Archives de catégorie : Frères musulmans

Débat avec Tariq Ramadan à l’IMA (2009) : précisions

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Quelqu’un a écrit sur ma page que Tariq Ramadan m’aurait répondu dans la vidéo où il a parlé des accusations dont il a été victime.

J’ai attentivement écouté la vidéo, il ne me mentionne jamais, il parle en fait de Caroline Fourest et il la nomme plusieurs fois, disant qu’elle et d’autres tirent des citations de leur contexte.

Il ne peut pas parler de moi, car la conversation de l’Institut du monde arabe en 2009 que j’ai rapportée dans Fatwas et caricatures est aussi complète que ma mémoire me permet de la transcrire d’après des notes prises ce soir-là une fois rentrée dans ma chambre. C’est d’ailleurs corroboré par le compte-rendu qui en a été fait sur le site de l’Institut du Monde arabe. J’ai cité ce compte-rendu dans le même livre. Mais qui a voulu faire disparaître les traces de ce débat? Après la parution de Fatwas et caricatures, en effet, la page consacrée à cette conférence de Tariq Ramadan et qui résume mon intervention et confirme mon récit, a disparu du site de l’IMA.

 

Mais ce n’est pas grave : j’en avais fait noter l’adresse par un site juridique spécialisé dans ce genre de démarches, et je peux donc prouver son existence à n’importe quel moment.

Tariq Ramadan n’a pas intérêt à me mentionner et à rappeler cette conversation que je raconte sur trois pages, et qui a été enregistrée et diffusée sur France Culture à cette époque. L’enregistrement devrait exister encore, à moins que quelque âme charitable ne l’ait subtilisé des archives comme il en a été de la page de l’IMA qui rapporte ce débat. En tout cas, la conférence a eu des centaines de témoins, et je rencontre de temps en temps des gens qui étaient là-bas, ou qui ont entendu parler de ce que j’ai dit… même si personne, sur le moment, ne m’a défendue (sauf mes arguments).

Tariq Ramadan ne peut rien par voie judiciaire, ni contre moi ni contre mes arguments, car il a bien dit ce que je cite. Et je le cite assez souvent pour qu’il n’y ait pas de risque de dénaturer sa personnalité dans l’image que je donne de lui dans deux de mes livres: Fatwas et caricatures et Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent.

C’est pourquoi il n’a jamais osé se mesurer à moi, sauf une fois: quand il me prenait pour une illustre inconnue, une femme dans la foule, qu’il pouvait faire taire en laissant crier sa claque. (Claque dans le sens ancien du terme, c’est-à-dire troupe payée pour applaudir les uns et huer les autres au théâtre ou dans une conférence.) Il ne savait pas qu’il avait affaire à une historienne qui, un jour, publierait cela dans un livre où elle fait ce portrait. Et le compléterait dans un autre livre, prouvant le mensonge de l’homme.

A tout hasard, je révèle une information encore inédite, c’est que la femme qui m’a pris le micro, et qui a mis les mains sur mes épaules et m’a crié dans l’oreille pour me faire taire, ressemblait à Houria Bouteldja. J’ai longtemps pensé que c’était elle, mais je ne voulais pas risquer d’être injuste en le disant, pour le cas où ce ne serait pas elle. C’est pourquoi j’ai tu ce détail.

Elle, en tout cas, pourrait expliquer pourquoi la page racontant mon intervention a disparu du site de l’IMA.

Voici la capture d’écran faite en 2015, au temps où l’IMA ignorait que ce texte serait cité dans un livre. Ainsi, ce texte, cette page ont été sur Internet durant près de sept ans, et ont soudain disparu à la sortie de Fatwas et caricatures !

Quel grand compliment pour mon livre !

Lina Murr Nehmé, 23 août 2018

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Emmanuel Macron accumule les scandales (Libnanews)

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Le président Macron accumule les scandales. Il rogne sur les retraites des personnes âgées et réduit les APL des étudiants. Mais la vaisselle de l’Élysée ne lui plaît pas et il décide de faire payer au contribuable un demi-million d’euros pour la renouveler. Il veut passer ses vacances au fort de Brégançon, forteresse avec vue imprenable, que ses prédécesseurs avaient utilisée comme résidence secondaire, ou pour recevoir des chefs d’État étrangers.

Mais il veut une piscine dans ce château-fort dont il est pourtant impossible de modifier l’aspect, puisqu’il est classé monument historique. Et la piscine sera hors-sol! Une horreur, quoi : un bassin aux parois apparentes, au milieu de la pelouse. De toute façon, une piscine en plein air sera visible sur les photos aériennes qu’achètent les touristes, et sur les photos satellitaires que fournit Google. Coût de cette piscine? 34.000 euros!

Mais ces scandales — et les autres — sont des broutilles face à celui qui défraie actuellement la chronique. Il s’agit du garde du corps et favori du Président, Alexandre Benalla, qui a été temporairement suspendu de son emploi à l’Élysée, aussi bien que de son affiliation de franc-maçon à la Grande loge nationale de France. D’origine maghrébine, Benalla a un physique musclé qu’il doit à sa pratique intensive du sport dans son adolescence. Et il bénéficie d’un traitement de faveur. À 26 ans, il a été nommé, par faveur, lieutenant-colonel sans être passé par les grades intermédiaires. Il aurait ainsi été intégré comme «spécialiste expert» de la gendarmerie et son grade de lieutenant-colonel lui aurait été attribué en raison de son «niveau d’expertise»1. Il a obtenu un badge à l’Assemblée nationale, qui lui donne accès partout à l’égal du directeur de cabinet du président de l’Assemblée, alors même que le président de la République ne se rend pas à l’Assemblée nationale… Le 16 juillet, au retour de l’équipe de France de football, il est dans l’autobus qui leur fait remonter l’avenue des Champs-Élysées, et il est, paraît-il, responsable de ce passage si rapide qui les prive des ovations de la foule massée pour les voir.

Le public ignorait Benalla, il le découvre pendant le déballage qui suit la publication, par le journal Le Monde, de deux vidéos montrant Benalla, portant un casque et un brassard de policier, en train de frapper des manifestants, le 1er mai 20182. Que faisait le garde du corps de M. Macron ainsi déguisé en policier et molestant des manifestants ? Les coups et blessures tombent sous le coup de la loi. La tenue de policier aussi. Or on la lui a fournie, coupée sur mesures. C’est bien là le plus grave. Ce déguisement permettant d’attribuer sa brutalité aux policiers peut aboutir à mort d’homme, puisque les policiers sont de plus en plus souvent victimes de violences dans l’exercice de leur fonction. Le climat est tellement tendu qu’ils en sont à recevoir des cocktails Molotov. Un policier a ainsi flambé comme une torche le 1er mai 20183, sans que cela émeuve particulièrement l’opinion publique, conditionnée par les médias à ne voir les choses que du point de vue de la foule. Un syndicaliste s’en est moqué, parlant de «poulet grillé». Et il y a un an, des manifestants avaient brisé la vitre d’une voiture de police et jeté un cocktail Molotov à l’intérieur4. Le policier qui s’y trouvait aurait pu être brûlé vif s’il n’avait eu le sang-froid de sortir à la dernière minute de la voiture en flammes. Mais alors, on l’attendait avec des matraques.

