Archives de catégorie : Désinformation

Julian Assange en danger de mort

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Appel urgent ! Julian Assange est en danger de mort

Julian Assange a livré des informations que dissimulent les politiques censés représenter les citoyens, et les médias censés informer.

Julian Assange a eu des relations sexuelles avec des femmes. Aucune violence, mais il a refusé de faire un test de dépistage du sida pour les rassurer. Elles sont allées porter plainte. La police leur a répondu qu’il n’était pas possible de porter plainte pour un motif de ce genre. Alors elles ont porté plainte pour viol. 

Aujourd’hui, en tout cas, il n’y a pas de plainte, mais l’homme est toujours en prison. 

En revanche, il y a des plaintes contre Tariq Ramadan, qui court les rues. Il est accusé de viol avec violences particulièrement troublantes. Il a pu s’en tirer en sortant les sms des plaignantes qui montrent qu’elles n’avaient pas résisté à son charme, même après les dates des violences. Soit. Laissons faire les enquêteurs. 

Julian Assange a livré des informations vraies. Tariq Ramadan, lui, a caché le véritable message qu’il livrait au public français et européen.

Le véritable enseignement de Tariq Ramadan a poussé les hommes à révérer des textes qui leur donnent toute latitude en matière de viol et de coups jusqu’à ce qu’elles soient obéissantes.

Tariq Ramadan est en liberté malgré son enseignement, et Julian Assange est en prison malgré les services qu’il a rendus en révélant les basses œuvres. Parmi les documents américains secrets dévoilés par Wikileaks, j’en ai trouvé concernant d’importants massacres de chrétiens au Pakistan. Pouvez-vous me dire pourquoi un tel document est tenu secret? J’aimerais savoir. 

Plus facile à comprendre, le document, également publié par Wikileaks, qui révèle que Geagea a demandé de l’argent à l’Arabie Saoudite, pour entretenir ses miliciens, et s’est dit prêt à aller en Arabie en discuter. Discuter du marché bien sûr. Comme il y va régulièrement, on comprend que ce marché est en cours. Pourquoi l’Occident prend-il au sérieux un homme dont il a été démontré qu’il s’est vendu à l’ennemi du Liban ?

D’autres documents publiés par Wikileaks montrent comment l’Arabie Saoudite achète les journalistes en Occident aussi. N’y a-t-il là rien d’intéressant pour des citoyens occidentaux, et pour des Anglais en particulier ?

Et vous, Français, est-ce que Julian Assange ne mérite pas autant que Tariq Ramadan, d’être libéré? Surtout qu’actuellement, il faut le redire, il n’y a aucune plainte contre Assange, alors qu’il y en a plusieurs contre Tariq Ramadan. 

Pourquoi Tariq Ramadan est-il libre alors que Julian Assange, aux dires de Nils Melzer, le rapporteur de l’ONU sur la Torture, est soumis en prison à une “torture psychique”?

En outre, il est en butte à des interdictions de soins médicaux depuis qu’il était réfugié dans l’ambassade. Il est mis dans un tel état qu’il va mourir si rien ne change.

Est-il juste qu’un homme meure pour la liberté d’informer le public, notamment le public occidental, au sujet des manœuvres louches de ses dirigeants dans le monde? Peuples d’Occident, autant que vous sachiez ces manœuvres, puisque vous en mourez, et que vous en mourrez.

Ci-dessous, un appel lancé par plus de 65 médecins britanniques pour demander à leur pays d’autoriser une intervention médicale urgente pour sauver la vie de Julian Assange.

Ceux qui ont tant fait pleurer sur la santé de Tariq Ramadan, jetteront-ils une parole pour essayer de tirer Julian Assange du “danger de mort” dans lequel il est? 

Y aura-t-il un sursaut de conscience de la part des politiciens et des médias?

Lina Murr Nehmé

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Les médecins exigent une intervention médicale «urgente» pour sauver la vie de Julian Assange
Par Laura Tiernan
25 novembre 2019

Plus de 65 médecins éminents du Royaume-Uni et du monde entier ont publié une lettre ouverte appelant à une action urgente afin de protéger la vie du fondateur et journaliste emprisonné WikiLeaks, Julian Assange.

Les médecins préviennent les conséquences graves si Assange n’est pas transféré de la prison de Belmarsh dans un hôpital universitaire où il peut être évalué et traité par une équipe médicale experte.

«Si une telle évaluation et un tel traitement étaient si urgents, a-t-il écrit, nous avons de réelles inquiétudes, compte tenu des éléments de preuve actuellement disponibles, selon lesquels M. Assange pourrait mourir en prison. La situation médicale est donc urgente. Il n’y a pas de temps à perdre. “

Leur lettre est adressée à la ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni, Priti Patel, et a été transmise à Diane Abbott, la secrétaire de Shadow Home du Labour.

L’intervention extraordinaire des médecins au milieu des élections générales britanniques coïncide avec une vague d’opposition populaire à la persécution impitoyable d’Assange par l’État. La journaliste d’origine australienne risque l’extradition vers les États-Unis et une peine de 175 ans de prison pour avoir révélé des crimes de guerre perpétrés par les États-Unis en Irak et en Afghanistan.

Le Dr Stephen Frost, spécialiste en radiologie diagnostique, a commencé la rédaction de la lettre ouverte avec des collègues à la fin octobre. Il a été poussé à agir après avoir lu le récit déchirant de la comparution d’Assange le 21 octobre devant le Magistrates Court de Londres, écrit par l’ancien diplomate britannique et lanceur d’alerte Craig Murray.

«J’ai été choqué», se souvient Frost. «En tant que médecin, j’ai soudainement compris que la situation était bien pire que ce que je pensais auparavant et que je devais faire quelque chose.”

Les signataires ont soutenu les conclusions sur Assange du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer. Melzer a visité Assange à la prison de Belmarsh le 9 mai avec deux experts médicaux. Son équipe a découvert qu’Assange souffrait des effets de la «torture psychologique» prolongée après près d’une décennie de détention arbitraire et de persécution par l’État.

