Liban : Amnistie pour les djihadistes et les criminels

L’Association des Juges Libanais vient de publier un communiqué disant que les députés libanais n’ont pas le droit de se réunir pour forger des lois, tant qu’ils n’en ont pas fini avec le Budget. Or ils se sont trouvés plein de lois à discuter dans l’immédiat, la plus grave de toutes étant celle, exigée par Saad Hariri, d’une amnistie générale des tueurs, des voleurs, qu’ils soient politiciens ou voleurs de grand chemin, mais aussi, des islamistes qui ont combattu contre le Liban, ou dont l’allégeance est simplement interdite, car ils se réclament du califat, ou d’al-Qaïda.

Seraient ainsi amnistiés et jetés sur le marché du crime, la bande d’Ahmed el-Assir qui bloqua Sidon et y fomenta une guerre contre l’armée libanaise, que celle-ci gagna — il y eut plusieurs morts. Serait libéré le père du Londonistan, le Syrien Omar Bakri Fustoq (photo), qui, devenu persona non grata en Angleterre, pourrait essayer d’exercer ses armes de prosélytisme djihadiste en France. Etc.

Pourquoi ces députés libanais sont-ils si pressés de décréter une amnistie générale? Tout simplement parce que les manifestants réclament des comptes et le retour de l’argent public volé, et qu’on leur a promis de les satisfaire. Si l’amnistie libère les voleurs de grand chemin, elle les libèrera aussi. Clic clac, le tour est joué!

Du même coup, ils imposeraient au pays ces djihadistes dont la capture a coûté tant de vies humaines — et dont la re-capture en coûterait tant d’autres.

Quel rôle jouent là-dedans les grandes puissances? Saad Hariri exige un gouvernement de technocrates, c’est-à-dire de gens apolitiques. C’est, paraît-il, l’exigence des puissances étrangères dont il redevient le fidèle serviteur. Vous rendez-vous compte de ce que cela veut dire? A Taef, les Saoudiens ont imposé aux députés libanais (imposé avec des menaces et des pressions financières) un traité selon lequel il y aurait plus de “justice” au Liban en pillant tous les pouvoirs présidentiels pour les donner au Cabinet. Ce Cabinet représentant les forces du pays. Mais si ce Cabinet ne représente pas les forces du pays — c’est-à-dire celles des grandes communautés — s’il représente seulement des hommes apolitiques dociles aux mains du Premier ministre, c’est donc que celui-ci a tous les pouvoirs, non seulement en pratique, mais en théorie aussi. Le Premier ministre qui représente une de ces forces, une de ces communautés, la sunnite. Non la partie des sunnites qui refuse l’Arabie Saoudite, mais l’inverse, puisque c’est avec de l’argent que les politiciens achètent les pauvres en leur donnant des services que l’Etat aurait dû leur donner. Et l’Arabie donne de l’argent. Des millions. Lisez les livres spécialisés ou les fuites de Wikileaks.

Donc tous les pouvoirs seraient aux mains de la communauté sunnite. Qu’il s’agisse de Saad Hariri ou de Leila Solh-Hamadé, ce sera pareil, car l’Arabie Saoudite a, pour le moment encore, le vent en poupe, et c’est elle qui désigne, de façon parfois outrageusement publique, les Premier ministres libanais. Le Liban n’est-il pas un pays occupé depuis le traité de Taef? Occupé militairement par la Syrie jusqu’en 2005, et politiquement par l’Arabie qui a ligoté peu à peu le Liban en lui imposant toutes sortes d’associations culturelles islamistes, à commencer par l’Alesco, en passant par l’Isesco, les droits de l’enfant musulman, etc. On parle des armes du Hezbollah, mais quid des armes palestiniennes? Les Palestiniens auraient le droit d’être armés au Liban, et les Libanais non? Pour l’Arabie Saoudite, oui. Elle a fait désarmer les chrétiens après Taef, mais non les Palestiniens, qu’elle considère comme sa milice sunnite personnelle face aux chrétiens. Or le nombre des combattants palestiniens armés est à peu près égal à celui des miliciens du Hezbollah. 

