Conquête par la violence ou par la démographie?

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Mon précédent article a été critiqué parce qu’il parlait d’une conquête violente de l’Occident, envisagée par Daech, Mon interlocuteur disait que cette conquête se ferait par la démographie.

C’est faire une grave erreur que de ne pas réaliser que les islamistes ont le même but, mais pas la même stratégie.

Qaradawi parle ainsi d’une invasion douce de l’Occident, qui serait islamisé par le biais de la prédication et de la démographie. Dans ce but, il appelle les musulmans à émigrer en Europe, et surtout en France, à y avoir des enfants, à demander la nationalité et à voter pour les candidats qui serviront le plus la charia.

En revanche, Daesh, ne dit dans aucun texte qu’il conquerrait l’Europe par la démographie. Il a toujours dit le contraire: qu’il la conquerrait par la violence. Et il a annoncé son rétablissement de l’esclavage, en publiant une photo de la basilique Saint-Pierre, retouchée, de manière à paraître privée de ses statues et transformée en mosquée, avec un drapeau noir flottant dans sa cour.

Montage publié par Daesh en 2014, montrant la basilique Saint-Pierre dépouillée de ses statues, et le drapeau de l’islam flottant sur son obélisque. (Je ne montre pas tout par peur que l’article ne soit censuré en cas de partage sur les réseaux sociaux.)

L’esclavage et le massacrene sont pas des moyens pacifiques et démographiques de conquérir un pays. Il ne faut pas oublier que Daech, c’est al-Qaïda-Irak, et qu’il applique les méthodes de Ben Laden, qui n’a jamais jamais parlé de démographie et de pacifisme. Il a toujours prôné les méthodes de conquête rapide utilisées par Mahomet.

C’est Qaradawi qui parle de démographie, pas Daech. Je suggère de lire “Fatwas et Caricatures“. Il contient de nombreux textes publiés par ces gens pour expliquer leurs idées et leur stratégie de conquête. Il y a, entre autres, un texte dans lequel Daech annonce le sang dans les rues de Paris et Londres, et promet d’islamiser ces villes. Par la rapide conquête armée et non par la démographie.

Daech, il faut aussi se le rappeler, est un califat, ou se donne ce nom. Le califat n’a jamais parlé de conquérir les autres nations par la démographie, mais toujours par la violence.

Lina Murr Nehmé, 30 juillet 2019

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L’Etat islamique avance vers la Méditerranée

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Cette carte montre l’état des combats en Libye il y a six ou sept mois. L’Etat islamique a bien avancé depuis.

www.francesoir.fr/en-coop-matteo-puxton/en-libye-letat-islamique-profite-de-loffensive-du-marechal-haftar-sur-tripoli

La Libye, par mer, est plus proche de l’Europe que le nord de la France ne l’est de son sud. L’Etat islamique avance vers le nord, avec pour but de traverser la Méditerranée, de débarquer en Italie, de marcher sur Rome et de la prendre pour transformer la basilique Saint-Pierre en mosquée. C’est le rêve des califes depuis des siècles, car un hadith de Mahomet annonce que les musulmans prendront Rome et Constantinople. Interrogé, il avait dit qu’ils prendraient d’abord Constantinople. Daech l’a souvent annoncé dans sa propagande, dans laquelle il a également dit qu’il prendrait Paris et Londres.

Théoriquement, il y a loin de la coupe aux lèvres. Le rêve de Daesh de revenir au Moyen-Orient et de déborder sur le continent européen ne peut se réaliser qui si les minorités armées qui résistent aux islamistes sunnites au Moyen-Orient, sont brisées: les Kurdes, les alaouites, les chiites.

Dans l’état actuel des choses, Daech ne peut pas revenir, car les armées iranienne, syrienne, kurde, irakienne, avec le Hezbollah, s’y opposeraient. Ici, il ne faut pas compter avec l’armée libanaise, car par principe, le Liban est le seul pays de la région qui ne fait pas de guerre offensive: il ne combat pas à l’extérieur de ses frontières, il se bat de l’intérieur, s’il est attaqué. Quant à la Turquie, son comportement dépendrait de la situation.

Les Américains semblent décidés à provoquer une guerre. Et, étrangement, cela se passe à la même période de l’année que la Première Guerre mondiale, et que la Guerre du Golfe en 1990. Durant le mois de juillet, chacun prend ses positions, il y a des escarmouches, les buts réels ne sont pas ceux proclamés. Et la guerre éclate en août.

Mais cette guerre est une folie, plus que toutes celles qui l’ont précédées. Le prétexte est, depuis des années, l’uranium enrichi qui pourrait permettre à l’Iran d’avoir la bombe atomique, alors que l’Iran ne parvient pas à amasser l’uranium à un rythme suffisamment important pour pouvoir avoir des armes nucléaires avant très longtemps. C’est pourquoi les Américains, il y a quelques années, ont abandonné leurs projets de guerre contre l’Iran.

L’hypocrisie a consisté, en même temps, à autoriser l’Arabie Saoudite à avoir son programme nucléaire, et à l’aider à le réaliser. Il est de très loin plus avancé que celui de l’Iran. En 2009, les Etats-Unis auraient autorisé l’Arabie Saoudite à avoir, non seulement un programme nucléaire à but civil, mais aussi un programme nucléaire militaire: des têtes nucléaires, et des sites de production de missiles balistiques.

Eliminer l’Iran, seul obstacle capable de résister à l’Arabie Saoudite et aux autres régimes islamistes sunnites du Golfe, affaiblira irrémédiablement les chiites irakiens, qui ont le pouvoir en Irak. Cela impliquera, pour les sunnites irakiens, la possibilité de reconstituer la force de Daech.

L’armée de Daech n’était pas vraiment islamiste. Car avant 2001, la milice islamiste de Zarqawi avait de modestes proportions, et Ben Laden la dédaignait, malgré les 200.000 dollars qu’il avait payés pour lui offrir un camp d’entraînement à Hérat, en Afghanistan.

