Archives de catégorie : Tariq Ramadan

François Hollande, Tariq Ramadan et les immigrés…

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Durant la campagne électorale présidentielle de 2012, Tariq Ramadan a appelé à un «vote sanction» contre le Président sortant, M. Nicolas Sarkozy. Donc, il a appelé à voter pour M. Hollande, puisqu’il n’y avait pas d’autre candidat à élire le 6 mai… et qu’il insistait pour que l’on aille voter. Il a nié cela par la suite, et Hollande aussi, bien entendu. La consigne de vote était pourtant claire:

En outre, 700 imams ont appelé à voter pour M. François Hollande. La vidéo ci-dessous, réalisation de très haute qualité et ayant dû coûter très cher, donne une idée de la violence de leur discours, et de la haine qu’ils attisent contre les Français en général, et leur Président en particulier. Sans égard pour la fonction présidentielle française, l’un d’eux va jusqu’à traiter le Président de «pou sur la tête de Marianne», et d’autres lui disent: «Dégage comme Ben Ali».

Le problème, c’est que M. Hollande fait des confidences pour le moins embarrassantes, concernant ces immigrés dont il a acheté le vote en courtisant leurs imams:

«Quand on lit Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, qu’est-ce que ça charrie? Toujours la même chose, la chrétienté, l’histoire, l’identité face à un monde arabo-musulman qui vient… C’est ça qui fait que les gens basculent, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu 3 % de pouvoir d’achat — qu’ils n’ont pas perdu d’ailleurs! — ou parce qu’ils sont chômeurs. Il y a des choses qui les taraudent, ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées… Il y a à la fois des choses qui marchent très bien et l’accumulation de bombes potentielles liées à une immigration qui continue. Parce que ça continue… Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là… C’est Sisyphe! On les fait parler français [à l’école], et puis arrive un autre groupe, et il faut tout recommencer. Ça ne s’arrête jamais… Donc, il faut à un moment que ça s’arrête… On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle, dans le contexte en plus des attentats]

Et les territoires perdus de la République ? C’est par eux que François Hollande conclut ce terrible jugement porté par lui-même sur sa propre action présidentielle :

«Comment peut-on éviter la partition? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire: la partition.» [1]

Jeunes appelant à voter contre Sarkozy (c’est-à-dire pour Hollande) “pour que ça change”. Vidéo de propagande.

On a du mal à réaliser la dose de cynisme qu’il a fallu à un homme pour parler ainsi des immigrés, alors qu’il a tant favorisé l’immigration, et qu’il a tant courtisé les islamistes qui donnent des consignes de vote qui sont des fatwas.

700 imams ont donné pour consigne de vote d’élire M. Hollande; et si les musulmans avaient voté pour son adversaire, il n’aurait pas nécessairement été élu, car sa marge de victoire était très mince : 51,56 % des suffrages exprimés, contre 48,44 % pour Nicolas Sarkozy. Selon un sondage OpinionWay [2]. pour le Figaro, 90% des musulmans ont voté pour M. Hollande, et 7% seulement, pour M. Sarkozy.

Je suis impatiente de savoir ce que François Hollande dira le 12 octobre, au colloque du Centre d’Action Laïque de Liège, en Belgique, où il va, nous dit le programme, parler de laïcité.

Laïcité ? Immigration ? Islam ? Où en est-il au juste, lui qui a pavé sur ce plan la voie à Emmanuel Macron et qui disait : «Macron, c’est moi» ?

Lina Murr Nehmé, 3 octobre 2019

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

[1] Gérard Davet et Fabrice Lhomme, «Un président ne devrait pas dire ça», Stock 2016.

[2] http://www.lavie.fr/actualite/93-des-musulmans-ont-vote-pour-francois-hollande-07-05-2012-27212_3.php

“Nul n’est prophète en son pays” !

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

“Nul n’est prophète en son pays” !

Au Liban, le Dar el-Fatwa a poliment informé le ministère qu’il devait interdire la diffusion de mon livre “Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent” dans le pays.

Cette institution rédige des fatwas, elle interdit des livres: elle est dans son rôle. C’est elle qui a refusé de recevoir une candidate à la Présidence de la République française sans hijab. Et ce, alors que le voile n’est pas obligatoire au Liban. Il est vrai que mes derniers livres parlent du voile, et de sujets sensibles. Impossible d’expliquer le vrai discours de Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur, sans revenir aux textes qu’ils citent.

Si on comprend que ces trois personnages soient protégés par leurs collègues oulémas qui censurent mon livre, on comprend moins facilement pourquoi cette protection s’exerce en France, en Belgique, et dans une moindre mesure, en Suisse. En effet, on vient de me faire remarquer que les bibliothèques universitaires francophones (françaises, belges et suisses) mettaient moins de mes livres à disposition du public que les universités américaines ou allemandes. Ainsi, il est plus facile à un lecteur habitant à Munich, Chicago ou à un étudiant de Harvard ou Stanford de me lire, qu’à un lecteur français, suisse, belge ou libanais !

Et cela est valable pour d’autres auteurs qui parlent un autre langage que celui d’Olivier Roy, Vincent Geisser, Alain Gresh ou François Burgat, qui continuent d’être consultés et interrogés sur leurs protégés.

Comme on ne peut pas censurer franchement, on ignore, ce qui est aussi efficace. Et si cette censure existe, c’est bon signe: c’est que le travail que l’on fait est efficace. Ce qui est inquiétant, c’est que cette censure touche des livres qui aident des pays victimes du prosélytisme et de l’islamisation agressive à y voir clair. Car toute bibliothèque universitaire ou municipale, en France, possède les livres de Tariq Ramadan, de Tareq Oubrou, de Dalil Boubakeur, ou de Ghaleb Bencheikh, pour ne citer qu’eux. Sans parler des bibliothèques musulmanes dans nombre de mosquées, à commencer par la Mosquée de Paris. Et bientôt, qui sait, Mehdi Meklat aura le prix Goncourt. En face, quels sont les livres qui fourniront aux étudiants de quoi se prémunir contre leur discours ?

Je me souviens de cet étudiant que j’avais plusieurs fois entendu, à la Bibliothèque Nationale de France, endoctriner une étudiante voilée qui le regardait avec des yeux passionnés. “Vous allez faire le djihad?”, lui demandait-elle entre deux bouchées de sandwich. C’était en 2009, l’année où j’avais posé à Tariq Ramadan la colle dont j’ai parlé dans “Fatwas et Caricatures” au sujet du mariage d’Aïcha, et de l’esclavage. Qui sait si cet étudiant, et peut-être cette étudiante, ne sont pas allés faire le djihad en Irak ou en Syrie depuis, et ne sont pas, aujourd’hui, des “revenants”?

