Archives de catégorie : ISIS

L’Etat islamique avance vers la Méditerranée

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Cette carte montre l’état des combats en Libye il y a six ou sept mois. L’Etat islamique a bien avancé depuis.

www.francesoir.fr/en-coop-matteo-puxton/en-libye-letat-islamique-profite-de-loffensive-du-marechal-haftar-sur-tripoli

La Libye, par mer, est plus proche de l’Europe que le nord de la France ne l’est de son sud. L’Etat islamique avance vers le nord, avec pour but de traverser la Méditerranée, de débarquer en Italie, de marcher sur Rome et de la prendre pour transformer la basilique Saint-Pierre en mosquée. C’est le rêve des califes depuis des siècles, car un hadith de Mahomet annonce que les musulmans prendront Rome et Constantinople. Interrogé, il avait dit qu’ils prendraient d’abord Constantinople. Daech l’a souvent annoncé dans sa propagande, dans laquelle il a également dit qu’il prendrait Paris et Londres.

Théoriquement, il y a loin de la coupe aux lèvres. Le rêve de Daesh de revenir au Moyen-Orient et de déborder sur le continent européen ne peut se réaliser qui si les minorités armées qui résistent aux islamistes sunnites au Moyen-Orient, sont brisées: les Kurdes, les alaouites, les chiites.

Dans l’état actuel des choses, Daech ne peut pas revenir, car les armées iranienne, syrienne, kurde, irakienne, avec le Hezbollah, s’y opposeraient. Ici, il ne faut pas compter avec l’armée libanaise, car par principe, le Liban est le seul pays de la région qui ne fait pas de guerre offensive: il ne combat pas à l’extérieur de ses frontières, il se bat de l’intérieur, s’il est attaqué. Quant à la Turquie, son comportement dépendrait de la situation.

Les Américains semblent décidés à provoquer une guerre. Et, étrangement, cela se passe à la même période de l’année que la Première Guerre mondiale, et que la Guerre du Golfe en 1990. Durant le mois de juillet, chacun prend ses positions, il y a des escarmouches, les buts réels ne sont pas ceux proclamés. Et la guerre éclate en août.

Mais cette guerre est une folie, plus que toutes celles qui l’ont précédées. Le prétexte est, depuis des années, l’uranium enrichi qui pourrait permettre à l’Iran d’avoir la bombe atomique, alors que l’Iran ne parvient pas à amasser l’uranium à un rythme suffisamment important pour pouvoir avoir des armes nucléaires avant très longtemps. C’est pourquoi les Américains, il y a quelques années, ont abandonné leurs projets de guerre contre l’Iran.

L’hypocrisie a consisté, en même temps, à autoriser l’Arabie Saoudite à avoir son programme nucléaire, et à l’aider à le réaliser. Il est de très loin plus avancé que celui de l’Iran. En 2009, les Etats-Unis auraient autorisé l’Arabie Saoudite à avoir, non seulement un programme nucléaire à but civil, mais aussi un programme nucléaire militaire: des têtes nucléaires, et des sites de production de missiles balistiques.

Eliminer l’Iran, seul obstacle capable de résister à l’Arabie Saoudite et aux autres régimes islamistes sunnites du Golfe, affaiblira irrémédiablement les chiites irakiens, qui ont le pouvoir en Irak. Cela impliquera, pour les sunnites irakiens, la possibilité de reconstituer la force de Daech.

L’armée de Daech n’était pas vraiment islamiste. Car avant 2001, la milice islamiste de Zarqawi avait de modestes proportions, et Ben Laden la dédaignait, malgré les 200.000 dollars qu’il avait payés pour lui offrir un camp d’entraînement à Hérat, en Afghanistan.

Mais les Américains, pour briser Saddam et justifier une guerre, ont fait de Zarqawi l’ennemi numéro Un, prétendant qu’il représentait Ben Laden. Alors celui-ci a cessé de le dédaigner. Il l’a autorisé à appeler sa milice al-Qaïda en Irak, et à dater de ce moment, c’est au nom d’al-Qaïda que Zarqawi s’est mis à recruter. Ceci, sachant que Saddam avait fait le nécessaire, jusque-là, pour qu’al-Qaïda n’existe pas en Irak. Ben Laden lui avait proposé une coopération, et il avait refusé.

