Donc Kobili Traoré, après un service de réhabilitation dans un département de psychiatrie, sera remis en liberté, et ni prison ni procès. À ce moment, les Français auront oublié la tragédie de Sarah Halimi, une fois de plus. On pourra alors s’attendre à voir passer inapercue cette mise en liberté d’un individu qui, psychologiquement responsable ou non, pourrait récidiver.
À ce moment, Kobili sera-t-il surveillé de façon à ne pas récidiver? Dans L’islamisme et les Femmes, j’ai expliqué, et prouvé que le principal problème de Kobili Traoré n’était pas psychique, il était beaucoup plus grave que cela. Faute d’avoir fait le bon diagnostic, on ne pourra pas le guérir de façon définitive. On le débarrassera des symptômes, non de la maladie. Ensuite se posera la question de savoir si les services débordés seront vraiment en mesure de le surveiller d’assez près pour découvrir le moment où le problème réapparaîtra.
Et c’est là la tragédie. Car nous avons vu 19 fichés “S” («sûreté de l’Etat») passer à l’acte. Les plus célèbres : Mohamed Merah à Toulouse et Montauban en 2012, les frères Kouachi à Paris en janvier 2015, Ayoub El Khazzani qui a attaqué un train Thalys en août 2015, Adel Kermiche qui a égorgé le Père Hamel en juillet 2016, Sarah Hervouët et Inès Madani qui avaient rempli une Peugeot 607 de six bonbonnes de gaz et de deux bidons de pétrole en septembre 2016 non loin de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et y avaient mis le feu pour faire tout exploser. En réalisant que le feu n’avait pas pris, elles étaient revenues vers la voiture pour reprendre l’allumage. C’est alors que, croyant voir des policiers en civil, elles avaient pris la fuite. Vainement recherchées par la police, elles avaient été retrouvées après avoir, quatre jours plus tard, attaqué des policiers au poignard. Récemment, Redouane Lakdim, lui aussi fiché « S », a commis les attentats de mars 2018 à Caarcassonne et à Trèbes, égorgeant le lieutenant-colonel Beltrame en criant « Allahou Akbar ».
Certes, Kobili Traoré n’était pas radicalisé comme tout ce monde, mais il n’était pas dans un état meilleur. J’ai décrit dans mon dernier livre, L’islamisme et les Femmes, dans quel état de harcèlement on l’avait mis, et j’ai expliqué, pas à pas, les raisons pour lesquels une telle situation peut exister en France.
Je pensais que mon livre aiderait la vérité à se faire au sujet de l’affaire Sarah Halimi, mais mon livre a été enfoncé dans le silence, tout comme la tragédie de Sarah Halimi elle-même. Et, je pense, pour les mêmes raisons. Car c’est l’occultation des informations que fournit l’enquête dans mon livre qui a permis à la juge de prétendre que Kobili Traoré était irresponsable. Si ces informations avaient été mises à la portée du grand public, cela n’aurait pu se faire.
Nous vivons dans une spirale suicidaire dans laquelle le signal douloureux ne parvient plus à destination parce qu’il est désagréable. Mais sans la douleur, comment saurait-on qu’il y a une blessure, un danger de mort? Si la douleur n’était pas désagréable, comment éviterait-on la mort? Je vois notre société comme un malade si gravement atteint qu’il n’a plus la notion de la douleur quand il est frappé par une arme ou par un mur. Le mal a rongé si profondément ses chairs que sa sensibilité est partie: les médias font tout oublier en parlant de football et de défilés de mode, et la société accepte cela.
Seulement, voilà. Cette lâcheté, ce refus de juger Kobili Traoré par peur de dévoiler les véritables raisons de son mal, multiplient le risque que la tragédie de Sarah Halimi se répète. Car il y a bien des femmes appartenant à des minorités religieuses qui vivent seules en France. Il y a bien des jeunes qui, comme Kobili, se croient possédés d’un djinn et se sentent désespérés à l’idée d’aller en enfer parce qu’ils n’ont pas fait la prière aux heures. Et il y a bien des moyens pour eux de pénétrer chez ces femmes pour accomplir le djihad qui, leur a-t-on dit, leur permettra de troquer les djinns de la terre contre les houris du paradis. Un djihad de vengeance. Cela existe. C’est là la pauvre histoire de Kobili, que j’explique en 40 pages denses et de grand format dans L’islamisme et les Femmes. Un petit livre, quoi, précédé de chapitres qui permettent de comprendre comment et pourquoi la France a changé.