En 1982, aux Beaux-arts de Paris, quand l’action des islamistes en France était encore assez faible. Je passais mon UV de tapisserie artistique, et face à moi, à travers la trame, un garçon et une fille réalisaient leur tapisserie; le garçon harcelait la fille en lui vantant sa religion et la beauté du chant du muezzin. Sans doute avait-il lu ou entendu les écrits du père de Tariq Ramadan, Saïd, ou ceux de Hamidullah, qui sévissait à l’époque, pour qui toute musique est interdite à l’exception de l’appel du muezzin. Et je devais ainsi subir tout au long de la journée le fredonnement: “Allahou Akbar, Mohamed est l’Apôtre d’Allah!”

Ce matraquage par le haut (lobbying auprès des politiques) et par le bas (propagande et prosélytisme) produit des convertis, des professeurs islamistes et des djihadistes. On l’a payé, des années plus tard, avec les attentats sur le sol français. Le laxisme et la censure actuels se paieront plus cher encore dans un futur proche, car ce genre de mouvement ne croît pas en ligne droite, mais de façon parabolique. Les livres des éditeurs salafistes sont bien en vue à la Fnac; après l’avoir fait remarquer à un vendeur, un de mes lecteurs s’est fait répondre: “Après tout, ce ne sont que des livres !”

Ibn Taymiyya, El-Djazaïri, Qaradaoui et leurs admirateurs. Puis, les islamistes honteux, qui entretiennent la confusion sur les idées et les textes, et se font passer pour modérés dans les colonnes des journaux et sur les plateaux de télévision. S’ils l’étaient vraiment, ne devraient-ils pas commencer par dénoncer ces auteurs qui mènent à la radicalisation, demander leur interdiction ? Et on continue à les prendre au sérieux.

Est-ce normal ? Vous me direz que la France n’est pas tout à fait dans son état normal. Comment peut-on décrier un phénomène, et faire semblant d’ignorer les textes mis en application ? Dans ces conditions, les livres d’histoire qui ne sacrifient pas aux bons sentiments et au romantisme (“histoire”, rappelons-le, signifie “enquête”), ou qui n’enrobent pas les pires commandements d’une “spiritualité” imaginaire ne peuvent pas être bien accueillis.

Les concepts flatteurs, les bons sentiments, l’optimisme béat ne sont pas de circonstance. Pour que l’histoire arme la pensée, il faut qu’elle aille à la rencontre des faits et des textes qui planifient les actes à venir.

Tous mes livres contiennent des centaines de traductions inédites, des documents reproduits en fac-similé, et présentent des faits difficiles ou scientifiques dans un style lisible, pour être accessibles à des lecteurs ordinaires. Ce sont des livres sans jargon. Ce ne sont pas non plus des livres de demi-savants, bourrés d’erreurs et de contresens, sous prétexte de faire de la vulgarisation. Les propagandistes comme Tariq Ramadan ont des mécènes richissimes, et ont des complices haut placés. Je n’ai payé personne. Mais si des gens ordinaires lisent mes livres et en parlent, la cause défendue par ces livres avancera. Même si ceux qui s’en servent et les utilisent pour leur propre production n’ont pas l’honnêteté de les citer.

Lina Murr Nehmé, 10 mars 2019

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Tariq Ramadan: le viol, les femmes et le Prophète (Causeur)

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Tariq Ramadan : dans Fatwas et caricatures, la stratégie de l’islamisme, un chapitre entier (“Tariq Ramadan : mentir pour séduire”) est consacré à ce représentant des thèses de Hassan el-Banna, son grand-père. Voir aussi notre livre : Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur : ce qu’ils cachent (Salvator, 2017)

Tariq Ramadan a été fortement affaibli par l’impact de ses affaires privées. En même temps, on a laissé son enseignement intact. N’importe lequel de ses bons élèves, pour peu qu’il ait un soutien financier et soit prudent dans sa vie personnelle, pourra le remplacer en enseignant la même chose.


Quiconque travaille en profondeur sur les livres de Tariq Ramadan, sait qu’on ne peut pas comprendre son message sans tenir compte de ce que disent les livres sacrés dont il parle, et auxquels il se réfère sans cesse. L’histoire que je vais raconter date de février 2009. Elle montre comment Tariq Ramadan, rien qu’en manipulant des mots, parvient à dire à chacun ce qu’il veut entendre, et à empêcher la discussion quand elle l’embarrasse.

Tariq Ramadan, le défilement permanent

Fatwas et caricatures, la stratégie de l’islamisme, Salvator, 2015

En marge d’une conférence que Tariq Ramadan donnait avec l’islamologue Dominique Urvoy à l’Institut du Monde arabe (IMA) à Paris, je demandai la parole et dis :

— J’ai lu vos livres, Monsieur Ramadan. Vous dites qu’il faut suivre le Coran et la Sunna.

— C’est vrai.

— Eh bien, le Coran dit : « Couchez1 avec
autant de femmes que vous voudrez, deux, trois, quatre, et si vous
craignez de ne pas être équitables, alors, avec une seule ou avec ce que
possèdent vos mains droites »
, c’est-à-dire les esclaves. Et d’après le hadith, Mahomet a couché avec une petite fille, Aïcha, qui avait neuf ans.

— Votre question, Madame ?, dit le modérateur.

— Ma question est : faut-il faire ces choses ?

Tariq Ramadan se trouvait en France : il ne pouvait pas dire qu’il fallait épouser plusieurs femmes, coucher avec des petites filles, transformer les prisonnières de guerre en esclaves et les violer.

Il ne dit donc pas qu’il ne fallait pas faire ces actions. Il fit une réponse hors sujet :

— C’est vrai qu’il y avait des esclaves, mais autrefois, il y avait de l’esclavage partout. Mais les mœurs ont changé. Aujourd’hui, l’esclavage n’existe plus.

Tariq Ramadan s’abolit de l’esclavage

Tariq Ramadan ne disait pas la vérité. L’esclavage existait à cette époque, et l’homme qui le pratiquait de la façon la plus horrible était le dictateur soudanais Hassan Tourabi. Bien avant Boko Haram et Daech, Tourabi avait utilisé l’esclavagisme comme arme durant la guerre de religion qu’il avait menée contre les chrétiens et les animistes du Soudan.

Je démentis Tariq Ramadan, mais la foule s’insurgea contre moi, ce qui
lui permit de passer la question sous silence et de ne pas dire s’il fallait faire ce que disaient ces textes : pratiquer la polygamie, avoir des esclaves et coucher avec elles sans leur consentement.