Mais les Américains, pour briser Saddam et justifier une guerre, ont fait de Zarqawi l’ennemi numéro Un, prétendant qu’il représentait Ben Laden. Alors celui-ci a cessé de le dédaigner. Il l’a autorisé à appeler sa milice al-Qaïda en Irak, et à dater de ce moment, c’est au nom d’al-Qaïda que Zarqawi s’est mis à recruter. Ceci, sachant que Saddam avait fait le nécessaire, jusque-là, pour qu’al-Qaïda n’existe pas en Irak. Ben Laden lui avait proposé une coopération, et il avait refusé.

Caricature gouvernementale datant du temps de Saddam Hussein. Le gouvernement irakien — et le parti Baas irakien — combattaient alors al-Qaïda. Elle montre Zarqawi dans une cage tenue par le gouvernement, avec, écrit: “Ton futur, ô Zarqawi”.

Quand les Américains, en 2003, ont vaincu Saddam, ils ont dissous l’armée irakienne et interdit le parti Baas. 300.000 soldats ont été jetés à la rue, sans recevoir leurs salaires, sans compensation, sans pension, amers et ayant des familles à nourrir. Al-Qaïda en Irak a profité de leur misère pour recruter des soldats professionnels, aguerris, et des officiers supérieurs de haute qualité militaire.

Manifestations quotidiennes de soldats irakiens, demandant du travail ou leur salaire, après leur renvoi par les Américains sans compensation.

Quand Zarqawi mourut, en 2006, Baghdadi prit sa place et força les milices sunnites du pays à s’allier à lui. L’organisation fut appelée Etat-Islamique-Irak, et plus tard, Etat Islamique en Irak et au Levant (Daech).

Les soldats, les officiers de Daech ont été vaincus, mais les 300.000 militaires licenciés en 2003 ne sont pas tous morts. La plupart d’entre eux vivent encore; et les morts ont des frères ou des enfants qui souffrent, se sentent opprimés, et ne songent qu’à la vengeance, après tout ce que ce pays a souffert depuis 1990. Ils pourraient flamber s’ils sentaient les chiites imposés par les Américains, soudain en position de faiblesse.

Car les massacres de chiites opérés par Zarqawi, sa propagande islamiste contre eux, la souffrance causée par la guerre de 1990, puis par le blocus des années suivantes, puis l’invasion américaine en 2003, l’alliance des Américains avec les chiites contre les sunnites, ont divisé le peuple irakien, que la laïcité avait uni autrefois. Daech faisait sauter les mosquées chiites avec les fidèles chiites dedans, tuant parfois jusqu’à 25 d’entre eux à la fois. Il tuait jusqu’à 1300 chiites à la fois. Il est vrai qu’en une seule journée, il lui est aussi arrivé de tuer 2000 sunnites dont certains avaient 15 ans, parce qu’ils n’avaient pas combattu l’Etat syrien.

Connaissant les tragédies des deux guerres américaines du Golfe et l’amertume qu’ont les militaires sunnites irakiens et leurs familles contre les chiites, on peut savoir que la chute ou l’affaiblissement de l’Iran, qui amènera l’affaiblissement des chiites irakiens, fortifiera immanquablement les régimes islamistes sunnites de là-bas — l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats, etc. — en brisant leur ennemi héréditaire. Et permettra avec leur aide, aux islamistes sunnites en Irak, de prendre leur revanche sur les chiites. Ici, on peut se demander si les baassistes de Saddam s’allieront avec al-Qaïda/Daesh comme avant, ou s’ils se combattront. Cela dépendra du rapport des forces sur le terrain. Car al-Qaïda/Daesh, après avoir combattu le Baas, est devenu l’allié objectif du vieux parti de Saddam, en recrutant ses chômeurs et en leur permettant d’assouvir leur vengeance contre les Américains. Ce sont les cadres de l’armée irakienne qui ont aidé Zarqawi à acquérir sa puissance militaire, et cela s’est poursuivi sous Baghdadi, quand l’organisation est devenue Daech, puis l’Etat islamique.

Si l’Iran est brisé, les chiites au pouvoir en Irak seront affaiblis, et les sunnites irakiens fortifiés. Daech a ses régions amies en Irak, ses cellules dormantes sur place, il a de l’argent pillé en Afrique et en Asie, et il recrutera des chômeurs mourant de faim, comme il l’a fait quand les Américains ont licencié les 300.000 soldats et officiers de l’armée irakienne. La plupart d’entre eux caressent ce rêve. Ils ont faim. Il veulent nourrir leurs enfants. Ce sera pour eux une aubaine: de l’argent et des armes, et la possibilité de renverser la situation en leur faveur.

Pendant son exil du Moyen-Orient, Daech a gagné beaucoup de positions en Afrique et en Asie. Son but est de venir d’Orient en Occident et d’Afrique en Europe, prenant les villes en tenailles: cette conquête-là serait plus facile que l’autre. Car si les Américains brisent leurs ennemis chiites, les laissant seuls sur la scène, comme ils ont fait quand ils ont brisé leur ennemi Saddam en 2003, Daech aura trois points forts à la fois: l’Extrême-Orient, l’Afrique et l’Irak, ainsi qu’une partie de la Syrie.

Alors Daech aura des chances, s’il vient d’Orient et d’Afrique, de prendre certaines armées en tenailles, tenant compte des très nombreuses cellules dormantes qu’il possède, et de la facilité qu’il y a à recruter une armée, très vite, rien qu’avec de l’argent. C’est ce qu’avait fait Daech autrefois en Syrie, pour former al-Nosra (al-Qaïda au Levant).

Cette fois, et étant donné la force de Daech en Afrique, et les terres immenses qu’il s’est procuré directement ou par vassaux interposés (comme Boko Haram par exemple), le scénario annoncé dans la vidéo du martyre des chrétiens coptes, pourrait matériellement se réaliser si Daech devenait maître de la côte libyenne, et surtout s’il s’agrandissait aux dépens des pays voisins de la Libye — sachant qu’il se trouve déjà au Sinaï, en Egypte, et qu’il a déjà frappé en Tunisie.

Car en envahissant un pays, il s’approprie ses ressources militaires et sa flotte. Jusqu’à présent, il n’avait pas réussi à prendre un pays tout entier, avec ses ports et ses aéroports. Mais les victoires en Afrique pourraient rendre cela possible. Je ne pousse pas plus loin le scénario de ce qui pourrait arriver au Levant, c’est trop effrayant.

