Archives de catégorie : Droits de l’Homme

Quelle peine de mort pour les terroristes?

Je lis que trois des quatre ravisseurs de Shani Louk, 23 ans, ont été tués par l’armée israélienne.

Shani Louk participait à la rave de Nova en Israël à l’occasion de la fête de Kippour, quand elle a été enlevée, et apparemment violée, ses jambes tellement écartées par ses ravisseurs, qu’ils lui ont rompu les ligaments du bassin ou brisé le col du fémur. Ils l’ont ensuite paradée quasi nue dans les rues de Gaza aux cris d’ “Allahou Akbar!”, l’un la piétinant, d’autres lui crachant dessus. Tels sont du moins les outrages subis par son corps durant les vingt secondes de la vidéo publiée par le Hamas, presque en temps réel. Le reste n’a pas été documenté.

Le viol au regard de la société est comme le meurtre. Il doit être puni. Tous les crimes contre l’humanité doivent être punis. Mais il aurait été préférable, moins hypocrite et infiniment moins traumatisant et meurtrier pour les civils, de rétablir la peine de mort et d’arrêter et de juger les criminels du 7 octobre 2023, que de laisser leur assassinat à la discrétion des militaires. Je rappelle en effet que si le soldat a l’obligation d’obéir au pouvoir politique, c’est justement pour qu’il ne puisse pas obéir aux impulsions que peut lui causer l’horreur de la guerre. Et que s’il y a des lois martiales, c’est bien parce que les soldats, sur le champ de bataille, ne voient pas les choses sous le même angle, car ils sont témoins de tellement d’horreurs que certains peuvent ne pas pouvoir contrôler leurs émotions.

Comment contrôleriez-vous les vôtres après avoir vu un ami tomber à vos côtés, mort ou gravement blessé ? Comment les contrôleriez-vous après avoir vu la vidéo des outrages infligés à Shani Touk ? Ou celle de l’enlèvement du bébé de 7 mois Kfir Bibas et de son frère Ariel, 3 ans, dans les bras de leur mère ? Ou celle de leur père, pleurant devant la caméra des gens de Hamas, après qu’ils lui aient annoncé la mort de sa femme et de ses enfants ? Ou les dizaines d’autres vidéos publiées par le Hamas et les autres organisations qui ont participé au carnage du 7 octobre ? Sur le champ de bataille, des dizaines, peut-être des centaines d’images de ce genre peuvent venir à l’esprit et provoquer un bouillonnement de passions. Tout homme sait qu’à de tels moments, on préfère ne pas avoir une arme à la main, ou ne pas avoir le droit de décider de son usage.

Et si le soldat peut être victime de ses émotions, le juge, lui, est limité sur ce plan. Il est obligé d’écouter les deux versions, les témoins, et de ne trancher qu’en fonction d’un code de lois établi par d’autres, et l’exprimer en usant d’un charabia juridique qui prend assez de temps à écrire et à lire pour doucher ses passions, s’il en a encore. La justice a donc été instituée comme indépendante du pouvoir exécutif, et donc de l’armée, pour être neutre, froide, justement. Contrairement au soldat sur le champ de bataille, le juge derrière son bureau n’est pas exposé à subir le syndrome du chasseur passionné à l’idée de tuer une proie qu’il voit de l’autre côté de son fusil. Et le juge sait que son jugement peut être cassé. Il ne peut pas le faire à la légère.

Il a donc été criminel, l’homme qui, après les massacres du 7 octobre, a annoncé aux soldats israéliens qu’il n’y aurait pas devant eux de limites, et même, qu’ “Il n’y aura pas de cour martiale.”

Comment ? Pas de cour martiale ? Rien pour protéger ces pauvres jeunes gens envoyés face au feu de ceux qui ont tué les leurs et gardent des bébés prisonniers sous terre ?

C’est là qu’on voit comme il est aberrant de se vanter d’avoir aboli la peine de mort, comme font les États français et israélien qui, ensuite, envoient des tueurs l’appliquer en catimini ou sur le champ de bataille sous prétexte qu’il faut punir des terroristes ou les empêcher de tuer davantage. Ça, c’est inadmissible. Introduisez plutôt dans la loi une peine de mort pour les terroristes. Car vous n’avez pas le droit de déclencher une guerre et de tuer les civils ou, en tout cas, de détruire leurs propriétés et de les jeter à la rue en plein hiver, parce que vous avez eu pitié de terroristes qui sont leurs compatriotes, leurs parents ou leurs enfants. De tous temps, la peine de mort a été appliquée pour éviter les guerres. Car en laissant en prison de grands criminels appartenant à des bandes, on donne à celles-ci la possibilité de prendre des otages pour les libérer, et une fois dehors, les assassins sont plus virulentes, et ces bandes plus puissantes et plus hardies à combattre la société. Vous, pour éviter de laisser la justice préserver la paix en appliquant la peine de mort envers ceux qui ont tué… vous déclenchez des guerres, et vous tuez autant que vous voulez.