Par ce silence, il contredisait à l’avance tout ce qu’il dirait, cinq ans plus tard, pour condamner Daech et l’esclavage sexuel.

« Le Prophète a, paraît-il, épousé une jeune femme (sic) de 9 ans »

Tariq
Ramadan traita de la même manière la seconde partie de ma question.
Quelques années plus tôt, il avait reconnu par écrit, dans un de ses
livres, qu’Aïcha avait six ans quand elle avait épousé Mahomet. Cette
fois, il prétendit que « le Prophète a, paraît-il, épousé une jeune femme (sic) de 9 ans ». Puis il dit que les musulmans sunnites s’appuyaient sur le hadith, « le Sahih Bokhari et le Sahih Moslem », précisa-t-il. Et que cet épisode ne pouvait pas être pris au sérieux car il venait de la Sira
(biographie) de Mahomet. C’était faux : le récit le plus connu de ce
mariage vient bien d’un hadith authentique du Sahih Bokhari. Cette
pirouette permit à Tariq Ramadan d’éviter de répondre à la question de
savoir s’il fallait coucher ou non avec des petites filles de cet âge.

Six ans plus tard, Tariq Ramadan n’a pas contesté le récit de l’intervention que j’ai faite dans un de mes livres (Fatwas et caricatures, la stratégie de l’islamisme, Salvator, 2015). En revanche, le compte-rendu de l’IMA que j’y citais a rapidement disparu. Mais j’en ai une copie, et son existence est attestée par un huissier.

Les « textes clairs » du Coran

En réalité, Tariq Ramadan n’a pas véritablement trompé son lecteur. Disciple du Frère musulman Qaradawi et du mentor de Qaradawi, Hassan al-Banna, il a annoncé la couleur dès le début. Ainsi, il affirme que son grand-père Hassan al-Banna est un réformateur. Or Hassan al-Banna défend les châtiments corporels comme la lapidation, la flagellation, l’amputation. Ce que Tariq Ramadan appelle « réforme » est donc le concept frériste de retour aux textes et d’application littérale de ces textes. Aussi, sa demande de moratoire – annoncée sur son site internet et reformulée devant Nicolas Sarkozy lors de leur débat télévisé – n’a aucun sens, puisqu’elle contredit des « textes clairs » du Hadith.

Tariq Ramadan, en effet, dit qu’il est interdit aux humains de contredire une donnée contenue dans « des textes clairs » du Coran ou de l’un des deux recueils de hadiths authentiques (Bokhari et Moslem). Une fois qu’il a posé ce postulat, il est évident qu’il ne pourra pas interdire à son public de pratiquer l’esclavagisme, la polygamie, la pédophilie et le viol des captives, puisque tout cela se trouve énoncé dans « des textes clairs », tel celui que j’avais cité pendant notre échange.

Les viols de la place Tahrir

L’Islamisme et les femmes, Salvator, 2017

En 2017, j’ai travaillé sur les viols de la place Tahrir du Caire lors de la révolution égyptienne. J’ai lu et entendu dire dans des vidéos que le viol était endémique en Égypte. Certains disaient carrément que les Égyptiens étaient un peuple de violeurs. Mais ceux qui se souviennent de l’Égypte d’autrefois savent que c’est faux. Alors pourquoi cette épidémie de viols sur la place Tahrir, allant jusqu’à une centaine de viols déclarés en un seul jour ?

Une partie de la raison est assez simple : pendant des années, les
Egyptiens ont subi la diffusion massive de vidéos de sermons ou d’appels
encourageant à rétablir l’esclavagisme pour résoudre les problèmes
financiers du pays, ou pour permettre à l’homme de satisfaire ses
instincts sexuels sur des femmes qui n’étaient pas les siennes « sans pécher » et sans « aller en enfer ».4
Considérer les femmes des autres religions comme des esclaves, ou les
musulmanes non voilées et non cloîtrées comme des dévergondées qui
peuvent être violées, entraîne l’homme à estimer qu’il a le droit de
leur infliger le « viol punitif » voire à les tuer.

Ce que doit entendre Décathlon

Dans ces conditions, croit-on que ce soit innocemment que ceux qui s’opposent au hijab de running de Décathlon ont été victimes d’un tel tollé ? Savez-vous ce qui arrive aux femmes non voilées dans certains quartiers ?

Par une coïncidence tragique, l’actualité nous présente l’affaire du hijab de running, puis la plainte portée par Tariq Ramadan contre des femmes qui disent avoir été violées par lui, la veille du 25e anniversaire de l’assassinat de Katia Bengana. Cette jeune fille de 17 ans a été tuée par des islamistes en Algérie, le 28 février 1994, parce qu’elle refusait de porter le voile.

Katia Bengana, assassinée par un islamiste algérien, est devenue un symbole de résistance aux islamistes

Ce qu’on ne raconte pas en France, c’est qu’en Algérie toujours, « des imams sont la cible d’agressions quotidiennes de la part d’éléments salafistes cherchant à prendre le contrôle de ces lieux de culte dans plusieurs wilayas du pays »5 : des éléments qui veillent et rêvent de reprendre la main à la manière de Mohamed Morsi.

Lina Murr Nehmé

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Celebrate Mercy et les Juifs ?

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Les Frères Musulmans américains de Celebrate Mercy ont lancé un financement participatif pour aider les familles des victimes de l’attentat de Pittsburgh.

Cela me rappelle ce dicton de chez nous : “Ils tuent le mort et ils marchent derrière son cercueil dans ses funérailles”.

Car, chers Frères Musulmans, avant de claironner que vous allez payer pour les familles des morts, commencez par cesser de propager et de sacraliser les textes qui disent de tuer les juifs.

Lina Murr Nehmé, 29 octobre 2018

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Sur la nudité de l’esclave

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Un lecteur m’a demandé sur quoi je me fondais pour dire que le costume de l’esclave était la nudité.

Je me fonde sur les textes historiques, les prescriptions religieuses et les images anciennes, y compris cartes postales. Vous trouverez dans mon livre Fatwas et Caricatures les références, images, textes qui le prouvent: la femme esclave devait soit avoir le même costume que l’homme, soit être nue jusqu’au nombril. Vous ne trouvez pas que ça suffit, comme nudité?

Il y a davantage de textes sur la capture et le traitement des esclaves dans L’islamisme et les Femmes, mais ils portent surtout sur le viol et l’esclavage en soi: le costume a été traité dans le livre précédent.

Certains profitaient de ce spectacle, comme les califes. L’un d’eux frappait sur la tête l’esclave qui osait se voiler, lui demandant de quel droit elle prétendait s’habiller comme une femme libre.

