Archives de catégorie : Greta Thunberg

Qui critique Greta?

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J’ai récemment écrit, répondant à Greta Thunberg, que la guerre était un bien plus grand facteur de pollution que les machines civiles. Comme j’ai eu le malheur de mentionner son autisme, on s’est focalisé sur cela pour oublier le reste de ce que je dis, et pour me reprocher de “critiquer Greta Thunberg”.

Ce n’est pas la critiquer que de critiquer ce qu’elle dit. Si son infirmité n’affecte pas ses capacités intellectuelles, elle a droit à ce qu’on la prenne au sérieux. Ce qui implique qu’on puisse critiquer ses paroles et ses idées, puisqu’elles prétendent influer sur les politiciens qui décident de notre sort.

Dans le débat démocratique, on donne des idées, elles sont reçues ou critiquées avec des arguments. Greta est libre de penser, libre de parler, et je respecte cela. Mais je ne respecte pas ceux qui l’exploitent.

Car il y a bien eu des gens qui ont introduit cette terreur dans la tête de Greta et l’ont exploitée. Vous trouvez humain qu’on terrorise une fille à ce point, puis qu’on lui vole sa jeunesse en la promenant de forum en parlement et de parlement en résidence présidentielle? Car n’en doutez pas, il y a exploitation, puisqu’il y a médiatisation à outrance (et donc argent versé). Et on n’est pas invité à faire des conférences devant ce genre d’assistances si on ne la sert pas politiquement…

Si la mère de Greta avait voulu le bien de sa fille, elle l’aurait envoyée à l’école. Elle lui en aurait rendu l’idée agréable. Imaginez que Greta soit votre fille. Qu’est-ce qui vaut mieux pour elle? Aller à l’école? Ou aller se faire flatter par les politiciens et les gens de la finance, soit le milieu le plus corrompu qui soit?

Une fois finies toutes ces conférences, une fois qu’on aura fini d’exploiter Greta et qu’elle ne servira plus, que fera-t-on d’elle, après l’avoir habituée à ces idées de grandeur? Ce sera une nouvelle dépression nerveuse: demandez aux anciennes vedettes, ce qu’elles ressentent quand les chefs d’Etat, le public et les journalistes ne sont plus là pour les adulter.

L’idéal pour Greta serait alors de retourner à l’école. Mais après un si long arrêt passé à assener des leçons aux grands de ce monde, supportera-t-elle d’apprendre?

On m’a répondu que Greta n’aurait pas fait ce qu’elle a fait si elle ne l’a pas voulu, car on ne peut pas pousser un autiste à faire ce qu’il ne veut pas. Une mère aimant Greta n’en aurait pas profité pour lui ouvrir son carnet de relations publiques, relations qui l’utilisent pour servir des fins pas toujours louables. Sa mère lui a fourni les moyens de perdre son adolescence en voyages transatlantiques et en conférences devant des VIP, au lieu d’aller à l’école.

Ne croyez pas que si un autiste tient à faire ce qu’il veut, on ne peut pas l’influencer. Il y a mille manière de présenter les choses à quelqu’un de manière à l’obliger à penser comme on veut qu’il pense — et en lui cachant le reste. C’est ce que font nos gouvernements et leurs médias. Et vous voulez qu’une fille seule, victime d’une dépression nerveuse, ne puisse pas être influencée par la manière dont on lui présente les choses, et qu’elle se sorte de sa dépression toute seule par le miracle d’avoir décidé de parler à tout le monde du climat?

J’imagine très bien les terreurs nocturnes de cette enfant qui imagine la banquise fondant, et les océans la noyant et noyant l’humanité. Les adultes sont très forts à inculquer ce genre de terreurs en faisant une seule description. Chacun de nous n’a qu’à se rappeler ce qu’il ressentait, enfant, quand on lui parlait de cataclysmes ou de guerres.

Aucun enfant n’a la science infuse des histoires de réchauffement climatique, de pollution, d’océans, etc. Et si Greta l’avait eue, elle aurait su que la plus grande source de pollution, aujourd’hui, est la guerre.

Non pas la guerre à venir, mais la guerre récente, la guerre présente. On voit à l’école, à la télévision, dans les encyclopédies les images de guerre, le feu des avions bombardiers et des bombes à Hiroshima, Nagazaki, au Vietnam, des bombardements en Irak, toutes ces guerres, et ces avions bombardiers qui, non seulement brûlent de l’essence comme l’aviation civile que condamne Greta, mais produisent des explosions, des incendies.

