Archives de catégorie : UOIF

Blanquer et l’enseignement de l’arabe : Cœur d’amour épris

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Cœur d’amour épris.

Le ministre de l’Education en France parle de mettre l’accent sur l’arabe à l’école. Parallèlement, on ne signale pas que le grec et le latin ne seront presque plus enseignés à l’école, puisqu’on a supprimé le Capes de Lettres classiques et que les latinistes et hellénistes sont de plus en plus rares au lycée. Donc il n’y aura plus de profs de grec et de latin. Donc, il n’y aura plus, à plus ou moins court terme, de cours de grec et de latin en France. La pénurie de professeurs se ressent déjà. Au lycée, certains sont obligés, pour faire du latin, de prendre une option “CultureS de la Méditerranée”, qui inclut évidemment des cours d’arabe.

Comme chacun sait, l’Arabie est une île de la Méditerranée. Et des linguistes médiatiques nous expliquent que l’arabe fait partie du patrimoine linguistique français.

Car, bien sûr, on a supposé que les Français d’origine maghrébine ne pouvaient apprendre que l’arabe, comme s’ils n’avaient pas de cervelle. Racisme et injustice. Tous les enfants peuvent apprendre et être capables d’apprécier les chefs-d’œuvre du grec et du latin, et comprendre les racines de tant de mots français.

Or l’arabe est une langue morte comme le grec et le latin. On supprime des langues européennes sous prétexte qu’elles sont mortes, pour les remplacer par une autre langue morte qui se trouve être, comme par hasard, celle dont les islamistes exigent l’apprentissage pour que leurs prêches soient accessibles aux jeunes et poussent ceux-ci à devenir djihadistes.

Mais pas ceux-ci seulement: bien des Français sont les cibles des islamistes. Faute de comprendre les tragédies grecques et Cicéron, ils comprendront au moins ce que disent ceux qui font les prières de rue.

(En plus, vous savez que Blanquer est censé être l’anti-Najat Vallaud-Belkacem.)

Lina Murr Nehmé, 10 septembre 2018

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Débat avec Tariq Ramadan à l’IMA (2009) : précisions

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Quelqu’un a écrit sur ma page que Tariq Ramadan m’aurait répondu dans la vidéo où il a parlé des accusations dont il a été victime.

J’ai attentivement écouté la vidéo, il ne me mentionne jamais, il parle en fait de Caroline Fourest et il la nomme plusieurs fois, disant qu’elle et d’autres tirent des citations de leur contexte.

Il ne peut pas parler de moi, car la conversation de l’Institut du monde arabe en 2009 que j’ai rapportée dans Fatwas et caricatures est aussi complète que ma mémoire me permet de la transcrire d’après des notes prises ce soir-là une fois rentrée dans ma chambre. C’est d’ailleurs corroboré par le compte-rendu qui en a été fait sur le site de l’Institut du Monde arabe. J’ai cité ce compte-rendu dans le même livre. Mais qui a voulu faire disparaître les traces de ce débat? Après la parution de Fatwas et caricatures, en effet, la page consacrée à cette conférence de Tariq Ramadan et qui résume mon intervention et confirme mon récit, a disparu du site de l’IMA.

 

Mais ce n’est pas grave : j’en avais fait noter l’adresse par un site juridique spécialisé dans ce genre de démarches, et je peux donc prouver son existence à n’importe quel moment.

Tariq Ramadan n’a pas intérêt à me mentionner et à rappeler cette conversation que je raconte sur trois pages, et qui a été enregistrée et diffusée sur France Culture à cette époque. L’enregistrement devrait exister encore, à moins que quelque âme charitable ne l’ait subtilisé des archives comme il en a été de la page de l’IMA qui rapporte ce débat. En tout cas, la conférence a eu des centaines de témoins, et je rencontre de temps en temps des gens qui étaient là-bas, ou qui ont entendu parler de ce que j’ai dit… même si personne, sur le moment, ne m’a défendue (sauf mes arguments).

Tariq Ramadan ne peut rien par voie judiciaire, ni contre moi ni contre mes arguments, car il a bien dit ce que je cite. Et je le cite assez souvent pour qu’il n’y ait pas de risque de dénaturer sa personnalité dans l’image que je donne de lui dans deux de mes livres: Fatwas et caricatures et Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent.