Les Saoudiens et Daech ne profitent pas de cette nudité, à cause des textes qu’ils révèrent, et que j’ai traduits. Mais cela existe bel et bien.

Notez que les esclaves sont examinées et palpées nues au marché. Et qu’une fois achetées on fait ce qu’on veut d’elles et on les revend. Cela, ce n’est pas de l’histoire ancienne, Daech et Boko Haram l’ont fait.

L’image ci-dessous est un tableau peint à la main, mais il reflète exactement les descriptions d’innombrables témoins oculaires.

Un des biens que la colonisation française a faits aux femmes du Maroc a été d’avoir aboli l’esclavage… et donc la nudité comme costume infamant pour la femme “possédée”, en arabe “melk el-yamin”.

Lina Murr Nehmé, 11 octobre 2018

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Débat avec Tariq Ramadan à l’IMA (2009) : précisions

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Quelqu’un a écrit sur ma page que Tariq Ramadan m’aurait répondu dans la vidéo où il a parlé des accusations dont il a été victime.

J’ai attentivement écouté la vidéo, il ne me mentionne jamais, il parle en fait de Caroline Fourest et il la nomme plusieurs fois, disant qu’elle et d’autres tirent des citations de leur contexte.

Il ne peut pas parler de moi, car la conversation de l’Institut du monde arabe en 2009 que j’ai rapportée dans Fatwas et caricatures est aussi complète que ma mémoire me permet de la transcrire d’après des notes prises ce soir-là une fois rentrée dans ma chambre. C’est d’ailleurs corroboré par le compte-rendu qui en a été fait sur le site de l’Institut du Monde arabe. J’ai cité ce compte-rendu dans le même livre. Mais qui a voulu faire disparaître les traces de ce débat? Après la parution de Fatwas et caricatures, en effet, la page consacrée à cette conférence de Tariq Ramadan et qui résume mon intervention et confirme mon récit, a disparu du site de l’IMA.

 

Mais ce n’est pas grave : j’en avais fait noter l’adresse par un site juridique spécialisé dans ce genre de démarches, et je peux donc prouver son existence à n’importe quel moment.

Tariq Ramadan n’a pas intérêt à me mentionner et à rappeler cette conversation que je raconte sur trois pages, et qui a été enregistrée et diffusée sur France Culture à cette époque. L’enregistrement devrait exister encore, à moins que quelque âme charitable ne l’ait subtilisé des archives comme il en a été de la page de l’IMA qui rapporte ce débat. En tout cas, la conférence a eu des centaines de témoins, et je rencontre de temps en temps des gens qui étaient là-bas, ou qui ont entendu parler de ce que j’ai dit… même si personne, sur le moment, ne m’a défendue (sauf mes arguments).

Tariq Ramadan ne peut rien par voie judiciaire, ni contre moi ni contre mes arguments, car il a bien dit ce que je cite. Et je le cite assez souvent pour qu’il n’y ait pas de risque de dénaturer sa personnalité dans l’image que je donne de lui dans deux de mes livres: Fatwas et caricatures et Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent.

C’est pourquoi il n’a jamais osé se mesurer à moi, sauf une fois: quand il me prenait pour une illustre inconnue, une femme dans la foule, qu’il pouvait faire taire en laissant crier sa claque. (Claque dans le sens ancien du terme, c’est-à-dire troupe payée pour applaudir les uns et huer les autres au théâtre ou dans une conférence.) Il ne savait pas qu’il avait affaire à une historienne qui, un jour, publierait cela dans un livre où elle fait ce portrait. Et le compléterait dans un autre livre, prouvant le mensonge de l’homme.

A tout hasard, je révèle une information encore inédite, c’est que la femme qui m’a pris le micro, et qui a mis les mains sur mes épaules et m’a crié dans l’oreille pour me faire taire, ressemblait à Houria Bouteldja. J’ai longtemps pensé que c’était elle, mais je ne voulais pas risquer d’être injuste en le disant, pour le cas où ce ne serait pas elle. C’est pourquoi j’ai tu ce détail.

Elle, en tout cas, pourrait expliquer pourquoi la page racontant mon intervention a disparu du site de l’IMA.

Voici la capture d’écran faite en 2015, au temps où l’IMA ignorait que ce texte serait cité dans un livre. Ainsi, ce texte, cette page ont été sur Internet durant près de sept ans, et ont soudain disparu à la sortie de Fatwas et caricatures !

Quel grand compliment pour mon livre !

Lina Murr Nehmé, 23 août 2018

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Entretien avec Yannick Urrien (Kernews / La Baule +)

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

 

Photo: Kernews

Islam : L’historienne, islamologue et professeur à l’université de Beyrouth dénonce l’influence croissante des islamistes en France.

 

Lina Murr-Nehmé a accordé un entretien exclusif à Yannick Urrien à l’occasion de son passage à Paris. […]

« Fatwas et caricatures. La stratégie de l’islamisme » ; « Quand les Anglais livraient le Levant à l’État islamique » ; « Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur. Ce qu’ils cachent » et « L’islamisme et les femmes » : les ouvrages de Lina Murr-Nehmé sont publiés aux Éditions Salvator.

La Baule + : Vous prenez beaucoup de précautions, car vos écrits sont très sensibles, vous accordez fort peu d’entretiens et vous me fixez ce rendez-vous dans un lieu confidentiel, car, depuis que vous avez brûlé un drapeau de Daech, votre vie est en danger…

 

Lina Murr-Nehmé : Oui, mais les gens ont bien aimé ma démarche ! La presse internationale en a beaucoup parlé, mais non la presse locale. Certaines personnes ne me parlent plus depuis…

 

Dans votre dernier livre, vous abordez la question des femmes, notamment à travers le Coran, et l’on observe qu’elles y sont vraiment considérées comme des êtres à part. Votre livre s’appelle « L’islamisme et les femmes » alors que vous auriez pu l’intituler « L’islam et les femmes » car, en France, quand on parle de l’islamisme, c’est toujours considéré comme quelque chose d’extrême par rapport à l’islam puisque l’on nous répète que l’islamisme ce n’est pas l’islam… Mais quand vous citez le Coran, il s’agit bel et bien de l’islam…

 

Je ne veux pas me prononcer sur ce sujet, je laisse les gens qui en parlent se prononcer. Je cite simplement les textes. Je connais des musulmans qui, dans le Coran, préfèrent choisir tel morceau mais pas tel autre. C’est pour cette raison que je parle de l’ « islamisme ». Car beaucoup de musulmans ont décidé de choisir les versets parlant d’amour, et c’est très bien. Mais les textes sont là : ils existent, et cela a des conséquences.