Je ne défends évidemment pas les injustices commises par certains policiers, je constate seulement qu’ils sont attaqués sur simple dénonciation et sans vérification, ce qui n’est pas le cas quand il s’agit d’un casseur. En fait, les auditions du Sénat nous apprennent que Benalla avait un permis de port d’arme en tant que policier. Pourtant, il n’exerçait aucune fonction de police à l’Élysée. Mais Benalla est un proche du Président, très proche. Les photos sont nombreuses à le montrer. La presse a affirmé que ce dernier lui paie, aux frais du contribuable bien sûr, un salaire faramineux : 7013 euros bruts mensuels3, d’un chauffeur personnel et d’une berline de luxe — une Renault Talisman équipée d’une sirène et d’un gyrophare «en principe réservés à l’usage de la police4». Elle ajoute qu’il est logé somptueusement dans une dépendance de l’Élysée, quai Branly, dans l’appartement où M. Mitterrand logeait sa maîtresse5. Et comme cette dernière, Benella vit presque dans l’intimité du Président. Leurs rapports donnent tellement à jaser qu’un journaliste parle d’«une relation particulière qui s’est liée entre eux. Benalla vit avec le chef de l’État et sa femme, il est de tous les déplacements officiels comme privés6.» Après la publication des vidéos montrant Benalla frappant des manifestants, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, est interrogé à son sujet par l’Assemblée Nationale et le Sénat. Il répond qu’il «ne pense pas» que son chef de Cabinet Jean-Marie Girier, directeur de campagne de M. Macron, ait validé l’embauche de Benalla durant la campagne présidentielle. C’est pourtant impossible, vu l’échange d’emails publié par Wikileaks dans les Macron leaks en juillet 2017, qui nous informe qu’Alexandre Benalla avait été embauché, à partir du 5 décembre 2016, pour assurer la sécurité de Macron, avec un salaire de 3500 euros par mois. Où est la vérité ? Il y a eu tant de contradictions, tant de mensonges dévoilés durant les auditions de l’Assemblée Nationale et du Sénat, que l’on est en droit de se poser des questions. Quand, une semaine après le début de L’Affaire Benalla, M. Macron sort de son silence, c’est pour crâner et démentir: «Je suis fier de l’avoir embauché à l’Élysée parce que je considère que c’est quelqu’un qui était dévoué et qui avait un parcours différent.» En quoi est-ce un sujet de fierté, pour un Président français, d’avoir embauché un garde du corps? Le niveau du Premier magistrat de France est devenu celui d’un recruteur de voyous? Car il est vrai que Benalla avait un parcours différent: il était violent de façon gratuite. Gilles de Laclause, ancien gérant de l’immeuble abritant les locaux du mouvement En Marche d’Emmanuel Macron, affirme, en novembre 2016, avoir eu deux altercations avec Benalla, qui avait été très agressif au téléphone. Il en avait averti des personnes du mouvement; on lui répondit que Benalla était bénévole auprès du mouvement. Malgré son arrogance et sa brutalité, il a été embauché dès le 5 décembre suivant, comme le prouve l’échange d’emails publié par Wikileaks et que nous reproduisons en fac-similé. Le même Gilles de Laclause raconte une autre anecdote : Benalla étant venu, «Un de mes agents lui a demandé qui il était, et il s’est emporté aussitôt. Je descends, et il s’emporte aussi contre moi, en mode “je vais te péter la gueule”. Il me sort une carte tricolore, expliquant qu’il travaille pour les services du Premier ministre. Il menace d’appeler la police, ce que j’ai fait moi-même. À l’arrivée de la police il était parti7.» Et il ajoute : «Je me disais, un jour il y aura un clash majeur avec Alexandre. Tout le monde savait… qu’il était sujet à des coups de gueule. Après il y avait deux attitudes : soit il y avait déjà des gens qui n’acceptaient pas, ce qui était mon cas, et il y avait des gens qui minimisaient en disant “il est excellent, il est juste un peu chien fou, un jeune”8.» Et le président Macron qui s’est déclaré fier d’avoir embauché cet homme impoli et brutal, de citer aux députés de son mouvement les énormités pour ne pas avoir à s’exprimer sur les questions posées: «La République exemplaire n’empêche pas les erreurs, leur dit-il. S’ils cherchent un responsable, c’est moi et moi seul! Qu’ils viennent me chercher. C’est moi qui ai fait confiance à Alexandre Benalla. C’est moi qui ai confirmé la sanction… Alexandre Benalla n’a jamais détenu les codes nucléaires, Alexandre Benalla n’a jamais occupé un appartement de 300 m2, Alexandre Benalla n’a jamais eu un salaire de 10.000 euros, Alexandre Benalla n’est pas mon amant.» Macron connaissait-il ce discours de Mussolini à la Chambre, le 3 janvier 1925, suite à l’assassinat du député socialiste italien Matteoti ? «Je déclare ici, en présence de cette Assemblée et en présence de tout le peuple italien, que j’assume, moi seul, la responsabilité politique, morale, historique de ce qui s’est produit. … Si le fascisme a été une association de criminels, je suis le chef de cette association de criminels!» D’ailleurs Macron a dit plusieurs contre-vérités que la presse et le Sénat se chargèrent de prouver durant les jours suivants, nous apprenant, par exemple, que d’après sa feuille d’impôts, Benalla résidait bel et bien au 11 quai Branly. Quant à aller chercher M. Macron, comme il l’a dit de cet air de défi, il est évident que les sénateurs et les députés ne pourront pas le faire, à moins d’une révolution par laquelle c’est le peuple qui le ferait. Une manifestation se prépare pour le vendredi 27 juillet pour aller «chercher Macron». Des incidents sont à craindre, car cette manifestation rassemblera les extrêmes. Même après la publication d’une troisième vidéo montrant que Benalla était allé frapper les manifestants après qu’ils aient jeté des verres au visage des policiers9. Reste à savoir ce qu’il faisait en ce lieu, vêtu en policier. Comment réagira le pouvoir? Comment se poursuivra le mouvement d’opposition ? Telle était l’inquiétude que j’avais exprimée le 9 mai 2017 dans mon article Emmanuel Macron et le cauchemar qui vient10. On a effectivement vu le cauchemar venir comme on pouvait le prévoir : en partie dans les esprits, en partie dans la rue, d’une manière qui fait peur. Car l’on ne pouvait considérer ces élections représentatives de la volonté du peuple, la majorité n’ayant pas voté, ou ayant considéré qu’on lui avait volé la liberté de choisir. Il n’y avait donc pas eu de choix. Des sabotages médiatiques fort peu démocratiques ont fermé des clôtures pour envoyer la foule dans le seul chemin que lui indiquaient les médias, qui par ailleurs avaient trouvé opportun de programmer des films et des émissions sur le nazisme, comme pour faire croire que M. Macron serait un rempart contre la dictature. Mais ce genre de pratiques, en soi, est dictatorial. Dans les totalitarismes, la propagande se charge d’indiquer un chemin unique en interdisant les autres, soit par le terrorisme intellectuel, l’hostilité, les accusations, soit par l’arrestation physique. Et ceux qui s’y engouffrent se croient libres. Comme on fait avec les moutons en mettant des barrières partout, sauf là où on veut les voir. Ils croient avoir réfléchi, tout simplement parce qu’il n’y avait pas d’autre voie.