L’Arabie se sent tellement maîtresse du Liban, qu’elle ne ménage pas les formes, et ne ménage surtout pas l’amour-propre des Libanais. Se souvient-on de la conférence de presse où Walid Joumblatt raconta comment le roi d’Arabie lui avait dit qu’il pensait désigner Saad Hariri Premier ministre du Liban? Joumblatt lui répondit qu’Hariri n’irait pas et ne serait pas populaire. “Je propose Salam”, ajouta-t-il. Et le roi désigna Salam. Après la conférence de presse, je me suis dit: “Par pudeur, les gens du 14 mars devraient refuser.” Mais ils ont accepté, Hariri compris! 

Il faut signaler que ceux qui se donnent le nom de 14 mars, sont le parti pro-saoudien au Liban. Ils comptent le plus gros bloc parlementaire sunnite et le plus gros bloc parlementaire druze, ainsi que les plus petits blocs parlementaires chrétiens — c’est-à-dire les dhimmis. C’est avec ce bloc que l’Occident traite. 

Donc, quel que soit le Premier ministre, sa politique sera saoudienne. Donc à quoi bon discuter des mérites de tel ou tel candidat? Ces mérites n’ont aucun sens, puisqu’il va obéir aux ordres étrangers. Un peu comme Babrak Karmal en Afghanistan. 

Et à partir du moment où un tel homme dirige un gouvernement de technocrates, où les forces sur le terrain ne sont pas représentées (ou même un Cabinet à moitié technocrate à moitié politique, où ces forces ont les ailes rognées), c’est que le Premier ministre nommé par l’Arabie dans les coulisses ou ouvertement, sera un dictateur exécutant les ordres donnés par l’Arabie. 

Et devinez quel avenir l’Arabie veut pour ce Liban qu’elle considère comme sa propriété privée achetée pour deux milliards à Taef — ce Liban qui est la seule démocratie des pays dits arabes, le seul pays à avoir servi de barrage contre l’islamisme, et le seul pays de la région dont le Président soit chrétien? 

Je vous le donne en mille. 

Il faudrait tout de même que les populations qui veulent la liberté pour elles-mêmes, fassent un peu plus pression que cela sur leurs gouvernants qui ne pensent, au contraire, qu’à priver le Liban de liberté et de démocratie. Peuples, cela se fait dans votre dos. Mais la note, c’est vous qui la paierez et non Macron, Trump et les autres. Eux se sont assez enrichis, c’est vous qui vous appauvrirez à mesure que l’Arabie s’enrichira de la dépouille du dernier pays libre de l’ancien Orient d’avant l’islam.

En ce qui concerne la loi d’amnistie dont on parle, il est vrai qu’elle comporte beaucoup de clauses restrictives. Seraient exclus de l’amnistie, par exemple, les tueurs ou ceux qui ont appelé au meurtre, et donc aussi les terroristes islamistes.

Mais ceux qui réclament le plus cette loi ne sont pas les pauvres gens qui ont passé plus d’années à attendre leur jugement, qu’ils n’auraient eu d’années de prison à faire. Ceux-là, il est juste de les amnistier, même s’ils n’ont pas été jugés, puisqu’ils ont purgé leur peine ou davantage, et restent en prison injustement.

Le problème, donc, c’est que ce ne sont pas eux qui réclament: ils n’ont pas de moyens de pression pour cela. Ils n’ont pas de milices capables de mettre une ville à feu et à sang pour obliger l’Etat à les libérer, comme ont fait les islamistes en faveur du djihadiste Chadi Mawlawi (al-Qaïda), il y a dix ans ou davantage. J’ai raconté cela dans ma dernière vidéo arabophone. Elle montre le favoritisme dont bénéficiaient les islamistes sous le régime des Premier ministres d’après Taëf, même sous celui, prétendu modéré, de Mikati. Elle montre enfin, que l’amnistie générale avait déjà été décrétée à cette époque, non pour ceux qui étaient en prison pour le vol de très petites sommes, mais pour les islamistes ayant une connection avec les tueurs d’al-Qaïda à Nahr el-Bared.