 

Les femmes sont traitées comme des esclaves et vous semblez aussi penser que la plupart d’entre elles sont victimes de leur mari, mais vous savez aussi qu’il y a de nombreuses Françaises, dites de souche, qui se convertissent et qui acceptent de vivre dans ces conditions…

 

Certainement, elles acceptent cela, elles le revendiquent même, parce qu’on les a convaincues que c’était la parole divine. Je pense que Dieu ne peut pas faire de différence entre les humains. Il y a une différence sur le plan physique, puisque les corps ont des fonctions différentes. Mais il ne peut y avoir de différence sur le plan de la valeur humaine des êtres que Dieu a créés. Je reconnais les religions à leurs commandements et à la façon dont elles traitent les femmes. Ce traitement est une chose très importante pour définir une personne ou une religion. Si des Françaises acceptent d’être victimes, tant pis pour elles. Mais je connais de nombreuses musulmanes qui rejettent tout cela. Je me souviens d’une musulmane qui m’a téléphoné en me disant que son mari décrochait régulièrement le téléphone pour la fouetter avec le bout du fil. Elle pleurait en me le disant. Je lui ai conseillé de photographier ses blessures et de porter plainte.

 

Vous consacrez un premier chapitre à la situation en Arabie Saoudite où les femmes sont toujours esclaves au XXIe siècle, puisqu’elles doivent demander l’autorisation à leur mari pour pratiquement tout…

 

C’est exact et c’est l’une des raisons pour lesquelles un groupe de femmes et d’hommes vient d’être arrêté en Arabie Saoudite, parce qu’ils revendiquent justement le changement. Je raconte l’histoire des princesses, filles du roi Abdallah, qui défendaient les droits humains, et qui ont été enfermées sur demande de leur tuteur, le roi. Il les a enfermées dans une villa, un domaine dont personne ne s’occupait, et ces filles ont lancé un appel au secours au monde, grâce à leur mère qui a alerté les médias le jour de l’arrivée de Barack Obama en Arabie Saoudite. Elle a donné des interviews à la BBC et à Channel 4. L’histoire a fait le tour du monde, mais malgré cela, personne ne s’en est occupé. Et dès le moment où les princesses ont révélé ce qui leur arrivait au public, on leur a coupé les vivres. Elles n’ont plus eu le droit d’aller faire des courses deux fois par mois comme avant. On ne sait plus rien d’elles. Elles ont disparu depuis l’accession du nouveau roi.

 

Dans tout cela, il y a quand même une note d’humour, puisque vous expliquez les vraies raisons de la récente décision autorisant les femmes à conduire en Arabie Saoudite. En Occident, on interprète cela comme un signe de liberté et de modernisation du régime. Or, en réalité, les femmes n’avaient pas le droit de conduire, elles étaient seules avec leur chauffeur, la voiture était le seul moment où de nombreuses femmes saoudiennes se retrouvaient dans un espace clos avec un homme et finalement les enfants de ces femmes ressemblaient très souvent au chauffeur…

 

C’est un secret ! Il ne faut pas raconter cela ! Quand mon père travaillait en Arabie Saoudite, il était associé avec un émir. L’émir lui a un jour demandé de trouver un chauffeur pour sa femme. Mon père lui a proposé de recruter un très beau Pakistanais. L’émir lui a répondu : « Surtout pas, parce que la moitié de nos enfants sont des Philippins ! » Tout cela n’a pas beaucoup changé aujourd’hui. En ce moment, tout le monde dit que le fait d’autoriser les femmes à conduire est formidable, que c’est une libéralisation, une ouverture du régime envers les femmes. Mais le régime qui a donné aux femmes l’autorisation de conduire est justement le régime qui a fait disparaître les princesses ! Maintenant, avec l’autorisation donnée aux femmes de conduire, cela permettra aux Saoudiens d’être certains que leurs enfants sont bien d’eux…

 

Revenons en France : il y a quelques décennies, les musulmanes n’étaient pas voilées et ce mouvement s’est déclenché petit à petit. Or, vous révélez que c’est le fruit de l’influence de l’Arabie Saoudite en rappelant que, lors des conquêtes arabes, le conquérant arabe imposait au peuple conquis de porter un signe vestimentaire distinctif. Et, comme ils ne peuvent pas imposer un signe vestimentaire distinctif en France, ce sont finalement eux qui marquent leur différence ainsi…

 

Dans le temps, le signe distinctif imposé par les califes aux chrétiens et aux juifs, c’était une ceinture en laine, laide et pénible à porter. La robe longue est très confortable, mais elle l’est beaucoup moins avec une ceinture. Les ceintures étaient imposées aux juifs et aux chrétiens dhimmis, ou soumis. (Les autres étaient tués.) Les dhimmis n’avaient pas le droit de porter un turban comme les musulmans. Ils devaient porter un signe vestimentaire distinctif. À l’époque de la destruction du Saint-Sépulcre, le calife Hakem, basé au Caire, imposait aux dhimmis des objets à porter autour du cou. Les juifs devaient ainsi porter une étoile de David pesant plusieurs kilos, et les chrétiens une croix de plusieurs kilos aussi. Cela les obligeait à marcher la tête baissée. Hitler a tiré la leçon des signes vestimentaires distinctifs imposés par les califes aux chrétiens et aux juifs. C’est de là que vient l’idée de l’étoile jaune cousue sur les vêtements des juifs. En Europe aujourd’hui, les islamistes tiennent toujours à ce que les musulmans se distinguent des autres. Comme ils n’ont pas la possibilité d’obliger les chrétiens et les juifs qui vivent en Europe de porter ce signe, ce sont les musulmans qu’ils poussent à s’habiller autrement de façon à être reconnus dans la rue. Le voile est présenté comme le signe qui distingue la musulmane, et la musulmane non voilée subit souvent un véritable harcèlement dans les quartiers soumis aux islamistes. Beaucoup se voilent seulement pour avoir la paix.

