Archives de catégorie : Droits de l’Homme

Retour sur l’assassinat d’Ameziane Mehenni

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Aujourd’hui, où l’on parle de l’identité des peuples, la langue, la culture, l’histoire des Arabes sont imposées à la majorité d’origine berbère. La notion même d’arabisme, quand on l’applique à l’Algérie, revient à glorifier et légitimer une occupation qui a imposé sa culture dans le sang, le viol et l’esclavagisme, et qui fait encore souffrir les Maghrébins, même ceux qui se croient arabes.

On aurait pu croire que les fils du chanteur kabyle Ferhat Mehenni échapperaient, en France, à la mort que promettait le régime algérien à leur père dans leur pays. Ce ne fut pas le cas.

Il est vrai qu’en avril 2004, en effet, Ferhat Mehenni a publié à Paris un ouvrage dérangeant : Algérie, la question kabyle (Michalon).

Le mois suivant, deux hommes de type maghrébin se dirigent vers son fils Ameziane, 30 ans, et lui donnent un coup de poing au visage au niveau du 100 rue de Clichy (XVIIIe). Ameziane tombe. L’un des agresseurs fait le guet et l’autre donne à sa victime un coup de pied. Plusieurs passants avaient vu la scène, mais aucun d’eux n’avait vu le coup de poignard qui le frappa au cœur.

Quand fut-il frappé ? Comment ? Par qui ? De façon experte, l’assassin avait repéré en un clin d’œil l’endroit auquel il devait frapper à travers les habits pour atteindre le ventricule, entre les côtes et le sternum. Le coup, aussi précis que violent, sectionna la quatrième côte et provoqua une hémorragie d’abord interne.

Les deux tueurs s’enfuirent, et le blessé parvint à se relever et à saisir ses affaires. Il marcha quelques mètres et s’affala sur le terre-plein qui sépare les deux voies de circulation, entre le 104 et le 106 boulevard de Clichy, non loin de la place Blanche. Son sang s’écoula soudain, formant une mare de sang autour de lui.

Qui étaient ces deux hommes ? Des tueurs à gages ? Des djihadistes ?

Comment un crime pareil a-t-il pu être commis dans ce quartier rempli de bars de nuits, de cabarets et de discothèques, animé en juin, même à cette heure, devant plusieurs personnes qui avaient témoigné par la suite ?

Transporté à l’hôpital Bichat, Ameziane mourut le jour même vers midi.

Le meurtre était aussi embarrassant pour les autorités françaises — qui cultivaient l’amitié du régime algérien — que le sera celui de Sarah Halimi en 2017. La police française déclara que c’était un crime dû à l’ivresse ou à la drogue, et il n’y eut pas de procès.

Et pourtant, les ivrognes ont tendance à ne pas maîtriser leurs mouvements. Ils ne visent pas si bien et de façon aussi précise. Et les assassins n’avaient rien volé. Le crime ne pouvait être que religieux ou politique étant donné les circonstances, qu’expliqua son père dans la lettre ouverte adressée au président Chirac en 2006 (en annexe à cet article).

Les suites de l’événement aussi sont troublantes. En effet, un des hommes qui avaient été présents et a témoigné, a été menacé d’être envoyé “dans un cercueil comme l’avait été Ameziane”.

Pour les personnes qui ne connaîtraient pas encore les problèmes de la majorité algérienne berbère ou kabyle, j’ai expliqué dans Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent, comment en Algérie, les droits de cette majorité sont brimés au profit des colons d’origine arabe, demeurés minoritaires. J’ai traduit dans ce livre les textes arabes de première main qui racontent ces horreurs.

Lina Murr Nehmé, 1er juillet 2018

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Lettre de Ferhat Mehenni au président Chirac en 2006