Le 1 er novembre, Melzer a averti: «M. Assange continue d’être exposé à l’arbitraire et aux abus qui pourraient bien lui coûter la vie. “
Dr. Stephen Frost

Frost a déclaré que l’intervention de Melzer avait été critique. «Il a fait son travail sans crainte et il a été ignoré. Mais il était un expert dans son domaine et nous avons respecté son opinion. Vous pouvez dire quand quelqu’un dit la vérité. “

Les médecins en chef au Royaume-Uni, ainsi qu’en Suède, aux États-Unis, en Australie, en Allemagne, en Italie et au Sri Lanka ont signé la lettre ouverte. Ils comprennent des psychiatres renommés, des psychologues cliniciens, des neurologues, des chirurgiens et des médecins généralistes.

«Les médecins ont l’obligation professionnelle de signaler les cas de torture présumés dont ils ont connaissance, où que ce soit», écrivent les signataires. «Ce devoir professionnel est absolu et doit être accompli quel que soit le risque encouru par les médecins.»

La lettre présente une chronologie de la détérioration de la santé d’Assange au sein de l’ambassade équatorienne, le gouvernement britannique lui refusant à plusieurs reprises l’accès à des soins hospitaliers. En décembre 2015, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a estimé que «la santé de M. Assange aurait pu se détériorer à un point tel que rien de plus qu’une maladie superficielle mettrait sa santé en danger».

La chronologie médicale de la lettre se termine par la spirale descendante actuelle d’Assange à l’intérieur de Belmarsh. Les signataires font état de leurs «préoccupations sérieuses» quant à l’aptitude d’Assange à subir son procès en février 2020. Des audiences d’extradition d’une semaine vont commencer aux États-Unis le 24 février. Assange reste confiné au “service de santé” de la prison de Belmarsh – décrit par les prisonniers comme “l’enfer”. quartier.”

Un addendum à la lettre ouverte fait état d’un «climat de peur et d’intimidation autour de la fourniture de soins médicaux à M. Assange». Il fait état d’un expert en psychologie qui s’est plaint de «difficultés à trouver des médecins qui soient disposés à examiner M. Assange» en raison de leurs difficultés. peur des représailles du gouvernement. Les signataires concluent que “tout cela se joue au cœur de Londres depuis de nombreuses années est une source de grande tristesse et de honte pour beaucoup d’entre nous”.

Avec leur lettre ouverte, les médecins britanniques et internationaux refusent de se faire taire. Ils ont honoré leurs obligations professionnelles et pris une position courageuse pour protéger la vie de Julian Assange.

Comme le Dr Frost l’a déclaré au World Socialist Web Site : «Parfois, en médecine, comme dans d’autres sphères de la vie, des situations extraordinaires ne peuvent être résolues qu’en effectuant un saut éclairé dans l’inconnu et en recherchant des solutions extraordinaires».

La lettre ouverte est publiée ici . Les médecins du monde entier peuvent ajouter leur nom à la liste actuelle des signataires en contactant: doctors4assange@gmail.com

Lina Murr Nehmé, 27 novembre 2017

[weeshare]

Grossière désinformation américaine sur le Liban

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On ne se serait pas attendu à ce que Libération, journal fondé par J.P. Sartre, se mette à copier ce que disent les Américains. Le cycle des manifestations contre les taxes a été entamé par le Hezbollah, dont le public est très pauvre. Qu’on aime le Hezbollah ou non (et je suppose que c’est le cas de Libération), on ne peut pas dire que les manifestations se font contre l’Iran. Ni que ces manifestations sont d’une non-violence exemplaire. Quand on me dit qu’en Irak et au Chili, il y a des morts, je réponds: “Mais au Liban, il n’y en a pas eu parce que ceux qui étaient insultés ont donné l’ordre de ne pas répondre.”

En effet que feriez-vous si, ayant le sang chaud comme les Levantins, vous entendiez chanter en boucle un refrain totalement stupide, mais lancé dans le but de provoquer une guerre civile: “Héla héla héla héla ho, Gebran Bassil, le vagin de sa mère.” Ainsi de suite, des milliers de fois en un jour. Ou encore: “Mon pénis dans Gébran Bassil et dans son beau-père”. Sachant que Gebran Bassil est chef du plus grand parti du pays, même si à la vérité il a été désigné par son beau-père le général Aoun, mais qui a été critiqué par à peu près tout le monde pour ce choix. Contrairement à Bassil, Aoun est l’homme le plus populaire du pays, si l’on en croit les élections: son bloc est le plus gros de l’Assemblée nationale, et le seul grand parti qui ne soit pas confessionnel.

Ce n’est pas le cas des partis qui prétendent parler au nom des manifestants, et qui tiennent cour dans les tentes, offrant café et rafraîchissements, et recevant la presse. Aux élections, et malgré toute la publicité que leur avaient procurée les médias en 2015 à l’occasion de la crise des ordures, ils n’ont pu obtenir qu’une seule députée. Exploiter un mouvement de révolte populaire contre les impôts pour réclamer un renversement du pouvoir, est une tentative de coup d’Etat de la part d’un parti si peu populaire qu’il ne peut pas se faire élire. Car si des élections avaient lieu maintenant, elles produiraient, plus ou moins, les mêmes députés, ou du moins, les mêmes forces. 

Les précédentes élections avaient été déclarées honnêtes par les observateurs envoyés par la communauté internationale. Dans le jeu démocratique, on attend son tour. En exigeant des élections immédiates pour renverser un parlement vieux de deux ans seulement, et alors que son renouvellement a lieu dans deux ans, les leaders du mouvement montrent qu’ils ne seraient pas élus s’ils ne profitaient du battage publicitaire en cours. Il est vrai qu’ils bénéficient d’une exposition médiatique inouïe depuis cinq semaines. Si l’on se souvient du battage médiatique positif dont a bénéficié le candidat Macron, et négatif subi par ses adversaires, on réalise combien l’exposition médiatique positive d’un cadidat, et négative de ses adversaires, fausse le résultat des élections. Ceci, sachant que pendant la campagne électorale française, un temps égal avait été donné dans les médias, à tous les candidats. Il pouvait y avoir de la tricherie, mais du moins, le temps de parole était comptabilité.