Je ne sais pas si les Français réalisent qu’une fois que les Daesh seraient maîtres de la côte libyenne, il leur suffirait d’un jour de bateau pour arriver en Italie continentale. Et à partir de là, vous le savez, il y a de très bonnes routes jusqu’à Paris.

C’est d’ailleurs comme ça que les migrants africains, ces migrants de Calais et de Stalingrad, sont arrivés en France. Certes, l’armée italienne se dresserait face à eux. Il y aurait des batailles. Mais le sud du pays est très souvent plein de touristes, et les civils sont un point faible en cas de guerre.

Et pendant que Daech avance lentement mais sûrement, en direction de la mer Méditerranée, les Américains sont assez fous pour déclencher une guerre contre l’Iran.

Lina Murr Nehmé​, 31 juillet 2019

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Pollution civile ou pollution guerrière?

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On prétend nous convaincre que Greta Thunberg, cette lycéenne de seize ans qui a si souvent séché l’école et a eu une dépression nerveuse, a pu écrire des textes dont l’éloquence et l’élaboration supposent des connaissances et une capacité de synthèse bien supérieures à ceux d’un lycéen, même surdoué? Il faut un niveau universitaire pour absorber des données aussi approfondies, et pour les exprimer de façon aussi élaborée. Or Greta semble à l’aise devant une assemblée, mais quand un psychiatre lui pose une question à l’improviste, dans la rue, elle ne sait pas répondre, elle enlève son bonnet, et comme un signal, sa mère court vite la chercher. C’est l’impression que donne la tentative du Dr Marc Reisinger de l’interroger sur le climat:

Voyant ce comportement, on se demande d’où viennent la perfection de la récitation de Greta, avec les bonnes mimiques, les bonnes intonations de voix, les bons moments d’arrêt. J’étais nettement plus âgée qu’elle — j’avais 18 ou 19 ans — quand j’ai été entraînée pour réciter un poème d’amour pour un concours. L’auteur du poème, Joseph Sayegh, ne laissait rien au hasard: “Ici tu as l’air neutre; en disant ce mot, tu souris; en disant cette phrase, tu ouvres les bras, en la finissant, tu regardes au ciel, et tu tends les mains; et surtout, attention à ne pas tendre les paumes au public.”

Mais les politiciens s’exercent à l’élocution, et ils répètent leurs discours avec des répétiteurs. Des discours qu’ils n’ont d’ailleurs pas écrits eux-mêmes. L’identité de l’auteur des discours de Greta, et celle de son répétiteur, ne posent donc pas vraiment problème. Surtout avec l’âge qu’elle a.

Ce qui me pose problème, c’est le reste.

Greta Thunberg, World Economic Forum.


Le lavage de cerveau se fait par la surinformation. À force de répétition, notre cerveau finit par ne plus résister, et notre bon sens est neutralisé. C’est là le principe de la publicité. Et on réalise la quantité de publicité qu’il y a eue quand on voit l’adolescente de la vidéo ci-dessus, présentée comme un prodige, une sorte de Mozart de l’écologie, sans que les cerveaux de nos politiciens et de nos journalistes réagissent pour dire: “Mais c’est impossible!” Et le plus grave, c’est que cette publicité indue pourrait mettre le “prodige” en danger de mort si, un jour, elle cessait d’être protégée. Et ce, à cause des prétendus pouvoirs supérieurs qu’on lui attribue parfois, et que tendrait à confirmer l’expression inquiétante qui passe dans ses yeux. Dès lors qu’on attribue ces éclairs dans le regard à des pouvoirs paranormaux, on quitte le domaine de la logique pour tomber dans l’irrationnel. Tout cela pourrait se retourner contre la jeune fille. Il suffit d’un seul taré sur sa route…

Qui a payé le prix de cette fantastique campagne médiatique? Oui, qui paie?

Je constate que les discours de Greta et sa légende, créent la panique. Une panique irraisonnée. Une panique dangereuse, car elle détourne le public du vrai danger: le califat aux portes.

Cela n’arrange-t-il pas les politiciens occidentaux? Ils veulent faire oublier le califat, alors que commence dans le Golfe une guerre dont le califat pourrait profiter pour se reconstituer. En effet, disent-ils à leur public que Daech a déménagé en Afrique et en Asie? Disent-ils qu’en Libye, l’Etat islamique est plus proche de Rome que lorsqu’il était basé à Raqqa en Syrie? Non. Ils taisent tout. Pourtant, ils savent que l’ambition de Daech, comme des califes ottomans, et des islamistes aujourd’hui, est la conquête de Rome et la transformation de la basilique Saint-Pierre en mosquée. Daech l’a souvent annoncé dans sa littérature et ses vidéos, dont la plus célèbre est celle de l’égorgement des chrétiens coptes. Elle donnait l’impression d’avoir eu lieu en Libye, où les otages avaient été enlevés. Après le massacre, le tueur Jihadi John, tourna son couteau ensanglanté vers la mer et déclara: «Et nous conquerrons Rome, avec la permission d’Allah. C’est la promesse de notre Prophète, la paix soit sur lui. »

Jihadi John déclarant dans la vidéo de Daech montrant le massacre des chrétiens coptes:
«Et nous conquerrons Rome, avec la permission d’Allah. C’est la promesse de notre Prophète, la paix soit sur lui. »


Quand avons-nous entendu un dirigeant, occidental avouer que Daech n’est pas fini, et qu’il s’est juste redéployé en Afrique et en Asie? Que Daech est plus fort qu’avant, parce qu’il recrute sur place, reçoit l’allégeance d’organisations locales qui travaillent pour lui (comme Boko Haram), et qu’il s’enrichit du pillage que font ses sous-traitants, qui lui en reversent une partie? Il se fortifie dans ces deux continents pour pouvoir revenir en force au Proche-Orient. Et à supposer que Daech ne revienne pas, il y a sa sœur jumelle, issue de lui, al-Nosra, qui est al-Qaïda en Syrie, ou plus exactement au Levant (c’est-à-dire aussi le Liban, Israël, la Jordanie, Gaza).

Avant de penser à ce que sera le monde dans vingt ou trente ans par suite de la pollution automobile, pensons à faire face à ce danger actuel, et bien plus grave: cela pourrait être une question de mois.