C’est ça que vous appelez justice et civilisation ? Pas moi. La civilisation, c’est de tuer le criminel et de préserver la vie des civils. Pas de tuer les civils parce qu’on a préservé la vie des criminels et qu’on les a libérés parce que leurs copains ont enlevé vos citoyens. Dans un monde civilisé, c’est le coupable qui paie. Pas l’innocent. Pas les civils. pas les mères, les filles, les bébés.

Tout être humain, même tueur, a le droit de ne pas être considéré comme un irresponsable, un malade mental ou un animal. Il a le droit de subir la peine qu’il a infligée à autrui. D’abord, parce que la responsabilité est ce qui le distingue de l’animal. Ensuite parce qu’il vaut mieux que le terroriste paie pour ses crimes, plutôt que de faire payer sa communauté alors que lui, tapi dans ses tunnels souterrain, ne manque de rien et emprisonne des femmes et des enfants, eux aussi innocents.

Tuez les criminels par voie judiciaire pour ne pas avoir, un jour, à punir toute la société palestinienne à sa place. Faites plutôt pour elle un genre de plan Marshall, pour qu’elle oublie la guerre et la haine, comme l’Allemagne et le Japon les ont oubliées, et que votre société elle-même puisse survivre.

Lina Murr Nehmé

Esclavage des noirs à la Mecque

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Avant de faire des films sur des histoires d’esclaves (noirs) tués pour l’islam, il faudrait traiter la question des esclaves noirs à la Mecque, qui y sont encore. Car la biographie de Mahomet (Sira) ne dit pas que des musulmans aient été tués pour leur foi à La Mecque au temps de Mahomet ! 

Lina Murr Nehmé, 29 novembre 2019

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Julian Assange en danger de mort

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Appel urgent ! Julian Assange est en danger de mort

Julian Assange a livré des informations que dissimulent les politiques censés représenter les citoyens, et les médias censés informer.

Julian Assange a eu des relations sexuelles avec des femmes. Aucune violence, mais il a refusé de faire un test de dépistage du sida pour les rassurer. Elles sont allées porter plainte. La police leur a répondu qu’il n’était pas possible de porter plainte pour un motif de ce genre. Alors elles ont porté plainte pour viol. 

Aujourd’hui, en tout cas, il n’y a pas de plainte, mais l’homme est toujours en prison. 

En revanche, il y a des plaintes contre Tariq Ramadan, qui court les rues. Il est accusé de viol avec violences particulièrement troublantes. Il a pu s’en tirer en sortant les sms des plaignantes qui montrent qu’elles n’avaient pas résisté à son charme, même après les dates des violences. Soit. Laissons faire les enquêteurs. 

Julian Assange a livré des informations vraies. Tariq Ramadan, lui, a caché le véritable message qu’il livrait au public français et européen.

Le véritable enseignement de Tariq Ramadan a poussé les hommes à révérer des textes qui leur donnent toute latitude en matière de viol et de coups jusqu’à ce qu’elles soient obéissantes.

Tariq Ramadan est en liberté malgré son enseignement, et Julian Assange est en prison malgré les services qu’il a rendus en révélant les basses œuvres. Parmi les documents américains secrets dévoilés par Wikileaks, j’en ai trouvé concernant d’importants massacres de chrétiens au Pakistan. Pouvez-vous me dire pourquoi un tel document est tenu secret? J’aimerais savoir. 

Plus facile à comprendre, le document, également publié par Wikileaks, qui révèle que Geagea a demandé de l’argent à l’Arabie Saoudite, pour entretenir ses miliciens, et s’est dit prêt à aller en Arabie en discuter. Discuter du marché bien sûr. Comme il y va régulièrement, on comprend que ce marché est en cours. Pourquoi l’Occident prend-il au sérieux un homme dont il a été démontré qu’il s’est vendu à l’ennemi du Liban ?