Notes

1 Le Parisien, 21-07-2018.

2 Le Monde, 18/07/2018.

3 Vidéo visible sur : www.20minutes.fr/tv/actus/276877-qui-est-le-policier-grievement-brule-apres-un-tir-de-cocktail-molotov

4 Vidéo visible sur : www.lepoint.fr/societe/voiture-de-police-incendiee-des-images-inedites-18-05-2016-2040316_23.php

5 Le Canard Enchaîné, 25/07/2016.

6 BFMTV, 19/07/2018.

7 L’Express, 23/07/2018.

8 Laurent Léger, L’Express, 19/07/2018.

9 francetvinfo.fr, 25/07/2018.

10 francetvinfo.fr, 25/07/2018.

11 francetvinfo.fr, 23/07/2018.

12 Libnanews, 9/05/2017. https://libnanews.com/emmanuel-macron-cauchemar-vient/

https://libnanews.com/emmanuel-macron-accumule-les-scandales/

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La “Main noire”: addendum

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Pour ceux que mon article paru dans Causeur a déconcertés ou qui ne l’ont pas compris, ou n’ont pas compris pourquoi je l’ai écrit.

Des lettres de menaces signées “La Main Noire” ont été envoyées à sept organisations représentant la communauté juive en France. J’ai écrit cet article parce que l’information, répercutée par Lepoint.fr , a été assez largement occultée ailleurs comme il en avait été de la mort de Sarah Halimi il y a un an.

Toute injustice me choque. Surtout une injustice concernant une communauté, car cela crée un fossé entre elle et les autres, et on n’a pas besoin de cela par ces temps de pré-guerre civile. Je suis profondément choquée de remarquer à quel point la médiatisation parvient à faire oublier qu’une communauté est composée d’individus, et que si elle souffre en se sentant isolée, ce sont tous ces individus qui souffrent.

Il ne s’agit pas de donner de l’importance à l’association qui a envoyé ces lettres car, comme je le dis à la fin de l’article, il peut s’agir d’une ou deux personnes seulement, car les organisations importantes publient des communiqués, elles n’envoient pas de lettres. Ces lettres ne sont donc pas à prendre au sérieux: elles peuvent avoir été envoyées par une ou deux personnes seulement.

Ce qui est grave, en revanche, c’est que la presse nationale ne répercute pas sept plaintes simultanées émanant d’organisations juives aussi actives à l’échelle nationale (même si certaines d’entre elles sont contestées par une partie de la communauté juive elle-même).

Il est vrai que si des associations chrétiennes de la même importance avaient reçu des menaces de ce genre, cela n’aurait pas été répercuté. Mais je n’ai jamais trouvé cela normal, et c’est bien pourquoi j’ai écrit des livres allant tellement à contre-courant. Car on peut imaginer le tollé qu’il y aurait eu à l’échelle nationale et internationale, si des lettres de ce genre avaient été simultanément envoyées à sept associations de la communauté musulmane en France comme l’UOIF, Les Imams de France, les Jeunes Musulmans de France, etc.

S’il y a ou s’il n’y a pas de tollé selon la religion ou l’ethnie de la victime, c’est grave, car cela signifie que nous en sommes revenus au concept de race supérieure imposé par les nazis. C’est pourquoi j’ai écrit cet article, que je n’aurais pas écrit s’il n’y avait pas eu cette injustice.

Ce qui me fait d’autant plus peur, c’est que beaucoup d’intellectuels en France savent ce qu’est la “Main Noire” serbe qui a déclenché la Première Guerre mondiale. Elle agissait en effet dans un but raciste: la suprématie slave, et le désir d’annexer à la Serbie les pays voisins.

Tout aussi raciste était la “Main Noire” palestinienne, fondée par Izzeddine al-Qassam pour assassiner les juifs et les Palestiniens non-juifs qui avaient le malheur de leur vendre des terres ou de commercer avec eux. (Main Noire, car la main du tueur était trempée dans le sang et l’encre, et imprimée sur le visage de la victime.)

Ceux qui n’ont pas compris l’article ci-dessous et qui m’ont adressé toutes sortes de critiques devraient le relire lentement pour ne pas perdre les transitions qui en relient les diverses parties l’une à l’autre et les rendent explicites. Il convient de comprendre aussi ce qu’était autrefois la Main Noire, quand on voit brandir des drapeaux avec une main noire, comme signe de ralliement dans les manifestations. Même si le public qui s’en réclame ne le sait pas, ceux qui ont dessiné ce logo ne doivent pas l’avoir fait innocemment.

Lina Murr Nehmé, 22 juillet 2018

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Justice, Etat de droit, loi “fake news” : petite mise au point

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Aujourd’hui, sur ma page, un monsieur m’expliquait qu’un maire des Yvelines était obligé de donner un permis de construire une mosquée car, dit-il, la France est un Etat de droit, contrairement à l’Arabie Saoudite et à la démocratie libanaise, qui n’en serait pas une. J’avais en effet demandé si un maire était jamais inquiété en Arabie Saoudite pour avoir refusé de donner le permis de construire une église.

J’imagine que certains ignorent que le droit saoudien interdit la construction des églises, et que c’était appliquer ce droit que de refuser le permis de construire des églises. Et je ne vois pas ce que vient faire le Liban quand on parle de l’Arabie Saoudite. Mais bon. Acceptons que le Liban, comme le Christ, soit compté parmi les assassins.