Caricature gouvernementale datant du temps de Saddam Hussein. Le gouvernement irakien — et le parti Baas irakien — combattaient alors al-Qaïda. Elle montre Zarqawi dans une cage tenue par le gouvernement, avec, écrit: “Ton futur, ô Zarqawi”.

Quand les Américains, en 2003, ont vaincu Saddam, ils ont dissous l’armée irakienne et interdit le parti Baas. 300.000 soldats ont été jetés à la rue, sans recevoir leurs salaires, sans compensation, sans pension, amers et ayant des familles à nourrir. Al-Qaïda en Irak a profité de leur misère pour recruter des soldats professionnels, aguerris, et des officiers supérieurs de haute qualité militaire.

Manifestations quotidiennes de soldats irakiens, demandant du travail ou leur salaire, après leur renvoi par les Américains sans compensation.

Quand Zarqawi mourut, en 2006, Baghdadi prit sa place et força les milices sunnites du pays à s’allier à lui. L’organisation fut appelée Etat-Islamique-Irak, et plus tard, Etat Islamique en Irak et au Levant (Daech).

Les soldats, les officiers de Daech ont été vaincus, mais les 300.000 militaires licenciés en 2003 ne sont pas tous morts. La plupart d’entre eux vivent encore; et les morts ont des frères ou des enfants qui souffrent, se sentent opprimés, et ne songent qu’à la vengeance, après tout ce que ce pays a souffert depuis 1990. Ils pourraient flamber s’ils sentaient les chiites imposés par les Américains, soudain en position de faiblesse.

Car les massacres de chiites opérés par Zarqawi, sa propagande islamiste contre eux, la souffrance causée par la guerre de 1990, puis par le blocus des années suivantes, puis l’invasion américaine en 2003, l’alliance des Américains avec les chiites contre les sunnites, ont divisé le peuple irakien, que la laïcité avait uni autrefois. Daech faisait sauter les mosquées chiites avec les fidèles chiites dedans, tuant parfois jusqu’à 25 d’entre eux à la fois. Il tuait jusqu’à 1300 chiites à la fois. Il est vrai qu’en une seule journée, il lui est aussi arrivé de tuer 2000 sunnites dont certains avaient 15 ans, parce qu’ils n’avaient pas combattu l’Etat syrien.

Connaissant les tragédies des deux guerres américaines du Golfe et l’amertume qu’ont les militaires sunnites irakiens et leurs familles contre les chiites, on peut savoir que la chute ou l’affaiblissement de l’Iran, qui amènera l’affaiblissement des chiites irakiens, fortifiera immanquablement les régimes islamistes sunnites de là-bas — l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats, etc. — en brisant leur ennemi héréditaire. Et permettra avec leur aide, aux islamistes sunnites en Irak, de prendre leur revanche sur les chiites. Ici, on peut se demander si les baassistes de Saddam s’allieront avec al-Qaïda/Daesh comme avant, ou s’ils se combattront. Cela dépendra du rapport des forces sur le terrain. Car al-Qaïda/Daesh, après avoir combattu le Baas, est devenu l’allié objectif du vieux parti de Saddam, en recrutant ses chômeurs et en leur permettant d’assouvir leur vengeance contre les Américains. Ce sont les cadres de l’armée irakienne qui ont aidé Zarqawi à acquérir sa puissance militaire, et cela s’est poursuivi sous Baghdadi, quand l’organisation est devenue Daech, puis l’Etat islamique.

Si l’Iran est brisé, les chiites au pouvoir en Irak seront affaiblis, et les sunnites irakiens fortifiés. Daech a ses régions amies en Irak, ses cellules dormantes sur place, il a de l’argent pillé en Afrique et en Asie, et il recrutera des chômeurs mourant de faim, comme il l’a fait quand les Américains ont licencié les 300.000 soldats et officiers de l’armée irakienne. La plupart d’entre eux caressent ce rêve. Ils ont faim. Il veulent nourrir leurs enfants. Ce sera pour eux une aubaine: de l’argent et des armes, et la possibilité de renverser la situation en leur faveur.

