Archives de catégorie : Français

Les immigrés et la reconstruction de la France

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Ce compte-rendu par Michel Renard (voir ci-dessous) confirme ce que nous montrait la littérature d’après-guerre, et jusqu’à la littérature de Gilbert Cesbron, qui a bien décrit le milieu des usines dans un esprit chrétien mais très à gauche. Dans cette littérature, il n’y avait généralement que des ouvriers français. Si l’on fouille dans les journaux d’époque, on trouve la même chose.

Ceux d’entre nous qui se souviennent des manifestations ouvrières à la fin des années 1970 et au début des années 1980, se rappellent que la foule était homogène, contrairement aux manifestants d’aujourd’hui. Et que le soir, dans le RER à l’heure de pointe, on voyait très peu de personnes colorées ou visiblement étrangères. Maintenant, celles-ci sont devenues la majorité. Dans la banlieue où habitaient les familles ouvrières, et où nous vivions dans un HLM à quelques mètres, non de la gare, mais de la ligne de RER, nous étions le seul couple issu de l’immigration dans tout l’immeuble. C’était également le cas entre 1982 et 1985, quand nous avons vécu à Belfort: les rares immigrés étaient des Espagnols ou des Portuguais. Les ouvriers maghrébins vivaient dans des foyers, n’ayant pas encore leurs familles.

En revanche, je n’ai vu que des étrangers à la préfecture de Nanterre lorsque M. Mitterrand, en 1981, a tenu sa promesse électorale de légaliser les sans-papiers. Ils faisaient une queue de 200 m devant la préfecture. Mais eux n’étaient pas des ouvriers à cette époque: on n’avait pas le droit de les embaucher.

Lina Murr Nehmé, 15 décembre 2018

Merci donc à Michel Renard pour l’article ci-dessous, relayé sur FB par Noam Marianne :

– “Quelle part les immigrés ont-ils prise au rétablissement de la France après 1945 ?
Dès lors qu’on veut nous persuader que les «Kabyles ont reconstruit la France», il n’est pas malvenu d’apprécier la pertinence de cette allégation à l’aune de quelques données chiffrées.
Tous les historiens de l’économie française s’accordent pour estimer qu’en 1950-1951, la France s’est relevée des destructions de la guerre. Cinq à six ans d’efforts et de sacrifices considérables ont été nécessaires pour parvenir à ce résultat.
En 1951, 150 000 Algériens et moins d’une dizaine de milliers de Marocains et de Tunisiens sont en France : ces 160 000 coloniaux à supposer que tous soient des actifs – comptent alors pour moins de 1% de la population active totale.
Difficile d’admettre qu’une si faible proportion ait pu parvenir à un tel résultat !
Mais, objectera-t-on, si les ouvriers algériens sont encore peu nombreux, on ne peut nier qu’ils occupent dans l’industrie les tâches les plus difficiles, les plus dangereuses, les plus rebutantes et les moins bien rémunérées. Ils font ce que les Français ne veulent plus faire.
De ce point de vue, leur apport est donc bien indispensable, comme le directeur des établissements Francolor le reconnaît, en février 1947 : “Nous avons beaucoup de mal à trouver des ouvriers français. Cette année, les travailleurs nord-africains nous ont bien dépannés.”
Cette certitude, désormais gravée dans les Évangiles de la bien-pensance, repose pourtant sur une lecture partielle – et donc partiale – d’une réalité autrement plus complexe.
La lecture partielle se fonde sur un constat statistique : en 1952, 71% des Nord-Africains travaillant en métropole sont des manœuvres, 24% des OS et seulement 5% des ouvriers qualifiés (Rapport général de la commission de la main-d’œuvre du Commissariat général du Plan, «Revue française du travail», n° 3, 1954, p. 29).
À Renault-Billancourt, en 1954, 95% des ouvriers algériens sont manœuvres ou OS. Incontestablement, la plupart des ouvriers algériens se situent donc bien aux échelons les plus bas de la hiérarchie ouvrière.
Mais, de partielle, la lecture devient partiale, dès lors que, de ce constat, on glisse vers l’idée qu’ils se substitueraient systématiquement aux Français désormais absents de ces postes, c’est-à-dire que le monde des manœuvres et des OS serait essentiellement peuplé de travailleurs coloniaux.
Or, si l’on observe l’origine des ouvriers qui occupent ces emplois, on trouve d’abord des ouvriers français, puis des ouvriers italiens, belges, espagnols, polonais, etc., qui, sur ce plan, partagent le sort de leurs camarades nord-africains.
Renault-Billancourt, premier employeur d’Algériens, occupe 19 000 manœuvres et OS au début des années 1950. Sur ce total, 3 200 sont nord-africains, soit moins de 17% (cf. thèse de Laure Pitti, «Ouvriers algériens à Boulogne-Billancourt», 2002).
Autrement dit, les quatre cinquièmes des ouvriers les plus humbles de Billancourt ne viennent pas d’Afrique, mais des régions de France et des pays voisins d’Europe.
Sans mésestimer l’apport de la main d’œuvre coloniale à l’entreprise de reconstruction, affirmer qu’elle a joué un rôle décisif à cette occasion n’est pas seulement excessif.
À ce niveau d’exagération, c’est de fable – ou de mensonge – qu’il faut parler ! Après la Seconde Guerre mondiale comme à l’issue de la Grande Guerre, la main-d’œuvre coloniale n’a pas eu l’importance numérique et donc économique qu’on lui accorde généralement. Son rôle dans le relèvement national est même marginal – ce qui ne veut pas dire inutile – et une autre politique migratoire aurait pu, sans difficulté, pallier son absence.”
Daniel Lefeuvre, «Pour en finir avec la repentance coloniale», Flammarion, 2006, p. 154-157.