Mais parlons aussi pollution.

Non pas la pollution des aérosols, des centrales nucléaires de production électrique, ou des avions civils.

Non. Parlons de la guerre, qui est la principale cause de pollution mondiale, aujourd’hui. D’ailleurs, la guerre emploie des avions. Parler de l’aviation civile, quand l’aviation militaire se déploie chaque jour pour lancer des bombes? Je ne sais pas si vous vous êtes trouvés à trois kilomètres de l’explosion d’une bombe de gros calibre. Nous avons connu cela. L’air devient totalement irrespirable, et met beaucoup de temps à ne plus avoir une odeur de poussière. Pendant des heures, des particules noires se déposent partout — ne parlons pas de celles qui se déposent dans vos poumons.

www.theguardian.com/global-development/2016/aug/22/iraq-children-health-cost-war-induced-air-pollution-study-toxic-waste-birth-defects


Ne parlons pas de la pollution sonore. Ne parlons pas de la destruction, des tragédies. Ne parlons pas des morts. Parlons simplement de la pollution dont souffre toute la planète. Et parlons aussi des marées noires causées par la guerre. Des catastrophes écologiques causées par les bombardements.

Qui va nous faire croire qu’une gosse qui serait tellement informée au sujet des émanations de CO2, ne saurait pas combien de CO2 est généré par la moindre bombe? Combien de créatures marines sont tuées par la moindre marée noire? Ne sait-elle pas le plomb et autres métaux toxiques que peuvent contenir les dents (et donc les os) des enfants bombardés, notamment ceux qui étaient en gestation pendant les bombardements? Car les bombes, ça pollue surtout aux métaux lourds, et d’abord au plomb, comme le pétrole de la plus mauvaise qualité. Et ça pollue parfois avec d’autres ingrédients, comme l’uranium appauvri qui, quand il brûle, se tansforme en poussières radioactives.

Plomb trouvé dans les dents d’enfants après les bombardements. À gauche, dents d’enfants irakiens. Celui de gauche est celui d’un enfant mort né. L’autre, celui d’un enfant de 14 ans, aux dents déjà formées. Au centre, dents d’enfants libanais de 12 et de 14 ans, également formées, et ayant subi des bombardements en 2006. À droite, dents d’enfants d’Ispahan, légèrement plus jeunes, et ayant été peu exposés aux bombardements.
Le spectre va du bleu (qui indique la présence de peu de plomb) au rouge (qui indique un taux élevé de plomb).
https://link.springer.com/article/10.1007/s10661-016-5491-0

En outre, le califat pourrait disposer d’une arme nucléaire: celle du Pakistan, régime beaucoup plus fragile que ne l’étaient ceux de Moubarak, de Kadhafi et du chah d’Iran — et qui pourrait tomber comme eux, en l’espace de quelques mois. Son arsenal serait alors livré aux islamistes.

Il y a donc là une menace mondiale bien plus inquiétante que la simple pollution atmosphérique.

Quand c’est vu sous cet angle, on trouve bien ridicules ces propos prononcés par Greta sur ce ton professoral: « Notre maison est en feu. Résoudre la crise climatique est le plus grand et difficile défi que l’homo sapiens n’ait jamais eu à affronter. Pourtant, la solution est si simple que même un petit enfant peut la comprendre : nous devons stopper les émissions de gaz à effet de serre… Je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours. Et je veux que vous agissiez. Je veux que vous agissiez comme vous le feriez en cas de crise. je veux que vous agissiez comme si la maison était en feu. Car c’est le cas. »

Elle a la peur du CO2, et elle n’a pas peur de la pollution que peut causer Daech? Elle a peur des émissions de gaz par les avions civils, et elle n’a pas peur des avions militaires et des marées noires qu’ils causent? Allons donc!

Marée noire causée en janvier 1991 par les bombardements irakiens au Koweït.
http://large.stanford.edu/courses/2018/ph240/barber1/



Et le comble, c’est quand elle dit: « Certains disent qu’il ne faut pas prendre la voie de l’activisme, que nous devrions laisser cela aux politiciens et juste voter pour des changements. Mais que faire quand il n’y a pas de volonté politique ? Que faire quand les politiques nécessaires ne sont mises en œuvre nulle part ? »

Comment cela! Mais les politiciens sont les premiers à avoir cette volonté politique que demande Greta ! Elle leur permet de justifier leur inaction face aux régimes islamistes, alors que nous sommes à la veille d’une guerre mondiale qui commence en ce moment dans le Golfe.

Le discours de Greta, les terreurs qu’elle sème, permettent aussi de justifier des taxes nouvelles! Rappelez-vous cette fameuse taxe sur l’essence, qui avait donné naissance au mouvement des Gilets Jaunes. M. Macron n’avait-il alors pas parlé de pollution et d’écologie pour justifier son maintien? Il est vrai qu’il n’avait alors pas Greta Thunberg à ses côtés pour faire la leçon aux députés et à la nation tout entière!

N’est-ce pas volonté politique de la part des politiciens que de la recevoir et de lui procurer tant de publicité? Car cette publicité répercute ses paroles et répand la terreur qu’elle appelle à ressentir, et permet de mettre en place des politiques que les populations auraient normalement refusées.

Cette publicité que reçoit Greta est donc politique.

S’il faut avoir peur, c’est de cela.


Lina Murr Nehmé, 30 juillet 2019

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Débat sur l’antisémitisme

De tout cœur j’espère que les bonnes intentions annoncées évitent les malheurs que promettent Qaradawi et ses semblables. De tout cœur, je désire que se dissipent les effrayants nuages noirs qui couvrent le ciel et qui s’amassent au-dessus du Golfe. De tout cœur, j’espère qu’aucun peuple ne sera massacré, de tout cœur, de tout cœur je souhaite, je désire, je prie pour que les musulmans de bonne foi ne paient pas de leur vie leur bonté, et les chrétiens et les juifs non plus, moi compris (encore que je ne me fasse guère d’illusions en ce qui me concerne).