C’est le cas au Liban durant les campagnes électorales, mais ce n’est pas le cas maintenant. Durant des semaines, plusieurs chaînes de télévision ont couvert les manifestations 24h sur 24, sans vraiment donner à l’autre bord voix au chapitre. Les médias n’interrogent que les individus qui sont sur les places et non ceux qui sont restés chez eux. Quant aux politiciens, le chef de l’Etat a été extrêmement mal desservi, d’abord par un discours découpé de façon lamentable, ensuite, par une phrase malencontreuse qui a circulé partout, alors que les médias n’ont pas trouvé à redire aux “Héla héla héla héla ho, Gebran Bassil, le vagin de sa mère,” aux “mon pénis dans Gébran Bassil et dans son beau-père”, sans compter le reste. Une journaliste de télévision s’est même permis d’écrire sur les réseaux sociaux qu’elle sentait que ce refrain allait devenir l’hymne national!

Au Liban, ce sont des mots très, très gros qui peuvent aboutir au meurtre. Et, ainsi chantés par des foules, ils peuvent aboutir à la guerre civile. A laquelle se préparaient d’ailleurs les anciens seigneurs de guerre qui sentent déjà l’odeur du sang. C’est pourquoi de véritables barrages de guerre avaient été établis dans la région chrétienne, en prévision, probablement, de la riposte des très nombreux partisans du général Aoun (qui forment encore la majorité chrétienne, comme le prouvent les élections). Et donc, de la guerre civile qui aurait pu avoir lieu. Ce qui ne veut pas dire que les cœurs ne sont pas bouillants de colère, y compris ceux des personnes hostiles à Aoun, mais qui ont été empêchées pendant cinq semaines d’aller au travail. Et donc, qui n’ont pas été payées, ou qui ont été licenciées ou risquent de l’être parce qu’une entreprise qui a acheté des machines à crédit, ne peut payer un mois de salaires et de traites bancaires, si elle n’a rien produit, et n’a pas eu de rentrées.

Les chiites ne sont pas aussi patients que les chrétiens. D’où la demande de Nasrallah à ses miliciens d’évacuer les places, disant dans un demi-sourire que c’est pour qu’ils n’entendent pas les insultes adressées à lui, et qu’ils ne se sentent pas obligés de les venger. De fait, un groupe de chiites se réclamant de Berri et de Nasrallah est allé se venger des insultes que recevaient ses chefs (insultes pourtant bien moindres, en quantité, que celles que reçoivent les hommes les populaires de la communauté chrétienne), en détruisant les tentes où se tiennent les organisateurs des manifestations de Beyrouth. 

Des tentes chères, mais payées par l’Arabie Saoudite: c’était écrit dessus. Elles ne furent donc pas difficiles à remplacer. Reste à savoir pourquoi l’Arabie paie des tentes à des manifestants au Liban, alors qu’elle était hostile aux manifestants de 1989-1990. Et qui paie l’Internet haut débit gratuit à des dizaines de milliers de personnes, et qui leur a payé la sono, l’électricité et le reste ? L’électricité, surtout, me pose problème. De même que cette fête de l’Indépendance qui a été faite au nez et à la barbe de l’armée libanaise qui a été empêchée de le faire par les manifestations. Une fête qui a coûté en matériel et surtout en feu d’artifice, plus de 100.000 dollars américains. Qui paie cela? Certainement pas les pauvres affamés et les chômeurs.

Le blocage des routes a forcément entraîné la fermeture des écoles et des universités. D’où la jeunesse de la foule, devant laquelle se sont extasiés les médias d’Occident. Il n’y a rien d’étonnant à voir les jeunes là où ils ont une kermesse gratuite tout le jour, et une boîte de nuit gratuite au coucher du soleil.

La destruction des tentes a davantage choqué les médias d’Occident, que le fait de voir un avocat recevoir des coups de hache au crâne, parce qu’il était venu critiquer le discours des chefs qui parlent au centre-ville. Ou de voir les gens interdits d’aller au travail ou à l’hôpital ou à l’école, par des barrages établis par des miliciens en civil. Appelez cela un parti-pris, si vous le voulez. Le fait est que l’information est rapportée en Occident comme s’il y avait des races spérieures et des races inférieures. Les races supérieures sont bichonnées: tout ce qu’elles font est admirable, et il faut occulter leurs aspects négatifs. Quant aux races inférieures, elles peuvent avoir des blessés à la hache pour délit d’expression (et un coup de hache au crâne, ça peut tuer!), on n’en parlera pas.

Jeffrey Feltman ne sait-il pas tout cela, après toutes ces années passées comme ambassadeur américain au Liban? Non, visiblement puisqu’il est un adepte de la race supérieure. Il l’a prouvé tout au long de son mandat. Il a écrit, dans son rapport au Congrès, que Nasrallah avait ordonné aux chiites de quitter les manifestations. Qu’il aime ou n’aime pas Nasrallah, son discours peut apporter au Liban une guerre dont le pays se passerait volontiers. Dans ce cas, un ancien ambassadeur américain au Liban devrait prendre la peine de se faire traduire les discours de Nasrallah: s’il l’avait fait, il aurait su qu’il a, à plusieurs reprises, appelé les manifestants à rester sur les places et à faire de la pression, mais à laisser les routes ouvertes. Et je le répète: aimer ou ne pas aimer Nasrallah n’est pas censé influer sur le travestissement ou non, de son discours. Quand on attribue une parole à Nasrallah, il faut qu’il l’ait dite. S’il a dit le contraire à plusieurs reprises, on produit une très grave désinformation.