D’autres documents publiés par Wikileaks montrent comment l’Arabie Saoudite achète les journalistes en Occident aussi. N’y a-t-il là rien d’intéressant pour des citoyens occidentaux, et pour des Anglais en particulier ?

Et vous, Français, est-ce que Julian Assange ne mérite pas autant que Tariq Ramadan, d’être libéré? Surtout qu’actuellement, il faut le redire, il n’y a aucune plainte contre Assange, alors qu’il y en a plusieurs contre Tariq Ramadan. 

Pourquoi Tariq Ramadan est-il libre alors que Julian Assange, aux dires de Nils Melzer, le rapporteur de l’ONU sur la Torture, est soumis en prison à une “torture psychique”?

En outre, il est en butte à des interdictions de soins médicaux depuis qu’il était réfugié dans l’ambassade. Il est mis dans un tel état qu’il va mourir si rien ne change.

Est-il juste qu’un homme meure pour la liberté d’informer le public, notamment le public occidental, au sujet des manœuvres louches de ses dirigeants dans le monde? Peuples d’Occident, autant que vous sachiez ces manœuvres, puisque vous en mourez, et que vous en mourrez.

Ci-dessous, un appel lancé par plus de 65 médecins britanniques pour demander à leur pays d’autoriser une intervention médicale urgente pour sauver la vie de Julian Assange.

Ceux qui ont tant fait pleurer sur la santé de Tariq Ramadan, jetteront-ils une parole pour essayer de tirer Julian Assange du “danger de mort” dans lequel il est? 

Y aura-t-il un sursaut de conscience de la part des politiciens et des médias?

Lina Murr Nehmé

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Les médecins exigent une intervention médicale «urgente» pour sauver la vie de Julian Assange
Par Laura Tiernan
25 novembre 2019

Plus de 65 médecins éminents du Royaume-Uni et du monde entier ont publié une lettre ouverte appelant à une action urgente afin de protéger la vie du fondateur et journaliste emprisonné WikiLeaks, Julian Assange.

Les médecins préviennent les conséquences graves si Assange n’est pas transféré de la prison de Belmarsh dans un hôpital universitaire où il peut être évalué et traité par une équipe médicale experte.

«Si une telle évaluation et un tel traitement étaient si urgents, a-t-il écrit, nous avons de réelles inquiétudes, compte tenu des éléments de preuve actuellement disponibles, selon lesquels M. Assange pourrait mourir en prison. La situation médicale est donc urgente. Il n’y a pas de temps à perdre. “

Leur lettre est adressée à la ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni, Priti Patel, et a été transmise à Diane Abbott, la secrétaire de Shadow Home du Labour.

L’intervention extraordinaire des médecins au milieu des élections générales britanniques coïncide avec une vague d’opposition populaire à la persécution impitoyable d’Assange par l’État. La journaliste d’origine australienne risque l’extradition vers les États-Unis et une peine de 175 ans de prison pour avoir révélé des crimes de guerre perpétrés par les États-Unis en Irak et en Afghanistan.

Le Dr Stephen Frost, spécialiste en radiologie diagnostique, a commencé la rédaction de la lettre ouverte avec des collègues à la fin octobre. Il a été poussé à agir après avoir lu le récit déchirant de la comparution d’Assange le 21 octobre devant le Magistrates Court de Londres, écrit par l’ancien diplomate britannique et lanceur d’alerte Craig Murray.

«J’ai été choqué», se souvient Frost. «En tant que médecin, j’ai soudainement compris que la situation était bien pire que ce que je pensais auparavant et que je devais faire quelque chose.”

Les signataires ont soutenu les conclusions sur Assange du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer. Melzer a visité Assange à la prison de Belmarsh le 9 mai avec deux experts médicaux. Son équipe a découvert qu’Assange souffrait des effets de la «torture psychologique» prolongée après près d’une décennie de détention arbitraire et de persécution par l’État.

Le 1 er novembre, Melzer a averti: «M. Assange continue d’être exposé à l’arbitraire et aux abus qui pourraient bien lui coûter la vie. “
Dr. Stephen Frost

Frost a déclaré que l’intervention de Melzer avait été critique. «Il a fait son travail sans crainte et il a été ignoré. Mais il était un expert dans son domaine et nous avons respecté son opinion. Vous pouvez dire quand quelqu’un dit la vérité. “

Les médecins en chef au Royaume-Uni, ainsi qu’en Suède, aux États-Unis, en Australie, en Allemagne, en Italie et au Sri Lanka ont signé la lettre ouverte. Ils comprennent des psychiatres renommés, des psychologues cliniciens, des neurologues, des chirurgiens et des médecins généralistes.