Que la même loi soit présentée sous une autre forme, et avec tant de clauses restrictives, ne signifie pas qu’ils n’en bénéficieront pas. Déjà leurs partisans ont annoncé une grève générale à Sidon (photo) ou ailleurs — c’est-à-dire, si l’on se rappelle de tristes précédents, des pneus brûlés, de la casse, des coups, et même des meurtres.

Il en est de même des Bédouins du Hermel qui ont annoncé une manifestation pour demain. Eux aussi ont des meurtriers qu’ils veulent amnistier, menaçant l’Etat d'”actions” au cas où il exclurait leurs tueurs de l’amnistie. Et on sait l’esprit tribal qui vaut chez les Bédouins en général: “il faut les libérer parce qu’ils sont les nôtres”.

Il n’est même pas certain que les politiciens aussi soient exclus de cette amnistie. Comment voulez-vous que ceux qui militent le plus pour faire passer immédiatement cette loi — Hariri et Berri — se punissent eux-mêmes et punissent leurs hommes, tout en amnistiant les pauvres voleurs de 50.000 livres? Seraient-ils pris, soudainement, d’un grand repentir? Je crois au repentir dans le cas de l’ancien milicien chrétien Assaad Chaftari. J’y ai cru dans le cas d’Hariri, quand celui-ci a osé refuser de démissionner. Mais la suite m’a montré que je ne devais pas y croire dans son cas; et je n’y crois pas non plus dans celui de Berri. Ni dans celui de leurs compères, les anciens tueurs de guerre et les profiteurs qui ont mangé le pays comme une nuée de vautours, après Taef surtout. Feu Rafic Hariri était venu au Liban avec un milliard de dollars. Il est mort, d’après Forbes, à la tête d’une fortune de 16 ou 17 milliards. D’où sont-ils venus? Et la tentative de meurtre de Moustapha Saad, le rival électoral, qui tua tant de monde, fut aussi amnistiée. L’accusé, c’était Rafic Hariri. Ironiquement, il mourut de façon semblable.

Tous ces seigeurs et voleurs de guerre se sont auto-amnistiés en 1990. Même le génocide commis par Joumblatt fut amnistié, alors que les crimes contre l’humanité ne peuvent pas être prescrits d’après les lois internationales affichées par ces mêmes gouvernements qui nous l’ont imposé comme s’il était un parangon de démocratie à l’occidentale. Ces mêmes gouvernements qui refusent de traiter avec d’autres qu’avec les seigneurs de guerre, génocideurs, tueurs, voleurs et menteurs agréés par la Syrie et l’Arabie Saoudite (jusqu’à leur brouille). Et ces collaborateurs ne sont pas agréés pour leur abnégation envers le Liban, mais parce qu’ils acceptent de travailler contre leur propre pays.

Voilà pour la loi d’amnistie. Il faut se souvenir qu’on en parle depuis une dizaine d’années. Et que l’idée de départ était d’amnistier les islamistes (et non les pauvres qui ont volé parce qu’ils avaient faim).

J’ai publié il y a quelques jours une vidéo en arabe littéraire et en libanais pour raconter cette histoire d’amnistie des islamistes et non des autres, ainsi que les méthodes utilisées pour obliger le gouvernement à libérer les islamistes d’al-Qaïda. Et autres aberrations que nous avons vécues.

