtre d’Allah un excellent exemple à suivre?” ou de celui qui dit: “Celui qui obéit à l’Apôtre (Mahomet) obéit à Allah”? Comment obéir à Mahomet si on ne reconnaît aucun texte transmettant ses ordres? Comment l’imiter si on ne reconnaît aucun texte racontant comment il vivait?

Voilà un dilemne que je ne peux pas résoudre. Et franchement, je ne me serais jamais attaquée à ce sujet s’il n’avait servi à tuer, à asservir, non seulement des personnes, mais des communautés entières. Très exactement, je ne me serais pas emparée publiquement de ce sujet s’il n’y avait pas eu le massacre de Charlie et la nécessité d’expliquer les textes pour que les gens comprennent que ce ne sont pas les musulmans qui sont à blâmer, ni même les terroristes, mais les textes et ceux qui les répandent et les imposent. Je suis désolée de peiner tant de monde: mais si je me tais, les autres continueront à tuer et à tromper.

Lina Murr Nehmé, le 16 septembre 2019

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La taqiya du Dr Al-Issa (vidéo)

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Solidarité avec Ensaf Haidar et Raif Badawi. 

Mohammed Al-Issa, invité mardi 17 septembre 2019 à Paris, est le ministre saoudien de la Justice qui a fait condamner Raif Badawi à mille coups de fouet en 2015. Maintenant qu’il est secrétaire général de la LIM (Ligue Islamique mondiale), il parle d’ouverture et de modération. On lit sur le site de la LIM:

“Nous nous engageons à inviter tous les pays à se concurrencer dans le domaine du bien pour l’ensemble de l’humanité, pour parvenir à une justice sociale entre ses composantes et à œuvrer pour une meilleure société humaine.”

Pour vous permettre de comprendre le sens occulte de ces mots, Lina Murr Nehmé vous explique dans cette vidéo quels sont les buts de la Ligue Islamique mondiale, quels sont ses rapports avec la famille Ramadan qui implanta les Frères Musulmans en Europe, et avec le roi Fayçal, qui provoqua le choc pétrolier de 1973 et utilisa ensuite l’argent à financer l’islamisation de l’Occident.

Une manifestation est prévue sur place pour protester contre les atteintes aux Droits de l’homme et le principe de ce colloque en France, qui bafoue la mémoire des victimes de l’islamisme, organisée par Zineb et Ensaf Haidar, épouse de Raif Badawi. Un sit-in doit avoir lieu dans la soirée.

Lina Murr Nehmé, 16 septembre 2019

Kahina Bahloul, première “imame” de France ? (vidéo)

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Le Fatah-el-Islam et la bataille de Nahr el-Bared

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En 2006, dans un camp palestinien au Nord-Liban, le Nahr-el-Bared,
l’organisation Fatah-el-Islam fit scission du groupe Fatah-el-Intifada,
qui avait lui-même fait scission du Fatah de Yasser Arafat en 1983.

Le Fatah-el-Islam était une organisation palestinienne de type al-Qaïda ou Daesh, et comme elles, elle recrutait des djihadistes de partout et grandissait à toute vitesse. Son but déclaré était de libérer Jérusalem par l’islam, et en vue de faire le djihad contre Israël et le Liban, elle avait constitué un noyau d’État islamique, et appelait son chef émir, c’et-à-dire “commandeur”.

Les Américains et les Saoudiens étaient revenus à la même stratégie employée au temps d’Oussama Ben Laden : financer et aider des moudjahidine islamistes, dans le but de faire une guerre par proxy. En l’occurrence, ils voulaient les utiliser contre le Hezbollah. Ils aidaient et finançaient le Fatah-el-Islam, par l’intermédiaire de certains membres du gouvernement de Siniora. C’est du moins ce que dit un des ministres de ce gouvernement au journaliste Seymour Hersh.