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Des prières de rue en Algérie ?

Concernant les prières de rues qui bloquent la circulation en France de façon illégale puisque les rues sont un bien public qui n’est pas réservé à une communauté donnée.

En Algérie, “Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs vient de relancer l’interdiction de pratiquer la prière, celle du vendredi notamment, en des endroits publics, situés, pour être plus précis, à proximité des mosquées.

Il arrive, en effet, que pendant la prière hebdomadaire du vendredi, plusieurs dizaines de fidèles s’agglutinent à l’extérieur des mosquées pour accomplir leur devoir religieux à même les trottoirs jouxtant les maisons de Dieu.

Ce genre de constat est visible notamment dans les mégapoles du pays, à l’instar d’Alger où les mosquées ne désemplissent pas chaque vendredi. Seulement, ce n’est pas là une raison, insiste le ministre des Affaires religieuses, pour tolérer les rassemblements des fidèles au niveau des endroits environnants aux lieux de culte.

Il a indiqué : « Seul l’intérieur des mosquées est fait pour les prières et si celui-ci est rempli de pratiquants, les autres fidèles n’ont qu’à prier chez eux et non pas dehors ». Faut-il juste rappeler que le fait de prier en des lieux publics a toujours été une pratique interdite par la loi en vigueur.”

Source : Le Temps d’Algérie, 19 juillet 2010

Lina Murr Nehmé, le 7 mars 2018

Emmanuel Macron et le cauchemar qui vient

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pas de votants

Lors des élections de 2017 en France, Emmanuel Macron a obtenu les voix de 43,63% des inscrits. Il affirme néanmoins son désir d’être le Président de tous les Français, et donc de les unifier.

Il n’est pas facile d’unifier après avoir divisé. Après avoir diabolisé, à cause de leurs idées, des Français dont le seul crime est d’être pauvres et d’avoir faim.

Quand j’étais jeune, la classe ouvrière en France votait à gauche, et les intellectuels en disaient alors du bien et la plaignaient, alors qu’elle pensait et parlait exactement comme aujourd’hui. Qu’y a-t-il de changé? Maintenant qu’ils votent à l’extrême-droite, les ouvriers et les chômeurs seraient devenus mauvais? Tout au long de la campagne électorale, on nous a rabâché les oreilles en les traitant de fascistes, alors que ce n’étaient pas eux qui, parce qu’ils avaient perdu les élections, étaient descendus dans la rue pour tout casser ou incendier des policiers.

Et l’on nous parle d’espoir. En quoi est-il porteur d’espoir pour ses électeurs, Macron qui est l’auteur de la loi Travail? C’est précisément à cause de cette loi qu’une partie de ces mêmes électeurs a paralysé le pays durant des mois. Donc ils recommenceront bientôt. Cela ne donne pas d’espoir ni sur le plan économique, ni sur le plan sécuritaire.

Et en quoi est-il porteur d’espoir, celui qui est soutenu par toute l’oligarchie et les islamistes1 qui ont donné pour mot d’ordre de voter massivement pour lui?2 Ils ne l’auraient pas fait s’il n’y avait pas eu des bénéfices à attendre de son élection, et donc un marché conclu sous la table.