Pendant son exil du Moyen-Orient, Daech a gagné beaucoup de positions en Afrique et en Asie. Son but est de venir d’Orient en Occident et d’Afrique en Europe, prenant les villes en tenailles: cette conquête-là serait plus facile que l’autre. Car si les Américains brisent leurs ennemis chiites, les laissant seuls sur la scène, comme ils ont fait quand ils ont brisé leur ennemi Saddam en 2003, Daech aura trois points forts à la fois: l’Extrême-Orient, l’Afrique et l’Irak, ainsi qu’une partie de la Syrie.

Alors Daech aura des chances, s’il vient d’Orient et d’Afrique, de prendre certaines armées en tenailles, tenant compte des très nombreuses cellules dormantes qu’il possède, et de la facilité qu’il y a à recruter une armée, très vite, rien qu’avec de l’argent. C’est ce qu’avait fait Daech autrefois en Syrie, pour former al-Nosra (al-Qaïda au Levant).

Cette fois, et étant donné la force de Daech en Afrique, et les terres immenses qu’il s’est procuré directement ou par vassaux interposés (comme Boko Haram par exemple), le scénario annoncé dans la vidéo du martyre des chrétiens coptes, pourrait matériellement se réaliser si Daech devenait maître de la côte libyenne, et surtout s’il s’agrandissait aux dépens des pays voisins de la Libye — sachant qu’il se trouve déjà au Sinaï, en Egypte, et qu’il a déjà frappé en Tunisie.

Car en envahissant un pays, il s’approprie ses ressources militaires et sa flotte. Jusqu’à présent, il n’avait pas réussi à prendre un pays tout entier, avec ses ports et ses aéroports. Mais les victoires en Afrique pourraient rendre cela possible. Je ne pousse pas plus loin le scénario de ce qui pourrait arriver au Levant, c’est trop effrayant.

Je ne sais pas si les Français réalisent qu’une fois que les Daesh seraient maîtres de la côte libyenne, il leur suffirait d’un jour de bateau pour arriver en Italie continentale. Et à partir de là, vous le savez, il y a de très bonnes routes jusqu’à Paris.

C’est d’ailleurs comme ça que les migrants africains, ces migrants de Calais et de Stalingrad, sont arrivés en France. Certes, l’armée italienne se dresserait face à eux. Il y aurait des batailles. Mais le sud du pays est très souvent plein de touristes, et les civils sont un point faible en cas de guerre.

Et pendant que Daech avance lentement mais sûrement, en direction de la mer Méditerranée, les Américains sont assez fous pour déclencher une guerre contre l’Iran.

Lina Murr Nehmé​, 31 juillet 2019

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Pillage d’Afrin par l’ASL et la Turquie

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Le pillage d’Afrin par les alliés d’al-Qaïda et de la Turquie: l’ASL (Armée Syrienne Libre). L’ASL, ce sont les déserteurs sunnites et islamistes qui refusaient le gouvernement alaouite. Ce sont eux qui, les premiers, ont diffusé des vidéos d’égorgements (de policiers syriens en l’occurrence) , et même, une vidéo dans laquelle un de leurs chefs pratiquait le cannibalisme, mangeant le cœur d’un soldat syrien en faisant crier “Allahou Akbar!” par ses hommes. Ce sont eux que l’Occident appelle “opposition modérée” et a financés et armés contre l’armée nationale qu’ils avaient désertée.

 

Quelques mois plus tard, ils obtenaient une fatwa leur ordonnant de faire le djihad, fatwa qu’ils exhibent toujours. Leur sincérité quand ils prétendaient avoir déserté par patriotisme, a été vite prouvée par le fait que la plupart d’entre eux ont déserté l’ASL parce qu’al-Qaïda, venue d’Irak fonder la branche syrienne al-Nosra, leur offrait davantage d’argent.