 

Parallèlement, l’Arabie Saoudite a mené une stratégie de conquête pour changer la présence de l’islam en Occident…

 

Absolument. L’argent est un moyen de conquête, parce qu’il agit sur les cerveaux. Finalement, quand une personne est vaincue par des arguments, il n’y a plus besoin de guerre. Le summum de la victoire est de pouvoir gagner la guerre sans avoir eu à livrer un combat. Les Saoudiens se vantent de payer très cher une propagande imprimée et orale. Cette propagande consiste aussi à envahir le paysage par la construction de mosquées avec minaret, par la multiplication des voiles, des librairies islamiques, des boucheries halal. Pourquoi un pays étranger paie-t-il pour que des femmes se voilent en France ? Il faut savoir que beaucoup de femmes pauvres sont payées pour se mettre à porter le voile. Il y a un tarif pour le voile et un tarif beaucoup plus élevé pour le niqab. La loi française interdit le voile intégral. Qu’à cela ne tienne : de prétendus « bienfaiteurs » financés par on ne sait qui, paient les amendes. Ils profitent de la liberté que leur octroie loi française pour faire violer la loi française de la façon la plus voyante. C’est une façon de mener la guerre, effectivement !

 

Beaucoup de Français ne comprennent pas cela et soutiennent que l’on ne peut rien faire. Que leur dites-vous ?

 

Qu’ils passent l’histoire des autres peuples en revue pour voir s’ils n’y peuvent rien, car ce n’est pas vrai. S’ils pensent que ce qui arrive n’est pas grave, qu’ils aillent voir les résultats qu’il y a eu ailleurs. Regardez l’exemple de l’Afrique du Nord. Elle est le pays de Saint-Augustin. L’Égypte est celui de très grands saints, comme Antoine, Apolline ou Catherine. C’était des pays chrétiens avant l’arrivée des Arabes. Les historiens arabes expliquent les moyens utilisés pour islamiser les populations. Le pire était l’esclavagisme. Ils infligeaient aux populations un impôt religieux annuel appelé jizya. Cette jizya était si élevée que les Maghrébins ne pouvaient pas la payer. Alors ils leur disaient de payer avec leurs enfants. Concrètement, chaque région devait donner un enfant chaque jour de l’année lunaire pour qu’il soit vendu par les Arabes sur le marché aux esclaves. Et si cette jizya n’était pas payée, le peuple était attaqué ; tous les hommes étaient tués s’ils refusaient l’islam, et les femmes et enfants étaient vendus en esclavage. C’est de cette manière que les pays d’Afrique du Nord sont devenus musulmans.

On se sert de l’occupation française comme outil contre la France. Je ne veux pas défendre les Français dans ce qu’ils ont fait de mal. Mais il faut comparer ce qui est comparable. Les exactions françaises n’ont jamais privé les Algériens de leur liberté de pensée. Elles n’ont jamais opéré de lavage de cerveaux. Les Nord-Africains n’ont pas été convertis de force au christianisme ou à l’athéisme. Mais les Arabes, eux, ont commis des exactions d’une ampleur telle, que les populations se sont converties à l’islam. Les Nord-Africains ont dû devenir musulmans pour continuer à exister. Seuls ceux qui s’étaient réfugiés dans les montagnes ont gardé leur religion, leur droit coutumier, leur costume, leur culture berbères.

 

Vous revenez sur l’obligation de conversion au moment du mariage. L’homme chrétien a l’obligation de se convertir quand il épouse une musulmane, alors que la femme chrétienne n’a pas l’obligation de se convertir quand elle se marie avec un musulman, puisque les enfants suivent la religion de l’homme. La France, qui est une république laïque, ferme les yeux sur les mariages mixtes tout en sachant qu’il y a cette obligation de conversion puisque le mariage ne sera pas validé si l’homme ne se convertit pas. Par exemple, on voit régulièrement dans la presse people un article sur une personnalité ou un chef d’entreprise qui se marie avec une Marocaine, c’est donc qu’il s’est converti à l’islam, sinon le mariage n’aurait pas été valide…

 

La République française ne reconnaît aucun culte. C’est dans la Constitution. Et à partir du moment où vous ne reconnaissez aucun culte, il ne faut pas faire d’exceptions. Or il y a des textes de la Constitution qui sont acceptés ou refusés en fonction de la religion. Mais la République française n’est pas censée reconnaître des textes religieux. Alors, pourquoi continue-t-elle de respecter ces textes qui disent qu’il faut mépriser le chrétien ou le juif, qu’il faut tuer le mécréant, tuer le musulman qui ne fait pas ses prières, tuer le musulman qui refuse le djihad ou d’autres piliers de l’Islam, tuer le musulman qui refuse certains versets du Coran ? La République française autorise la diffusion de versets du Coran, alors que la loi interdit, de façon formelle, la diffusion de textes poussant au racisme, à l’esclavagisme ou à n’importe quelle violation des droits humains. Pourquoi la loi française qui ne reconnaît aucun culte, n’est-elle pas respectée dans ce cas sous prétexte que ces textes sont religieux ?

 

Vous avez analysé ce qui se dit dans les mosquées et les livres qui circulent… C’est édifiant alors que l’on nous explique depuis des décennies que la police surveille ce qui se dit dans les mosquées. Or, on continue de tenir des propos où l’on traite les chrétiens de porcs et les juifs de singes…

 

C’est évident, ils lisent le Coran dans les mosquées une fois par mois, c’est une obligation. Or il y a des versets qui disent qu’Allah a transformé en singes les juifs contre lesquels il était en colère ; dans un autre passage, il dit qu’une partie des juifs et des chrétiens ont été transformés en singes et en cochons. Ces textes existent et ils sont lus tous les mois dans toutes les mosquées. Le gouvernement parle de la modération des discours des imams. Mais ces discours sont ce qui va vraiment influencer les gens. Ce qui va les influencer, c’est la parole attribuée à Dieu.

 

Vous revenez sur des grandes affaires, comme celle de Sarah Halimi, et l’on s’aperçoit que le meurtrier était vraiment influencé par les islamistes…

 

Oui, ceux de la mosquée Omar qui ont islamisé la rue Jean-Pierre Timbaud à Paris. Il y a douze librairies islamiques dans un tronçon de cette rue, entre cette mosquée et le boulevard de Belleville.

 

Les pouvoirs publics étaient presque gênés de découvrir l’idéologie islamiste la plus radicale…L

 

Bien sûr qu’ils sont gênés ! En plus, le meurtre de Sarah Halimi a eu lieu dans une période d’élections, et tous flirtaient avec les islamistes pour qu’ils donnent des consignes de vote en leur faveur. Il ne faut pas oublier que François Hollande n’aurait pas été élu si les musulmans avaient voté contre lui. Ce n’est pas le cas d’Emmanuel Macron, qui a pourtant bien courtisé les islamistes pour avoir des voix… Dans « L’Islamisme et les Femmes », j’ai publié des photos de tracts envoyés pendant les élections aux islamistes qui montrent bien la servilité des politiciens envers ces gens.

 

La plupart des politiques sont totalement incultes sur cette question et ils n’ont jamais lu le Coran. Comment analysez-vous tout cela depuis Beyrouth ?