Je lance chacun de ces cris avec angoisse — je sais que ce qui est écrit ne traduit pas le centième de ce que l’on ressent vraiment — mais c’est d’un cœur brûlant et les larmes aux yeux que j’écris ces mots. Vous comprendrez pourquoi en regardant ce débat sur l’antisémitisme islamique entre M. Ghaleb Bencheikh et moi, et en voyant le genre de sujets que nous avons abordés.

Le débat présidé par Mme Elise Fajgeles, a eu lieu à l’Assemblée Nationale, le 20 juin 2019. Il a été organisé par la Licra au nom des droits de l’Homme, notamment par Mmes Martine Benayoun et Caroline Yadan. Je les remercie autant pour leur invitation que pour pour leur organisation remarquable.

Les conférences dont parle Mme Fajgeles dans la vidéo peuvent être vues en suivant ce lien: www.lecercledelalicra.org/…/lantisemitisme-sous-toutes-ses…/

Lina Murr Nehmé
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www.youtube.com/watch?v=5i6pZeXbLnk

Identité Plurielle-Dachau-suite

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Aujourd’hui, “Identité plurielle” a encore frappé.

Cette fois, elle a pris pour cible le journaliste Bruno Renoul qui, dans La Voix du Nord,a commis le crime d’informer le public de la comparaison que faisait la présidente d'”Identité plurielle” entre l’enfermement des juifs dans le camp de la mort de Dachau et l’enfermement des femmes musulmanes dans leurs maisons parce qu’elles ne sont pas en burkini.

“Identité plurielle” lui a reproché, avec beaucoup d’agressivité, de n’avoir pas perdu son temps à interviewer Zakia pour voir ce qu’elle pensait (et qui était pourtant clair comme de l’eau de roche: voir les fac-similés que j’ai mis hier).

En d’autres termes, un journaliste ne devrait plus faire son travail en informant, mais se transformer en psychanaliste et amener la femme sur un divan pour savoir les sens cachés qu’elle pourrait, dans son subconscient, avoir donné à des mots évidents comme “réouvrir Dachau”

Avec cela, “Identité Plurielle” prétend que Zakia Meziane n’a pas fait référence à la shoah.

Sans doute parce que le mot “shoah” n’a pas été prononcé. Zakia a seulement parlé de Dachau. Nous pourrions donc supposer que dans son esprit, Dachau serait un joli parc d’agrément avec des pièces d’eau limpide, des statues, où l’on irait se promener dans une brise délicieuse faisant voler les cheveux (pardon, les foulards) à l’ombre des arbres avec les enfants pour fuir la canicule.

Ce jeu d’associations est terrible, non parce qu’il dévalorise la réalité des souffrances endurées par les victimes de Dachau. Non parce qu’il les ridiculise en les comparant à l’enfermement de la femme en burkini chez elle. Mais parce que c’est une manière indirecte de traiter les Français de nazis parce qu’ils refusent aux femmes le droit de porter le burkini. Et que cela, c’est porteur de guerre civile. Cette guerre de mots quotidienne aboutit à désespérer les forces de l’ordre au point que certaines semaines, il y a un suicide de policier par jour. C’est une stratégie essayée au Liban et ailleurs: attaquer sans cesse, se prétendre opprimé et harceler avec des mots qui irritent parce qu’ils sont sans commune mesure avec la réalité, pour neutraliser ces forces et pouvoir laisser les civils face à face. Et c’est là que commence vraiment le drame. Et l’hécatombe.

Qui est nazi? Les Français qui accueillent Zakia Meziane et ses amis et les font profiter des mêmes avantages financiers, hospitaliers, éducatifs qu’eux? Ou les maris et les imams qui les obligent à se voiler et les enferment chez elles? Si Zakia Meziane et “Identité plurielle” étaient vraiment féministes, elles s’en prendraient à leurs propres hommes, et voulez-vous que je vous dise mon idée? Au lieu de foncer sur les piscines en burkini pour satisfaire les ordres de mâles qui veulent être les seuls à voir leurs bras, et qui les lancent comme des meutes, pourquoi ne font-elles pas des raids contre ces mêmes hommes?

Je ne suis pas contre les hommes a priori, pas contre du tout. Mais je suis contre ceux qui battent leurs femmes et les obligent à faire la guéguerre contre les Français au lieu de les remercier de leur hospitalité. Qui, quels que soient les défauts de quelques Français, n’empêchent pas qu’en tant que collectivité, ils traitent les étrangers à égalité avec eux-même.

Et au lieu de les remercier de cet égalitarisme en actes, on a le front de les accuser de racisme! Allez voir dans les pays d’où viennent les familles de ces dames, si un étranger qui n’est pas riche, est aussi bien traité qu’un citoyen, quand il s’agit de la médication ou des allocations. Et si les Français sont racistes comme vous le dites, mesdames, il y a du masochisme de votre part à vous infliger la peine de rester en France. Après tout, quand vous ou vos parents ont débarqué en France, le burkini n’existait pas, et vous viviez toutes très bien sans. Pourquoi avez-vous décidé soudain de vous faire souffrir en vous donnant une envie qui n’existait pas quand vous avez débarqué en France? Si vous êtes convaincues que la France ne vous plaira pas si vous ne lui imposez pas votre burkini, pourquoi souffrir en France? Rentrez plutôt sous les cieux plus burkinesques de votre pays d’origine ou de celui de vos parents (où le burkini sera probablement interdit, mais où vous n’oserez pas ouvrir la bouche, car ce sont des dictatures).

Ceci dit, j’aimerais m’attarder sur le nom “Identité plurielle”, qui est inquiétant en soi.

Inquiétant car il n’existe pas d’identité plurielle, sauf chez les schizophrènes.

Si ces dames se sentaient françaises, elles ne s’habilleraient pas de façon à choquer les Français. Car, quand on estime appartenir à un peuple, on cherche à lui plaire, à ne pas le heurter. C’est le comportement humain. Au Liban, le dicton dit: “Mange comme il te plaît, et habille-toi comme il plaît aux gens.” Car, par principe, le vêtement est pour les autres et non pour soi. Quand on sait que quelque chose déplaît, le réflexe est de le changer pour ne pas déranger. Vous savez que le burkini déplaît. Vous ne voulez pas le changer. Donc vous cherchez à déplaire. Donc vous ne vous sentez pas appartenir à cette communauté, la communauté française. D’ailleurs, les attaques que certaines d’entre vous font pour violer le règlement, le prouvent. On ne cherche pas à déplaire à un peuple si on se sent de ce peuple. Vous ne vous sentez pas françaises, c’est faux. Sauf si, pour vous, l’identité française se limite au plaisir que vous éprouvez à regarder les beaux paysages français, à profiter des facilités, supermarchés et transports en commun, à encaisser les allocations, à faire instruire vos enfants gratuitement, et à vous faire payer pour faire des enfants.