Mais ce n’est pas la seule bêtise qu’ait dite Feltman et que la presse occidentale ait reproduite aveuglément, sous prétexte qu’il a été ambassadeur omnipotent, au point de décider de la composition du parlement libanais, en interdisant au Liban, en 2005, le mois de délai demandé pour modifier la loi électorale imposée par l’occupant… après la fin de l’occupation. C’est pourquoi la corruption imposée sous les Syriens, se poursuit aujourd’hui. Car une loi électorale honnête, non imposée par Abdel-Halim Khaddam et Ghazi Kanaan aurait amené au pouvoir des députés non corrompus, un Premier ministre non corrompu, et tout ce monde aurait refusé l’argent de la corruption versé par les chancelleries. Ça, ça n’arrange pas les Américains! Comment pourraient-ils faire faire ce qu’ils veulent à des gens qui n’acceptent pas de se vendre? Mais c’est toujours la faute des autres, du tiers-monde, s’il est corrompu. Jamais la faute des grandes sociétés qui financent les campagnes électorales américaines, ouvertement ou en secret. Celui qui jette ainsi des millions, veut avoir sa contrepartie.

Lina Murr Nehmé, 24 novembre 2019

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La taqiya du Dr Al-Issa (vidéo)

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Solidarité avec Ensaf Haidar et Raif Badawi. 

Mohammed Al-Issa, invité mardi 17 septembre 2019 à Paris, est le ministre saoudien de la Justice qui a fait condamner Raif Badawi à mille coups de fouet en 2015. Maintenant qu’il est secrétaire général de la LIM (Ligue Islamique mondiale), il parle d’ouverture et de modération. On lit sur le site de la LIM:

“Nous nous engageons à inviter tous les pays à se concurrencer dans le domaine du bien pour l’ensemble de l’humanité, pour parvenir à une justice sociale entre ses composantes et à œuvrer pour une meilleure société humaine.”

Pour vous permettre de comprendre le sens occulte de ces mots, Lina Murr Nehmé vous explique dans cette vidéo quels sont les buts de la Ligue Islamique mondiale, quels sont ses rapports avec la famille Ramadan qui implanta les Frères Musulmans en Europe, et avec le roi Fayçal, qui provoqua le choc pétrolier de 1973 et utilisa ensuite l’argent à financer l’islamisation de l’Occident.

Une manifestation est prévue sur place pour protester contre les atteintes aux Droits de l’homme et le principe de ce colloque en France, qui bafoue la mémoire des victimes de l’islamisme, organisée par Zineb et Ensaf Haidar, épouse de Raif Badawi. Un sit-in doit avoir lieu dans la soirée.

https://www.youtube.com/watch?v=1D-6SM5oGN4

Lina Murr Nehmé, 16 septembre 2019

Le Fatah-el-Islam et la bataille de Nahr el-Bared

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En 2006, dans un camp palestinien au Nord-Liban, le Nahr-el-Bared,
l’organisation Fatah-el-Islam fit scission du groupe Fatah-el-Intifada,
qui avait lui-même fait scission du Fatah de Yasser Arafat en 1983.

Le Fatah-el-Islam était une organisation palestinienne de type al-Qaïda ou Daesh, et comme elles, elle recrutait des djihadistes de partout et grandissait à toute vitesse. Son but déclaré était de libérer Jérusalem par l’islam, et en vue de faire le djihad contre Israël et le Liban, elle avait constitué un noyau d’État islamique, et appelait son chef émir, c’et-à-dire “commandeur”.

Les Américains et les Saoudiens étaient revenus à la même stratégie employée au temps d’Oussama Ben Laden : financer et aider des moudjahidine islamistes, dans le but de faire une guerre par proxy. En l’occurrence, ils voulaient les utiliser contre le Hezbollah. Ils aidaient et finançaient le Fatah-el-Islam, par l’intermédiaire de certains membres du gouvernement de Siniora. C’est du moins ce que dit un des ministres de ce gouvernement au journaliste Seymour Hersh.

L’argent venant à manquer, le Fatah-el-Islam
braqua une banque et se servit. Les services de Sécurité intérieure,
alors dirigés par le général Achraf Rifi, firent une descente dans un
appartement d’une rue cossue de Tripoli, et arrêtèrent des membres du
Fatah-el-Islam.

L’armée libanaise n’en fut pas informée, et elle
ne prit pas de mesures spéciales. Le 20 mai, le Fatah-el-Islam égorgea
dans leur sommeil vingt soldats libanais, dont un officier; certains
d’entre eux furent éborgnés.

Le Premier ministre Siniora, qui
soutenait le Fatah el-Islam, ne voulait pas que l’armée libanaise
attaque le camp de Nahr el-Bared. Mais l’armée alla camper autour de ce
camp, et mit une semaine à en évacuer les civils, même ceux de l’ennemi.
Elle eut deux morts et plusieurs blessés. Les Palestiniens eurent
encore plus de morts dans l’opération, car les terroristes tiraient sur
eux davantage que sur les Libanais.

La bataille fut très longue
et très difficile avec, chaque jour, des révélations d’épouvante. Trois
mois plus tard, le 3 septembre, les soldats rentrèrent après avoir perdu
cent soixante-huit compagnons dans la bataille. Et Israël put se
réjouir, parce que si l’armée libanaise n’avait pas gagné cette
bataille, le Fatah-el-Islam aurait rapidement été dans tout le Liban, et
combattant à la frontière d’Israël.

Après tant d’angoisse, les soldats libanais reçurent de la population de ville en ville, et même sur l’autoroute, un accueil tel… qu’ils mirent plus de dix heures à traverser les 84 km qui séparent Tripoli de Beyrouth.

Lina Murr Nehmé, 3 septembre 2019

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Le tueur de Villeurbanne (vidéo)

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L’article, pour rappel :

Le samedi 31 août 2019, à Villeurbanne, un Afghan frappe une dizaine de personnes devant un arrêt de bus. Il a un pic à barbecue et un grand couteau. Un barbu parvient à l’amadouer en lui disant quelques mots, et il lui serre la main. 

Arrêté, il se présente à la police avec deux identités différentes, et trois dates de naissance. Malgré cela, il paraît que cet Afghan a obtenu une carte de séjour en France. D’après ce qu’il a dit aux enquêteurs après la tuerie, il s’appelle Sultan Marmed Niazi, et il est né en 1986 en Afghanistan.