Mais un Etat qui met des visières et ne traite pas les citoyens à égalité mais les distingue selon leur religion n’est pas un Etat de droit.

Ainsi, la loi sur les fake news est-elle du droit ? Laisser les médias puissants, appartenant aux riches, libres de diffuser les informations qu’ils veulent sans contrôle, et forger une loi sur les seuls réseaux sociaux, est-ce du droit ? Quand Libération met une immense photo du candidat Emmanuel Macron la veille du second tour de l’élection présidentielle, violant la loi qui interdit la pub électorale, et que la justice n’arrête pas le journal, c’est encore du droit ?

En même temps, on arrête la chaîne Youtube du petit TV Libertés sous prétexte qu’il a violé la loi sur le copyright en faisant une citation. Combien de chaînes Youtube violent cette loi en reproduisant des films entiers, des émissions télévisées entières ?

Quand on poursuit François Fillon la veille des élections, pour un crime que François Bayrou a commis sur une plus grande échelle et que ce dernier n’est pas poursuivi parce qu’il peut apporter des voix aux élections, c’est un Etat de droit ? Et si l’affaire Fillon est si grave, comment se fait-il qu’on n’en parle plus depuis les élections?

Quand on traîne Georges Bensoussan devant la justice pour une citation qui vient d’un auteur maghrébin et non de lui-même, alors qu’on n’inquiète pas ceux qui crient sur la Place de la République à Paris en arabe: “Khaybar, Khaybar, ya yahoud, Jaych Mhammad sa yaoud”, c’est un Etat de droit ?

Quand on autorise la tenue de Salons islamiques comme le Salon de la Femme de Pontoise où on appelle à battre les femmes (gentiment, histoire de les humilier seulement et pas de leur briser les membres, ce qui les rendrait inutilisables), c’est un Etat de droit ? Et si on ne le fait pas ouvertement dans ces Salons, on le fait en recommandant les livres où c’est écrit en toutes lettres (Cf. mon livre L’Islamisme et les femmes). Est-il admissible qu’une conseillère municipale, Céline Pina, ne réussisse pas à faire empêcher ce Salon, et qu’elle démissionne, et que cela ne fasse pas plus de remous que cela ?

Et c’est dans un Etat de droit qu’un ex-Frère Musulman, Mohamed Louizi, est victime de six procès en quelques années parce qu’il a dénoncé un projet d’islamisation pourtant écrit en toutes lettres dans la littérature de ce mouvement ! Louizi a parlé de l’islamisation de la France, mais il s’agit d’une étape sur la voie de l’islamisation mondiale dont a parlé le fondateur Hassan el-Banna (voir les textes cités dans Fatwas et caricatures).

Et c’est dans un Etat de droit qu’ Alain Finkielkraut — qu’on l’aime ou non — est qualifié d'”israélite blanc” dans une vidéo mise en ligne en 2016 et reprise à de nombreux exemplaires dont chacun affiche des centaines de milliers de vues, les auteurs du titre et des commentaires n’étant pas inquiétés alors qu’ils tombent sous le coup de la loi sur le racisme, sur base à la fois ethnique et religieuse, et sous le coup de la loi sur le non respect des droits d’auteur ?

Lina Murr Nehmé, 14 juillet 2018

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Entretien avec Yannick Urrien (Kernews / La Baule +)

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Photo: Kernews

Islam : L’historienne, islamologue et professeur à l’université de Beyrouth dénonce l’influence croissante des islamistes en France.

 

Lina Murr-Nehmé a accordé un entretien exclusif à Yannick Urrien à l’occasion de son passage à Paris. […]

« Fatwas et caricatures. La stratégie de l’islamisme » ; « Quand les Anglais livraient le Levant à l’État islamique » ; « Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur. Ce qu’ils cachent » et « L’islamisme et les femmes » : les ouvrages de Lina Murr-Nehmé sont publiés aux Éditions Salvator.

La Baule + : Vous prenez beaucoup de précautions, car vos écrits sont très sensibles, vous accordez fort peu d’entretiens et vous me fixez ce rendez-vous dans un lieu confidentiel, car, depuis que vous avez brûlé un drapeau de Daech, votre vie est en danger…

 

Lina Murr-Nehmé : Oui, mais les gens ont bien aimé ma démarche ! La presse internationale en a beaucoup parlé, mais non la presse locale. Certaines personnes ne me parlent plus depuis…

 

Dans votre dernier livre, vous abordez la question des femmes, notamment à travers le Coran, et l’on observe qu’elles y sont vraiment considérées comme des êtres à part. Votre livre s’appelle « L’islamisme et les femmes » alors que vous auriez pu l’intituler « L’islam et les femmes » car, en France, quand on parle de l’islamisme, c’est toujours considéré comme quelque chose d’extrême par rapport à l’islam puisque l’on nous répète que l’islamisme ce n’est pas l’islam… Mais quand vous citez le Coran, il s’agit bel et bien de l’islam…

 

Je ne veux pas me prononcer sur ce sujet, je laisse les gens qui en parlent se prononcer. Je cite simplement les textes. Je connais des musulmans qui, dans le Coran, préfèrent choisir tel morceau mais pas tel autre. C’est pour cette raison que je parle de l’ « islamisme ». Car beaucoup de musulmans ont décidé de choisir les versets parlant d’amour, et c’est très bien. Mais les textes sont là : ils existent, et cela a des conséquences.

 

Les femmes sont traitées comme des esclaves et vous semblez aussi penser que la plupart d’entre elles sont victimes de leur mari, mais vous savez aussi qu’il y a de nombreuses Françaises, dites de souche, qui se convertissent et qui acceptent de vivre dans ces conditions…

 

Certainement, elles acceptent cela, elles le revendiquent même, parce qu’on les a convaincues que c’était la parole divine. Je pense que Dieu ne peut pas faire de différence entre les humains. Il y a une différence sur le plan physique, puisque les corps ont des fonctions différentes. Mais il ne peut y avoir de différence sur le plan de la valeur humaine des êtres que Dieu a créés. Je reconnais les religions à leurs commandements et à la façon dont elles traitent les femmes. Ce traitement est une chose très importante pour définir une personne ou une religion. Si des Françaises acceptent d’être victimes, tant pis pour elles. Mais je connais de nombreuses musulmanes qui rejettent tout cela. Je me souviens d’une musulmane qui m’a téléphoné en me disant que son mari décrochait régulièrement le téléphone pour la fouetter avec le bout du fil. Elle pleurait en me le disant. Je lui ai conseillé de photographier ses blessures et de porter plainte.