Ce n’est pas cela, être français. Etre français, c’est avant tout, aimer les Français, car pour appartenir à une communauté, il faut se sentir solidaire d’elle et vouloir son bien. Car on estime gagner quand cette communauté vit bien et est heureuse.

Sinon, on est un étranger.

Les princesses saoudiennes changent de tenue quand elles sont en France. Les princes orientaux enlèvement la keffieh quand ils sont en France. Mais vous voudriez nous faire croire qu’eux, des étrangers, se mettent au pas français en matière vestimentaire pour ne pas heurter les Français, alors que vous, vous seriez françaises et vous vous moqueriez de gêner, de peiner, voire de faire souffrir des Français?

Car à la longue, vous savez que cela fait souffrir. Vous savez que cela divise. Vous savez que cela donne des arguments aux extrémistes. Ce n’est pas par hasard que vous avez choisi cette affiche: trois femmes bleu, blanc, rouge, voilées et narguant on ne sait qui. Ce n’est pas en narguant, en se moquant, en étant ingrat, qu’on construit un pays, et si vous aviez vraiment eu une identité française, vous vous seriez senties concernées par ces piqûres. Bien des musulmans en sont gênés: ceux-là sont français, oui. Mais vous???

Si l’habillement français ne vous plaît pas, et si vous n’aimez pas assez la France pour vouloir y préserver la paix civile en y huilant les rouages sociaux au lieu de les faire grincer, la France ne vous oblige pas à subir des appartements surchauffés que Zakia compare à Dachau.

Car il n’y a pas que la schizophrénie qui puisse expliquer le comportement d'”Identité Plurielle” et de sa présidente Zakia Meziane.

Il y a aussi la paranoïa.

Les paranoïaques aussi utiliseraient l’image de “réouvrir Dachau” pour parler de l’enfermement des femmes parce qu’elles ne portent pas le burkini, soi-disant, parce qu’elles veulent être pudiques.

Parce que, franchement, vous trouvez le burkini pudique?

Mesdames, gardez votre Dachau pour ceux qui vous oppriment. Et ce ne sont pas les Français. Ce sont vos imams et vos maris.

Lina Murr Nehmé, 9 juillet 2019


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Trop, c’est trop

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Zakia Meziani, présidente de la fondation “Identité plurielle”, et ancienne candidate EELV aux élections cantonales en 2015, s’est insurgée contre l’interdiction du burkini dans les piscines municipales, comparant cela au génocide des juifs.

Suite au bruit fait par la publication de “La Voix du Nord”, Zakia a ôté le post ridicule.

Voici une capture d’écran du post de Zakia, publié par “La Voix du Nord” :


Pour info, Zakia Meziani et “Identité Plurielle” ont organisé l’année dernière avec le CCIF un événement dont voici la publicité ci-dessous. En bas, à droite, on voit le nom d’Identité plurielle près de celui du CCIF.

Marwan Muhammad a eu l’honnêteté de reconnaître qu’il voulait une France musulmane dans plus ou moins une génération.

Lina Murr Nehmé, le 7 juillet 2019

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Le droit d’épouser qui l’on veut


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Echange sur le droit marocain entre David Duquesne et moi:

David Duquesne: Selon le droit marocain, dans le cadre de mariages mixtes, l’enfant suit obligatoirement la religion de son père. C’est la raison pour laquelle une marocaine ne peut se marier avec un étranger qu’à la condition que celui-ci se convertisse à l’Islam. Dans le cas contraire, le mariage qu’elle aurait pu contracter en France serait nul aux yeux de la loi marocaine.
Il n’y a aucun empêchement à ce que la mère française, gardienne des enfants, ne soit pas musulmane. En revanche, s’il est avéré qu’elle n’élève pas ses enfants dans la religion musulmane, elle tombera sous le coup de la loi pénale et la garde des enfants lui sera retirée.

Moi: C’est une loi générale, dont le but est l’islamisation progressive de la société, les mariages mixtes n’étant acceptés que si l’homme est musulman; dans le cas contraire, il faut qu’il prononce la chahada et devienne donc musulman. Ainsi, la progéniture des mariages mixtes est toujours musulmane, et cela éteint, à terme, la “race” comme on dit en arabe, des non-musulmans.

Cela s’applique à tous les pays musulmans, en tout cas, à tout mariage religieux — et tous les mariages sont religieux en Orient. C’est une des raisons pour lesquelles les minorités diminuent tellement. Les jeunes tombent amoureux, il faut à tout prix qu’ils se marient, et ils ne pensent pas qu’il y a tant de conséquences à prononcer la chahada. C’est après qu’ils s’en rendent compte.

Au Liban, les chrétiens réclament depuis des générations la laïcité, qui est refusée par les oulémas au motif que “le chrétien pourrait épouser une musulmane”.

A noter qu’au Liban, contrairement à ce qui arrive dans les autres pays dits arabes, la loi voulant qu’un chrétien ne puisse pas épouser une musulmane, n’est pas vraie. Souvent, la progéniture d’un musulman est chrétienne. Et le fruit des mariages mixtes est généralement pro-chrétien. Mais cela, c’est le Liban.

C’est pourquoi, pour la première fois, le mariage civil semble en voie d’être instauré au Liban, où de toute façon la charia ne règne pas et ne règnera pas, parce que, comme l’expliquent les chefs du Hezbollah en déclarant leur regret “la majorité n’en veut pas; non seulement la majorité des Libanais, mais aussi la majorité des chiites. Ce ne serait donc pas durable.”

Lina Murr Nehmé, 7 Juillet 2019


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Passion vraie?

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Je vois de plus en plus les gens réagir par passion et non par raison. Ou est-ce que je me trompe? Il me semblait, quand j’étais jeune, que les gens réfléchissaient davantage.