Il avait donc dix ans lorsque les Talibans ont pris l’Afghanistan, et il a subi leur éducation religieuse obligatoire durant six ans au minimum : de 1996 à 2001 inclus. En fait, il a subi cette éducation bien plus longtemps, car il est un Pashtoune. Les Pashtounes sont une ethnie qui peuple les montagnes à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. Les Talibans afghans, et notamment leur chef, le mollah Omar, sont des Pashtounes, et ce sont eux qui ont fait de l’Afghanistan un sanctuaire pour al-Qaïda. Ils imposent leur enseignement islamiste sur tout le territoire afghan depuis 1996, mais ils l’ont imposé dès 1994 dans leur territoire. Et après la guerre conduite par les Américains en Afghanistan qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, les talibans ont gardé une certaine force dans leurs montagnes, notamment grâce aux talibans pakistanais. De toute façon, l’enseignement dans les madrassas, qui est souvent financé par l’Arabie Saoudite, n’a pas changé. 

Quoi qu’il en soit, Sultan Marmed Niazi a subi l’influence des Talibans durant sa jeunesse — les années où il était le plus fragile. Il a appris que les femmes ne doivent pas sortir, sans quoi il faut les battre ou leur jeter de l’acide. Il a appris que les hommes doivent porter la barbe, sans quoi ils sont mécréants. Il a appris que si un musulman ne fait pas ses cinq prières, il faut le tuer. Il a appris que si n’importe qui critique Allah, Mahomet ou le Coran, il faut le tuer. Il a appris que si on critique la décision de tuer un blasphémateur, ou si on critique les terroristes qui ont commis la tuerie de Charlie Hebdo, on est un ennemi d’Allah et on doit mourir.

Par ailleurs, Niazi ne se sent pas un bon croyant. Ça le tarabuste. Il a dit aux enquêteurs qu’il était anxieux à l’idée de ne pas bien suivre sa religion. Que faites-vous quand vous êtes anxieux ? Vous sortez, vous donnez un coup de fil, vous voyez quelqu’un, ou vous pillez votre réfrigérateur et vous grossissez. 

Et si c’est votre religion qui vous rend anxieux, vous irez probablement satisfaire votre conscience en faisant des actes de charité : vous faites une aumône, vous nourrissez un clochard, vous aidez une vieille femme embarrassée dans ses paquets, ou autre chose.

Mais Niazi ne peut pas soulager son angoisse religieuse en faisant des actes de charité. Les talibans lui ont appris que si le djihad a été déclaré, la première des bonnes actions, c’est de nettoyer la terre des mécréants pour faire régner l’islam. Or Oussama Ben Laden a promulgué une fatwa disant de tuer les chrétiens et les juifs dans le cadre du djihad. Et cette fatwa est suivie par les talibans. Donc Sultan Marmed Niazi sent qu’il doit tuer les blasphémateurs et les athées. Au foyer dans lequel il vit, il frappe justement ses compagnons réfugiés avec des chaises. Mais ce jour-là, il décide de tuer dans la rue, là où il y a des mécréants. 
Il explique ses raisons en disant aux enquêteurs qu’il a « entendu dans l’après-midi des voix insulter Dieu et lui donnant l’ordre de tuer ». Les psychologues qui l’ont examiné en ont conclu qu’il était dans « un état psychotique envahissant avec délires paranoïdes à thématiques multiples dont celles du mysticisme et de la religion ». 

Il y a pourtant bien eu, en France, des gens qui ont tué parce qu’ils avaient pris du cannabis. Ils n’ont pas crié « Allahou Akbar ». Ils n’ont pas dit que les gens qu’ils tuaient ne lisaient pas le Coran. Ils ne s’étaient pas dits investis par la divinité pour tuer des blasphémateurs.
Les enquêteurs ne se rendent peut-être pas compte qu’à force de haïr les mécréants, un homme éduqué par les Talibans peut vivre dans une telle tension nerveuse en France, qu’il en arrive à la paranoïa. Si un pupille des Talibans vit en France, il trouvera tout blasphématoire. 
Ensuite, quelle est la nature de ces voix entendues par Niazi ? Ce ne sont pas nécessairement des voix éthérées venant de l’au-delà. Ou alors, elles parlent de façon étonnamment semblable aux voix terrestres. Niazi a déjà tellement menti au sujet de son identité et de son âge, qu’on n’est pas obligé de le prendre au mot et de croire qu’il a des troubles psychologiques parce qu’il parle de voix. En tout cas, les voix qui insultent Allah peuvent très bien avoir été entendues par la fenêtre, dans la rue, à la télévision, ou sur les réseaux sociaux. 

Pour un homme éduqué par les talibans, le simple fait de défendre la laïcité ou l’acquittement d’Asia Bibi, ou encore, les victimes de la tuerie de Charlie Hebdo, est une insulte à Allah. On lui a enseigné qu’on est blasphémateur si on critique la loi anti-blasphème, car cela revient à critiquer la charia. La personne qui le fait doit donc mourir. De là à raconter aux inspecteurs qu’une voix lui a dit de tuer, comme le fait Niazi, pourquoi pas ? La voix qui lui a dit de tuer peut très bien être celle d’un ouléma qu’il a entendu prêcher dans une vidéo, ou dans une mosquée. Il y en a tellement, de ce genre de voix. Et lui, Afghan pachtoune, comprend les langues dans lesquelles ce genre de sermons sont le plus souvent prononcés et enregistrés.
En tout cas, il y a eu la mort d’un jeune homme. Quand l’Administration impose aux Français des réfugiés éduqués par les Talibans, elle a la responsabilité de les surveiller pour s’assurer qu’ils ne viendront pas mettre en pratique, en France, ce que leur ont appris les Talibans en Afghanistan, quand ils étaient petits. 

Parler de troubles psychotiques permet à l’Administration de camoufler sa négligence. Il est bien facile de mettre une tuerie sur le dos de la maladie. Ainsi, on ne parle plus de radicalisation. Mais alors, que dire des frères Kouachi, les assassins de Charlie Hebdo ? Que dire de Coulibaly ? Ils ont fait la même chose que Sultan Marmed Niazi, et ils n’étaient pas psychotiques pour autant. Mais ils avaient quelque chose en commun avec Niazi : ils avaient lu les mêmes livres que lui, et écouté les mêmes sermons, les mêmes « voix » que lui.