 

Ils projettent sur l’islam ce qu’ils ont entendu. Ils ont entendu des versets rassurants. L’un d’eux dit que celui qui tue un homme, c’est comme s’il avait tué tous les hommes… Mais on ne leur dit pas que ce verset précise qu’il s’agit de ne pas tuer « un homme qui n’a rien fait ». Or la liberté religieuse est considérée comme un délit. Ce verset ne concerne donc pas les mécréants ou les apostats, puisque le Coran dit de tuer les mécréants, et le Hadith dit de « tuer celui qui change de religion ». C’est pour cette raison que sous l’Empire ottoman on tuait les juifs qui devenaient chrétiens ou les orthodoxes qui devenaient catholiques. C’est cela qui a poussé toute la communauté catholique arménienne à quitter l’Arménie pour émigrer au Liban. C’est ainsi que doivent être traités également les musulmans contestataires. Et ils sont nombreux. Que faire dans ce cas ?

 

Dans votre précédent livre, vous commentez les propos de Tariq Ramadan, Tareq Oubrou et Dalil Boubakeur en analysant « ce qu’ils cachent ». Mais Dalil Boubakeur est un personnage bien sympathique dans la vie médiatique française…

 

Il est sympathique, il ne pose pas de problème dans sa vie sociale. Ce qui pose problème, c’est quand il explique que la sourate Al-Fatiha est l’équivalent du Notre Père chez les musulmans, alors que d’après l’explication officielle, cette sourate dit qu’Allah est en colère contre les juifs et que les chrétiens se sont égarés ! Et cette explication se fonde sur les versets coraniques qui disent qu’Allah est en colère contre les juifs, et que les chrétiens ont erré. Toute personne qui connaît bien le Coran comprend aussitôt l’allusion.

 

Mais l’homme politique moyen ou le Français moyen est totalement incapable de déchiffrer tout cela…

 

Tout comme le musulman moyen. Le Coran est très difficile à lire en arabe et la plupart des musulmans en France lisent le Coran en français.

 

Quid de Tareq Oubrou ?

 

C’est une autre affaire, parce qu’un jour il dit une chose, et le lendemain il dit son contraire. En 2015, après l’assassinat de journalistes de Charlie Hebdo, d’un policier musulman, d’une policière et des clients d’un Hyper Casher tous les oulémas ont protesté en disant que ce n’était pas l’islam. Tareq Oubrou a protesté aussi. Or la même année, il a donné une conférence dans laquelle il parlait des différentes espèces de djihad. Il parlait notamment d’un « djihad physique » contre les kouffars ou kafirs. Et il se mit à bafouiller en disant que c’était compliqué. Puis il dit que les kouffars ou mécréants étaient ceux qui « ne s’étaient séparés [de Mahomet] qu’après avoir eu la preuve décisive ». Il citait ainsi, partiellement, un verset du Coran, en omettant de citer la partie de ce verset qui désignait les chrétiens et les juifs ! Mais ceux qui viennent à ses conférences connaissent ce verset et comprennent que Tareq Oubrou leur dit de faire le djihad physique contre les chrétiens et les juifs !

 

On entend le mot kouffars assez fréquemment dans les banlieues…

 

Tariq Ramadan traduit ce mot par « les négateurs », mais ce n’est pas vrai : sur le plan du sens, c’est l’équivalent du mot français « mécréants ». En tout cas, Tareq Oubrou avait dit dans les années 90, toujours dans une conférence enregistrée, qu’il fallait rétablir le califat ou État islamique et que le musulman qui ne combat pas dans ce but est un pécheur.

 

Combattre ne signifie pas forcément physiquement, cela peut aussi être intellectuellement et politiquement…

 

Il y a les deux. Tareq Oubrou a parlé d’un djihad physique tout en précisant qu’il pouvait ne pas être physique aussi, car cela dépend des circonstances. Si vous êtes en état de faiblesse, il ne faut pas faire le djihad physique, notamment si vous êtes en minorité dans une communauté. Car vous ne réussirez pas. Le djihad de Tareq Oubrou consiste donc à convaincre les mécréants qu’ils ne doivent pas avoir peur… C’est de la propagande et c’est fondé sur un verset du Coran que cite Oubrou et qui dit de « faire le djihad contre eux à l’aide du Coran ». C’est donc d’un véritable harcèlement qu’il est question. Et finalement, cela aboutit, vu le nombre de conversions à l’islam que nous constatons en France.

 

Vous nous expliquez que nous avons une communauté musulmane importante en France et une communauté islamiste qui gagne du terrain au sein de cette communauté musulmane, aussi, lorsque les islamistes seront suffisamment importants, leur visage sera totalement différent…

 

C’est quelque chose que certains d’entre eux ne cachent pas. Anjem Choudary dit bien dans ses interviews télévisées que le but est de prendre l’Occident et de l’islamiser ! Il parle même du drapeau de l’islam flottant sur Downing Street…

 

Dès que quelqu’un arrive quelque part, il a envie de s’imposer culturellement… La responsabilité n’incombe-t-elle pas à la naïveté des politiques ?

 

Oui, mais les politiciens gagnent à tout cela, sinon ils ne seraient pas au pouvoir. Aucun parti politique n’est suffisamment puissant pour vaincre l’autre en se passant de l’aide des islamistes. Regardez l’élection de François Hollande. Les musulmans ont généralement suivi les consignes de vote données par les islamistes en sa faveur. Or sans l’apport de voix qu’il leur doit, François Hollande n’aurait pas gagné l’élection présidentielle…

 

On connaît tous des musulmans qui pratiquent leur religion tranquillement et qui sont à l’opposé de l’idéologie islamiste. Que leur dites-vous ?

 

J’ai des amis qui font le ramadan, qui ne mangent pas de porc, qui boivent ou ne boivent pas d’alcool, mais en tout cas, ce sont des gens qui respectent réellement l’être humain. J’ai de très bons amis qui font le bien et qui sont des musulmans. Ces gens pratiquent en donnant l’aumône ou en ne traitant pas un être humain de façon inférieure. Il y a certains chrétiens qui ne sont pas aussi bons… Les islamistes sont les pires ennemis de ces musulmans qui font le bien. D’ailleurs, les islamistes ont appelé à tuer les musulmans de l’armée libanaise avant les autres et, si Daech a été chassé du Liban, c’est grâce à l’armée libanaise. C’est le seul pays qui ait chassé Daech sans l’aide d’un pays étranger ! L’armée libanaise a beaucoup de déontologie. Avant de commencer une bataille, elle évacue les civils de l’ennemi, et elle le paie parfois par des morts et des blessés. L’armée libanaise gagne toutes les batailles parce qu’elle est soudée et parce qu’elle est aimée, car elle défend vraiment les civils. Les musulmans de l’armée libanaise sont les plus détestés par Al-Qaïda, qui a commencé par égorger des musulmans avant d’égorger des chrétiens. Daech en a plus contre ces musulmans qui n’obéissent pas aux islamistes, que contre les chrétiens.