«Les médecins ont l’obligation professionnelle de signaler les cas de torture présumés dont ils ont connaissance, où que ce soit», écrivent les signataires. «Ce devoir professionnel est absolu et doit être accompli quel que soit le risque encouru par les médecins.»

La lettre présente une chronologie de la détérioration de la santé d’Assange au sein de l’ambassade équatorienne, le gouvernement britannique lui refusant à plusieurs reprises l’accès à des soins hospitaliers. En décembre 2015, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a estimé que «la santé de M. Assange aurait pu se détériorer à un point tel que rien de plus qu’une maladie superficielle mettrait sa santé en danger».

La chronologie médicale de la lettre se termine par la spirale descendante actuelle d’Assange à l’intérieur de Belmarsh. Les signataires font état de leurs «préoccupations sérieuses» quant à l’aptitude d’Assange à subir son procès en février 2020. Des audiences d’extradition d’une semaine vont commencer aux États-Unis le 24 février. Assange reste confiné au “service de santé” de la prison de Belmarsh – décrit par les prisonniers comme “l’enfer”. quartier.”

Un addendum à la lettre ouverte fait état d’un «climat de peur et d’intimidation autour de la fourniture de soins médicaux à M. Assange». Il fait état d’un expert en psychologie qui s’est plaint de «difficultés à trouver des médecins qui soient disposés à examiner M. Assange» en raison de leurs difficultés. peur des représailles du gouvernement. Les signataires concluent que “tout cela se joue au cœur de Londres depuis de nombreuses années est une source de grande tristesse et de honte pour beaucoup d’entre nous”.

Avec leur lettre ouverte, les médecins britanniques et internationaux refusent de se faire taire. Ils ont honoré leurs obligations professionnelles et pris une position courageuse pour protéger la vie de Julian Assange.

Comme le Dr Frost l’a déclaré au World Socialist Web Site : «Parfois, en médecine, comme dans d’autres sphères de la vie, des situations extraordinaires ne peuvent être résolues qu’en effectuant un saut éclairé dans l’inconnu et en recherchant des solutions extraordinaires».

La lettre ouverte est publiée ici . Les médecins du monde entier peuvent ajouter leur nom à la liste actuelle des signataires en contactant: doctors4assange@gmail.com

Lina Murr Nehmé, 27 novembre 2017

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L’Arabie et les droits de l’homme

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En mai 2015, les Saoudiens ont annoncé qu’ils présentaient leur candidature pour la présidence de la commission des Droits de l’Homme à l’ONU. J’ai cru à une blague. 

Mais c’était vrai ! 

En écrivant L’islamisme et les Femmes j’ai découvert l’abîme de veulerie qu’il a fallu pour leur accorder cela. Figurez-vous que les Saoudiens ont obtenu cette présidence sur la base d’un texte par lequel ils s’engageaient à faire telle et telle réforme… 

Mais à la fin du texte, Abdallah écrivait que le document était valide “sous réserve que cela ne contredise pas la charia”!

Lina Murr Nehmé, 4 septembre 2019

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Raif Badawi et le roi saoudien

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Raif Badawi est un jeune père de famille saoudien qui a cru que le “Printemps arabe” était pour son pays aussi. Sur son blog, il a critiqué les oulémas qui prétendaient faire de l’astronomie et autres sciences de façon contraire à ce que prouvaient les faits, et il a exigé pour les chrétiens le droit de construire des églises en Arabie Saoudite, comme les Saoudiens construisaient des mosquées en Occident. Il a demandé que ne soit pas construite une mosquée à deux pas des ruines du Wolrd Trade Center, à New York, et ce, par respect envers les victimes. Etc.

Se voyant menacé, il envoya sa femme Ensaf Haidar et leurs trois enfants au refuge éternel des persécutés, le Liban. Mais ce pays étant sous occupation saoudienne ouverte ou occulte depuis 1990, ils ne pouvaient y rester que de façon temporaire.

La famille se rendit donc au Canada où, malgré l’islamisation soutenue par certains courants politiques, elle serait plus en sécurité que dans l’Ancien Monde, et pourrait s’y exprimer plus librement.