Lina Murr Nehmé

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De Gaulle et le Liban

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On peut aimer ou non certaines actions politiques du général de Gaulle. Mais on ne peut nier sa stature politique et morale, à laquelle ne peut se comparer celle d’aucun de ses successeurs. Je ne parle pas seulement du fait qu’il utilisait sa vaisselle personnelle quand il ne recevait pas des officiels, afin d’être sûr de ne pas ébrécher la précieuse vaisselle payée par le contribuable français. Je ne parle pas seulement du fait qu’il refusait de faire payer à l’Etat sa note de gaz… et le reste. Je parle aussi de sa politique envers le Liban, auquel il a donné son indépendance, ce que n’avaient pas fait ses prédécesseurs, malgré la convention faite avec les Libanais en 1919-1920. Car le mandat français a été demandé par les Libanais pour être protégés des Arabes et pour avoir le temps de se constituer une armée et des institutions modernes permettant de résister aux appétits des voisins. 

Qu’ont fait du Liban les successeurs de De Gaulle, qui, après le choc pétrolier de 1973, ont tout fait pour obtenir l’amitié des potentats saoudiens? Et pour ces derniers, vous le savez, la charia prime. Et il est illégal d’après la charia, qu’un chrétien gouverne un musulman. Donc les chrétiens du Liban devaient perdre tout pouvoir pour que la charia soit appliquée. Ce fut l’origine de la guerre du Liban. Et si elle est si compliquée, c’est parce que les Libanais ne se sont pas laissé faire. La guerre qui commença le 13 avril 1975, le même jour que celle du Cambodge, aurait dû se terminer en une semaine, comme celle du Cambodge. Mais elle dure encore. Car c’est une guerre des coulisses qui se fait en Arabie. C’est pourquoi c’est la mort de Rafic Hariri le Saoudien, qui libéra le Liban de l’occupation syrienne, et non la mort d’Hafez el-Assad. Et c’est pourquoi aussi, le départ des Syriens ne changea rien à l’état du Liban. Et on vous dit: “Ça, c’est le Liban.” Non. Ça, ce n’est pas le Liban. Ça, c’est ce qu’en ont fait la volonté saoudienne et la veulerie occidentale.” 

Vous verrez la différence le jour où la famille Saoud tombera. Et ce jour est proche.

Lina Murr Nehmé, 21 juillet 2019

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Le tueur de Villeurbanne

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Sultan Marmed Niazi

Le samedi 31 août 2019, à Villeurbanne, un Afghan frappe une dizaine de personnes devant un arrêt de bus. Il a un pic à barbecue et un grand couteau. Un barbu parvient à l’amadouer en lui disant quelques mots, et il lui serre la main. 

Arrêté, il se présente à la police avec deux identités différentes, et trois dates de naissance. Malgré cela, il paraît que cet Afghan a obtenu une carte de séjour en France. D’après ce qu’il a dit aux enquêteurs après la tuerie, il s’appelle Sultan Marmed Niazi, et il est né en 1986 en Afghanistan.

Il avait donc dix ans lorsque les Talibans ont pris l’Afghanistan, et il a subi leur éducation religieuse obligatoire durant six ans au minimum: de 1996 à 2001 inclus. En fait, il a subi cette éducation bien plus longtemps, car il est un Pashtoune. Les Pashtounes sont une ethnie qui peuple les montagnes à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. Les Talibans afghans, et notamment leur chef, le mollah Omar, sont des Pashtounes, et ce sont eux qui ont fait de l’Afghanistan un sanctuaire pour al-Qaïda. Ils imposent leur enseignement islamiste sur tout le territoire afghan depuis 1996, mais ils l’ont imposé dès 1994 dans leur territoire. Et après la guerre conduite par les Américains en Afghanistan qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, les talibans ont gardé une certaine force dans leurs montagnes, notamment grâce aux talibans pakistanais. De toute façon, l’enseignement dans les madrassas, qui est souvent financé par l’Arabie Saoudite, n’a pas changé.

Quoi qu’il en soit, Sultan Marmed Niazi a subi l’influence des Talibans durant sa jeunesse — les années où il était le plus fragile. Il a appris que les femmes ne doivent pas sortir, sans quoi il faut les battre ou leur jeter de l’acide. Il a appris que les hommes doivent porter la barbe, sans quoi ils sont mécréants. Il a appris que si un musulman ne fait pas ses cinq prières, il faut le tuer. Il a appris que si n’importe qui critique Allah, Mahomet ou le Coran, il faut le tuer. Il a appris que si on critique la décision de tuer un blasphémateur, ou si on critique les terroristes qui ont commis la tuerie de Charlie Hebdo, on est un ennemi d’Allah et on doit mourir.

Par ailleurs, Niazi ne se sent pas un bon croyant. Ça le tarabuste. Il a dit aux enquêteurs qu’il était anxieux à l’idée de ne pas bien suivre sa religion. Que faites-vous quand vous êtes anxieux ? Vous sortez, vous donnez un coup de fil, vous voyez quelqu’un, ou vous pillez votre réfrigérateur et vous grossissez. 

Et si c’est votre religion qui vous rend anxieux, vous irez probablement satisfaire votre conscience en faisant des actes de charité : vous faites une aumône, vous nourrissez un clochard, vous aidez une vieille femme embarrassée dans ses paquets, ou autre chose.

Mais Niazi ne peut pas soulager son angoisse religieuse en faisant des actes de charité. Les talibans lui ont appris que si le djihad a été déclaré, la première des bonnes actions, c’est de nettoyer la terre des mécréants pour faire régner l’islam. Or Oussama Ben Laden a promulgué une fatwa disant de tuer les chrétiens et les juifs dans le cadre du djihad. Et cette fatwa est suivie par les talibans. Donc Sultan Marmed Niazi sent qu’il doit tuer les blasphémateurs et les athées. Au foyer dans lequel il vit, il frappe justement ses compagnons réfugiés avec des chaises. Mais ce jour-là, il décide de tuer dans la rue, là où il y a des mécréants. 
Il explique ses raisons en disant aux enquêteurs qu’il a « entendu dans l’après-midi des voix insulter Dieu et lui donnant l’ordre de tuer ». Les psychologues qui l’ont examiné en ont conclu qu’il était dans « un état psychotique envahissant avec délires paranoïdes à thématiques multiples dont celles du mysticisme et de la religion ». 