L’argent venant à manquer, le Fatah-el-Islam
braqua une banque et se servit. Les services de Sécurité intérieure,
alors dirigés par le général Achraf Rifi, firent une descente dans un
appartement d’une rue cossue de Tripoli, et arrêtèrent des membres du
Fatah-el-Islam.

L’armée libanaise n’en fut pas informée, et elle
ne prit pas de mesures spéciales. Le 20 mai, le Fatah-el-Islam égorgea
dans leur sommeil vingt soldats libanais, dont un officier; certains
d’entre eux furent éborgnés.

Le Premier ministre Siniora, qui
soutenait le Fatah el-Islam, ne voulait pas que l’armée libanaise
attaque le camp de Nahr el-Bared. Mais l’armée alla camper autour de ce
camp, et mit une semaine à en évacuer les civils, même ceux de l’ennemi.
Elle eut deux morts et plusieurs blessés. Les Palestiniens eurent
encore plus de morts dans l’opération, car les terroristes tiraient sur
eux davantage que sur les Libanais.

La bataille fut très longue
et très difficile avec, chaque jour, des révélations d’épouvante. Trois
mois plus tard, le 3 septembre, les soldats rentrèrent après avoir perdu
cent soixante-huit compagnons dans la bataille. Et Israël put se
réjouir, parce que si l’armée libanaise n’avait pas gagné cette
bataille, le Fatah-el-Islam aurait rapidement été dans tout le Liban, et
combattant à la frontière d’Israël.

Après tant d’angoisse, les soldats libanais reçurent de la population de ville en ville, et même sur l’autoroute, un accueil tel… qu’ils mirent plus de dix heures à traverser les 84 km qui séparent Tripoli de Beyrouth.

Lina Murr Nehmé, 3 septembre 2019

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L’Arabie et les droits de l’homme

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En mai 2015, les Saoudiens ont annoncé qu’ils présentaient leur candidature pour la présidence de la commission des Droits de l’Homme à l’ONU. J’ai cru à une blague. 

Mais c’était vrai ! 

En écrivant L’islamisme et les Femmes j’ai découvert l’abîme de veulerie qu’il a fallu pour leur accorder cela. Figurez-vous que les Saoudiens ont obtenu cette présidence sur la base d’un texte par lequel ils s’engageaient à faire telle et telle réforme… 

Mais à la fin du texte, Abdallah écrivait que le document était valide “sous réserve que cela ne contredise pas la charia”!

Lina Murr Nehmé, 4 septembre 2019

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Le tueur de Villeurbanne (vidéo)

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L’article, pour rappel :

Le samedi 31 août 2019, à Villeurbanne, un Afghan frappe une dizaine de personnes devant un arrêt de bus. Il a un pic à barbecue et un grand couteau. Un barbu parvient à l’amadouer en lui disant quelques mots, et il lui serre la main. 

Arrêté, il se présente à la police avec deux identités différentes, et trois dates de naissance. Malgré cela, il paraît que cet Afghan a obtenu une carte de séjour en France. D’après ce qu’il a dit aux enquêteurs après la tuerie, il s’appelle Sultan Marmed Niazi, et il est né en 1986 en Afghanistan.

Il avait donc dix ans lorsque les Talibans ont pris l’Afghanistan, et il a subi leur éducation religieuse obligatoire durant six ans au minimum : de 1996 à 2001 inclus. En fait, il a subi cette éducation bien plus longtemps, car il est un Pashtoune. Les Pashtounes sont une ethnie qui peuple les montagnes à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. Les Talibans afghans, et notamment leur chef, le mollah Omar, sont des Pashtounes, et ce sont eux qui ont fait de l’Afghanistan un sanctuaire pour al-Qaïda. Ils imposent leur enseignement islamiste sur tout le territoire afghan depuis 1996, mais ils l’ont imposé dès 1994 dans leur territoire. Et après la guerre conduite par les Américains en Afghanistan qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, les talibans ont gardé une certaine force dans leurs montagnes, notamment grâce aux talibans pakistanais. De toute façon, l’enseignement dans les madrassas, qui est souvent financé par l’Arabie Saoudite, n’a pas changé. 