Comme prévu, Raif fut arrêté et emprisonné pour ses “crimes” littéraires, et condamné à mort en tant qu’apostat. Mais il prononça la chahada, formule de foi islamique. Sa peine fut alors commuée en une peine de prison de 10 ans, plus 1000 coups de fouet en vingt séances publiques, plus le paiement d’une amende de 200.000 euros qu’il ne pourrait pas payer, car il n’était pas riche.

Au vu de cette manifestation de clémence inouïe, le président Hollande jugea que l’Arabie Saoudite méritait de participer à la manifestation pour la liberté d’expression et de protestation contre l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo par al-Qaïda.

Al-Qaïda, rappelons-le, a été créée dans les années
1980 avec l’argent saoudien et l’aide technologique des Américains,
ainsi que leur argent. L’Arabie Saoudite a fait de Ben Laden un héros.
Elle lui a ouvert ses mosquées pour qu’il y fasse de la prédication en
faveur du djihad et du terrorisme, et pour la promotion de son
organisation, Maktab el-Khadamat. En 1989, après la fin de la guerre
froide, Ben Laden et ses conseillers décidèrent de ne pas dissoudre leur
organisation, devenue inutile en Afghanistan depuis le retrait des
troupes soviétiques. Il décida de lui donner pour but le djihad mondial
contre les mécréants. Ce djihad jusqu’à l’extinction de la mécréance,
n’était pas une idée de Ben Laden. Il l’avait apprise à l’université
saoudienne justement. L’organisation issue du recyclage du Maktab
el-Khadamat, ayant pour but la guerre sainte pour l’islamisation du
monde entier, porta le nom d’al-Qaïda (la Base).

Elle recevait l’argent saoudien à flots.

Le roi saoudien Fahd

Le régime saoudien continua à filer le grand amour avec al-Qaïda et à déverser sur elle la publicité, l’aide diplomatique et les dons financiers et militaires à outrance, jusqu’à l’été 1990. La famille royale saoudienne ayant accepté de recevoir des troupes américaines sur le sol saoudien, Ben Laden lui écrivit pour lui proposer l’aide des combattants d’al-Qaïda contre l’Irak, régime estimé impie parce que laïque. Un hadith de Mahomet n’interdisait-il pas la présence des mécréants sur le sol de la Péninsule Arabique? C’est au nom de ce hadith que le régime saoudien interdisait toute prière non islamique sur le sol saoudien. Ben Laden l’avait appris à l’université d’ingénierie saoudienne.

Après avoir vainement envoyé plusieurs lettres pour
proposer les services d’al-Qaïda au roi saoudien, Oussama Ben Laden se
mit à critiquer la famille royale en public, disant que le sol sacré de
l’islam ne pouvait être souillé par des soldats chrétiens ou juifs.

On lui confisqua son passeport. Alors il s’enfuit au Soudan, le pays qui faisait la traite et le génocide des chrétiens, et qui hébergea al-Qaïda quelque temps.

Sans ce différend qui n’avait rien à voir avec l’idéologie, les Saoudiens seraient restés les grands amis d’al-Qaïda. Ils ont d’ailleurs financé, par la suite, ses filles et ses avatars: le Fatah el-Islam, Daesh, Nosra, Boko Haram, Shabab, et tant d’autres…

Ce régime saoudien qui avait fabriqué al-Qaïda sur les plans financier, humain et médiatique, et qui avait été sa mère nourricière, était toujours là. Le roi Abdallah était le frère du roi Fahd, et il avait été le vrai maître du pays quand ce dernier, malade, cessa de gouverner.

Le roi saoudien Abdallah

Certes, le régime saoudien avait renié al-Qaïda. Mais il continuait à déverser son argent sur les filles d’al-Qaïda, notamment le Fatah-el-Islam, Daesh, puis Nosra…

En janvier 2015, les Saoudiens se trouvaient donc représentés par les assassins des journalistes de Charlie Hebdo, les frères Kouachi. Car sans l’argent, la protection, la propagande saoudiennes durant dix ans, les Américains n’auraient pas pu soutenir et former le Maktab-el-Khadamat, qui devint al-Qaïda.

En même temps, les Saoudiens étaient représentés dans la manifestation organisée par le président François Hollande.

Or ce même régime avait, l’avant-veille, infligé à Raif Badawi une flagellation publique à la porte de la plus grande mosquée de la ville, après le sermon du vendredi, au cri d'”Allahou Akbar”! Question humiliation, on ne fait pas mieux.

Quels purent être les sentiments de Raif Badawi, qui aimait la France, en apprenant qu’elle avait fait défiler ses bourreaux aux premiers rangs dans une marche pour la liberté d’expression?