Et si vous me dites : « À qui profitait le silence qui a entouré le meurtre de Sarah Halimi? A qui profite le silence qui entoure votre livre? » je répondrai : « Ce silence profite à ceux qui ont opéré cette transformation de la France. » Ce sont eux qui ont causé le malheur de Sarah Halimi, et avant elle, celui de Kobili Traoré.
Invitée par Maya Nahum dans le cadre de son émission « L’étoile et le jasmin », Lina Murr Nehmé aborde les principaux thèmes traités dans L’Islamisme et les femmes :
– Les quatre sœurs saoudiennes séquestrées et affamées, ignorées par le président Obama, malgré une médiatisation massive de l’affaire,
– L’alliance, dans les villes européennes, des associations religieuses avec les trafiquants de drogue, voulue à l’origine par les islamistes afghans,
– La montée en puissance des sermons qui lavent les cerveaux de jeunes musulmans, comme Kobili Traoré, l’assassin de Sarah Halimi, et la recrudescence des viols collectifs et autres violences faites aux femmes.
Pourquoi l’Arabie Saoudite interdisait-elle aux femmes de conduire ? Lina Murr Nehmé donne la parole à trois oulémas qui se justifient avec tellement d’assurance qu’ils en sont drôles. En même temps, c’est tragique, car la femme qui violait leur interdiction était emprisonnée et fouettée.
Transcription:
Nous sommes en Arabie Saoudite, le 26 septembre 2017. Ces scènes de furie, ce sont des hommes se jetant sur des femmes parce qu’elles se sont mises à conduire en apprenant que le roi Salman les a autorisées à le faire. En fait, la permission n’a été donnée que pour le 25 juin 2018. Celles qui conduisent avant cette date, sont jetées en prison et fouettées.
L’Arabie Saoudite était alors le seul pays à interdire aux femmes de conduire. Les oulémas que finançait la famille royale saoudienne, avaient promulgué des fatwas interdisant à la femme de conduire pour des raisons de mœurs et de charia.
Les Saoudiens en concluaient que la femme honnête restait chez elle et ne demandait pas à conduire une voiture, puisque la voiture est synonyme de sortie.
Cette fatwa, promulguée en 1999, justifie l’interdiction en citant les passages du Coran ou du Hadith qui disent que la femme doit se voiler et ne pas se montrer, et donc rester chez elle. Et en tout cas, elle ne doit pas s’isoler avec un homme qui n’est pas son proche parent.
Un des oulémas les plus écoutés de la famille royale explique qu’il est dangereux pour la femme de posséder la clé d’une voiture car ses envies pourraient la pousser à sortir à n’importe quelle heure du jour et de la nuit :
« Il n’y a pas de doute qu’il n’est pas permissible d’autoriser la femme à conduire, car cela mènerait à de grandes corruptions et à des fins graves, telles que l’isolement de la femme avec l’homme, ou son voyage, ou sa mixité avec des hommes [qui ne sont pas ses proches parents], ou les actes à cause desquels ont été interdites ces choses.
« Si la femme possède la clé d’une voiture, elle va là où elle veut, de jour comme de nuit : elle a la clé de sa voiture, personne ne peut l’empêcher de sortir, l’homme n’a pas d’autorité sur elle. Un raté ou un débauché peut alors entrer en contact avec elle et lui faire des promesses. Dans ce cas, qu’est-ce qui l’empêche de prendre la clé de la voiture et d’aller avec lui, puisqu’elle a pris sa liberté ? »
Un autre ouléma prétend prouver que si les femmes conduisent, cela amènera une baisse spectaculaire de la natalité en Arabie Saoudite comme en France :
« Quand elle s’assied en voiture alors qu’elle conduit, son esprit, sa pensée, son honneur, son cerveau sont distraits. Et si elle reste assise longtemps, son bassin se rétracte, il se rétracte ; et en se rétractant, il fait pression sur ses ovaires. C’est pourquoi vous trouvez en Europe, et surtout en Argentine, en Amérique du Sud, au Brésil et au Pérou, un genre de lois rares qui interdisent à la femme de conduire si elle a dépassé l’âge de 35 ans. Et c’est pourquoi vous trouvez qu’en Amérique, en France et en Europe, une femme a deux trois enfants. Non pas pour contrôler les naissances, mais à cause d’une infirmité physique (causée par la conduite automobile). »
Un autre ouléma explique avec volupté que la femme ne peut conduire une voiture car elle a un demi-cerveau, et quand elle sort, elle n’en a plus qu’un quart :
« La femme manque de cervelle, oui ou non ? Elle manque de cervelle oui ou non ?