Les reporters occidentaux et orientaux ayant rapporté l’existence de ce pillage généralisé de la malheureuse ville syrienne tombée aux mains des Turcs, la direction de l’ASL s’est dépêchée de publier un communiqué interdisant le pillage……… mais le djihad n’implique-t-il pas le pillage des vaincus ? C’est la charia qui le stipule, ajoutant que les femmes et les enfants font partie du butin.

En l’occurrence, l’armée turque, qui donne tout de même les ordres, n’en est pas revenue au stade de barbarie de l’ancienne Turquie ottomane d’avant les Tanzimat, où le butin était la loi officielle, qu’on faisait sans se cacher — et qui est la loi de l’ASL, puisqu’elle a reçu une fatwa de faire le djihad, dans lequel le djihadiste sait que sa récompense sera soit le paradis, soit le butin.

Afrin, comme je l’ai expliqué précédemment, est une ville syrienne frontalière. En l’occupant, la Turquie en fait le clou qui empêche le raccordement des Kurdes de Turquie et de Syrie, la réalisation du Kurdistan, et qui auraient pu se réfugier en Syrie.

Contrairement à une légende répandue, les Kurdes, traditionnellement dans l’opposition, combattent avec le gouvernement syrien parce qu’ils ont, dès le début de la guerre de 2011, demandé et obtenu un nombre substantiel d’avantages, dont des promesses d’autonomie partielle. Les Kurdes d’Irak soutiennent leurs frères kurdes de Syrie, et le risque de voir les Kurdes raccorder le Kurdistan turc au Kurdistan syrien, était pour Erdogan un danger qui a justifié, à ses yeux, des massacres de Kurdes, non seulement près de la Syrie, mais dans d’autres régions de Turquie également. Et, plutôt que de perdre la partie kurde de Turquie, il a préféré envahir une ville syrienne.

(Photo publiée sur Twitter par la journaliste Jenan Moussa, célèbre pour ses reportages du côté des rebelles libyens et syriens.)

Lina Murr Nehmé, 21 mars 2018

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Afrin : Erdogan massacre les Kurdes, silence mondial

La guerre d’Erdogan contre les Kurdes, qu’il massacre dans son pays dans le silence mondial, semble se terminer avec la chute de l’enclave d’Afrin aux mains d’Erdogan. Cette chute empêche la jonction entre le Kurdistan turc et le Kurdistan syrien et permet à Erdogan d’isoler les Kurdes turcs et de les empêcher de fuir en Syrie, ou d’en recevoir de l’assistance.

Les médias parlent pudiquement des “alliés syriens d’Erdogan” pour minimiser l’impact de cette perte, par l’Etat syrien, d’une partie de son territoire. Comme nous sommes beaucoup moins diplomates qu’eux, nous allons nommer ces alliés: les plus forts d’entre eux ne sont pas du tout les milices financées par Erdogan, mais bien al-Qaïda, et dérivés, Daech et surtout, en l’occurrence, Nosra.

Les islamistes n’aiment aucun régime sunnite, et surtout pas celui d’Erdogan, qui se réclame officiellement d’Atatürk, tout en détruisant son héritage en ramenant celui du sultan ottoman. Mais face à une même victime, les bêtes de proie s’allient. Après, elles se disputeront. Nous devons donc nous attendre à ce qu’al-Qaïda provoque une seconde bataille pour arracher Afrin à Erdogan. Le choix, en somme, entre la peste et le choléra.

 

Lina Murr Nehmé, 18 mars 2018

L’armée turque encercle Afrin (13 mars 2018)

L’armée turque annonce qu’elle a totalement encerclé Afrin, c’est-à-dire qu’elle a opéré la jonction avec le Hayat Tahrir Cham (al-Qaïda) pour couper cette localité syrienne du nord d’Alep, de son gouvernement.