 

Vous consacrez un premier chapitre à la situation en Arabie Saoudite où les femmes sont toujours esclaves au XXIe siècle, puisqu’elles doivent demander l’autorisation à leur mari pour pratiquement tout…

 

C’est exact et c’est l’une des raisons pour lesquelles un groupe de femmes et d’hommes vient d’être arrêté en Arabie Saoudite, parce qu’ils revendiquent justement le changement. Je raconte l’histoire des princesses, filles du roi Abdallah, qui défendaient les droits humains, et qui ont été enfermées sur demande de leur tuteur, le roi. Il les a enfermées dans une villa, un domaine dont personne ne s’occupait, et ces filles ont lancé un appel au secours au monde, grâce à leur mère qui a alerté les médias le jour de l’arrivée de Barack Obama en Arabie Saoudite. Elle a donné des interviews à la BBC et à Channel 4. L’histoire a fait le tour du monde, mais malgré cela, personne ne s’en est occupé. Et dès le moment où les princesses ont révélé ce qui leur arrivait au public, on leur a coupé les vivres. Elles n’ont plus eu le droit d’aller faire des courses deux fois par mois comme avant. On ne sait plus rien d’elles. Elles ont disparu depuis l’accession du nouveau roi.

 

Dans tout cela, il y a quand même une note d’humour, puisque vous expliquez les vraies raisons de la récente décision autorisant les femmes à conduire en Arabie Saoudite. En Occident, on interprète cela comme un signe de liberté et de modernisation du régime. Or, en réalité, les femmes n’avaient pas le droit de conduire, elles étaient seules avec leur chauffeur, la voiture était le seul moment où de nombreuses femmes saoudiennes se retrouvaient dans un espace clos avec un homme et finalement les enfants de ces femmes ressemblaient très souvent au chauffeur…

 

C’est un secret ! Il ne faut pas raconter cela ! Quand mon père travaillait en Arabie Saoudite, il était associé avec un émir. L’émir lui a un jour demandé de trouver un chauffeur pour sa femme. Mon père lui a proposé de recruter un très beau Pakistanais. L’émir lui a répondu : « Surtout pas, parce que la moitié de nos enfants sont des Philippins ! » Tout cela n’a pas beaucoup changé aujourd’hui. En ce moment, tout le monde dit que le fait d’autoriser les femmes à conduire est formidable, que c’est une libéralisation, une ouverture du régime envers les femmes. Mais le régime qui a donné aux femmes l’autorisation de conduire est justement le régime qui a fait disparaître les princesses ! Maintenant, avec l’autorisation donnée aux femmes de conduire, cela permettra aux Saoudiens d’être certains que leurs enfants sont bien d’eux…

 

Revenons en France : il y a quelques décennies, les musulmanes n’étaient pas voilées et ce mouvement s’est déclenché petit à petit. Or, vous révélez que c’est le fruit de l’influence de l’Arabie Saoudite en rappelant que, lors des conquêtes arabes, le conquérant arabe imposait au peuple conquis de porter un signe vestimentaire distinctif. Et, comme ils ne peuvent pas imposer un signe vestimentaire distinctif en France, ce sont finalement eux qui marquent leur différence ainsi…

 

Dans le temps, le signe distinctif imposé par les califes aux chrétiens et aux juifs, c’était une ceinture en laine, laide et pénible à porter. La robe longue est très confortable, mais elle l’est beaucoup moins avec une ceinture. Les ceintures étaient imposées aux juifs et aux chrétiens dhimmis, ou soumis. (Les autres étaient tués.) Les dhimmis n’avaient pas le droit de porter un turban comme les musulmans. Ils devaient porter un signe vestimentaire distinctif. À l’époque de la destruction du Saint-Sépulcre, le calife Hakem, basé au Caire, imposait aux dhimmis des objets à porter autour du cou. Les juifs devaient ainsi porter une étoile de David pesant plusieurs kilos, et les chrétiens une croix de plusieurs kilos aussi. Cela les obligeait à marcher la tête baissée. Hitler a tiré la leçon des signes vestimentaires distinctifs imposés par les califes aux chrétiens et aux juifs. C’est de là que vient l’idée de l’étoile jaune cousue sur les vêtements des juifs. En Europe aujourd’hui, les islamistes tiennent toujours à ce que les musulmans se distinguent des autres. Comme ils n’ont pas la possibilité d’obliger les chrétiens et les juifs qui vivent en Europe de porter ce signe, ce sont les musulmans qu’ils poussent à s’habiller autrement de façon à être reconnus dans la rue. Le voile est présenté comme le signe qui distingue la musulmane, et la musulmane non voilée subit souvent un véritable harcèlement dans les quartiers soumis aux islamistes. Beaucoup se voilent seulement pour avoir la paix.

 

Parallèlement, l’Arabie Saoudite a mené une stratégie de conquête pour changer la présence de l’islam en Occident…

 

Absolument. L’argent est un moyen de conquête, parce qu’il agit sur les cerveaux. Finalement, quand une personne est vaincue par des arguments, il n’y a plus besoin de guerre. Le summum de la victoire est de pouvoir gagner la guerre sans avoir eu à livrer un combat. Les Saoudiens se vantent de payer très cher une propagande imprimée et orale. Cette propagande consiste aussi à envahir le paysage par la construction de mosquées avec minaret, par la multiplication des voiles, des librairies islamiques, des boucheries halal. Pourquoi un pays étranger paie-t-il pour que des femmes se voilent en France ? Il faut savoir que beaucoup de femmes pauvres sont payées pour se mettre à porter le voile. Il y a un tarif pour le voile et un tarif beaucoup plus élevé pour le niqab. La loi française interdit le voile intégral. Qu’à cela ne tienne : de prétendus « bienfaiteurs » financés par on ne sait qui, paient les amendes. Ils profitent de la liberté que leur octroie loi française pour faire violer la loi française de la façon la plus voyante. C’est une façon de mener la guerre, effectivement !

 

Beaucoup de Français ne comprennent pas cela et soutiennent que l’on ne peut rien faire. Que leur dites-vous ?