François Hollande n’a même pas demandé aux Saoudiens de différer la première flagellation de Raïf Badawi, à un moment où le monde entier en parlait. Il a ainsi infligé aux Français et à toutes les puissances occidentales, un des pires camouflets de leur histoire.

Or le régime qui a fondé la LIM (Ligue Islamique Mondiale) et qui y préside, n’a pas changé. C’est toujours celui qui a fouetté Raif Badawi après avoir financé al-Qaïda. Recevoir la LIM à Paris de cette façon quasi officielle, après avoir laissé répandre un programme annonçant des interventions de MM. Macron et Philippe (même s’il y a eu rétractation par la suite), n’est pas sans rappeler la présence saoudienne à la manifestation présidée par M. Hollande en janvier 2015. Après tout, cela ne fait pas si longtemps que les militantes qui avaient réclamé le droit de conduire des automobiles étaient emprisonnées et torturées, et que le journaliste Khashoggi était assassiné de façon scabreuse en pays étranger…

Lina Murr Nehmé, 13 septembre 2019

Lina Murr Nehmé, Fatwas et Caricatures, tête de chapitre

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Plus on tue, mieux on est traité

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Cet enfant vient de tuer. Si lui ou un des siens était expatrié, il
serait probablement sous la juridiction d’un pays du sud-est asiatique,
qui n’aurait aucun scrupule à l’éliminer.

Mais il y a des
enfants ressortissants français, anglais ou belges (ou autres) qui ont
tué. Ils ont été entraînés à tuer. L’État islamique a diffusé des vidéos
terribles montrant le lavage de cerveaux dont ont été victimes ces
enfants. Rappelez-vous les enfants d’Hitler, qui voulait créer la race
supérieure en faisant élever à sa manière les enfants blonds aux yeux
bleus. Cela a, paraît-il, donné des monstres.

On se dispute en
France au sujet des enfants des djihadistes. Evidemment, quand on dit le
mot “enfant”, on pense à l’innocence et non au meurtre ou à la guerre.

Pourtant, qui a oublié la vidéo dans laquelle le neveu de Sabri Essid,
demi-frère de Mohamed Merah, tuait un Palestinien musulman agenouillé?
Seule compte l’opinion du téléspectateur occidental que les journalistes
font larmoyer à longueur de reportages? L’opinion de la famille de ce
Palestinien assassiné n’a aucune valeur concernant son fils qu’un enfant
franco-tunisien a tué? Même si c’est dans un centre de détention, cet
enfant tueur, s’il était encore en vie, coulerait, aux frais du
contribuable français, une vie bien plus douce que celle des enfants ou
des frères de sa victime, et qui sont des pauvres.

Et qui a
oublié la vjdéo des enfants assassins dans le théâtre de Palmyre? Il y
avait certainement des Occidentaux parmi eux. On a mis à leurs pieds, à
genoux dans un théâtre, une file de soldats syriens aux visages
ensanglantés, qui avaient été tellement torturés durant les jours et les
nuits préalables, que certains d’entre eux ne parvenaient pas à rester
debout ou à genoux.

Si l’un de ces enfants ou adolescents est un
ressortissant français, aura-t-il droit d’aller se couler la vie douce
en France dans une cellule de luxe avec nourriture à satiété, sachant
qu’en Syrie, les enfants des hommes qu’il a assassinés, meurent
littéralement de faim? Car, quand on vous fait larmoyer sur le sort des
djihadistes, on ne vous dit pas que les familles syriennes sont
nombreuses et pauvres, qu’une femme dont le mari est mort, n’a pas
nécessairement de quoi nourrir ses enfants. L’assassinat du père
signifie la faim pour sa femme et ses enfants. Les victimes des enfants
de Daech n’étaient pas des richards. C’étaient des pères de famille de
la classe plutôt pauvre. Leur disparition a laissé des orphelins sans
ressources qui, aujourd’hui, meurent parfois littéralement de faim parce
que les sanctions occidentales ont rendu exorbitant le prix des denrées
alimentaires.

Est-il juste que ces enfants meurent de faim, et
que les enfants djihadistes occidentaux qui ont égorgé leurs pères,
parfois devant caméra, se coulent la vie douce dans des prisons de luxe,
loin du blocus imposé par l’Occident à la Syrie? Est-il possible aux
assassins et à leurs enfants de gagner sur tous les plans, tuer en
France, tuer en Syrie, puis, une fois perdants, rentrer en France,
laissant les enfants de ceux qu’ils ont tué et dont ils ont ruiné le
pays, perdre sur tous les plans?