— Oui.
— Elle manque de cervelle ? Ceci ne nuit pas à ses bonnes actions [la prière, etc.]. Car elle a été formée ainsi. Et ce qui le prouve est que le témoignage de l’homme équivaut à combien ?
— À deux…
— À deux témoignages de femmes, comme l’a révélé le Prophète. Bon. Elle a un manque de cervelle. Qu’en pensez-vous ? Si l’administration s’aperçoit qu’un homme demande un permis de conduire alors qu’il n’a qu’un demi-cerveau. Le lui donnera-t-elle ou ne le lui donnera-t-elle pas ?
— Non.
— Dans ce cas, comment donner un permis à la femme alors qu’elle n’a qu’un demi-cerveau ? Pourquoi passerait-elle son permis ? Et si elle sort au souk, son demi-cerveau se divise en deux. Combien lui en reste-t-il ? Combien ?
— Un quart.
— Un quart ! Un quart de cerveau. Comment lui ferait-on passer le permis ? Quand un homme vient demander un permis de conduire alors qu’il n’a qu’un demi-cerveau, est-ce qu’on le fait passer ? Et comment donnera-t-on le permis à un quart de cerveau ? Donc nous exigeons que celui qui donne le permis fasse une enquête. Car la conduite automobile ne lui convient pas alors qu’elle ne possède qu’un quart de cerveau ! »
Ces échantillons sont représentatifs de dizaines ou de centaines de discours que les Saoudiens entendent depuis leur enfance dans les mosquées, à l’école, à la télévision. Les agressions de femmes, malheureusement, ne sont pas nécessairement derrière nous.
Lina Murr Nehmé, 30 mai 2018
C’était la première vidéo d’une série.
La seconde vidéo expliquera les raisons du changement.
On compatit toujours avec les personnes qui souffrent, même si ce sont des ennemis et terroristes. Mais la compassion n’implique pas le mensonge, ni la calomnie. Si un groupe humain souffre de représailles, il ne faut jamais oublier que ses adversaires ont été victimes en premier et que, si la communauté internationale leur avait fait justice, elles n’auraient pas voulu ou pu se venger.
Rendre justice, n’est-ce pas le but affiché de l’ONU et l’OTAN, sans compter le reste des nations se réclamant de l’humanité?
Ainsi, quand al-Qaïda a subi des massacres de la part de l’État syrien, il ne fallait pas oublier que ce n’était pas ce dernier qui avait commencé. Malheureusement, les islamistes ont des moyens de propagande extrêmement puissants, et une chaîne de solidarité mondiale; en outre, ils sont financés par les États qui approuvent leurs crimes, notamment l’Arabie Saoudite — et, dans une moindre mesure, le petit Qatar. C’est donc leur voix qui prévaut médiatiquement, dans toutes les terres arrosées par l’argent de ces États.
En fait, les islamistes sont toujours ceux qui ont attaqué les premiers quand ils étaient les plus forts. Ils l’ont fait au nom du djihad, persuadés de faire leur devoir, qui est de convertir la terre et d’y faire régner l’islam. Mais quand ils subissent des représailles, ils les présentent comme une attaque gratuite contre les civils. Ce genre de propagande en Occident leur fait récolter de l’argent et un appui médiatique et populaire d’autant plus précieux que dans les démocraties, la propagande aux souffrances des civils procure une aide politique, diplomatique, financière et militaire de la part des États dont les peuples ont subi cette propagande. Des ONG comme #WhiteHelmets , #SyriaCharity ou #Barakacity — pour ne citer que les plus connues — ont été créées spécialement dans ce but.
Connaissant ces organisations, je me suis demandée pourquoi elles faisaient autant de bruit autour de la tragédie des Rohingyas. Certes, c’est une grande tragédie; mais est-elle plus grande que celle des Yéménites, des Bahreïnis, des Irakiens non islamistes, des Libanais, des Syriens non islamistes ? Car il faut remarquer qu’en Syrie, même quand Bachar el-Assad ne contrôlait plus que le cinquième du territoire syrien, l’exode se faisait toujours vers les zones gouvernementales, qui contenaient la majorité de la population.