Et l’Arabie Saoudite est ravie. Croyez-vous que le choix de l’Arabie se porte jamais sur quelqu’un qui sert les intérêts de son pays, elle qui a financé le radicalisme et le terrorisme dans le monde à coups de centaines de millards de dollars, et qui est le personnage responsable de la montée des organisations al-Qaïda avec toutes ses branches, notamment la irakienne (Daech) et la branche syrienne (al-Nosra avec tous ses noms et avatars)?3

Non, je suis contente que cette campagne de cauchemar, pleine de haine de toutes parts, se soit terminée, mais je ne suis pas contente de ce qui risque probablement d’arriver, car, de tout cœur, je ne souhaite pas que M. Macron échoue, son échec ne pouvant qu’apporter beaucoup de souffrance.

Il y a deux semaines, on faisait la queue pour voter. Aujourd’hui, ils nous attendaient tous, nous avions fini en trois minutes.

Que vaut une élection où la moitié des gens ont voté contre quelqu’un et non pour, et où 12.101.661 d’électeurs (25,44% des électeurs inscrits) se sont abstenus ou ont voté blanc (4.069.582, soit 8,55% des électeurs inscrits) ? Que vaut une élection dont le résultat a été concocté par des révélations de scandales frappant certains candidats et pas les autres – lesquels ont pourtant, tous, les mêmes affaires à se reprocher, surtout dans le camp des soutiens de Macron?4

Que vaut une élection dont le résultat a été dû au fait que dans un débat, une des protagonistes s’est comportée stupidement parce qu’un succès auquel elle n’était pas habituée lui avait donné le vertige et parce que son interlocuteur passait son temps à traiter ses paroles de mensonges au lieu d’y répondre?

Tout cela est-il sain? On en verra les fruits à court ou moyen terme, et je ne souhaiterais pas pour mon pire ennemi le sort qui va vraisemblablement frapper M. Macron quand l’urgence ne sera plus d’écarter Mme Le Pen, mais bien de résoudre les problèmes économiques qu’il n’a pas su résoudre durant le quinquennat précédent. Et, plus encore, de résoudre les problèmes de l’islamisme et du terrorisme, qui sont plus graves, car ils sont existentiels.

1 Concernant ce qu’enseignent ces mêmes islamistes en France, on trouvera les informations, citations, références et fac-similés dans mon livre: « Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur : ce qu’ils cachent », Salvator 2017.

2 Mohamed Louizi : Pourquoi je ne suis plus Frère Musulman, 2016. http://mlouizi.l.m.f.unblog.fr/files/2017/04/presidentielle-macron-otage-du-vote-islamiste-m_louizi.pdf

3 Lina Murr Nehmé, « Fatwas et Caricatures: la stratégie de l’islamisme », Salvator 2015.

4 Concernant l’honnêteté des politiciens qui soutiennent Macron et du favoritisme dont ils bénéficient de la part des médias (à quel prix?), le lecteur a l’embarras du choix. Mais il importe de signaler le cas de François Bayrou, qui a attaqué la corruption des autres, tout en fournissant des emplois fictifs. Lire l’article écrit par l’un des bénéficiaires de ces emplois, Nicolas Grégoire, dont le récit fut censuré durant toute la période électorale : il explique plus ou moins le retournement de Bayrou en faveur de Macron qu’il avait traîné dans la boue peu auparavant:
https://medium.com/@nicolasgregoire/pas-avant-le-deuxième-tour-593526d58a2a

Boubakeur aux deux visages

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Qui dit vrai ? Dalil Boubakeur en public ? Ou le Dalil Boubakeur de la rue Monge, qui se vante de dispenser aux futurs imams de France le même enseignement que les universités islamiques d’Al-Azhar et de Médine ?

Prenons une seule phrase de la dernière proclamation de Dalil Boubakeur : “Tous ceux qui croient en l’unicité d’Allah, qu’ils soient musulmans, juifs ou autres, font partie de la même communauté du Livre. Il s’ensuit que toute forme d’antisémitisme est contraire à l’enseignement du prophète Mohammed lui-même (paix et bénédictions soient sur lui). Plus largement, sur son exemple, l’islam implique les vertus de tolérance et de bienveillance, car seul Dieu est juge.” (Proclamation du 28 mars 2017)
Dans cette phrase il y a plusieurs mensonges :

1- Dans la langue française, le mot “Allah” n’est jamais utilisé que pour la divinité du Coran, celle dont Mahomet est le prophète. De façon sournoise, cette phrase exclut donc les non-musulmans.

2- “La même communauté du Livre”?
Ce n’est pas ce que dit le Coran, qui appelle les musulmans “Croyants”, alors que “Gens du Livre” désigne les chrétiens et les juifs.