 

Propos recueillis par Yannick Urrien.

 

Source : http://www.labauleplus.fr/la-baule-en-ligne/

 

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Tareq Oubrou et sa “charia de minorité”

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Tareq Oubrou est pressenti pour remplir le rôle de représentant des musulmans français sous Emmanuel Macron. Dans un entretien publié par Libnanews en 2016, Lina Murr Nehmé alertait déjà sur le profil de l’imam bordelais.

“Que veut dire l’expression « charia de minorité » dans la bouche de Tareq Oubrou ?

Il s’agit tout simplement de vivre dans la société occidentale en renonçant à ce qui, dans la charia, ne s’y adapte pas. Donc les musulmans, minoritaires en France, peuvent renoncer à la lapidation, à l’ablation des mains, à la décapitation de l’apostat et du blasphémateur, etc.

C’est cela, la charia de minorité. S’il faut une charia de minorité à une minorité musulmane en Europe, c’est qu’il lui faudra une charia de majorité si elle devient un jour majoritaire — ce qui peut arriver, aux dires de cheikh Youssef Qaradawi, qui affirme que l’Occident sera conquis sans violence, parce que le taux de natalité des familles d’immigrés, généralement musulmanes, est supérieur à celui des Européens de souche.

Dans ce cas, la charia de majorité remplacera la charia de minorité, qui ne sera plus nécessaire. C’est cette charia de majorité qui régit en effet le califat prôné par Tareq Oubrou.

Lire l’interview complète sur Libnanews

Voir T. Ramadan, T. Oubrou, D. Boubakeur: ce qu’ils cachent (Salvator, 2017)

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Ce que dit Médine dans “Don’t laïk”

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Dans cette vidéo, j’explique les paroles ésotériques de la chanson “Don’t laïk” du rappeur Médine. Notamment ce que veut dire “crucifier les laïcards comme à Golgotha”, et “pas de signes ostentatoires, pas même la croix de Jésus”.

Le lundi 1er janvier 2015, le rappeur Médine inaugure l’année en lançant la chanson Don’t laïk, dans laquelle il dit :

« j’mets des fatwas sur la tête des cons »

Le mot « fatwa », en France (et dans le langage parlé par opposition aux livres spécialisés) signifie une condamnation à mort. De fait, le rappeur parle bien de tuer les partisans de la laïcité :

« Porte le voile t’es dans de beaux draps
Crucifions les laïcards comme à Golgotha »

Ce n’est pas du tout une plaisanterie. Pour les islamistes, en effet, ceux qui militent contre le port du voile sèment la corruption, et doivent donc être crucifiés. C’est le Coran qui le veut :

« Le châtiment de ceux qui font la guerre à Allah et son Apôtre et qui travaillent, sur terre, à semer la corruption, est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que leur soient coupés la main et le pied opposés, ou qu’ils soient bannis de la terre. Voilà pour eux la honte dans ce monde, et la torture dans l’autre. » Le Coran, 5.33

Ce verset est très connu du public auquel s’adresse le rappeur, parce qu’il définit un châtiment légal ou hadd, et constitue donc un des fondements de la charia. Il est également connu parce que Daech a crucifié beaucoup de monde à partir de l’été 2014, ce qui était peu connu auparavant. Et le rappeur confirme qu’il parle bien d’un châtiment légal quand il vante l’amputation du voleur et l’interdiction des crucifix en public :

« Si j’applique la charia les voleurs pourront plus faire de main courante
Ils connaissent la loi, on connait la juge [la charia]
Pas de signes ostentatoires, pas même la croix de Jésus »

La charia, en effet, interdit aux chrétiens de montrer leurs statues, icônes, médailles ou crucifix. Le calife Omar a même commandé de briser sur la tête des chrétiens tout crucifix visible dans l’espace public.

Mais le 7 janvier, une semaine après la sortie de la chanson Don’t laïk, deux terroristes encagoulés font irruption dans les locaux de Charlie Hebdo, et mitraillent aveuglément la rédaction qui est réunie. Croyant avoir tué tout le monde, ils sortent ensuite dans la rue, tirent et crient : « Allahou Akbar ! » et aussi : « Nous avons vengé le prophète Muhammad ! » Ils crient aussi : « Nous sommes al-Qaïda au Yémen. »

Puis ils tuent un policier, Ahmed Merabet, qui est musulman comme eux. La police les poursuit et les traque. Alors un djihadiste de Daech, Amedy Coulibaly, décide de faire diversion en tuant une policière et en prenant en otages des clients dans un hypercasher.

Tout ceci attire l’attention sur la chanson Don’t Laïk, sortie une semaine plus tôt, et semant la haine des partisans de la laïcité. 

Toute chanson bien faite provoque des sentiments puissants, et c’est le cas de celle-ci. Après les massacres de janvier, le rappeur Médine est critiqué, et il a peur. Il n’osera plus attaquer la France, le christianisme ou la laïcité de front, mais toujours par allusions, à la façon insaisissable de Tariq Ramadan… dont il se réclame d’ailleurs. Comme lui, il prétend œuvrer pour le vivre-ensemble. Mais comme lui, il a pour fruits la hargne et non l’amour.

Lina Murr Nehmé, 14 juin 2018

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Medine au Bataclan et le “djihad intérieur”

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin

Le rappeur Médine doit se produire au Bataclan. Quand on l’interpelle sur son titre “Jihad”, il répond comme Tariq Ramadan et Tareq Oubrou que le vrai jihad est celui qui se fait “contre soi-même”…
 
Pour camoufler la réalité, ils citent « un hadith mineur, dont voici la traduction exacte :
 
« “Le moudjahid est celui qui fait le djihad contre soi-même dans l’obéissance d’Allah.”
 
« Allah commande le djihad armé. Lui obéir en faisant le djihad contre son ego revient à s’obliger à faire le djihad armé en personne, comme l’explique Tabari dans l’extrait que nous avons traduit au chapitre précédent. Oubrou a donc cité un hadith qui appelle au djihad armé tout en se donnant l’air de dire l’inverse!»

Lina Murr Nehmé, Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent, Salvator, 2017.

Email Twitter Facebook Pinterest Google+ Linkedin