Pourquoi ce deux poids, deux mesures ?
La réponse est une question: qu’y a-t-il de commun entre les Yéménites, les Bahreïnis, les Irakiens non islamistes, les Libanais, et les Syriens loyalistes à Bachar el-Assad? Une seule chose: tous étaient combattus par les Saoudiens et leur argent… ouvertement ou dans les coulisses. Est-ce un hasard si l’opinion et les souffances de ces majorités ont été aussi superbement ignorées en Occident et dans le monde ?
Moi qui en quarante ans ai observé, étudié, raconté dans mes livres tant de trahisons de collectivités innocentes, je n’ai pu m’empêcher de me poser la question suivante: que cache cette défense mondiale des Rohingyas ? Car il y a bien d’autres tragédies aussi importantes ou plus, et elles ne sont pas médiatisées. Je donne pour exemple la tragédie du peuple irakien affamé par un blocus presque hermétique imposé de 1990 à 2003, ou celle du peuple yéménite, aujourd’hui affamé par les Saoudiens, et qui subit un véritable génocide. Et que dire de la tragédie des princesses saoudiennes séquestrées et affamées par leur père, le roi Abdallah, alors qu’Obama lui rendait une visite d’Etat ? La mère des princesses avait causé un scandale à ce sujet en racontant tout sur les chaînes BBC et Channel Four, à l’heure de la plus grande écoute. (Lire le récit complet dans L’islamisme et les Femmes.)
Les gouvernements occidentaux, comme les organisations humanitaires, répercutent les voix qu’elles entendent, c’est-à-dire celles qui sont soutenues par un puissant réseau de propagande et de relations publiques, souvent financées à prix d’or.
Mais contrairement à Syria Charity ou au White Helmets, il arrive qu’Amnesty International répercute l’autre voix, celle des pauvres qui ne peuvent pas se payer de la propagande en Occident. Mais il faut vraiment que ce soit gros: cent morts, par exemple, cela vaut la peine qu’Amnesty International en parle. Cette ONG avait largement répercuté les rapports diffusés par les islamistes. Mais voilà qu’elle découvre que les hindous, eux aussi, sont massacrés : s’agit de massacres commis par L'”Armée du salut des Rohingya de l’Arakan” (ARSA)
Dans le texte ci-dessous publié par Amnesty International, notez des expressions comme “homicides illégaux” et “campagne de violence illégale”, le premier employé pour qualifier le massacre de civils bouddhistes par des djihadistes Rohingyas, le second pour qualifier les représailles commises contre les Rohingyas — malheureusement contre les civils Rohingyas, puisque, comme Daech, les djihadistes se cachent, puis exploitent les souffrances des civils…
UN GROUPE ARMÉ ROHINGYA MASSARE DES DIZAINES D’HINDOUS
Amnesty International, 23.05.2018.
Deux massacres de villageois hindous ont été perpétrés en août 2017 dans l’État d’Arakan. Un groupe armé rohingya est responsable du premier et probablement du second. Le nombre de victimes pourrait s’élever à 99 personnes.
Nous avons mené une enquête approfondie dans l’État d’Arakan, au Myanmar. Des dizaines d’entretiens ainsi que des photos analysées par des médecins légistes exposent la manière dont les combattants de l’Armée du salut des rohingya de l’Arakan (ARSA) ont semé la terreur parmi les Hindous et d’autres minorités ethniques avec ces attaques brutales.
Massacre à Kha Maung Seik
Le 25 août 2017 vers 8 heures du matin, l’ARSA a attaqué les habitants hindous d’Ah Nauk Kha Maung Seik, une localité faisant partie d’un ensemble de villages appelé Kha Maung Seik situé dans la municipalité de Maungdaw, dans le nord de l’État. À ce moment-là, les villageois hindous vivaient à proximité d’habitants rohingyas, qui sont majoritairement musulmans. Des membres de l’ethnie rakhine, à majorité bouddhiste, habitaient également dans les environs.
Des hommes armés habillés en noir et des villageois rohingyas en tenue ordinaire ont rassemblé plusieurs dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants hindous. Ils les ont dévalisés, attachés et leur ont bandé les yeux avant de les faire marcher jusqu’à la sortie du village, où ils ont séparé les hommes des femmes et des enfants.