Quoi qu’il en soit, Sultan Marmed Niazi a subi l’influence des Talibans durant sa jeunesse — les années où il était le plus fragile. Il a appris que les femmes ne doivent pas sortir, sans quoi il faut les battre ou leur jeter de l’acide. Il a appris que les hommes doivent porter la barbe, sans quoi ils sont mécréants. Il a appris que si un musulman ne fait pas ses cinq prières, il faut le tuer. Il a appris que si n’importe qui critique Allah, Mahomet ou le Coran, il faut le tuer. Il a appris que si on critique la décision de tuer un blasphémateur, ou si on critique les terroristes qui ont commis la tuerie de Charlie Hebdo, on est un ennemi d’Allah et on doit mourir.

Par ailleurs, Niazi ne se sent pas un bon croyant. Ça le tarabuste. Il a dit aux enquêteurs qu’il était anxieux à l’idée de ne pas bien suivre sa religion. Que faites-vous quand vous êtes anxieux ? Vous sortez, vous donnez un coup de fil, vous voyez quelqu’un, ou vous pillez votre réfrigérateur et vous grossissez. 

Et si c’est votre religion qui vous rend anxieux, vous irez probablement satisfaire votre conscience en faisant des actes de charité : vous faites une aumône, vous nourrissez un clochard, vous aidez une vieille femme embarrassée dans ses paquets, ou autre chose.

Mais Niazi ne peut pas soulager son angoisse religieuse en faisant des actes de charité. Les talibans lui ont appris que si le djihad a été déclaré, la première des bonnes actions, c’est de nettoyer la terre des mécréants pour faire régner l’islam. Or Oussama Ben Laden a promulgué une fatwa disant de tuer les chrétiens et les juifs dans le cadre du djihad. Et cette fatwa est suivie par les talibans. Donc Sultan Marmed Niazi sent qu’il doit tuer les blasphémateurs et les athées. Au foyer dans lequel il vit, il frappe justement ses compagnons réfugiés avec des chaises. Mais ce jour-là, il décide de tuer dans la rue, là où il y a des mécréants. 
Il explique ses raisons en disant aux enquêteurs qu’il a « entendu dans l’après-midi des voix insulter Dieu et lui donnant l’ordre de tuer ». Les psychologues qui l’ont examiné en ont conclu qu’il était dans « un état psychotique envahissant avec délires paranoïdes à thématiques multiples dont celles du mysticisme et de la religion ». 

Il y a pourtant bien eu, en France, des gens qui ont tué parce qu’ils avaient pris du cannabis. Ils n’ont pas crié « Allahou Akbar ». Ils n’ont pas dit que les gens qu’ils tuaient ne lisaient pas le Coran. Ils ne s’étaient pas dits investis par la divinité pour tuer des blasphémateurs.
Les enquêteurs ne se rendent peut-être pas compte qu’à force de haïr les mécréants, un homme éduqué par les Talibans peut vivre dans une telle tension nerveuse en France, qu’il en arrive à la paranoïa. Si un pupille des Talibans vit en France, il trouvera tout blasphématoire. 
Ensuite, quelle est la nature de ces voix entendues par Niazi ? Ce ne sont pas nécessairement des voix éthérées venant de l’au-delà. Ou alors, elles parlent de façon étonnamment semblable aux voix terrestres. Niazi a déjà tellement menti au sujet de son identité et de son âge, qu’on n’est pas obligé de le prendre au mot et de croire qu’il a des troubles psychologiques parce qu’il parle de voix. En tout cas, les voix qui insultent Allah peuvent très bien avoir été entendues par la fenêtre, dans la rue, à la télévision, ou sur les réseaux sociaux. 