C’est pourquoi il n’a jamais osé se mesurer à moi, sauf une fois: quand il me prenait pour une illustre inconnue, une femme dans la foule, qu’il pouvait faire taire en laissant crier sa claque. (Claque dans le sens ancien du terme, c’est-à-dire troupe payée pour applaudir les uns et huer les autres au théâtre ou dans une conférence.) Il ne savait pas qu’il avait affaire à une historienne qui, un jour, publierait cela dans un livre où elle fait ce portrait. Et le compléterait dans un autre livre, prouvant le mensonge de l’homme.

A tout hasard, je révèle une information encore inédite, c’est que la femme qui m’a pris le micro, et qui a mis les mains sur mes épaules et m’a crié dans l’oreille pour me faire taire, ressemblait à Houria Bouteldja. J’ai longtemps pensé que c’était elle, mais je ne voulais pas risquer d’être injuste en le disant, pour le cas où ce ne serait pas elle. C’est pourquoi j’ai tu ce détail.

Elle, en tout cas, pourrait expliquer pourquoi la page racontant mon intervention a disparu du site de l’IMA.

Voici la capture d’écran faite en 2015, au temps où l’IMA ignorait que ce texte serait cité dans un livre. Ainsi, ce texte, cette page ont été sur Internet durant près de sept ans, et ont soudain disparu à la sortie de Fatwas et caricatures !

Quel grand compliment pour mon livre !

Lina Murr Nehmé, 23 août 2018

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Tareq Oubrou et sa “charia de minorité”

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Tareq Oubrou est pressenti pour remplir le rôle de représentant des musulmans français sous Emmanuel Macron. Dans un entretien publié par Libnanews en 2016, Lina Murr Nehmé alertait déjà sur le profil de l’imam bordelais.

“Que veut dire l’expression « charia de minorité » dans la bouche de Tareq Oubrou ?

Il s’agit tout simplement de vivre dans la société occidentale en renonçant à ce qui, dans la charia, ne s’y adapte pas. Donc les musulmans, minoritaires en France, peuvent renoncer à la lapidation, à l’ablation des mains, à la décapitation de l’apostat et du blasphémateur, etc.

C’est cela, la charia de minorité. S’il faut une charia de minorité à une minorité musulmane en Europe, c’est qu’il lui faudra une charia de majorité si elle devient un jour majoritaire — ce qui peut arriver, aux dires de cheikh Youssef Qaradawi, qui affirme que l’Occident sera conquis sans violence, parce que le taux de natalité des familles d’immigrés, généralement musulmanes, est supérieur à celui des Européens de souche.

Dans ce cas, la charia de majorité remplacera la charia de minorité, qui ne sera plus nécessaire. C’est cette charia de majorité qui régit en effet le califat prôné par Tareq Oubrou.

Lire l’interview complète sur Libnanews

Voir T. Ramadan, T. Oubrou, D. Boubakeur: ce qu’ils cachent (Salvator, 2017)

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Ce que dit Médine dans “Don’t laïk”

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Dans cette vidéo, j’explique les paroles ésotériques de la chanson “Don’t laïk” du rappeur Médine. Notamment ce que veut dire “crucifier les laïcards comme à Golgotha”, et “pas de signes ostentatoires, pas même la croix de Jésus”.

Le lundi 1er janvier 2015, le rappeur Médine inaugure l’année en lançant la chanson Don’t laïk, dans laquelle il dit :

« j’mets des fatwas sur la tête des cons »

Le mot « fatwa », en France (et dans le langage parlé par opposition aux livres spécialisés) signifie une condamnation à mort. De fait, le rappeur parle bien de tuer les partisans de la laïcité :

« Porte le voile t’es dans de beaux draps
Crucifions les laïcards comme à Golgotha »

Ce n’est pas du tout une plaisanterie. Pour les islamistes, en effet, ceux qui militent contre le port du voile sèment la corruption, et doivent donc être crucifiés. C’est le Coran qui le veut :

« Le châtiment de ceux qui font la guerre à Allah et son Apôtre et qui travaillent, sur terre, à semer la corruption, est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que leur soient coupés la main et le pied opposés, ou qu’ils soient bannis de la terre. Voilà pour eux la honte dans ce monde, et la torture dans l’autre. » Le Coran, 5.33

Ce verset est très connu du public auquel s’adresse le rappeur, parce qu’il définit un châtiment légal ou hadd, et constitue donc un des fondements de la charia. Il est également connu parce que Daech a crucifié beaucoup de monde à partir de l’été 2014, ce qui était peu connu auparavant. Et le rappeur confirme qu’il parle bien d’un châtiment légal quand il vante l’amputation du voleur et l’interdiction des crucifix en public :

« Si j’applique la charia les voleurs pourront plus faire de main courante
Ils connaissent la loi, on connait la juge [la charia]
Pas de signes ostentatoires, pas même la croix de Jésus »

La charia, en effet, interdit aux chrétiens de montrer leurs statues, icônes, médailles ou crucifix. Le calife Omar a même commandé de briser sur la tête des chrétiens tout crucifix visible dans l’espace public.