Quelques heures après, les combattants de l’ARSA ont exécuté 53 de ces Hindous, en commençant par les hommes.
Huit femmes hindoues et huit de leurs enfants ont été enlevés et épargnés, après que les combattants de l’ARSA eurent forcé les femmes à accepter de se « convertir » à l’islam. Les survivants ont été contraints de fuir au Bangladesh avec les combattants au bout de plusieurs jours, avant d’être rapatriés au Myanmar en octobre 2017 avec le soutien des autorités des deux pays.
Des témoignages glaçants
Bina Bala, une femme de 22 ans qui a survécu au massacre, a témoigné:
« [Les hommes] étaient munis de couteaux et de longues barres de fer. Ils nous ont attaché les mains derrière le dos et bandé les yeux. Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient. L’un d’eux a répondu : “Vous et les Rakhines, vous êtes pareils, vous avez une religion différente, vous ne pouvez pas vivre ici.” Il parlait la langue [rohingya]. Ils ont demandé quels biens nous avions, puis ils nous ont roués de coups. Finalement, je leur ai donné mon argent et l’or que je possédais. »
Nous avons pu interroger les huit survivants. Ils nous ont indiqué avoir vu leurs proches hindous se faire tuer ou entendu leurs cris.
“Ils ont massacré les hommes. Ils nous ont dit de ne pas les regarder […]. Ils avaient des couteaux. Ils avaient aussi des pelles et des barres de fer. Nous nous sommes cachées dans les buissons et nous avons pu voir un peu. Mon oncle, mon père, mon frère – ils ont tous été massacrés.” (Raj Kumari, un jeune survivant de 18 ans)
Parmi les victimes d’Ah Nauk Kha Maung Seik figurent 20 hommes, 10 femmes et 23 enfants, dont 14 avaient moins de huit ans. Ces éléments correspondent aux multiples témoignages recueillis au Bangladesh et au Myanmar, auprès de survivants et de témoins ainsi que de responsables hindous.
Le même jour, les 46 hommes, femmes et enfants hindous habitant le village voisin de Ye Bauk Kyar ont disparu. Des membres de la communauté hindoue du nord de l’État d’Arakan pensent qu’ils ont été tués par les mêmes combattants de l’ARSA. En les ajoutant aux victimes d’Ah Nauk Kha Maung Seik, le nombre total de morts pourrait s’élever à 99.
Les corps de 45 habitants d’Ah Nauk Kha Maung Seik ont été découverts dans quatre charniers à la fin du mois de septembre 2017. Les restes des autres victimes de ce village et des 46 habitants hindous de Ye Bauk Kyar n’ont toujours pas été retrouvés.
D’autres homicides illégaux d’Hindous commis par l’ARSA:
Nous avons également recueilli des informations faisant état de la responsabilité de l’ARSA dans d’autres homicides et attaques violentes visant des membres d’autres minorités ethniques et religieuses.
Le 26 août 2017, des membres de l’ARSA ont tué six Hindous – deux femmes, un homme et trois enfants – et blessé une autre femme hindoue à la périphérie de la ville de Maungdaw, près du village de Myo Thu Gyi.
Kor Mor La, 25 ans, est l’une des deux femmes qui ont survécu à cette attaque, avec quatre enfants. Son époux âgé de 30 ans, Na Ra Yan, et leur fille de cinq ans, Shu Nan Daw, ont tous deux été tués.
“Les gens qui nous ont tiré dessus étaient vêtus de noir. Je ne voyais pas leurs visages, seulement leurs yeux. Ils avaient de longs fusils et des épées. Mon mari a été tué juste à côté de moi. J’ai reçu une balle [dans la poitrine].” (Kor Mor La, une survivante de 25 ans)
Ces homicides ont eu lieu quelques jours après que des combattants de l’ARSA aient lancé une série d’attaques contre une trentaine de postes de sécurité du Myanmar le 25 août 2017, ce qui a déclenché une campagne de violence illégale et totalement disproportionnée de la part des forces de sécurité. Plus de 693 000 Rohingyas ont été contraints de fuir au Bangladesh, où ils demeurent réfugiés.
La puissance médiatique de l’OLP se sert de la souffrance réelle des Palestiniens, pour susciter un sentiment antijuif qui est d’autant moins mérité qu’un juif n’est pas nécessairement israélien, et que s’il l’est, il a de fortes chances d’être dans l’opposition.