Pour l’anecdote, un ami Facebook avait appelé à descendre couper la route internationale pour exiger la libération des militaires emprisonnés, relâchés, et de nouveau emprisonnés pour satisfaire les islamistes. A un moment donné, l’armée, qui obéit aux ordres, même contre nous, a reçu l’ordre d’ouvrir la route par la force. Les soldats ont tous avancé en même temps. Mes compagnons ont tous reculé, sans quoi ils auraient été écrasés par les soldats en marche comme par un rouleau compresseur. Mais comme je ne suis pas le genre à reculer, je suis restée debout. Arrive devant moi un militaire très grand et très musclé, qui allait me renverser. Je lui dis: “Walaw, vous, grand comme vous êtes, contre moi, petite et maigre?” Il a eu l’air gêné et s’est arrêté. Entre-temps, un ami qui avait vu la scène avait accouru et s’était mis à lui crier dessus: “Vous n’avez pas honte? Vous auriez pu tuer la madame!” Le militaire répond avec le même ton: “Et vous ne me parlez pas avec autant de civilité qu’elle !” En bref, je ne suis pas morte, et je suis là pour vous le raconter.

Et voici la vidéo qui raconte ces tristes épisodes que les jeunes ne connaissent pas. Je recommande aux arabophones de la voir jusqu’au bout. Il paraît que c’est la meilleure que j’aie faite.

Lina Murr Nehmé, 11 novembre 2019


“Allahou akbar” à la Manif islamiste du 10 novembre

Le 10 novembre 2019, une manifestation “contre l’islamophobie” a rassemblé un public hétéroclite. Beaucoup de monde: à Paris, il y avait 13500 manifestants selon le cabinet Occurrence. Normal, vu le ralliement de toutes les organisations de gauche, en plus des islamistes de tous crins, sans exclure les pires.

Et Marwan Muhammad a crié: “Allahou Akbar!” Et la foule a scandé à sa suite: “Allahou Akbar!”

La manifestation était contre la haine et le racisme, et fait suite à l’attaque devant une mosquée à Bayonne, où un octogénaire a blessé deux hommes. Bizarrement, il n’y a pas eu de manifestation de cette envergure contre la haine qui a tué 263 personnes et en a blessé des centaines d’autres, rien qu’en France depuis quelques années, au cri d'”Allahou Akbar!”, cri du djihad. Et on n’a pas parlé de ceux que la même haine a tués dans les autres pays, au même cri. C’est, je le rappelle, le cri du djihad. 

Lina Murr Nehmé, 10 novembre 2019

Vidéo : Quand l’école de la confiance livre les enfants musulmans aux “grands frères”

Quand «l’école de la confiance» livre les enfants musulmans aux grands «Frères»

Dans la série «L’Islamisme à l’école laïque en France», je cite des témoignages, écrits ou oraux. 

Pour ce n°4, j’interroge Nadia Remadna, assistante sociale et fondatrice de la «Brigade des Mères». Maghrébine, elle a défendu la laïcité en France, face à une hiérarchie qui préférait laisser faire pour éviter les heurts. 

En quelques minutes, Nadia Remadna décrit des situations familières et explique les difficultés éprouvées par tant de professeurs du 93. Et surtout, elle explique le problème causé par l’influence des grands Frères sur les enfants à problèmes. 

Le sens de ces mots serait mieux connu en France si l’on savait que les islamistes s’appellent les uns les autres «Akh», c’est-à-dire «Frère». Au pluriel «al-Ikhwan», ou «les (grands) Frères». L’article distingue ce concept de fraternité universelle religieuse, de la fraternité ordinaire, qui se définit par le pronom de la personne dont ils sont les frères. 

Lina Murr Nehmé, 10 novembre 2019

Démission de Saad Hariri

Le Premier ministre libanais Saad Hariri, avait eu un moment de courage, quand il avait osé refuser de démissionner. 

Mais les pressions étaient apparemment trop importantes, et il y a cédé, les puissances lui ayant promis qu’il reviendrait Premier ministre.

