Archives de catégorie : Fatwas et caricatures

Débat avec Tariq Ramadan à l’IMA (2009) : précisions

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Quelqu’un a écrit sur ma page que Tariq Ramadan m’aurait répondu dans la vidéo où il a parlé des accusations dont il a été victime.

J’ai attentivement écouté la vidéo, il ne me mentionne jamais, il parle en fait de Caroline Fourest et il la nomme plusieurs fois, disant qu’elle et d’autres tirent des citations de leur contexte.

Il ne peut pas parler de moi, car la conversation de l’Institut du monde arabe en 2009 que j’ai rapportée dans Fatwas et caricatures est aussi complète que ma mémoire me permet de la transcrire d’après des notes prises ce soir-là une fois rentrée dans ma chambre. C’est d’ailleurs corroboré par le compte-rendu qui en a été fait sur le site de l’Institut du Monde arabe. J’ai cité ce compte-rendu dans le même livre. Mais qui a voulu faire disparaître les traces de ce débat? Après la parution de Fatwas et caricatures, en effet, la page consacrée à cette conférence de Tariq Ramadan et qui résume mon intervention et confirme mon récit, a disparu du site de l’IMA.

 

Mais ce n’est pas grave : j’en avais fait noter l’adresse par un site juridique spécialisé dans ce genre de démarches, et je peux donc prouver son existence à n’importe quel moment.

Tariq Ramadan n’a pas intérêt à me mentionner et à rappeler cette conversation que je raconte sur trois pages, et qui a été enregistrée et diffusée sur France Culture à cette époque. L’enregistrement devrait exister encore, à moins que quelque âme charitable ne l’ait subtilisé des archives comme il en a été de la page de l’IMA qui rapporte ce débat. En tout cas, la conférence a eu des centaines de témoins, et je rencontre de temps en temps des gens qui étaient là-bas, ou qui ont entendu parler de ce que j’ai dit… même si personne, sur le moment, ne m’a défendue (sauf mes arguments).

Tariq Ramadan ne peut rien par voie judiciaire, ni contre moi ni contre mes arguments, car il a bien dit ce que je cite. Et je le cite assez souvent pour qu’il n’y ait pas de risque de dénaturer sa personnalité dans l’image que je donne de lui dans deux de mes livres: Fatwas et caricatures et Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent.

C’est pourquoi il n’a jamais osé se mesurer à moi, sauf une fois: quand il me prenait pour une illustre inconnue, une femme dans la foule, qu’il pouvait faire taire en laissant crier sa claque. (Claque dans le sens ancien du terme, c’est-à-dire troupe payée pour applaudir les uns et huer les autres au théâtre ou dans une conférence.) Il ne savait pas qu’il avait affaire à une historienne qui, un jour, publierait cela dans un livre où elle fait ce portrait. Et le compléterait dans un autre livre, prouvant le mensonge de l’homme.

A tout hasard, je révèle une information encore inédite, c’est que la femme qui m’a pris le micro, et qui a mis les mains sur mes épaules et m’a crié dans l’oreille pour me faire taire, ressemblait à Houria Bouteldja. J’ai longtemps pensé que c’était elle, mais je ne voulais pas risquer d’être injuste en le disant, pour le cas où ce ne serait pas elle. C’est pourquoi j’ai tu ce détail.

Elle, en tout cas, pourrait expliquer pourquoi la page racontant mon intervention a disparu du site de l’IMA.

Voici la capture d’écran faite en 2015, au temps où l’IMA ignorait que ce texte serait cité dans un livre. Ainsi, ce texte, cette page ont été sur Internet durant près de sept ans, et ont soudain disparu à la sortie de Fatwas et caricatures !

Quel grand compliment pour mon livre !

Lina Murr Nehmé, 23 août 2018

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La “Main noire”: addendum

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Pour ceux que mon article paru dans Causeur a déconcertés ou qui ne l’ont pas compris, ou n’ont pas compris pourquoi je l’ai écrit.

Des lettres de menaces signées “La Main Noire” ont été envoyées à sept organisations représentant la communauté juive en France. J’ai écrit cet article parce que l’information, répercutée par Lepoint.fr , a été assez largement occultée ailleurs comme il en avait été de la mort de Sarah Halimi il y a un an.

Toute injustice me choque. Surtout une injustice concernant une communauté, car cela crée un fossé entre elle et les autres, et on n’a pas besoin de cela par ces temps de pré-guerre civile. Je suis profondément choquée de remarquer à quel point la médiatisation parvient à faire oublier qu’une communauté est composée d’individus, et que si elle souffre en se sentant isolée, ce sont tous ces individus qui souffrent.