Il est inadmissible que nous laissions faire ce genre de propagande. Je l’ai décrite, avec ses résultats — une guerre, cent mille morts — dans Le Liban assassiné, alors qu’elle s’exerçait contre les chrétiens cette fois, et non contre les juifs.
Mais j’ai montré que la guerre du Liban était la transposition, le déménagement de la guerre de Palestine qui durait depuis 1920, et que menait le même groupe qui s’était par la suite reconstitué, plus ou moins, sous le nom d'”OLP”. J’ai décrit le début de cette guerre dans mon autre livre Quand les Anglais livraient le Levant à l’Etat Islamique (Salvator, 2016), Car la hargne que nous avons subie au Liban, s’était auparavant auparavant exercée contre les juifs en Palestine, en 1920, en 1928, en 1929, provoquant ces mêmes massacres que par la suite, l’OLP a reproduits au Liban, sur une bien plus grande échelle, parce qu’elle y avait les mains libres: au lieu d’avoir une puissance mandataire pour protéger les minorités, elle avait, dans les coulisses, des puissances dirigées par des financiers, qui la favorisaient contre l’Etat du Liban multiconfessionnel, parce que telle était la volonté de l’Arabie Saoudite qui dictait les prix du pétrole.
En 1982, les Israéliens ont dévoilé ces crimes, et c’est à partir de ce moment qu’on a commencé à se retourner contre eux médiatiquement en Europe. Ils n’ont pas osé exiger que les criminels de l’OLP soient jugés pour crimes contre l’humanité, alors même que les criminels nazis continuaient à être poursuivis et jugés. Mitterrand avait exigé que les criminels de guerre partent “dans la dignité”, il a exigé une Force Multinationale pour protéger les civils palestiniens, et eux seuls, car quand, l’été suivant 1983, ce fut le tour des chrétiens d’être assassinés, il y eut un nettoyage ethnique total, un génocide dans toute la région dominée par Walid Joumblatt, qui tua tous les chrétiens, y compris ses partisans, dans une région majoritairement chrétienne. Et l’Occident traite avec Walid Joumblatt, le reçoit et l’honore. Il est pourtant coupable de crimes contre l’humanité d’après les critères occidentaux.
Dans un autre livre, L’Islamisme et les femmes, j’ai décrit comment, insidieusement, le conflit se transpose, en France, contre les juifs de France, utilisant les mêmes ressorts que dans la guerre du Liban, c’est-à-dire exploitant la souffrance réelle des Palestiniens, pour faire haïr une communauté entière. Cette fois, c’est de nouveau la communauté juive.
Tous les jours, des incidents montrent la mesure de la propagande palestinienne antijuive. J’ai démonté, dans mon livre “Le Liban assassiné”, les ressorts et les méthodes de cette propagande, comme elle s’est exercée contre les chrétiens. On les retrouve, tels quels, à Paris aujourd’hui.
Je dois finalement dire que les Palestiniens eux-mêmes rejettent ces crimes quand ils les connaissent, et quand ils sont humains — et beaucoup d’entre eux sont humains. Il y a deux ou trois ans, j’ai eu une bagarre verbale avec l’un d’entre eux, un ouvrier qui défendait tellement les chrétiens du Liban et disait tant de mal des Palestiniens que je devais le freiner.
Du reste, c’est le fait qu’un des Palestiniens qui avaient le plus souffert qui ait dit — dans un reportage diffusé sur une chaîne de télévision — qu’il était horrifié du mal que les Palestiniens nous avaient fait. C’est alors que j’ai cessé de haïr les Palestiniens en bloc, me disant: “S’il y a parmi eux un seul homme juste comme celui-ci, je dois les aimer, car il doit sûrement y en avoir d’autres aussi.”
Il paraît que l’Arabie saoudite sera sur la Croisette ? Les cinéphiles apprécieront. Mais au temps où l’on parle tant de MBS (Mohamed Ben Slaman) et du droit des femmes saoudiennes à conduire, ils ne verront sûrement pas l’histoire de la princesse saoudienne assassinée par l’oncle de MBS… parce qu’elle était amoureuse.
A la demande des jeunes, et pour permettre de connaître ce mystère qui semble avoir été le secret le mieux gardé d’Arabie, j’ai fait cette petite vidéo, basée sur le récit que j’en ai fait dans L’Islamisme et les femmes.