Il faut de la passion par les temps qui courent, car tout devient si horrible, et les gens se révèlent bien décevants. Mais de la passion pour une cause, pas de la passion pour des mots écrits dans un commentaire ou un chat. On n’a plus le droit d’avoir une opinion!

Malheureusement, nous allons nous cogner durement à une guerre terrible. Dans ce cas, continuera-t-on à aider une cause si la personne qui la sert nous est sympathique? Car parmi les personnes sympathiques, beaucoup passeront à l’ennemi, quand les islamistes occuperont les pays qu’ils veulent — ce n’est plus pour très longtemps. Et ils utiliseront les réseaux sociaux pour les servir.

Je me désole de voir cette génération brisée. Autrefois, on faisait des excuses, et il y a une grande noblesse à reconnaître ses torts, même si ce ne sont pas des torts, même si c’est dû à de l’incompréhension. J’ai pris pour meilleure amie une collègue musulmane parce qu’elle avait téléphoné pour s’exuser alors qu’elle n’y était pas obligée: il y avait eu un malentendu. Elle avait d’autant moins de raison de le faire que nous ne nous connaissions pas. J’ai trouvé ce comportement tellement noble, me disant: “Les étudiants ne s’excusent plus, et voilà un professeur qui s’excuse!”
chez ou à accepter que par son comportement, on ait qui cherche . Maintenant, on préfère rompre que de faire des excuses. C’est pourquoi les relations ne durent plus.

Et le pire est que sur les réseaux sociaux et les messageries, on croit dialoguer, alors qu’en fait, c’est un monologue qui se fait à tâtons. On ignore le ton, l’expression, on ignore tout, et en plus, on écrit vite et on avale les mots, et on lit des mots écrits vite et avalés.

Il fut un temps où parler signifiait voir la personne, la regarder, deviner ses sentiments à son expression, à une intonation de voix. Il n’y a plus rien de cela. Civilisation de robots.

Lina Murr Nehmé, 5 juillet 2019

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Burkini ou Burqini

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Le problème, dans ce pays, c’est que l’initiative, l’art, la création, la lutte même pour les idées, ou contre l’islamisme, finissent par être bloqués par le système action-réaction.

On réagit contre l’assaut des femmes en burkini en faisant exactement ce qu’elles veulent: en se dénudant, ce qui leur permet d’attaquer les Français et de convaincre ceux qui ne veulent pas de cette nudité, qu’elles dans leurs burkinis sont des bijoux de pudeur (et allez savoir ce qu’elles font dans le secret). Ou on réagit en prétendant changer une orthographe! Mais ils font cela pour vous provoquer afin de pouvoir se moquer de vous. Car sur-le-champ, on ne réalise pas ce qu’un comportement peut avoir d’étrange…

C’est comme ceux qui boycottent certains de mes articles sur les réseaux sociaux, alors qu’ils réagissaient, partageaient, commentaient. Est-ce qu’ils ont cessé d’être contre l’islamisme? L’un d’eux m’a même annoncé qu’il ne me suivrait plus parce que j’avais dit une chose qui ne lui plaisait pas. Cela veut-il dire que les causes que je défends ne valent plus la peine d’être défendues parce que pour eux je suis devenue un personnage exécrable? Et en d’autres termes, est-ce pour moi ou pour la cause qu’ils commentaient autrefois et partageaient? Si c’est pour moi, c’est inquiétant, car cela veut dire que mon travail ne vaut rien. Si c’est pour la cause, c’est plus inquiétant encore, car est-ce qu’ils ne la soutiennent plus?

Pour le burkini, ils réagissent de la même manière, sans prendre la peine d’aller vérifier l’orthographe en arabe, puisque burka et bikini se prononcent exactement de la même manière en français. La différence de son qui justifie la différence de consonne, c’est en arabe qu’on la trouve.

Le mot “burkini” est arabe, forgé par une Libano-australienne qui voulait tabler sur bikini et burqa à la fois. Mais de burqa il n’y a que le “bu” dans ce mot. En arabe, il s’écrit avec un “k” et non avec un “q”: بوركيني et non برقعيني , burqa en arabe étant برقع. , et bikini étant بيكيني. On ne peut pas jouer avec des mots arabes dont on ne connaît ni l’orthographe ni la prononciation. Surtout que le burkini ne couvre pas le visage et ne peut donc pas être appelé burqa.

La convention internationale moderne en matière de transcription veut que le “q” soit utilisé pour transcrire la lettre ق , et le k pour transcrire la lettre ك. C’est le seul moyen de différencier les deux sons quand on les transcrit dans des langues européennes qui ne contiennent que le K, pas le ق

Lina Murr Nehmé

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Ce qui s’est passé au Chouf

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Le 30 juin 2019 en début de soirée, juste après la fusillade du Chouf, il y a eu des tirs nourris. J’enregistrais une vidéo pour commencer une série sur la guerre du Liban, et j’ai été interrompue par le bruit. C’était une fusillade avec, entre autres, des bruits d’armes lourdes. A part l’armée libanaise et les forces de sécurité intérieure, il n’y a que Joumblatt, Berri et le Hezbollah qui ont de telles armes, les chrétiens ayant été désarmés.

Sur le moment, j’ai pensé à Joumblatt, puisqu’il était question du Chouf. J’ai cru à un début de combats, car c’est ainsi qu’ils commencent. J’avoue que j’ai tendance à rire sous les bombes, ce qui explique mon comportement dans cette vidéo.

https://youtu.be/9zWBw0LEE5Y

4 juillet 2019:
Après que les récits des témoins oculaires et les vidéos aient été diffusés, et après que j’aie rencontré des personnes qui étaient là-haut (au Chouf, non loin de la tragédie), voici mon commentaire:

Il s’agissait d’une affaire entre druzes: cette fois, les chrétiens regardent. Mais la fusillade au Chouf était si inquiétante, d’après les vidéos et les témoignages oculaires, que les chrétiens n’ont pas osé prendre la route durant plusieurs heures, croyant que c’était encore un massacre de chrétiens commis par Joumblatt.