Pour un homme éduqué par les talibans, le simple fait de défendre la laïcité ou l’acquittement d’Asia Bibi, ou encore, les victimes de la tuerie de Charlie Hebdo, est une insulte à Allah. On lui a enseigné qu’on est blasphémateur si on critique la loi anti-blasphème, car cela revient à critiquer la charia. La personne qui le fait doit donc mourir. De là à raconter aux inspecteurs qu’une voix lui a dit de tuer, comme le fait Niazi, pourquoi pas ? La voix qui lui a dit de tuer peut très bien être celle d’un ouléma qu’il a entendu prêcher dans une vidéo, ou dans une mosquée. Il y en a tellement, de ce genre de voix. Et lui, Afghan pachtoune, comprend les langues dans lesquelles ce genre de sermons sont le plus souvent prononcés et enregistrés.
En tout cas, il y a eu la mort d’un jeune homme. Quand l’Administration impose aux Français des réfugiés éduqués par les Talibans, elle a la responsabilité de les surveiller pour s’assurer qu’ils ne viendront pas mettre en pratique, en France, ce que leur ont appris les Talibans en Afghanistan, quand ils étaient petits. 

Parler de troubles psychotiques permet à l’Administration de camoufler sa négligence. Il est bien facile de mettre une tuerie sur le dos de la maladie. Ainsi, on ne parle plus de radicalisation. Mais alors, que dire des frères Kouachi, les assassins de Charlie Hebdo ? Que dire de Coulibaly ? Ils ont fait la même chose que Sultan Marmed Niazi, et ils n’étaient pas psychotiques pour autant. Mais ils avaient quelque chose en commun avec Niazi : ils avaient lu les mêmes livres que lui, et écouté les mêmes sermons, les mêmes « voix » que lui.

Lina Murr Nehmé

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De Gaulle et le Liban

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On peut aimer ou non certaines actions politiques du général de Gaulle. Mais on ne peut nier sa stature politique et morale, à laquelle ne peut se comparer celle d’aucun de ses successeurs. Je ne parle pas seulement du fait qu’il utilisait sa vaisselle personnelle quand il ne recevait pas des officiels, afin d’être sûr de ne pas ébrécher la précieuse vaisselle payée par le contribuable français. Je ne parle pas seulement du fait qu’il refusait de faire payer à l’Etat sa note de gaz… et le reste. Je parle aussi de sa politique envers le Liban, auquel il a donné son indépendance, ce que n’avaient pas fait ses prédécesseurs, malgré la convention faite avec les Libanais en 1919-1920. Car le mandat français a été demandé par les Libanais pour être protégés des Arabes et pour avoir le temps de se constituer une armée et des institutions modernes permettant de résister aux appétits des voisins. 

Qu’ont fait du Liban les successeurs de De Gaulle, qui, après le choc pétrolier de 1973, ont tout fait pour obtenir l’amitié des potentats saoudiens? Et pour ces derniers, vous le savez, la charia prime. Et il est illégal d’après la charia, qu’un chrétien gouverne un musulman. Donc les chrétiens du Liban devaient perdre tout pouvoir pour que la charia soit appliquée. Ce fut l’origine de la guerre du Liban. Et si elle est si compliquée, c’est parce que les Libanais ne se sont pas laissé faire. La guerre qui commença le 13 avril 1975, le même jour que celle du Cambodge, aurait dû se terminer en une semaine, comme celle du Cambodge. Mais elle dure encore. Car c’est une guerre des coulisses qui se fait en Arabie. C’est pourquoi c’est la mort de Rafic Hariri le Saoudien, qui libéra le Liban de l’occupation syrienne, et non la mort d’Hafez el-Assad. Et c’est pourquoi aussi, le départ des Syriens ne changea rien à l’état du Liban. Et on vous dit: “Ça, c’est le Liban.” Non. Ça, ce n’est pas le Liban. Ça, c’est ce qu’en ont fait la volonté saoudienne et la veulerie occidentale.” 

Vous verrez la différence le jour où la famille Saoud tombera. Et ce jour est proche.

Lina Murr Nehmé, 21 juillet 2019

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