Afrin est une petite ville de moins de 40 000 habitants, mais le district d’Afrin, qui est concerné, en compte 172 095. Il est surtout peuplé de Kurdes (alliés, comme toutes les minorités en Syrie, avec l’actuel gouvernement syrien). J’ai été frappée de voir que dans la littérature de Daech (al-Qaïda), les PKK, Peshmergas et autres, sont autant salis que le gouvernement syrien, et les statistiques où Daesh se vante de ses massacres, citent le PKK, les Peshmergas et Assad ensemble. Ce n’est pas du tout cela qu’on voit en Occident, où les PKK et Peshmergas sont montrés comme les “bons”, et Assad, comme le “mauvais”. Ils se battent pourtant côte à côte et pour la même cause. Mais il est vrai que les Kurdes, n’étant pas au pouvoir, ne sont pas responsable du fait qu’en matière de pétrole, Assad n’a pas accepté de privilégier l’Arabie Saoudite à l’Iran. L’alliance des minorités. Ainsi, la tragédie des Kurdes est bel et bien racontée, mais non des autres Syriens, alors qu’elle est strictement identique.
Or pour les sociétés pétrolières d’Occident, qui influent sur les gouvernements et sur les médias d’Occident, c’est essentiel, car la différence de prix que peut représenter le transport, peut se chiffrer par millions de dollars. Or la guerre contre Assad a pour but d’obtenir pour le gaz du Golfe, par la force, le passage à travers la Syrie qui lui a été refusé par la diplomatie. Le chaos en Syrie, ne l’oublions pas, est financé surtout par ces pays dont le pétrole et le gaz est concerné.

 

Lina Murr Nehmé, 13 mars 2018

Mevlut Cavusoglu: “Nous ne sommes pas la France…”

Le ministre turc des Affaires Etrangères Mevlut Cavusoglu a dit : “Nous ne sommes pas la France, qui occupa l’Afrique.”
Il dit vrai. La Turquie a occupé le Moyen-Orient, Constantinople, l’Europe de l’Est, une grande partie de l’Asie et de l’Afrique, et a tué des millions de chrétiens et de non-chrétiens en Asie, en Europe, en Afrique.

Y aura-t-il un nouvel Etat islamique en Syrie ?

Al-Nosra est la fille de Daech et ambitionne de remplacer Daech. Mais est-ce possible ? En 2016, Lina Murr Nehmé faisait à ce sujet à Michel Kik des réponses qui demeurent actuelles et qui poussent à réfléchir.

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Boubakeur aux deux visages

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Qui dit vrai ? Dalil Boubakeur en public ? Ou le Dalil Boubakeur de la rue Monge, qui se vante de dispenser aux futurs imams de France le même enseignement que les universités islamiques d’Al-Azhar et de Médine ?

Prenons une seule phrase de la dernière proclamation de Dalil Boubakeur : “Tous ceux qui croient en l’unicité d’Allah, qu’ils soient musulmans, juifs ou autres, font partie de la même communauté du Livre. Il s’ensuit que toute forme d’antisémitisme est contraire à l’enseignement du prophète Mohammed lui-même (paix et bénédictions soient sur lui). Plus largement, sur son exemple, l’islam implique les vertus de tolérance et de bienveillance, car seul Dieu est juge.” (Proclamation du 28 mars 2017)
Dans cette phrase il y a plusieurs mensonges :

1- Dans la langue française, le mot “Allah” n’est jamais utilisé que pour la divinité du Coran, celle dont Mahomet est le prophète. De façon sournoise, cette phrase exclut donc les non-musulmans.

2- “La même communauté du Livre”?
Ce n’est pas ce que dit le Coran, qui appelle les musulmans “Croyants”, alors que “Gens du Livre” désigne les chrétiens et les juifs.

3- “Ou autres.”
Quels autres? Tous ceux qui ne sont ni musulmans orthodoxes, ni juifs, ni chrétiens, ni zoroastriens, sont censés être génocidés, leurs femmes violées et vendues avec leurs enfants en esclavage, d’après les textes enseignés dans l’institut que préside Dalil Boubakeur. C’est pour appliquer ces textes que Daech a ouvert son marché aux esclaves et s’en est vanté en 2014…

4- “Reconnaissent l’unicité d’Allah”.
Loin de dire que les chrétiens et les juifs croient en un Dieu unique, le Coran prétend qu’ils sont des polythéistes ou idolâtres, et il dit ailleurs qu’ils sont des mécréants.