Non, non, ce monde est trop injuste. Il y a quelque part, quelque chose que je n’arrive pas à comprendre. On m’avait dit qu’un homme égale un homme, qu’un enfant égale un enfant. Mais je m’aperçois que plus on tue, mieux on est traité, et plus on est gagnant.

Lina Murr Nehmé, 20 mars 2019

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L’imam Bajrafil et l’amour

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De l’ingratitude

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Ingratitude

Manifestations d’anciens auxiliaires de l’armée française en Afghanistan à Paris.

En décembre, on a beaucoup parlé de ces Afghans
auxiliaires de l’armée française (souvent, des interprètes), qui
demandaient à venir en France. Contrairement aux Afghans de Calais et de
La Chapelle-Pajol, ils sont menacés de mort à tout instant pour avoir
aidé la France contre les terroristes d’al-Qaïda et les Talibans, dont
on sait comment ils traitent une femme qui n’a pas mis le voile, ou un
homme qui s’est rasé le menton.

Il est tout de même scandaleux que l’on
passe tout ce temps à palabrer, et que l’on soit si frileux à leur
égard, alors qu’il suffirait de faire un transfert, et de leur donner la
place d’autres “migrants”, qu’on loge dans des hôtels. Or il a fallu
que l’affaire arrive jusqu’au Conseil d’Etat pour qu’un Afghan, déjà
blessé et recevant des menaces quotidiennes, obtienne un visa pour la
France.

Ce n’est pas le genre de la France, d’abandonner ses alliés.

Le pire est qu’en même temps, on n’a pas hésité à admettre sur le sol
français des centaines de milliers de migrants désignés par l’Union
Européenne, sachant que la plupart d’entre eux ne désirent pas vivre en
France, loin de là. Ils savent simplement qu’il y des allocations
familiales à gagner.

Ecoutez-les, ils vous le diront, s’ils se sentent en confiance. “Un Algérien en France, me disait l’un d’eux, c’est un puits de pétrole en Algérie.” Je lui ai demandé de m’expliquer ce que cela voulait dire. Et il m’a raconté tous les avantages financiers dont un Algérien bénéficiait en France, et la manne qu’il envoyait à sa famille. Heureusement, celui-là n’était pas ingrat à l’égard de la France. “Je ne comprends pas mes compatriotes, me dit-il, ils ne font que médire de la France. Si elle ne leur plaît pas, pourquoi ne retournent-ils pas au bled ?”

Lina Murr Nehmé, 2 mars 2019

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Katia Bengana, assassinée pour avoir refusé le voile

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En 1994, en Algérie, les islamistes, désireux d’imposer à l’Algérie l’Etat islamique, avaient imposé aux étudiantes et aux lycéennes le port du voile.

Katia Bengana refusa et déclara ce qu’elle pensait. Traitée de dévergondée par certains camarades pour avoir refusé ce symbole de “pudeur”, elle fut plusieurs fois menacée de mort, et apparemment dénoncée, puisque, le 28 février 1994, alors qu’elle marchait dans la rue avec une amie, un homme armé fit signe à l’amie de partir, et tira sur Katia. Cela se passait en plein jour, dans une rue de sa ville natale de Meftah, à Blida.

Katia était une enfant: elle avait 17 ans seulement.

Une pensée pour sa mémoire: elle est morte il y a 25 ans, jour pour jour.

Lina Murr Nehmé, 27 février 2019

Voici la lettre posthume que lui écrivit son père, publiée dans Le Matin d’Algérie en 2010 :

Le 28 février 1994 – le 28 février 2010, voilà déjà 16 ans depuis ton assassinat par l’intégrisme religieux pour avoir refusé de porter le voile… Et depuis cette date, ta mère n’a pas cessé de te pleurer chaque jour que Dieu fait. Aujourd’hui ma chère Katia, je tiens à t’annoncer que ta mère est venue te rejoindre pour de bon dans sa dernière demeure en cette date du 23.01.2008 vers 23 heures environ.