Il ne s’agit pas de donner de l’importance à l’association qui a envoyé ces lettres car, comme je le dis à la fin de l’article, il peut s’agir d’une ou deux personnes seulement, car les organisations importantes publient des communiqués, elles n’envoient pas de lettres. Ces lettres ne sont donc pas à prendre au sérieux: elles peuvent avoir été envoyées par une ou deux personnes seulement.

Ce qui est grave, en revanche, c’est que la presse nationale ne répercute pas sept plaintes simultanées émanant d’organisations juives aussi actives à l’échelle nationale (même si certaines d’entre elles sont contestées par une partie de la communauté juive elle-même).

Il est vrai que si des associations chrétiennes de la même importance avaient reçu des menaces de ce genre, cela n’aurait pas été répercuté. Mais je n’ai jamais trouvé cela normal, et c’est bien pourquoi j’ai écrit des livres allant tellement à contre-courant. Car on peut imaginer le tollé qu’il y aurait eu à l’échelle nationale et internationale, si des lettres de ce genre avaient été simultanément envoyées à sept associations de la communauté musulmane en France comme l’UOIF, Les Imams de France, les Jeunes Musulmans de France, etc.

S’il y a ou s’il n’y a pas de tollé selon la religion ou l’ethnie de la victime, c’est grave, car cela signifie que nous en sommes revenus au concept de race supérieure imposé par les nazis. C’est pourquoi j’ai écrit cet article, que je n’aurais pas écrit s’il n’y avait pas eu cette injustice.

Ce qui me fait d’autant plus peur, c’est que beaucoup d’intellectuels en France savent ce qu’est la “Main Noire” serbe qui a déclenché la Première Guerre mondiale. Elle agissait en effet dans un but raciste: la suprématie slave, et le désir d’annexer à la Serbie les pays voisins.

Tout aussi raciste était la “Main Noire” palestinienne, fondée par Izzeddine al-Qassam pour assassiner les juifs et les Palestiniens non-juifs qui avaient le malheur de leur vendre des terres ou de commercer avec eux. (Main Noire, car la main du tueur était trempée dans le sang et l’encre, et imprimée sur le visage de la victime.)

Ceux qui n’ont pas compris l’article ci-dessous et qui m’ont adressé toutes sortes de critiques devraient le relire lentement pour ne pas perdre les transitions qui en relient les diverses parties l’une à l’autre et les rendent explicites. Il convient de comprendre aussi ce qu’était autrefois la Main Noire, quand on voit brandir des drapeaux avec une main noire, comme signe de ralliement dans les manifestations. Même si le public qui s’en réclame ne le sait pas, ceux qui ont dessiné ce logo ne doivent pas l’avoir fait innocemment.

Lina Murr Nehmé, 22 juillet 2018

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Pourquoi on brûle des voitures en France ?

 

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J’ai entendu beaucoup de choses étranges au sujet de cette nouvelle tradition des voitures brûlées “pour la joie”, et j’ai même entendu des gens la défendre.

On oublie que si pour certains, c’est un feu de joie, un gentil amusement, pour d’autres, c’est la ruine, la perte de leur emploi et d’années de dettes et de traites.

On ignore aussi que cette mode a été spécifiquement lancée par al-Qaïda dans les années 1990. Auparavant, on ne célébrait pas le Nouvel An en brûlant des voitures dans certains quartiers.

Voici une conversation qu’il y a eu dans les lignes de cette page :

Lina Murr Nehmé : “Ces voitures représentent pourtant des dettes et des traites… Al-Qaïda appelle avec acharnement à procéder à ces destructions pour faire du tort aux mécréants, en recommandant de ne pas brûler les voitures dans les quartiers peuplés de musulmans.”

Une lectrice : “Oui tout à fait , ce sont les “mécréants” à qui on brûle ou détruit les voitures, je l ‘ai assez vu par chez moi, pas plus tard que la semaine dernière, mon pauvre voisin de palier en a fait les frais… j’espère chaque jour que ce ne sera pas mon tour, et en effet [il y a] des dettes et des traites, mais ils n’en ont strictement rien à faire évidemment…
Il ne reste plus que les yeux pour pleurer, parce qu’évidemment de vieilles voitures ne valent plus rien à l’argus, donc l ‘assurance ne rembourse presque rien….et souvent elles ne sont même pas finies de payer. Si cela m’arrive, plus de voiture et aucun moyen de m’en payer une autre, donc plus de travail.”

Ci-dessous, traduction d’une de ces incitations d’al-Qaïda. Détails d’une page de Fatwas et Caricatures.

Lina Murr Nehmé, 16 juillet 2018

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