Elle aurait acquis toute seule toute cette science en matière d’écologie, mais n’aurait pas remarqué qu’une bombe pollue plus qu’un grand nombre d’aérosols?

Greta peut avoir ses idées personnelles, elle peut y tenir, elle semble y croire en tout cas. Bien lui en fasse, si cela l’a sorti de sa dépression. Mais en quoi cela nous regarde-t-il, nous? Pourquoi nous imposer cela par le biais de nos politiciens?

Et encore une fois, je parle indépendamment de son handicap: je dirais cela de n’importe quelle personne menant une action politique ayant une telle envergure, avec la complicité, l’aide des politiciens. Ce n’est pas Greta qui est le problème. Elle ne serait rien si on ne lui avait ouvert les salles où se fait la politique du monde. Ce n’est pas elle qui est à blâmer — elle n’a jamais été à blâmer: elle parlait, elle était libre de parler. Ce sont ceux qui l’ont mise sur un podium qu’il faut blâmer.

Ensuite, n’est-il pas criminel d’avoir mis dans la tête de cette fille ces terreurs, au point qu’elle vive dans cette hantise que dans des années, les océans envahiront la terre et l’engloutiront? Est-ce humain? Et est-ce logique?

D’abord, l’Europe n’est pas seule au monde. Si elle subit des changements climatiques dans le sens du discours de Greta, dans d’autres pays, c’est le contraire. Au Liban, tout petit pays situé au nord d’Israël, et où la chaleur est censée s’installer dès le printemps, il y a eu un hiver exceptionnellement froid, dont 20m de neige tombée au printemps, et qui n’a pas encore totalement fondu.

Liban (Ouyoun Simon), mai 2019


Au moins en deux fois et en deux régions différentes au Liban cette année, il a plu des grêlons gros comme un poing d’homme — et parfois davantage — qui ont causé de très gros dégâts aux arbres et aux automobiles. Vous parlez d’un réchauffement climatique !

Et si en Europe, il y a eu ces canicules cet été, au Liban, on avait dix degrés de moins. Quand on avait 32 ou 34 degrés, on disait: “Ouf! comme il fait chaud!” alors qu’à Paris, il faisait 45 degrés.

Est-ce que quelqu’un ne pourrait pas dire tout cela à Greta pour calmer ses peurs? Ce serait un acte de charité envers elle et envers les populations qui la regardent à la télévision, transies de terreur. Car tôt ou tard, il va bien falloir que les chefs d’Etat nous parlent de l’Etat islamique. Si seulement ils se réveillaient maintenant de leur torpeur, on pourrait éviter cette troisième guerre du Golfe qui donnerait à Daech les moyens de procéder à l’invasion mondiale de ses rêves.

Lina Murr Nehmé, 31 juillet 2019

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Pollution civile ou pollution guerrière?

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On prétend nous convaincre que Greta Thunberg, cette lycéenne de seize ans qui a si souvent séché l’école et a eu une dépression nerveuse, a pu écrire des textes dont l’éloquence et l’élaboration supposent des connaissances et une capacité de synthèse bien supérieures à ceux d’un lycéen, même surdoué? Il faut un niveau universitaire pour absorber des données aussi approfondies, et pour les exprimer de façon aussi élaborée. Or Greta semble à l’aise devant une assemblée, mais quand un psychiatre lui pose une question à l’improviste, dans la rue, elle ne sait pas répondre, elle enlève son bonnet, et comme un signal, sa mère court vite la chercher. C’est l’impression que donne la tentative du Dr Marc Reisinger de l’interroger sur le climat:

Voyant ce comportement, on se demande d’où viennent la perfection de la récitation de Greta, avec les bonnes mimiques, les bonnes intonations de voix, les bons moments d’arrêt. J’étais nettement plus âgée qu’elle — j’avais 18 ou 19 ans — quand j’ai été entraînée pour réciter un poème d’amour pour un concours. L’auteur du poème, Joseph Sayegh, ne laissait rien au hasard: “Ici tu as l’air neutre; en disant ce mot, tu souris; en disant cette phrase, tu ouvres les bras, en la finissant, tu regardes au ciel, et tu tends les mains; et surtout, attention à ne pas tendre les paumes au public.”

Mais les politiciens s’exercent à l’élocution, et ils répètent leurs discours avec des répétiteurs. Des discours qu’ils n’ont d’ailleurs pas écrits eux-mêmes. L’identité de l’auteur des discours de Greta, et celle de son répétiteur, ne posent donc pas vraiment problème. Surtout avec l’âge qu’elle a.