Des hommes, en cagoule ou non, avec des drapeaux rouges du parti de Joumblatt, attendaient sur la route le convoi du ministre druze qui a eu le “culot” — ironise un autre druze, l’ex-ministre Wiam Wahhab —, de ne pas demander la permission à Joumblatt de monter au Chouf, comme si c’était sa chasse gardée. (Je rappelle que sur les registres d’état-civil, 60% du Chouf est chrétien, et qu’une grande partie des druzes ne sont pas pro-Joumblatt).

Le ministre Gharib qui a osé monter au Chouf alors qu’il était druze non joumblattiste, en a été puni par le meurtre de son chauffeur et de son garde-du-corps. On dit cependant que le ministre était lui-même visé par la fusillade. J’attends des vérifications, mais des gens de là-haut m’ont dit que Gharib conduit parfois lui-même sa voiture et qu’il aurait probablement dû être la victime numéro un.

Il est un fait qu’après que la nouvelle loi électorale ait diminué le nombre de députés que Joumblatt peut avoir, rendant possible que les autres clans druzes puissent être représentés au Parlement, Joumblatt est moins fort. (La loi précédente avait été imposée sous l’occupation, pour avantager les collaborateurs.) Le ministre Gharib, Arslan et d’autres druzes ayant acquis une force qui affaiblit évidemment Joumblatt, dans une région où les druzes ont subi une dictature durant des décennies: d’après le témoignage d’un notable druze considérable, cheikh Farid Hamadé que j’ai traduit dans un de mes livres, Joumblatt a massacré des centaines de druzes pour pouvoir établir sa dictature au Chouf. On parle habituellement de massacres de chrétiens par Joumblatt, oubliant qu’il massacre aussi des druzes,.

Il a même appelé, il y a quelques années, à un génocide des druzes de Syrie parce que, comme toutes les minorités, ils défendent le régime, alors que Joumblatt sert les puissances islamistes. Or ces puissances qui enseignent la charia dans leurs écoles, veulent appliquer le principe premier de la charia, qui est que seul le sunnite peut gouverner le sunnite, quel que soit son nombre. Toutes les guerres qui ont eu lieu au Liban et en Syrie ont eu pour but de faire qu’il n’y ait que des sunnites au pouvoir en Orient. Les prétextes sont variés. Mais le vrai but des puissances qui financent l’islamisme dans le monde est de priver les minorités de tout pouvoir en Orient. Avant l’Occident.

Ils avaient trois pays dans leur collimateur:

– le Liban où ils se sont servis de la communauté internationale pour dépouiller les chrétiens de tout pouvoir en 1990;

– la Syrie où le processus contre les alaouites ou autres minorités que peut amener au pouvoir un parti laïque, est en cours;

– et enfin, “last but not least”, Israël, où il s’agit d’ôter le pouvoir aux juifs; mais cela, évidemment, ne peut se faire que par la violence. D’où le financement intensif de l’OLP, du Hamas et autres mouvements pouvant empêcher la paix. Et si on peut critiquer la politique israélienne depuis très longtemps, on ne peut pas nier que les Palestiniens soient utilisés comme un instrument pour faire la guerre religieuse: contre les alaouites en Syrie, contre les chrétiens au Liban, contre les juifs en Israël… Ils ont fait ainsi le malheur, non seulement de ces minorités, mais du peuple palestinien surtout.Pour en revenir à Joumblatt, il se présente à la presse occidentale comme étant le chef du “parti socialiste progressiste”, et tend un drapeau rouge à la communiste, mais il oublie de préciser qu’il est un seigneur féodal. Les druzes n’ont pas aboli le féodalisme quand les paysans chrétiens, au XIXe siècle, se sont révoltés contre les seigneurs, et ont aboli le servage. Et, comme vous le savez, le seigneur a droit de vie et de mort sur les serfs. C’est pourquoi Joumblatt tue si facilement. Ce qui m’étonne, c’est de voir les grandes puissances lui donner tant d’importance (et à son père avant lui) depuis des décennies. Est-il possible de favoriser ainsi un criminel de droit commun sans être complice de l’assassinat du pays sur lequel on l’aide à régner? Je n’oublierai jamais que, et alors que le sang de 3000 civils chrétiens au Chouf séchait à peine, Mitterrand recevait celui qui, au Liban, était un assassin hors-la-loi, et que ce hors-la-loi devenait, quelques jours plus tard, ministre avec son compère Berri.

Maintenant, et par la grâce des grandes puissances, ces deux hommes bloquent le pays pendant deux ans pour empêcher les chrétiens d’être représentés au pouvoir par le chrétien qui a eu le plus de voix aux élections, ce qui leur donnerait leur mot à dire……… Car, et encore que Berri soit chiite et que les chiites soient plutôt pro-chrétiens, il est clair que s’il avait refusé de participer au blocage, les chrétiens auraient été représentés par autre chose que des hommes faibles et n’ayant aucun député au parlement pour compenser la faiblesse dans laquelle se trouvent les chrétiens politiquement depuis 1990.

Ceci dit, les magouilles qui ont eu lieu pour permettre qu’un chrétien ayant un bloc parlementaire arrive au pouvoir, n’ont évidemment pas affaibli les mafieux qui ont été imposés au Liban par les puissances étrangères, et qui ont donné leur consentement… un consentement très chèrement vendu. Il fallait s’attendre qu’un adversaire politique de Joumblatt subisse une telle pluie de balles.

Malheureusement, seul l’affaiblissement des puissances qui font la force des mafieux pourrait en libérer le Liban, comme durant le siècle où c’était le seul pays sans guerre civile, sans émeutes confessionnelles, dans tout le Proche-Orient, et plus loin encore, durant toute a période entre m’argent des Ottomans 1961, et l’argent de Nasser en 1958.

Je ne désirerais le mal à personne, pas même à mon pire ennemi. Mais je vois qu’inéluctablement, ces puissances se dirigent vers ce sort qu’elles se sont tricotées à elles-mêmes. Et je suis la première à en être malheureuse, car je hais tellement la guerre que je voudrais voir la paix partout.

Lina Murr Nehmé

Pour comprendre ce qui se passe au Chouf, au Liban et au Moyen-Orient aujourd’hui, et pour réaliser dans quel sens s’exerce la politique anglo-saxonne (anglaise, puis américaine), il faut lire Quand les Anglais livraient le Levant à l’Etat islamique :