Et le slogan “Tous, c’est-à-dire tous”, est devenu “tous à l’exception de Saad”. Mais Saad Hariri est l’homme de l’Arabie. Il avait résisté à MBS quelque temps. Il rentre maintenant dans sa bergerie. Il annonce bien sagement qu’il refuse d’être Premier ministre s’il ne satisfait pas les volontés des puissances étrangères, entendez: l’Arabie Saoudite et les États-Unis, en passant par la France de Macron. Et ces exigences sont: un gouvernement de technocrates.

Technocrates, c’est-à-dire, pas de politiciens. Mais lui, Saad, en quoi est-il un technocrate? N’est-il pas un politicien héritier de son père saoudien, et parachuté par l’Arabie Saoudite en 2005 parce que son frère Baha, élu par le parti d’Hariri au Liban, déplaisait aux Saoudiens? 

Un gouvernement de technocrates, comprenez bien ce que cela veut dire: c’est toute la puissance aux Saoudiens, puisque ce sont eux qui, depuis des années, cherchent à faire tomber le gouvernement de Saad Hariri, parce qu’il était allié à Aoun. Et allié à Aoun dans un cadre de gouvernement où ce dernier avait sa représentation politique parlementaire, qui est énorme. Cette représentation compensait le pillage des pouvoirs du président libanais dans la ville saoudienne de Taef, où le roi d’Arabie paya, d’après les confidences de Saoudiens du plus haut niveau au journaliste du “Mondo”, plus de deux milliards de dollars en 1989.

Ces deux milliards de dollars — ou davantage, d’après les fuites rendues publiques bien avant l’article du “Mondo” — servaient à acheter la signature des députés libanais sur un traité saoudien auquel ils n’avaient pas collaboré, et qui était appelé “document d’entente nationale”. 

Ce traité pille les pouvoirs du président au profit du Cabinet. Mais dans les faits, cela se fait au profit du Premier ministre, puisque c’est lui qui impose l’ordre du jour, et qu’il est sûr de revenir au pouvoir s’il démissionne. Le même traité spécifie que ce Président sans pouvoir sera toujours chrétien (seul poste supérieur réservé aux chrétiens), alors que le Premier ministre aux superpouvoirs, sera toujours musulman sunnite. 

Un “gouvernement de technocrates” prive le Président de ministres pouvant contrebalancer la politique d’islamisation des Premier ministres d’après Taëf, imposés par la Syrie (Hoss, Omar Karamé), ou par l’Arabie (Hariri, Siniora). Le puissant bloc parlementaire du Président permettait de contourner le traité de Taef. Un gouvernement de technocrates laisserait les chrétiens sans aucun pouvoir. C’est ce que les politiciens occidentaux se gardent d’expliquer à leur public. Ils ne peuvent leur dire que c’est à ce prix qu’ils gagnent les gros contrats, et parfois aussi, les commissions.

Les chiites, comme les chrétiens, ne voudraient pas être privés de leur mot à dire. Ils se rappellent comment Siniora a régné en dictateur, alors que les ministres chiites avaient quitté le gouvernement. D’après cette même constitution de Taëf, le gouvernement saute si une communauté n’y est pas représentée. Et Siniora a continué à régner sans les chiites, malgré le sit-in que ces derniers organisèrent, aidés aussi par les chrétiens, qui étaient solidaires.

Et en même temps, Siniora finançait les groupes islamistes sunnites et imposait au Liban la convention des “droits de l’enfant musulman”, qui spécifie que l’enfant musulman a le droit qu’on ôte de son entourage ce qui nuit à sa religion. En d’autres termes, il aurait fallu supprimer les croix au sommet des églises, les cloches, les statues de la Vierge, les croix qu’on trouve à tous les coins de rue dans les quartiers chrétiens… où des musulmans ont choisi de vivre. Il n’est évidemment pas question de respecter les droits de l’enfant chrétien en ne lui imposant pas les hauts-parleurs retransmettant la voix du muezzin qui, jour et nuit, nie la divinité de leur Dieu, le Christ.