Mais le 7 janvier, une semaine après la sortie de la chanson Don’t laïk, deux terroristes encagoulés font irruption dans les locaux de Charlie Hebdo, et mitraillent aveuglément la rédaction qui est réunie. Croyant avoir tué tout le monde, ils sortent ensuite dans la rue, tirent et crient : « Allahou Akbar ! » et aussi : « Nous avons vengé le prophète Muhammad ! » Ils crient aussi : « Nous sommes al-Qaïda au Yémen. »

Puis ils tuent un policier, Ahmed Merabet, qui est musulman comme eux. La police les poursuit et les traque. Alors un djihadiste de Daech, Amedy Coulibaly, décide de faire diversion en tuant une policière et en prenant en otages des clients dans un hypercasher.

Tout ceci attire l’attention sur la chanson Don’t Laïk, sortie une semaine plus tôt, et semant la haine des partisans de la laïcité. 

Toute chanson bien faite provoque des sentiments puissants, et c’est le cas de celle-ci. Après les massacres de janvier, le rappeur Médine est critiqué, et il a peur. Il n’osera plus attaquer la France, le christianisme ou la laïcité de front, mais toujours par allusions, à la façon insaisissable de Tariq Ramadan… dont il se réclame d’ailleurs. Comme lui, il prétend œuvrer pour le vivre-ensemble. Mais comme lui, il a pour fruits la hargne et non l’amour.

Lina Murr Nehmé, 14 juin 2018

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Medine et Edouard Philippe : clientélisme ?

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Y a-t-il un rapport entre ce texte du Premier ministre Edouard Philippe parlant du rappeur Médine, et son refus d’interdire que le concert de son compatriote havrais ait lieu au Bataclan ?

“Un ami commun nous avait présentés à je ne sais quelle occasion, mon ignorance, et ma méconnaissance du rap en général, apparurent au grand jour. Médine en fut probablement mortifié et ne manqua pas de faire savoir qu’il faisait sans doute plus pour le rayonnement du Havre avec sa musique, que moi en tant que maire de la ville. Il avait peut-être raison.

Il avait en tout cas raisons sur un point : j’aurais dû le connaître.”

La question est spécifiquement que tant de personnes aient été tuées en cet endroit précis au cri d’Allahou Akbar. Le corps de l’une d’elles était éviscéré, châtré, et en si mauvais état que son père lui-même n’avait pu le voir. Un de mes amis est aussi l’ami de ce dernier.

En d’autres termes : est-ce que M. Edouard Philippe envisage de se représenter à la mairie du Havre s’il est évicté de son siège de Premier Ministre? Dans ce cas, il aurait besoin du nombre de voix musulmanes que pourrait lui apporter Médine.

On en revient au clientélisme J’avais montré comment il s’exerce dans certaines banlieues parisiennes dans L’islamisme et les Femmes​. Je recommande la lecture ou la relecture de ce chapitre, qui parle aussi du clientélisme en Lorraine et à Bordeaux. Il y a dans ce chapitre de quoi se hérisser les cheveux, et se hérisser tout court.

Lina Murr Nehmé, 13 juin 2018

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Medine au Bataclan et le “djihad intérieur”

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Le rappeur Médine doit se produire au Bataclan. Quand on l’interpelle sur son titre “Jihad”, il répond comme Tariq Ramadan et Tareq Oubrou que le vrai jihad est celui qui se fait “contre soi-même”…
 
Pour camoufler la réalité, ils citent « un hadith mineur, dont voici la traduction exacte :
 
« “Le moudjahid est celui qui fait le djihad contre soi-même dans l’obéissance d’Allah.”
 
« Allah commande le djihad armé. Lui obéir en faisant le djihad contre son ego revient à s’obliger à faire le djihad armé en personne, comme l’explique Tabari dans l’extrait que nous avons traduit au chapitre précédent. Oubrou a donc cité un hadith qui appelle au djihad armé tout en se donnant l’air de dire l’inverse!»

Lina Murr Nehmé, Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent, Salvator, 2017.

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