Prends soin de ta mère, ma chère Katia. Fasse Dieu qu’elle ne manque de rien avec toi. Rassure-la que de notre côté tout va bien, et qu’elle n’a pas à se faire de soucis surtout pour Celia, la dernière de la famille. Car ici-bas, tu lui as beaucoup manqué, Katia. Elle a manqué de tout à cause de cette politique favorable à l’intégrisme religieux de la part de ceux qui sont censés nous protéger et nous rendre justice. Ta perte cruelle, son chagrin, son désespoir, ses souffrances, ton deuxième assassinat à travers cette réconciliation nationale ont fait que ta mère et moi-même n’avons pas pu tenir le coup. La non-prise en charge de notre situation dramatique par l’Etat, les difficultés matérielles et sociales suite à ta disparition ont fait que ta mère n’a pas pu résister à sa maladie qui n’a pas été prise en charge afin de la sauver d’une mort prématurée par manque de moyens et de désespoir.

Aussi, j’accuse le pouvoir algérien de nous avoir abandonnés à notre sort. J’accuse ceux qui ont relâché et pardonné à ces sanguinaires aux mains tachées de sang. J’accuse le pouvoir algérien pour ses sympathies avec les bourreaux de nos parents. J’accuse cette réconciliation pour la paix qui a glorifié et amnistié ces monstres assassins de plus de deux cent mille civils innocents et autres corporations confondues. J’accuse tous ceux qui ont voté pour ce référendum de la honte. J’accuse cette réconciliation qui a consacré l’impunité et qui a ignoré la justice. J’accuse tous ceux qui ont été indifférents à notre douleur. J’accuse tous ceux qui ont été favorables à cette mascarade de vente concomitante d’êtres humains, de civils et autres pour simplement plaire aux maîtres et par la même occasion obtenir quelques miettes en contrepartie de leur soumission et servitude. J’accuse cette réconciliation qui nous a assassinés une deuxième fois à travers cette idéologie arabo-baâthiste pour faire de nous des Arabes par la force et malgré nous. J’accuse tous ceux qui instrumentalisent la religion pour se maintenir au pouvoir en sacrifiant des civils et autres. J’accuse tous ceux qui utilisent la religion pour y accéder en assassinant des innocents. J’accuse tous ceux qui utilisent la religion pour nous détourner de nos racines, de nos coutumes, de nos traditions et de notre langue historique et ancestrale (…)

M. Bengana

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Pistage des femmes saoudiennes par leur mahram

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Dans mon livre L’Islamisme et les femmes (Salvator, 2017), j’ai raconté l’histoire des princesses saoudiennes séquestrées par leur frère et leur père à titre de tuteurs ou “mahram”. Ces princesses avaient été condamnées à mourir lentement de faim par leur père et leur frère pour avoir révélé leur séquestration sur les chaînes de télévision satellitaires BBC (anglais) et Channel 4. Elles communiquaient par Skype et donnaient ainsi des nouvelles de leur dépérissement. Ce fil même a été coupé après l’arrivée du père de MBS (et de son conseiller MBS) au pouvoir. Par la même occasion, j’ai expliqué le système qui oblige les femmes saoudiennes à avoir un “mahram” toute leur vie. Il sera leur père ou grand-père, leur frère, leur mari, leur fils ou leur petit-fils. Une femme peut avoir 80 ans, elle devra obéir à son fils ou petit-fils ou arrière-petit fils. Une sorte d’esclavage.

Dans ma vidéo sur la conduite automobile, j’ai montré que ce n’est pas par bonté que le gouvernement saoudien a fini par accepter que les femmes saoudiennes conduisent. Mais bien pour imposer le respect de la charia qui interdit à la femme de se trouver avec un homme sans son mahram.

L’actualité vient de confirmer ce que je pensais: MBS a imposé un programme de données qui empêchent les femmes de voyager sans l’autorisation de leur mahram.

Le gouvernement saoudien a fait numériser des informations sur les femmes saoudiennes, permettant à leurs mahrams de gérer leur vie en ligne.

Le mahram peut spécifier quand et depuis quel aéroport une femme sous sa tutelle peut voyager. Ainsi sont-elles bien plus efficacement emprisonnées en Arabie saoudite depuis qu’on les autorise à conduire… qu’avant, où la surveillance n’était pas digitale.

Le système de surveillance comprend un système de messagerie-texte. Un sms avertit le mahram lorsqu’une femme sous sa tutelle utilise son passeport. Il peut ainsi la faire arrêter.

Sans ce système, croyez-vous que MBS aurait autorisé les femmes à conduire? Et vous pouvez gager que leur mahram les suit à la trace grâce à leur portable.

Voici le lien de la vidéo en question:

www.youtube.com/watch?v=TDw1zKIF3Bw&t=54

Lina Murr Nehmé, 6 février 2019

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