 

Qu’ils passent l’histoire des autres peuples en revue pour voir s’ils n’y peuvent rien, car ce n’est pas vrai. S’ils pensent que ce qui arrive n’est pas grave, qu’ils aillent voir les résultats qu’il y a eu ailleurs. Regardez l’exemple de l’Afrique du Nord. Elle est le pays de Saint-Augustin. L’Égypte est celui de très grands saints, comme Antoine, Apolline ou Catherine. C’était des pays chrétiens avant l’arrivée des Arabes. Les historiens arabes expliquent les moyens utilisés pour islamiser les populations. Le pire était l’esclavagisme. Ils infligeaient aux populations un impôt religieux annuel appelé jizya. Cette jizya était si élevée que les Maghrébins ne pouvaient pas la payer. Alors ils leur disaient de payer avec leurs enfants. Concrètement, chaque région devait donner un enfant chaque jour de l’année lunaire pour qu’il soit vendu par les Arabes sur le marché aux esclaves. Et si cette jizya n’était pas payée, le peuple était attaqué ; tous les hommes étaient tués s’ils refusaient l’islam, et les femmes et enfants étaient vendus en esclavage. C’est de cette manière que les pays d’Afrique du Nord sont devenus musulmans.

On se sert de l’occupation française comme outil contre la France. Je ne veux pas défendre les Français dans ce qu’ils ont fait de mal. Mais il faut comparer ce qui est comparable. Les exactions françaises n’ont jamais privé les Algériens de leur liberté de pensée. Elles n’ont jamais opéré de lavage de cerveaux. Les Nord-Africains n’ont pas été convertis de force au christianisme ou à l’athéisme. Mais les Arabes, eux, ont commis des exactions d’une ampleur telle, que les populations se sont converties à l’islam. Les Nord-Africains ont dû devenir musulmans pour continuer à exister. Seuls ceux qui s’étaient réfugiés dans les montagnes ont gardé leur religion, leur droit coutumier, leur costume, leur culture berbères.

 

Vous revenez sur l’obligation de conversion au moment du mariage. L’homme chrétien a l’obligation de se convertir quand il épouse une musulmane, alors que la femme chrétienne n’a pas l’obligation de se convertir quand elle se marie avec un musulman, puisque les enfants suivent la religion de l’homme. La France, qui est une république laïque, ferme les yeux sur les mariages mixtes tout en sachant qu’il y a cette obligation de conversion puisque le mariage ne sera pas validé si l’homme ne se convertit pas. Par exemple, on voit régulièrement dans la presse people un article sur une personnalité ou un chef d’entreprise qui se marie avec une Marocaine, c’est donc qu’il s’est converti à l’islam, sinon le mariage n’aurait pas été valide…

 

La République française ne reconnaît aucun culte. C’est dans la Constitution. Et à partir du moment où vous ne reconnaissez aucun culte, il ne faut pas faire d’exceptions. Or il y a des textes de la Constitution qui sont acceptés ou refusés en fonction de la religion. Mais la République française n’est pas censée reconnaître des textes religieux. Alors, pourquoi continue-t-elle de respecter ces textes qui disent qu’il faut mépriser le chrétien ou le juif, qu’il faut tuer le mécréant, tuer le musulman qui ne fait pas ses prières, tuer le musulman qui refuse le djihad ou d’autres piliers de l’Islam, tuer le musulman qui refuse certains versets du Coran ? La République française autorise la diffusion de versets du Coran, alors que la loi interdit, de façon formelle, la diffusion de textes poussant au racisme, à l’esclavagisme ou à n’importe quelle violation des droits humains. Pourquoi la loi française qui ne reconnaît aucun culte, n’est-elle pas respectée dans ce cas sous prétexte que ces textes sont religieux ?

 

Vous avez analysé ce qui se dit dans les mosquées et les livres qui circulent… C’est édifiant alors que l’on nous explique depuis des décennies que la police surveille ce qui se dit dans les mosquées. Or, on continue de tenir des propos où l’on traite les chrétiens de porcs et les juifs de singes…

 

C’est évident, ils lisent le Coran dans les mosquées une fois par mois, c’est une obligation. Or il y a des versets qui disent qu’Allah a transformé en singes les juifs contre lesquels il était en colère ; dans un autre passage, il dit qu’une partie des juifs et des chrétiens ont été transformés en singes et en cochons. Ces textes existent et ils sont lus tous les mois dans toutes les mosquées. Le gouvernement parle de la modération des discours des imams. Mais ces discours sont ce qui va vraiment influencer les gens. Ce qui va les influencer, c’est la parole attribuée à Dieu.

 

Vous revenez sur des grandes affaires, comme celle de Sarah Halimi, et l’on s’aperçoit que le meurtrier était vraiment influencé par les islamistes…

 

Oui, ceux de la mosquée Omar qui ont islamisé la rue Jean-Pierre Timbaud à Paris. Il y a douze librairies islamiques dans un tronçon de cette rue, entre cette mosquée et le boulevard de Belleville.

 

Les pouvoirs publics étaient presque gênés de découvrir l’idéologie islamiste la plus radicale…L

 

Bien sûr qu’ils sont gênés ! En plus, le meurtre de Sarah Halimi a eu lieu dans une période d’élections, et tous flirtaient avec les islamistes pour qu’ils donnent des consignes de vote en leur faveur. Il ne faut pas oublier que François Hollande n’aurait pas été élu si les musulmans avaient voté contre lui. Ce n’est pas le cas d’Emmanuel Macron, qui a pourtant bien courtisé les islamistes pour avoir des voix… Dans « L’Islamisme et les Femmes », j’ai publié des photos de tracts envoyés pendant les élections aux islamistes qui montrent bien la servilité des politiciens envers ces gens.

 

La plupart des politiques sont totalement incultes sur cette question et ils n’ont jamais lu le Coran. Comment analysez-vous tout cela depuis Beyrouth ?

 

Ils projettent sur l’islam ce qu’ils ont entendu. Ils ont entendu des versets rassurants. L’un d’eux dit que celui qui tue un homme, c’est comme s’il avait tué tous les hommes… Mais on ne leur dit pas que ce verset précise qu’il s’agit de ne pas tuer « un homme qui n’a rien fait ». Or la liberté religieuse est considérée comme un délit. Ce verset ne concerne donc pas les mécréants ou les apostats, puisque le Coran dit de tuer les mécréants, et le Hadith dit de « tuer celui qui change de religion ». C’est pour cette raison que sous l’Empire ottoman on tuait les juifs qui devenaient chrétiens ou les orthodoxes qui devenaient catholiques. C’est cela qui a poussé toute la communauté catholique arménienne à quitter l’Arménie pour émigrer au Liban. C’est ainsi que doivent être traités également les musulmans contestataires. Et ils sont nombreux. Que faire dans ce cas ?

 

Dans votre précédent livre, vous commentez les propos de Tariq Ramadan, Tareq Oubrou et Dalil Boubakeur en analysant « ce qu’ils cachent ». Mais Dalil Boubakeur est un personnage bien sympathique dans la vie médiatique française…

 

Il est sympathique, il ne pose pas de problème dans sa vie sociale. Ce qui pose problème, c’est quand il explique que la sourate Al-Fatiha est l’équivalent du Notre Père chez les musulmans, alors que d’après l’explication officielle, cette sourate dit qu’Allah est en colère contre les juifs et que les chrétiens se sont égarés ! Et cette explication se fonde sur les versets coraniques qui disent qu’Allah est en colère contre les juifs, et que les chrétiens ont erré. Toute personne qui connaît bien le Coran comprend aussitôt l’allusion.

