Le 4 mai 2006, Christiane Taubira affirmait dans L’Express : « Il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les jeunes arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes. »
Il faut signaler que ce que dit Taubira est injuste envers les Arabes eux-mêmes, car ils ont été eux-mêmes massacrés et asservis avant que ceux qui les avaient ainsi tourmentés s’en aillent occuper et asservir les nations africaines, l’Afrique du Nord avant l’Afrique Noire, d’ailleurs.
Dans Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent (Salvator, 2017), j’ai raconté la vérité de l’esclavage des Noirs et des Maghrébins par les Arabes : d’abord des centaines de milliers capturés et vendus ou distribués, puis 360 enfants par an à titre d’impôt. Il paraît que Taubira n’aime pas ce genre de discours.
Tidiane N’Diaye, dans Le Génocide voilé (Gallimard), raconte, lui aussi, l’histoire de l’esclavage des Noirs par les Arabes. Seulement, il ne parle pas du Maghreb alors que celui-ci a autant souffert de l’esclavage pratiqué par les Arabes, quoique à une moindre échelle :
« Les Arabes ont razzié l’Afrique pendant treize siècles sans interruption. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont enlevés et déportés ont disparu du fait des traitements inhumains. Cette douloureuse page de l’histoire des peuples Africains n’est apparemment pas définitivement tournée.
Le “Grand Désastre” a commencé lorsque l’émir et général arabe Abdallah Ben Saïd a imposé aux Soudanais un bakht (accord), conclu en 652, les obligeant à livrer annuellement des centaines d’Africains ensuite esclavagisés par les Arabes. La majorité de ces femmes, hommes et enfants était prélevée sur les populations du Darfour. Et ce fut le point de départ d’une énorme ponction humaine qui devait s’arrêter officiellement au début du XXe siècle. »
Lina Murr Nehmé, 15/01/2018