Il y a pourtant bien eu, en France, des gens qui ont tué parce qu’ils avaient pris du cannabis. Ils n’ont pas crié « Allahou Akbar ». Ils n’ont pas dit que les gens qu’ils tuaient ne lisaient pas le Coran. Ils ne s’étaient pas dits investis par la divinité pour tuer des blasphémateurs.
Les enquêteurs ne se rendent peut-être pas compte qu’à force de haïr les mécréants, un homme éduqué par les Talibans peut vivre dans une telle tension nerveuse en France, qu’il en arrive à la paranoïa. Si un pupille des Talibans vit en France, il trouvera tout blasphématoire. 
Ensuite, quelle est la nature de ces voix entendues par Niazi ? Ce ne sont pas nécessairement des voix éthérées venant de l’au-delà. Ou alors, elles parlent de façon étonnamment semblable aux voix terrestres. Niazi a déjà tellement menti au sujet de son identité et de son âge, qu’on n’est pas obligé de le prendre au mot et de croire qu’il a des troubles psychologiques parce qu’il parle de voix. En tout cas, les voix qui insultent Allah peuvent très bien avoir été entendues par la fenêtre, dans la rue, à la télévision, ou sur les réseaux sociaux. 

Pour un homme éduqué par les talibans, le simple fait de défendre la laïcité ou l’acquittement d’Asia Bibi, ou encore, les victimes de la tuerie de Charlie Hebdo, est une insulte à Allah. On lui a enseigné qu’on est blasphémateur si on critique la loi anti-blasphème, car cela revient à critiquer la charia. La personne qui le fait doit donc mourir. De là à raconter aux inspecteurs qu’une voix lui a dit de tuer, comme le fait Niazi, pourquoi pas ? La voix qui lui a dit de tuer peut très bien être celle d’un ouléma qu’il a entendu prêcher dans une vidéo, ou dans une mosquée. Il y en a tellement, de ce genre de voix. Et lui, Afghan pachtoune, comprend les langues dans lesquelles ce genre de sermons sont le plus souvent prononcés et enregistrés.
En tout cas, il y a eu la mort d’un jeune homme. Quand l’Administration impose aux Français des réfugiés éduqués par les Talibans, elle a la responsabilité de les surveiller pour s’assurer qu’ils ne viendront pas mettre en pratique, en France, ce que leur ont appris les Talibans en Afghanistan, quand ils étaient petits. 

Parler de troubles psychotiques permet à l’Administration de camoufler sa négligence. Il est bien facile de mettre une tuerie sur le dos de la maladie. Ainsi, on ne parle plus de radicalisation. Mais alors, que dire des frères Kouachi, les assassins de Charlie Hebdo ? Que dire de Coulibaly ? Ils ont fait la même chose que Sultan Marmed Niazi, et ils n’étaient pas psychotiques pour autant. Mais ils avaient quelque chose en commun avec Niazi : ils avaient lu les mêmes livres que lui, et écouté les mêmes sermons, les mêmes « voix » que lui.

Lina Murr Nehmé


[1] Concernant l’histoire d’al-Qaïda, voir : Lina Murr Nehmé, Fatwas et caricatures, la stratégie de l’islamisme, Salvator, 2015.

[2] Au sujet de l’enseignement général dans les madrassas, notamment au Pakistan et en Afghanistan, lire : Lina Murr Nehmé : Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur : ce qu’ils cachent, Salvator, 2017.

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Fascisme du deux poids, deux mesures

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Tags sur un mur de la mosquée de Toul. Les condamnations ont été unanimes. Les pierres et les provocations qui ont visé le prêtre et l’église de la paroisse toute proche n’ont en revanche déclenché aucune réprobation.

Il est devenu routinier de se focaliser sur un seul attentat, taisant des centaines d’autres. Il y a quelques années, en France, ces tags sur un mur d’enceinte de mosquée à Toul (voir photo ci-dessus), ont davantage scandalisé que la lapidation, à deux cents mètres de là, d’un prêtre et de son église (appelés “caillassage” alors que des parpaings avaient été lancés dans l’appartement du prêtre pendant qu’il s’y trouvait), et le drapeau noir islamique hissé sur cette église. Une semaine après les tags, on parla à peine de l’assassinat d’un jeune Français Noir et chrétien qui avait accouru au secours d’un autre Français qui défendait son amie insultée. (Lire les trois histoires dans mon livre L’Islamisme et les femmes.)

L’Islamisme et les femmes, Salvator, 2017.

Ce “deux
poids deux mesures” se fait soit selon l’identité du tueur ou du
délinquant, soit selon celle de la victime. Il y a quelque chose de
maladif dans cette sélection. C’est comme si l’on voulait priver une
personne de sa valeur humaine en fonction de sa religion, et interdire
de la comptabiliser parmi les victimes, si elle est attaquée ou tuée.

C’est là que se trouve le véritable fascisme de nos jours, car cette partialité dans l’information imite strictement ce qu’on faisait en Allemagne hitlérienne.

Lina Murr Nehmé, 24 mars 2019

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Annonciation et “prières islamo-chrétiennes”

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Une partie du djihad consiste, après avoir dépouillé les chrétiens de
leurs pouvoirs, à les dépouiller aussi de leur histoire et de leur
religion. Cela s’est vu partout, et tout au long de l’histoire, quand on
dit, par exemple, que Jésus est un prophète musulman.

Je peux
croire en la bonne foi du musulman du peuple, qui ne connaît pas ses
textes — et en la bonne foi des chrétiens qui ne les connaissent pas non
plus. Je ne peux pas croire en celle des oulémas qui ont travaillé à la
transformation de la fête chrétienne de l’Annonciation, en fête
islamo-chrétienne. Car eux savent très bien ce qu’ils font.