 

Mais l’homme politique moyen ou le Français moyen est totalement incapable de déchiffrer tout cela…

 

Tout comme le musulman moyen. Le Coran est très difficile à lire en arabe et la plupart des musulmans en France lisent le Coran en français.

 

Quid de Tareq Oubrou ?

 

C’est une autre affaire, parce qu’un jour il dit une chose, et le lendemain il dit son contraire. En 2015, après l’assassinat de journalistes de Charlie Hebdo, d’un policier musulman, d’une policière et des clients d’un Hyper Casher tous les oulémas ont protesté en disant que ce n’était pas l’islam. Tareq Oubrou a protesté aussi. Or la même année, il a donné une conférence dans laquelle il parlait des différentes espèces de djihad. Il parlait notamment d’un « djihad physique » contre les kouffars ou kafirs. Et il se mit à bafouiller en disant que c’était compliqué. Puis il dit que les kouffars ou mécréants étaient ceux qui « ne s’étaient séparés [de Mahomet] qu’après avoir eu la preuve décisive ». Il citait ainsi, partiellement, un verset du Coran, en omettant de citer la partie de ce verset qui désignait les chrétiens et les juifs ! Mais ceux qui viennent à ses conférences connaissent ce verset et comprennent que Tareq Oubrou leur dit de faire le djihad physique contre les chrétiens et les juifs !

 

On entend le mot kouffars assez fréquemment dans les banlieues…

 

Tariq Ramadan traduit ce mot par « les négateurs », mais ce n’est pas vrai : sur le plan du sens, c’est l’équivalent du mot français « mécréants ». En tout cas, Tareq Oubrou avait dit dans les années 90, toujours dans une conférence enregistrée, qu’il fallait rétablir le califat ou État islamique et que le musulman qui ne combat pas dans ce but est un pécheur.

 

Combattre ne signifie pas forcément physiquement, cela peut aussi être intellectuellement et politiquement…

 

Il y a les deux. Tareq Oubrou a parlé d’un djihad physique tout en précisant qu’il pouvait ne pas être physique aussi, car cela dépend des circonstances. Si vous êtes en état de faiblesse, il ne faut pas faire le djihad physique, notamment si vous êtes en minorité dans une communauté. Car vous ne réussirez pas. Le djihad de Tareq Oubrou consiste donc à convaincre les mécréants qu’ils ne doivent pas avoir peur… C’est de la propagande et c’est fondé sur un verset du Coran que cite Oubrou et qui dit de « faire le djihad contre eux à l’aide du Coran ». C’est donc d’un véritable harcèlement qu’il est question. Et finalement, cela aboutit, vu le nombre de conversions à l’islam que nous constatons en France.

 

Vous nous expliquez que nous avons une communauté musulmane importante en France et une communauté islamiste qui gagne du terrain au sein de cette communauté musulmane, aussi, lorsque les islamistes seront suffisamment importants, leur visage sera totalement différent…

 

C’est quelque chose que certains d’entre eux ne cachent pas. Anjem Choudary dit bien dans ses interviews télévisées que le but est de prendre l’Occident et de l’islamiser ! Il parle même du drapeau de l’islam flottant sur Downing Street…

 

Dès que quelqu’un arrive quelque part, il a envie de s’imposer culturellement… La responsabilité n’incombe-t-elle pas à la naïveté des politiques ?

 

Oui, mais les politiciens gagnent à tout cela, sinon ils ne seraient pas au pouvoir. Aucun parti politique n’est suffisamment puissant pour vaincre l’autre en se passant de l’aide des islamistes. Regardez l’élection de François Hollande. Les musulmans ont généralement suivi les consignes de vote données par les islamistes en sa faveur. Or sans l’apport de voix qu’il leur doit, François Hollande n’aurait pas gagné l’élection présidentielle…

 

On connaît tous des musulmans qui pratiquent leur religion tranquillement et qui sont à l’opposé de l’idéologie islamiste. Que leur dites-vous ?

 

J’ai des amis qui font le ramadan, qui ne mangent pas de porc, qui boivent ou ne boivent pas d’alcool, mais en tout cas, ce sont des gens qui respectent réellement l’être humain. J’ai de très bons amis qui font le bien et qui sont des musulmans. Ces gens pratiquent en donnant l’aumône ou en ne traitant pas un être humain de façon inférieure. Il y a certains chrétiens qui ne sont pas aussi bons… Les islamistes sont les pires ennemis de ces musulmans qui font le bien. D’ailleurs, les islamistes ont appelé à tuer les musulmans de l’armée libanaise avant les autres et, si Daech a été chassé du Liban, c’est grâce à l’armée libanaise. C’est le seul pays qui ait chassé Daech sans l’aide d’un pays étranger ! L’armée libanaise a beaucoup de déontologie. Avant de commencer une bataille, elle évacue les civils de l’ennemi, et elle le paie parfois par des morts et des blessés. L’armée libanaise gagne toutes les batailles parce qu’elle est soudée et parce qu’elle est aimée, car elle défend vraiment les civils. Les musulmans de l’armée libanaise sont les plus détestés par Al-Qaïda, qui a commencé par égorger des musulmans avant d’égorger des chrétiens. Daech en a plus contre ces musulmans qui n’obéissent pas aux islamistes, que contre les chrétiens.

 

Propos recueillis par Yannick Urrien.

 

Source : http://www.labauleplus.fr/la-baule-en-ligne/

 

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Pourquoi on brûle des bibliothèques en France

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Je crois que la vraie raison pour laquelle les maires taisent les 70 (ou plus) incendies de bibliothèques qui, tous, ont eu lieu dans les quartiers dits sensibles, ce n’est pas par honte, c’est pour ne pas déplaire aux islamistes qui peuvent leur faire perdre les élections. Et ces derniers détestent la littérature “mécréante”. Ils savent, ils ont lu que le calife Omar a ordonné l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie, dont les manuscrits ont servi durant six mois à chauffer les étuves. Et imiter Omar c’est un but, d’après Hassan al-Banna le grand-père de Tariq Ramadan.

Voir le texte et le reste au sujet de ces derniers dans Fatwas et caricatures.