5- “Toute forme d’antisémitisme est contraire à l’enseignement du prophète Mohammed lui-même”.
Que fait Boubakeur des hadiths qu’on lit dans sa mosquée et qu’on étudie dans son institut et qui promettent un génocide des juifs avant la fin des temps?

6- “Sur son exemple, l’islam implique les vertus de tolérance et de bienveillance”.
Sur l’exemple de Mahomet, tel qu’on l’enseigne dans la mosquée de Dalil Boubakeur, c’est totalement faux. Citons le texte de la décapitation des 7 à 900 juifs de la tribu de Qorayza. Ou celui de l’attaque de Khaybar sans que ses habitants aient rien fait sinon rester dans leurs croyances.

7- “Car seul Dieu est juge”.
Mais ce n’est pas ce qu’enseignent les textes diffusés chez Boubakeur. Ces textes disent que les disciples de Mahomet aussi sont les juges des autres. D’où l’existence des “Comités de la Promotion de la Vertu et de la Prévention du Vice” en Arabie Saoudite, et d’un ministère ayant le même nom en Afghanistan sous les Talibans; c’est ce ministère qui a décrété la destruction des bouddhas de Bamian et a présidé à l’exécution de la sentence. Sans parler des comités semblables en Egypte (où le grand-père de Tariq Ramadan voulait “exécuter” un livre, celui du très grand penseur Taha Hussein, un savant dont toute l’Egypte était fière), ou encore, tout simplement, du jeune homme qui a estimé avoir le droit, en France, de briser le stock de vin d’un supermarché parce que c’était le ramadan et qu’il ne voulait pas voir d’alcool durant ce mois. C’est également au nom du fait qu’ils ont le droit de juger et d’exécuter la sentence, que les terroristes sont allés tuer les journalistes de Charlie Hebdo, puis les clients de l’Hyper casher, sans compter les terroristes du 11 septembre 2011, et ceux des autres attentats de Paris, de Bruxelles, de Munich, de Londres, etc.………

Les 7 mensonges signalés dans une seule phrase du document de Boubakeur donnent une idée du nombre de mensonges qu’il y a dans tout le document. Je renvoie le lecteur à mon livre “Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent”, qui cite les textes du Coran et de la Sunna et les références que je n’ai pas la place de fournir ici, mais que j’ai fournis dans ce livre.
Ces textes couverts et loués par Dalil Boubakeur commandent le meurtre de l’apostat et apprennent à mépriser la France et à la haïr, et commandent de tuer tous les juifs avant la fin du monde, de soumettre les chrétiens et de pratiquer la taqiya, ou dissimulation.
Après la publication de ce livre, j’attendais une réforme de l’enseignement réel de Dalil Boubakeur. Au lieu de cela, Dalil Boubakeur a appliqué la parole de Goebbels: “Plus le mensonge est gros, plus il passe.”
Mais cela ne marche plus de nos jours, où les médias ne peuvent plus être concentrés dans les mains de celui qui impose le mensonge.
Si vous avez dit vrai dans votre dernière proclamation, Dalil Boubakeur, osez m’intenter un procès en diffamation! Et si je dis la vérité, reconnaissez publiquement votre tort comme ont fait d’autres avant vous. Et aidez-nous à exiger une réforme supprimant les incitations au sexisme, au racisme, au génocide, au meurtre des musulmans apostats, des athées, des homosexuels, et au djihad armé contre ceux qui ne pensent pas comme vous. C’est alors que les personnes de valeur vous respecteront.
En tout cas, cessez de vous vanter d’avoir aligné l’enseignement dans votre institut sur celui d’Al-Azhar et de l’université islamique de Médine en Arabie, tout en prétendant que vous enseignez l’amour et la tolérance. C’est soit l’un, soit l’autre.