Ce qui me pose problème, c’est le reste.

Greta Thunberg, World Economic Forum.

Le lavage de cerveau se fait par la surinformation. À force de répétition, notre cerveau finit par ne plus résister, et notre bon sens est neutralisé. C’est là le principe de la publicité. Et on réalise la quantité de publicité qu’il y a eue quand on voit l’adolescente de la vidéo ci-dessus, présentée comme un prodige, une sorte de Mozart de l’écologie, sans que les cerveaux de nos politiciens et de nos journalistes réagissent pour dire: “Mais c’est impossible!” Et le plus grave, c’est que cette publicité indue pourrait mettre le “prodige” en danger de mort si, un jour, elle cessait d’être protégée. Et ce, à cause des prétendus pouvoirs supérieurs qu’on lui attribue parfois, et que tendrait à confirmer l’expression inquiétante qui passe dans ses yeux. Dès lors qu’on attribue ces éclairs dans le regard à des pouvoirs paranormaux, on quitte le domaine de la logique pour tomber dans l’irrationnel. Tout cela pourrait se retourner contre la jeune fille. Il suffit d’un seul taré sur sa route…

Qui a payé le prix de cette fantastique campagne médiatique? Oui, qui paie?

Je constate que les discours de Greta et sa légende, créent la panique. Une panique irraisonnée. Une panique dangereuse, car elle détourne le public du vrai danger: le califat aux portes.

Cela n’arrange-t-il pas les politiciens occidentaux? Ils veulent faire oublier le califat, alors que commence dans le Golfe une guerre dont le califat pourrait profiter pour se reconstituer. En effet, disent-ils à leur public que Daech a déménagé en Afrique et en Asie? Disent-ils qu’en Libye, l’Etat islamique est plus proche de Rome que lorsqu’il était basé à Raqqa en Syrie? Non. Ils taisent tout. Pourtant, ils savent que l’ambition de Daech, comme des califes ottomans, et des islamistes aujourd’hui, est la conquête de Rome et la transformation de la basilique Saint-Pierre en mosquée. Daech l’a souvent annoncé dans sa littérature et ses vidéos, dont la plus célèbre est celle de l’égorgement des chrétiens coptes. Elle donnait l’impression d’avoir eu lieu en Libye, où les otages avaient été enlevés. Après le massacre, le tueur Jihadi John, tourna son couteau ensanglanté vers la mer et déclara: «Et nous conquerrons Rome, avec la permission d’Allah. C’est la promesse de notre Prophète, la paix soit sur lui. »

Jihadi John déclarant dans la vidéo de Daech montrant le massacre des chrétiens coptes:
«Et nous conquerrons Rome, avec la permission d’Allah. C’est la promesse de notre Prophète, la paix soit sur lui. »

Quand avons-nous entendu un dirigeant, occidental avouer que Daech n’est pas fini, et qu’il s’est juste redéployé en Afrique et en Asie? Que Daech est plus fort qu’avant, parce qu’il recrute sur place, reçoit l’allégeance d’organisations locales qui travaillent pour lui (comme Boko Haram), et qu’il s’enrichit du pillage que font ses sous-traitants, qui lui en reversent une partie? Il se fortifie dans ces deux continents pour pouvoir revenir en force au Proche-Orient. Et à supposer que Daech ne revienne pas, il y a sa sœur jumelle, issue de lui, al-Nosra, qui est al-Qaïda en Syrie, ou plus exactement au Levant (c’est-à-dire aussi le Liban, Israël, la Jordanie, Gaza).

Avant de penser à ce que sera le monde dans vingt ou trente ans par suite de la pollution automobile, pensons à faire face à ce danger actuel, et bien plus grave: cela pourrait être une question de mois.

Mais parlons aussi pollution.

Non pas la pollution des aérosols, des centrales nucléaires de production électrique, ou des avions civils.

Non. Parlons de la guerre, qui est la principale cause de pollution mondiale, aujourd’hui. D’ailleurs, la guerre emploie des avions. Parler de l’aviation civile, quand l’aviation militaire se déploie chaque jour pour lancer des bombes? Je ne sais pas si vous vous êtes trouvés à trois kilomètres de l’explosion d’une bombe de gros calibre. Nous avons connu cela. L’air devient totalement irrespirable, et met beaucoup de temps à ne plus avoir une odeur de poussière. Pendant des heures, des particules noires se déposent partout — ne parlons pas de celles qui se déposent dans vos poumons.

www.theguardian.com/global-development/2016/aug/22/iraq-children-health-cost-war-induced-air-pollution-study-toxic-waste-birth-defects

Ne parlons pas de la pollution sonore. Ne parlons pas de la destruction, des tragédies. Ne parlons pas des morts. Parlons simplement de la pollution dont souffre toute la planète. Et parlons aussi des marées noires causées par la guerre. Des catastrophes écologiques causées par les bombardements.