Lina Murr Nehmé, 6 juillet 2018

 

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Tareq Oubrou et sa “charia de minorité”

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Tareq Oubrou est pressenti pour remplir le rôle de représentant des musulmans français sous Emmanuel Macron. Dans un entretien publié par Libnanews en 2016, Lina Murr Nehmé alertait déjà sur le profil de l’imam bordelais.

“Que veut dire l’expression « charia de minorité » dans la bouche de Tareq Oubrou ?

Il s’agit tout simplement de vivre dans la société occidentale en renonçant à ce qui, dans la charia, ne s’y adapte pas. Donc les musulmans, minoritaires en France, peuvent renoncer à la lapidation, à l’ablation des mains, à la décapitation de l’apostat et du blasphémateur, etc.

C’est cela, la charia de minorité. S’il faut une charia de minorité à une minorité musulmane en Europe, c’est qu’il lui faudra une charia de majorité si elle devient un jour majoritaire — ce qui peut arriver, aux dires de cheikh Youssef Qaradawi, qui affirme que l’Occident sera conquis sans violence, parce que le taux de natalité des familles d’immigrés, généralement musulmanes, est supérieur à celui des Européens de souche.

Dans ce cas, la charia de majorité remplacera la charia de minorité, qui ne sera plus nécessaire. C’est cette charia de majorité qui régit en effet le califat prôné par Tareq Oubrou.

Lire l’interview complète sur Libnanews

Voir T. Ramadan, T. Oubrou, D. Boubakeur: ce qu’ils cachent (Salvator, 2017)

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Ce que dit Médine dans “Don’t laïk”

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Dans cette vidéo, j’explique les paroles ésotériques de la chanson “Don’t laïk” du rappeur Médine. Notamment ce que veut dire “crucifier les laïcards comme à Golgotha”, et “pas de signes ostentatoires, pas même la croix de Jésus”.

Le lundi 1er janvier 2015, le rappeur Médine inaugure l’année en lançant la chanson Don’t laïk, dans laquelle il dit :

« j’mets des fatwas sur la tête des cons »

Le mot « fatwa », en France (et dans le langage parlé par opposition aux livres spécialisés) signifie une condamnation à mort. De fait, le rappeur parle bien de tuer les partisans de la laïcité :

« Porte le voile t’es dans de beaux draps
Crucifions les laïcards comme à Golgotha »

Ce n’est pas du tout une plaisanterie. Pour les islamistes, en effet, ceux qui militent contre le port du voile sèment la corruption, et doivent donc être crucifiés. C’est le Coran qui le veut :

« Le châtiment de ceux qui font la guerre à Allah et son Apôtre et qui travaillent, sur terre, à semer la corruption, est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que leur soient coupés la main et le pied opposés, ou qu’ils soient bannis de la terre. Voilà pour eux la honte dans ce monde, et la torture dans l’autre. » Le Coran, 5.33

Ce verset est très connu du public auquel s’adresse le rappeur, parce qu’il définit un châtiment légal ou hadd, et constitue donc un des fondements de la charia. Il est également connu parce que Daech a crucifié beaucoup de monde à partir de l’été 2014, ce qui était peu connu auparavant. Et le rappeur confirme qu’il parle bien d’un châtiment légal quand il vante l’amputation du voleur et l’interdiction des crucifix en public :

« Si j’applique la charia les voleurs pourront plus faire de main courante
Ils connaissent la loi, on connait la juge [la charia]
Pas de signes ostentatoires, pas même la croix de Jésus »

La charia, en effet, interdit aux chrétiens de montrer leurs statues, icônes, médailles ou crucifix. Le calife Omar a même commandé de briser sur la tête des chrétiens tout crucifix visible dans l’espace public.

Mais le 7 janvier, une semaine après la sortie de la chanson Don’t laïk, deux terroristes encagoulés font irruption dans les locaux de Charlie Hebdo, et mitraillent aveuglément la rédaction qui est réunie. Croyant avoir tué tout le monde, ils sortent ensuite dans la rue, tirent et crient : « Allahou Akbar ! » et aussi : « Nous avons vengé le prophète Muhammad ! » Ils crient aussi : « Nous sommes al-Qaïda au Yémen. »

Puis ils tuent un policier, Ahmed Merabet, qui est musulman comme eux. La police les poursuit et les traque. Alors un djihadiste de Daech, Amedy Coulibaly, décide de faire diversion en tuant une policière et en prenant en otages des clients dans un hypercasher.

Tout ceci attire l’attention sur la chanson Don’t Laïk, sortie une semaine plus tôt, et semant la haine des partisans de la laïcité. 

Toute chanson bien faite provoque des sentiments puissants, et c’est le cas de celle-ci. Après les massacres de janvier, le rappeur Médine est critiqué, et il a peur. Il n’osera plus attaquer la France, le christianisme ou la laïcité de front, mais toujours par allusions, à la façon insaisissable de Tariq Ramadan… dont il se réclame d’ailleurs. Comme lui, il prétend œuvrer pour le vivre-ensemble. Mais comme lui, il a pour fruits la hargne et non l’amour.

Lina Murr Nehmé, 14 juin 2018

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Medine et Edouard Philippe : clientélisme ?

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Y a-t-il un rapport entre ce texte du Premier ministre Edouard Philippe parlant du rappeur Médine, et son refus d’interdire que le concert de son compatriote havrais ait lieu au Bataclan ?

“Un ami commun nous avait présentés à je ne sais quelle occasion, mon ignorance, et ma méconnaissance du rap en général, apparurent au grand jour. Médine en fut probablement mortifié et ne manqua pas de faire savoir qu’il faisait sans doute plus pour le rayonnement du Havre avec sa musique, que moi en tant que maire de la ville. Il avait peut-être raison.

Il avait en tout cas raisons sur un point : j’aurais dû le connaître.”

La question est spécifiquement que tant de personnes aient été tuées en cet endroit précis au cri d’Allahou Akbar. Le corps de l’une d’elles était éviscéré, châtré, et en si mauvais état que son père lui-même n’avait pu le voir. Un de mes amis est aussi l’ami de ce dernier.

En d’autres termes : est-ce que M. Edouard Philippe envisage de se représenter à la mairie du Havre s’il est évicté de son siège de Premier Ministre? Dans ce cas, il aurait besoin du nombre de voix musulmanes que pourrait lui apporter Médine.

On en revient au clientélisme J’avais montré comment il s’exerce dans certaines banlieues parisiennes dans L’islamisme et les Femmes​. Je recommande la lecture ou la relecture de ce chapitre, qui parle aussi du clientélisme en Lorraine et à Bordeaux. Il y a dans ce chapitre de quoi se hérisser les cheveux, et se hérisser tout court.

Lina Murr Nehmé, 13 juin 2018

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