La méthode du bulldozer qui consiste à avancer sur les arguments en les écrasant, marche pour un temps. Mais la vérité a ceci de particulier qu’elle ne s’écrase pas et qu’elle ne meurt pas. Elle est forte de la force de la vie. Contrairement aux bulldozers, amas inertes de ferraille qui ne marchent qu’au pétrole, et qui s’arrêtent et se rouillent dès que l’or noir ou jaune ou vert, cesse de leur parvenir.

Lina Murr Nehmé, avril 2017

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About the Syrian chemical weapons

When the news broke about the Syria chemical weapons attack (sarin gaz), I happened to be out of Lebanon. I was too upset to work, and I stayed all day long in the hotel business center, watching the televised debate about Syria in the British Parliament.

Syrian chemical weapons attack video

It reminded me of the old days of the Taef treaty (1989-1990). I was also out of Lebanon, living in the vicinity of Boston. I watched on TV the big nations condemning to death a small nation that was mine.

In 2013, ironically, the victim of these same nations was Syria. I wrote this post on Facebook:

“How come chemical arms are bad only when used by others? Who, in America, punished those who used mustard gas in WWI? Who punished the generals or politicians responsible for the heavy use of mustard gas and napalm in Vietnam on such a huge scale? Who punished Truman for the use of the Atomic Bomb against Japan after learning that Japan wanted to surrender? (For the proofs, see my next book, “Qui prendra le Liban, la Syrie, la Palestine?”)
Since nobody was punished, therefore, the USA government has endorsed these crimes (not to mention others), and is the biggest world user of poison gas, the biggest world user of arms of mass destruction, and it claims the right to punish a very small user.”

Lina Murr Nehme-Syrian chemical-2

And then, another:

“Enough of that hypocrisy!!! Enough of seeing the biggest criminals judging small ones! Enough! Enough!”

Lina Murr Nehme-Syrian chemical-1

I haven’t changed my mind. Even if my burning the ISIS flag has made us direct enemies, even if I shall use that picture of the burned ISIS flag (top of the page) as a symbol as long as ISIS will be strong, I still think that those who are bombarding ISIS are much more criminals than ISIS.

But now, everybody has forgotten the terrorists of the Free Syrian Army who used to cut the throats of their brothers, the Syrian soldiers or policemen, in front of the cameras, or to eat the heart of Syrian soldiers, as did Abu Sakkar. The Free Syrian Army has not become innocent just because worse have emerged.

If you want to defend the Syrian opposition, then defend Michel Kilo and his likes. Defend the late Patriarch Hazim. Don’t defend the terrorists of the so-called Free Syrian Army. Indeed, if they had been good, if they had told the truth, they would not have been helped and defended by Obama, Saudi Arabia and Qatar. And their fruits would not have been Nosra and Daesh(ISIS).

obama-terrorism

Tell me who your allies are, and I will tell you who you are.

Lina Murr Nehmé

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ISIS, ISIL, DAESH : what country is that?

Call it ISIS, ISIL or EIL, it’s real Arabic name is Daesh, al dawlat al islamiyyat fil Irak wa Bilad el-Sham (Islamic State in Iraq and Bilad el-Sham).

Bilad el-Sham is the name that was (and still is) given by the Arabs to the countries we call Lebanon, Syria, Palestine, Israel, Jordan.

So the invasion of Israel and Jordan is in the original plan of Daesh, as well as the invasion of Lebanon, Syria and Iraq.

Now, Daesh calls itself “Caliphate” or “Islamic State”, thus claiming a global sovereignty for its leader, Baghdadi.

Baghdadi Bagdadi

The United States is part of its plan of conquest. That’s what  Baghdadi meant when he told the US soldiers: “See you in New York, guys!”

To attract attention on his intention to take New York, I published the following post on Facebook a few days after Baghdadi proclaimed himself a caliph.

Bagdadi See you in New Yorkpost

Under the post I placed this picture below, a photo from a CNN report that related the last words of Baghdadi to the Americans who had kept him prisoner in Iraq.

Bagdadi See you in New Yorkphoto

A long time before the creation of Daesh, Baghdadi was already dreaming of becoming a caliph, and of capturing New York…

Lina Murr Nehme