3- “Ou autres.”
Quels autres? Tous ceux qui ne sont ni musulmans orthodoxes, ni juifs, ni chrétiens, ni zoroastriens, sont censés être génocidés, leurs femmes violées et vendues avec leurs enfants en esclavage, d’après les textes enseignés dans l’institut que préside Dalil Boubakeur. C’est pour appliquer ces textes que Daech a ouvert son marché aux esclaves et s’en est vanté en 2014…

4- “Reconnaissent l’unicité d’Allah”.
Loin de dire que les chrétiens et les juifs croient en un Dieu unique, le Coran prétend qu’ils sont des polythéistes ou idolâtres, et il dit ailleurs qu’ils sont des mécréants.

5- “Toute forme d’antisémitisme est contraire à l’enseignement du prophète Mohammed lui-même”.
Que fait Boubakeur des hadiths qu’on lit dans sa mosquée et qu’on étudie dans son institut et qui promettent un génocide des juifs avant la fin des temps?

6- “Sur son exemple, l’islam implique les vertus de tolérance et de bienveillance”.
Sur l’exemple de Mahomet, tel qu’on l’enseigne dans la mosquée de Dalil Boubakeur, c’est totalement faux. Citons le texte de la décapitation des 7 à 900 juifs de la tribu de Qorayza. Ou celui de l’attaque de Khaybar sans que ses habitants aient rien fait sinon rester dans leurs croyances.

7- “Car seul Dieu est juge”.
Mais ce n’est pas ce qu’enseignent les textes diffusés chez Boubakeur. Ces textes disent que les disciples de Mahomet aussi sont les juges des autres. D’où l’existence des “Comités de la Promotion de la Vertu et de la Prévention du Vice” en Arabie Saoudite, et d’un ministère ayant le même nom en Afghanistan sous les Talibans; c’est ce ministère qui a décrété la destruction des bouddhas de Bamian et a présidé à l’exécution de la sentence. Sans parler des comités semblables en Egypte (où le grand-père de Tariq Ramadan voulait “exécuter” un livre, celui du très grand penseur Taha Hussein, un savant dont toute l’Egypte était fière), ou encore, tout simplement, du jeune homme qui a estimé avoir le droit, en France, de briser le stock de vin d’un supermarché parce que c’était le ramadan et qu’il ne voulait pas voir d’alcool durant ce mois. C’est également au nom du fait qu’ils ont le droit de juger et d’exécuter la sentence, que les terroristes sont allés tuer les journalistes de Charlie Hebdo, puis les clients de l’Hyper casher, sans compter les terroristes du 11 septembre 2011, et ceux des autres attentats de Paris, de Bruxelles, de Munich, de Londres, etc.………

Les 7 mensonges signalés dans une seule phrase du document de Boubakeur donnent une idée du nombre de mensonges qu’il y a dans tout le document. Je renvoie le lecteur à mon livre “Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent”, qui cite les textes du Coran et de la Sunna et les références que je n’ai pas la place de fournir ici, mais que j’ai fournis dans ce livre.
Ces textes couverts et loués par Dalil Boubakeur commandent le meurtre de l’apostat et apprennent à mépriser la France et à la haïr, et commandent de tuer tous les juifs avant la fin du monde, de soumettre les chrétiens et de pratiquer la taqiya, ou dissimulation.
Après la publication de ce livre, j’attendais une réforme de l’enseignement réel de Dalil Boubakeur. Au lieu de cela, Dalil Boubakeur a appliqué la parole de Goebbels: “Plus le mensonge est gros, plus il passe.”
Mais cela ne marche plus de nos jours, où les médias ne peuvent plus être concentrés dans les mains de celui qui impose le mensonge.
Si vous avez dit vrai dans votre dernière proclamation, Dalil Boubakeur, osez m’intenter un procès en diffamation! Et si je dis la vérité, reconnaissez publiquement votre tort comme ont fait d’autres avant vous. Et aidez-nous à exiger une réforme supprimant les incitations au sexisme, au racisme, au génocide, au meurtre des musulmans apostats, des athées, des homosexuels, et au djihad armé contre ceux qui ne pensent pas comme vous. C’est alors que les personnes de valeur vous respecteront.
En tout cas, cessez de vous vanter d’avoir aligné l’enseignement dans votre institut sur celui d’Al-Azhar et de l’université islamique de Médine en Arabie, tout en prétendant que vous enseignez l’amour et la tolérance. C’est soit l’un, soit l’autre.

La méthode du bulldozer qui consiste à avancer sur les arguments en les écrasant, marche pour un temps. Mais la vérité a ceci de particulier qu’elle ne s’écrase pas et qu’elle ne meurt pas. Elle est forte de la force de la vie. Contrairement aux bulldozers, amas inertes de ferraille qui ne marchent qu’au pétrole, et qui s’arrêtent et se rouillent dès que l’or noir ou jaune ou vert, cesse de leur parvenir.

Lina Murr Nehmé, avril 2017

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