C’est petit à petit, comme ça, que s’est faite l’islamisation de tout le Moyen-Orient. Restait le Liban où avaient fui ceux qui avaient refusé de courber le front. Il semble que le temps soit venu pour le rouleau compresseur d’y passer aussi.

Pour ceux qui demandent des nouvelles, je signale que toutes les sociétés qui avaient contracté des emprunts (le cas de beaucoup), mais gagnaient assez pour payer à la fois leurs traites et le salaire de leurs employés, sont au bord de la faillite ou en faillite après 23 jours de “révolution” avec les routes coupées et l’interdiction pour leurs ouvriers de venir au travail. Juste pour que l’Occident sache bien de quoi il s’agit: si la moitié des Libanais étaient au-dessous du seuil de la pauvreté avant cette “révolution”, la moitié des travailleurs de cette moitié n’ont pas touché de salaire ce mois, ou ont touché un demi-salaire. Qu’est-ce que ça fait à un père de famille d’apprendre qu’il n’a pas de salaire ce mois?

Lina Murr Nehmé, 8 novembre 2019

Liban : un Américain appelle à former un “gouvernement parallèle”

Hier les Américains promettaient au Liban des lunettes de vision nocturne, afin de protéger ses frontières du côté syrien contre les infiltrations de Daesh et de Nosra. Maintenant, ils appellent à la révolution et à la création d’un “gouvernement parallèle”. Dans cette vidéo, c’est un ancien de l’ambassade américaine à Beyrouth qui enseigne en plein jour la sédition aux jeunes. 

Dans un pays non occupé par les Américains, est-ce que cela ne s’appelerait pas “ingérence dans les affaires d’autrui”? Qui lui dit que les Libanais ont envie d’établir “un gouvernement parallèle” qui créerait la guerre civile qu’on a tant de mal à empêcher? 

La guerre du Liban sera finie quand les ambassades (et leurs ex-employés) cesseront de se mêler de ses affaires.
Car l’Amérique a beau être une île, les feux allumés au Moyen-Orient pourraient bien se propager jusqu’à eux. Sur ce plan, le 11 septembre aura été un coup de semonce. 

Lina Murr Nehmé, 7 novembre 2019

Lettre à Mikati (vidéo)

Vous souvenez-vous de l’histoire de la libération du terroriste d’al-Qaïda Chadi Mawlawi qui a alors secoué le Liban ? Il est actuellement le terroriste le plus dangereux du Liban, et c’est sous les pressions du Premier ministre d’alors, Mikati, qu’il est sorti de prison.
Vous souvenez-vous de la tragédie de Kuweikhate, et des militaires jetés injustement en prison, puis libérés, puis mis en prison de nouveau sous la pression des salafistes et de Mikati? 
C’est ce que rappelle cette lettre à Mikati publiée par  Lina Murr Nehmé le 16 juillet 2012. Le fait qu’elle ait paru à cette époque, lui donne plus de crédibilité, parce que les gens vivaient alors ces événements dont le Liban subit les suites aujourd’hui.

Une procureure a produit un dossier prouvant que Mikati avait volé l’argent public en contractant, grâce à la banque Audi, des crédits immobiliers qui auraient dû revenir aux pauvres. Ce n’est pas l’acte le plus corrompu que Mikati ait fait. Sa protection des terroristes a été bien pire. 

Lina Murr Nehmé, 6 novembre 2019

Corrompus d’hier et d’aujourd’hui

J’ai reçu cette vidéo le 23 octobre, quelques jours à peine après le début des manifestations au Liban. J’ignore qui en est l’auteur. Elle est très bien faite, mais voici ce que j’ai à dire:

– Oui pour se débarrasser des politiciens dont j’ai prouvé la corruption dans mes articles et dans mes livres, les uns publiés, les autres encore à l’état de manuscrit. Oui pour demander des comptes. 