Durant ces prières communes qu’ils ont organisées aujourd’hui dans un
grand nombre d’églises au Liban et ailleurs, pourquoi se sont-ils
empêchés de réciter les versets suivants au sujet de Jésus et Marie? Car
ils les récitent bien dans leurs mosquées, et ils montrent que pour
eux, le 25 mars n’est pas, comme disent les chrétiens, “l’anniversaire
du jour où Dieu est devenu un homme pour sauver les autres hommes en
portant leurs péchés et en priant et pardonnant sur la croix.”

Il y a dans cette omission quelque chose d’inquiétant. Car aujourd’hui,
ça va, les chrétiens sont en position de force au Liban: ce sont les
lieux de pèlerinage chrétiens qui sont les fréquentés, non ceux des
musulmans. Qu’arrivera-t-il, en revanche, quand les chrétiens seront au
creux de la vague comme durant les années 1990? A ce moment, il y a de
fortes chances pour qu’on continue à nous dire que l’Annonciation est
une fête commune, et qu’on ressorte alors les versets suivants qu’on
omet maintenant de signaler:

1- Les versets qui disent que Jésus n’est pas le Sauveur des hommes et qu’il n’est pas mort sur la croix:

« Ils ne l’avaient pas tué et ils ne l’avaient pas crucifié, mais il leur a seulement semblé qu’ils le faisaient. Et certainement, ceux qui pensent autrement restent dans le doute. Ils n’ont pas de science à ce sujet, mais suivent seulement des conjectures : ce qui est sûr, c’est qu’ils ne l’ont pas tué.» (Coran, 4.157-158)

2- Les versets qui disent que Jésus n’est pas la seconde personne de la Trinité, que Jésus n’est pas Dieu, et que les chrétiens sont des mécréants parce qu’ils y croient:

« Ils sont des mécréants, ceux qui disent : “Dieu est le Christ, fils de Marie !”… Ils sont des mécréants, ceux qui disent : “Dieu est le troisième de trois,” quand il n’y a, en matière de divinité, qu’un seul Dieu ! » (Coran, 5.72-73)

3- Les versets qui disent que l’annonciation de Jésus n’est pas l’annonciation de l’Incarnation de Dieu (selon les chrétiens), mais celle de la conception de l’annonciateur de Mahomet (selon les musulmans):

« Jésus, fils de Marie, a dit : “Ô fils d’Israël ! Je suis, en vérité, l’Apôtre [ou prophète] d’Allah, envoyé pour confirmer la partie de la Thora que vous avez déjà, et pour annoncer la bonne nouvelle d’un Apôtre qui viendra après moi et dont le nom sera : Ahmed”. Mais quand il vint à eux avec les preuves évidentes [les miracles], ils dirent : “Voilà une sorcellerie évidente.” » (Coran, 61.6.)

Messieurs les oulémas, c’est votre opinion, et nous la respectons: nous sommes au pays de la liberté d’opinion. Mais de grâce, respectez-nous en nous citant aussi les versets ci-dessus. Car ils montrent que nous ne parlons pas du tout de la même chose. Et que vous le savez.

Lina Murr Nehmé, 25 mars 2019

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Sarah Halimi : L’assassin et les textes

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Sarah Halimi, retraitée juive, a été assassinée en 2017 par son
voisin Kobili Traoré qui récitait le Coran et des «Allahou Akbar». Au
début, silence complet sur l’acte terroriste: l’assassin est prétendu
irresponsable au moment du crime.

Sarah Halimi était femme et
perçue comme étrangère par ses voisins musulmans, à cause de la
propagande qui se diffusait dans la mosquée voisine. 40 pages de mon
livre L’islamisme et les Femmes parlent de cette mosquée, de ses tenants, de son influence
sur le quartier, de Kobili Traoré, de ce qu’il avait appris dans cette
mosquée et dans les sermons et entretiens des tablighis qui la tenaient;
et enfin, décrivent le meurtre et expliquent le sens religieux des
paroles de Kobili Traoré au regard de l’enseignement qu’il avait reçu;
la croyance au djinn, à la roqya, opération violente d’expulsion du
djinn, etc., l’assassinat de Sarah Halimi ressemblant à une roqya. Et
enfin, comprendre ses paroles à la lumière des textes qu’il révérait,
notamment dans leurs passages concernant les juifs.

S’être donnée tant de mal, et apprendre, pour finir, que c’est pour
rien, et que Kobili Traoré pourrait être déclaré pénalement
irresponsable?

Non seulement c’est une injustice (car si Sarah
Halimi avait été une musulmane tuée par un juif au son de phrases du
Talmud, il n’y aurait pas eu ce silence), mais il y plus grave, bien
plus grave: le risque que cette déculpabilisation amène une répétition
de cette tragédie.

Car les candidats au meurtre religieux connaissent parfaitement les textes que j’ai épluchés dans L’islamisme et les Femmes, et que la justice française se refuse à prendre en considération.

En voyant la justice française, et ceux qui l’ont influencée, passer
outre ces textes pour faire de l’effet de la drogue une “circonstance
atténuante”, ils comprennent qu’il leur suffira de fumer du cannabis et
d’aller tuer des juives ou des chrétiennes pour qu’on puisse dire qu’ils
sont irresponsables.

Pour conclure, je cite Anne-Sophie Chazaud à
laquelle il “semblait pourtant que «assassin» venait de l’arabe
«Hashīshiyyīn», qui fume du haschisch… Et curieusement, d’habitude, la
prise de stupéfiants ou d’alcool, est précisément considérée comme une
circonstance aggravante du crime. Subitement, cela devient un quitus.
Elle est pas belle la vie ?” conclut-elle avec une ironie noire.

Non, elle n’est pas belle, la vie. Elle est de plus en plus horrible. On
va jusqu’à encourager la drogue en dépénalisant l’assassin de Sarah
Halimi sous prétexte qu’il était drogué.

Pourtant, la drogue n’abolit pas l’antisémitisme du meurtre de Sarah Halimi. (Cf le livre précité.) Les candidats au meurtre religieux savent parfaitement que l’assassinat de Sarah Halimi était antisémite. Et que la justice française n’a pu dire le contraire, sauf en passant outre l’existence de données sociologiques et religieuses de premier plan.

Lina Murr Nehmé, 21 mars 2019

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