Qui va nous faire croire qu’une gosse qui serait tellement informée au sujet des émanations de CO2, ne saurait pas combien de CO2 est généré par la moindre bombe? Combien de créatures marines sont tuées par la moindre marée noire? Ne sait-elle pas le plomb et autres métaux toxiques que peuvent contenir les dents (et donc les os) des enfants bombardés, notamment ceux qui étaient en gestation pendant les bombardements? Car les bombes, ça pollue surtout aux métaux lourds, et d’abord au plomb, comme le pétrole de la plus mauvaise qualité. Et ça pollue parfois avec d’autres ingrédients, comme l’uranium appauvri qui, quand il brûle, se tansforme en poussières radioactives.

Plomb trouvé dans les dents d’enfants après les bombardements. À gauche, dents d’enfants irakiens. Celui de gauche est celui d’un enfant mort né. L’autre, celui d’un enfant de 14 ans, aux dents déjà formées. Au centre, dents d’enfants libanais de 12 et de 14 ans, également formées, et ayant subi des bombardements en 2006. À droite, dents d’enfants d’Ispahan, légèrement plus jeunes, et ayant été peu exposés aux bombardements.
Le spectre va du bleu (qui indique la présence de peu de plomb) au rouge (qui indique un taux élevé de plomb).
https://link.springer.com/article/10.1007/s10661-016-5491-0

En outre, le califat pourrait disposer d’une arme nucléaire: celle du Pakistan, régime beaucoup plus fragile que ne l’étaient ceux de Moubarak, de Kadhafi et du chah d’Iran — et qui pourrait tomber comme eux, en l’espace de quelques mois. Son arsenal serait alors livré aux islamistes.

Il y a donc là une menace mondiale bien plus inquiétante que la simple pollution atmosphérique.

Quand c’est vu sous cet angle, on trouve bien ridicules ces propos prononcés par Greta sur ce ton professoral: « Notre maison est en feu. Résoudre la crise climatique est le plus grand et difficile défi que l’homo sapiens n’ait jamais eu à affronter. Pourtant, la solution est si simple que même un petit enfant peut la comprendre : nous devons stopper les émissions de gaz à effet de serre… Je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours. Et je veux que vous agissiez. Je veux que vous agissiez comme vous le feriez en cas de crise. je veux que vous agissiez comme si la maison était en feu. Car c’est le cas. »

Elle a la peur du CO2, et elle n’a pas peur de la pollution que peut causer Daech? Elle a peur des émissions de gaz par les avions civils, et elle n’a pas peur des avions militaires et des marées noires qu’ils causent? Allons donc!

Marée noire causée en janvier 1991 par les bombardements irakiens au Koweït.
http://large.stanford.edu/courses/2018/ph240/barber1/

Et le comble, c’est quand elle dit: « Certains disent qu’il ne faut pas prendre la voie de l’activisme, que nous devrions laisser cela aux politiciens et juste voter pour des changements. Mais que faire quand il n’y a pas de volonté politique ? Que faire quand les politiques nécessaires ne sont mises en œuvre nulle part ? »

Comment cela! Mais les politiciens sont les premiers à avoir cette volonté politique que demande Greta ! Elle leur permet de justifier leur inaction face aux régimes islamistes, alors que nous sommes à la veille d’une guerre mondiale qui commence en ce moment dans le Golfe.

Le discours de Greta, les terreurs qu’elle sème, permettent aussi de justifier des taxes nouvelles! Rappelez-vous cette fameuse taxe sur l’essence, qui avait donné naissance au mouvement des Gilets Jaunes. M. Macron n’avait-il alors pas parlé de pollution et d’écologie pour justifier son maintien? Il est vrai qu’il n’avait alors pas Greta Thunberg à ses côtés pour faire la leçon aux députés et à la nation tout entière!

N’est-ce pas volonté politique de la part des politiciens que de la recevoir et de lui procurer tant de publicité? Car cette publicité répercute ses paroles et répand la terreur qu’elle appelle à ressentir, et permet de mettre en place des politiques que les populations auraient normalement refusées.

Cette publicité que reçoit Greta est donc politique.

S’il faut avoir peur, c’est de cela.

Lina Murr Nehmé, 30 juillet 2019

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