– Non au geste obscène, non aux injures, non à la haine, non au mélange. Je critique tout le monde, mais je ne mets pas au même niveau de corruption les chefs de la mafia depuis quarante ans, qui ont collaboré avec tous ceux qui voulaient bien les payer… et ceux qu’ils persécutaient. Car si ces derniers sont là maintenant, les autres sont là maintenant, mais ils étaient déjà là hier. 

Lina Murr Nehmé, 5 novembre 2019

Fatima Benomar, féministe pro-burkini

Fatima Benomar reconnaît que la plupart du temps, les femmes sont contraintes par les hommes à mettre la burqa ou le burkini, mais cela ne semble pas lui poser de problème. Elle exige l’autorisation de ces accessoires en France et attaque la laïcité de ceux qui rejettent le burkini. Elle dit ainsi: « Ce qui est interdit en France c’est de couvrir son visage. Si on a envie de sortir en ninja, il n’y a aucun problème. » 

Donc, pour elle, les femmes voilées ou en burkini ne sont pas victimes de sexisme. Alors elle se rabat sur les hôtesses du tour de France qui, d’après elle, le seraient à cause des habits qu’on leur fait porter, et des désagréments du métier.

En réalité, les hôtesses du tour de France ont choisi. Souvent, elles font ce travail malgré la volonté des hommes de leurs familles. Chaque heure leur rapporte énormément d’argent, justement parce que ce travail est contraignant. Certes, elles y subissent des gens antipathiques, mais il y a de ces gens partout. Seulement, on les sent davantage dans les moments où la tension et la foule augmentent la promiscuité, comme c’est le cas pour ces hôtesses.

Certaines de leurs robes peuvent ne pas être jolies en soi, mais elles sont étudiées pour embellir la femme et non pour l’enlaidir. Témoin, la robe de frites: la robe est laide, mais la fille qui la porte est très jolie dans cette robe. Si on imagine la robe sans frites, ça ne fait pas le même effet. En tout cas, cela ne la rendra jamais repoussantes, contrairement à la robe de viande crue portée par Lady Gaga à une cérémonie de remise de prix… avec bottines, sac et chapeau assortis. 

Quant aux ennuis du métier, ils sont surtout dus à la grande concentration de personnes. Les problèmes qu’on peut avoir avec des collègues dans la vie courante, sont forcément doublés ou triplés. Il suffit d’un goujat pour vous enquiquiner. Mais en même temps, il y a aussi des hommes très sympathiques au Tour de France comme ailleurs. C’est pourquoi les femmes sont nombreuses à postuler pour le même travail, au tour de France suivant. Ce n’est pas une raison pour prétendre que les hôtesses sont brimées en tant que femmes.

Fatima Benomar prétend pourtant les libérer au nom du féminisme. Mais au nom du même féminisme, elle exige le burkini. 

Il y a un parti pris de la part de Fatima Benomar à combattre ces hôtesses de cette manière. Parce qu’elles ont choisi ce métier, qu’elles ont signé un contrat, il est certain qu’on les combat en combattant le principe de leur gagne-pain.

Inversement, les femmes voilées le sont la plupart du temps parce qu’un homme l’a voulu et risque de les battre jusqu’à ce qu’elles le portent, et vous savez que dans ces cas, les coups vont crescendo. Il ne s’agit pas de la caresser avec un mouchoir, car cela ne la convaincra pas. Idem pour le burkini. Donc on libérerait ces femmes si on interdisait ces deux objets vestimentaires en France: la burka et le voile islamique. Fatima veut donc asservir les femmes tout en parlant de liberté.

Fatima Benomar n’a que des critiques contre la France. Pourquoi ne quitte-t-elle pas la France, puisqu’elle la trouve si mauvaise comparée à son Maghreb? Beaucoup d’immigrés ou d’enfants d’immigrés semblent avoir une vocation masochiste. Dans un esprit d’autoflagellation djihadiste que l’on ne peut qu’admirer, ils se condamnent à subir la France tous les jours en en demandant la nationalité, comme le fait Fatima Benomar. 

A moins que ce ne soit, comme le leur dit Qaradawi, pour pouvoir y changer les lois dans le sens de la charia?

Qaradawi autorise les femmes à s’adapter au mode vestimentaire mécréant si c’est pour faire avancer l’islam, notamment en acquérant l’instruction que les mécréants ont poussée si loin et si haut.

Lina Murr Nehmé, 5 novembre 2019

Ruse et mensonge selon Tareq Oubrou


Mohamed Louizi fait remarquer que, dans son dernier livre, Tareq Oubrou fait l’apologie du mensonge, et de la ruse qui permet de remporter la victoire sans livrer bataille. Les deux autorités employées sont Mahomet, et Sun Tzu.

Mais pour faire accepter son idée, Oubrou s’abrite derrière la pratique “médiévale” du mensonge décrite par… saint Thomas d’Aquin. Cette façon de citer un auteur chrétien ou juif pour relativiser une opinion dérangeante ou une pratique islamique choquante pour un occidental est typique des islamistes. Oubrou écrit : “Avec lui, il y a possibilité dans le christianisme pour un “mensonge pieux”” car “parfois, mentir, c’est commettre un moindre mal”.

Admirez la formule “il y a possibilité” : “possibilité” ne veut pas dire “permission” ! Et même si tel était le cas, la ruse et donc le mensonge que défend Tareq Oubrou n’ont pas grand chose à voir avec le “pieux mensonge”. Car c’est une ruse en vue de la “victoire”, dans le cadre d’une guerre.
Que dit vraiment Thomas d’Aquin ? Dit-il, comme le suggère Tareq Oubrou, que la fin justifie les moyens ?

On trouve dans la “Somme théologique” un examen du “mensonge officieux”, mensonge qui permet de sauver son argent, sa vie ou sa vertu. Puis celui du du mensonge par plaisanterie et du mensonge dans l’intérêt du prochain, qui ne sont pas des péchés mortels (contre la charité), mais des péchés tout de même.

Dans les “Solutions”, le théologien cite Abraham, Jacob et Judith, dont aucun n’a été loué ou béni pour son mensonge ou sa tromperie, mais pour ses sentiments: sa fidélité à Dieu ou son patriotisme.

A fortiori, le théologien chrétien condamne fermement le mensonge consistant à tromper pour vaincre autrui, ou le mensonge par ruse. Dans la conclusion, il écrit à la suite de saint Augustin: “Tout mensonge est donc un péché” (“Unde omne mendacium est peccatum”) parce que “le désordre lui est essentiel”. Le seul acte approchant autorisé est la “dissimulation prudente de la vérité”, pour échapper à un mal plus grand.

On est bien loin de ce que Tareq Oubrou affirme par la suite : la “ruse”, essentielle à la guerre pour Mahomet, a pour but “d’obtenir la victoire et la paix”, écrit-il. Autrement dit : laissez-nous ruser pour que nous gagnions et instaurions la paix islamique sans faire trop de morts. C’est un moindre mal, n’est-ce pas ?

Précisons que le terme “ruse” est choisi par Oubrou pour ne pas choquer. Car “khidaa” veut dire “tromperie”. Le verbe khadaahou signifie : “il l’a pris par derrière”, “il l’a trompé”.

On peut lui conseiller de lire la section suivante de la Somme théologique : “De la simulation et de l’hypocrisie.”

(J’aurais quelque chose à ajouter pour montrer que même dans ceci, Oubrou ment. Je le ferai dans une vidéo pour pouvoir montrer les textes en question.)

Lina Murr Nehmé, 4 novembre 2019