Monsieur le Président,
Il m’est très pénible de vous adresser cette lettre, tant ma culture et mon statut de résident étranger sur le territoire français m’obligent à un devoir de réserve auquel, jusqu’ici, je tenais par-dessus tout. Je suis extrêmement reconnaissant à la France qui, il y a plus de dix ans, m’avait accueilli au moment où des assassins au service soit d’officines occultes du pouvoir algérien, soit de l’islamisme, cherchaient à m’atteindre. Nous étions en septembre 1994 lorsque des menaces de mort m’étaient adressées par des milieux se réclamant des services algériens. Ils me reprochaient d’avoir pris la responsabilité d’organiser, en Kabylie, un boycott scolaire du primaire au supérieur dès le premier jour de la rentrée afin d’exiger l’enseignement de tamazight, notre langue maternelle. Ils me disaient en substance : “A la première marche à laquelle vous allez participer nous vous descendrons. Dans tous les cas, si nous n’y arrivons pas, n’oubliez pas qu’il y a vos enfants sur lesquels nous pouvons nous rabattre à n’importe quel moment et qui sont des proies et des cibles très faciles !” Entre temps, quelques terroristes abattus à un barrage de police, dans une voiture volée à une entreprise publique à 50 mètres de chez moi, avaient sur eux ma photo. En moins de trois mois j’avais échappé à deux tentatives d’assassinat. Je m’étais alors adressé à un diplomate français, en poste à Alger, pour mettre ma famille hors de portée des tueurs. J’avais poussé un soupir de soulagement lorsque, le 13 février 1995, mes enfants, accompagnés de leur mère, arrivèrent pour la première fois sur le sol français. En effet, j’assume en toute logique tous mes combats et le fait d’exposer ma vie aux dangers qui en découlent. En revanche, je ne me sentais pas, et à ce jour je ne me sens toujours pas, avoir le droit d’exposer celle des miens. Et tant pis pour l’accusation infondée dont mes adversaires allaient m’accabler par voie de rumeur selon laquelle j’avais envoyé mes enfants étudier en France au moment où j’avais mis les enfants kabyles en grève de plusieurs mois déjà. Mon peuple me comprendra lorsqu’il saura la vérité, me disais-je. Je tiens, par conséquent, à exprimer ma gratitude à la France de m’avoir permis de m’établir chez elle pour sauver mes enfants de deux morts : l’assassinat et l’arabisation. Je suis resté quatre ans sans retourner dans mon pays.

En 2001, lorsque Bouteflika avait pris la décision de tirer sur les enfants kabyles qui avaient l’outrecuidance de revendiquer pacifiquement le droit à la vie, je réalisai à ce moment-là, comme d’autres intellectuels kabyles, que l’Algérie ne saurait devenir un Etat-nation à la française, c’est à dire, en suivant les mêmes étapes chronologiques d’évolution que la France. J’avais de nouveau relevé le défi de l’Histoire de mon pays en revendiquant le 5 juin 2001 une autonomie régionale pour la Kabylie afin de tourner la page de ce bras de fer qui dure entre elle et Alger depuis près de quarante ans et qui déstabilise en permanence l’ensemble de l’Algérie, et par voie de conséquence l’ensemble du bassin méditerranéen. Cette autonomie était et demeure pour nous, la meilleure voie pour apaiser les tensions entre la Kabylie et le pouvoir algérien pour mieux s’occuper des problèmes de développement à travers une meilleure gestion de notre quotidien, une autre projection de notre avenir et un meilleur usage de nos ressources dans le cadre d’une démocratie de plus en plus enracinée. Malheureusement, des tenants du régime en place n’ont rien trouvé de mieux à faire que de recourir aux anciens réflexes de menaces et d’intimidations, comme au temps du boycott scolaire de 1994/95.

Monsieur le Président,
Au lendemain d’une conférence de presse, tenue en Kabylie à l’occasion du 3e anniversaire de cette revendication autonomiste, je fus abordé dans l’enceinte de l’aéroport d’Alger par un homme qui, visiblement, n’était pas un voyageur (normalement, depuis l’attentat du 26 août 1992, ne peuvent y avoir accès que les personnes munies d’un billet d’avion ou qui y travaillent) pour m’affubler d’un certain nombre noms d’oiseaux et autres agressions verbales qu’il ponctua avec cette terrible phrase : “Puisque vous revendiquez l’autonomie de la Kabylie, vous allez regretter d’être venu au monde !” Sur le champ, je crus que le “vous” désignait tous les Kabyles et pensai à un génocide que des cercles occultes étaient en train de planifier dans ma région. Je n’en percutai le sens véritable que le 19 juin 2004, quinze jours plus tard. Mon fils aîné Ameziane, 30 ans, venait d’être abattu au moyen d’une arme blanche à Paris.

Monsieur le Président,
J’ai été choqué, martyrisé dans ma chair et mon esprit, de lire dans la presse française qui en avait rapporté l’événement, dans la rubrique des faits divers que, selon les services de police, ce meurtre n’avait d’une part aucun lien avec mes activités politiques, et d’autre part qu’il était survenu à la suite d’une rixe “à la sortie d’un dancing” !!! Il se trouve qu’aucun ticket de boîte de nuit n’a été trouvé sur mon fils, à sa mort. Les nombreux gardiens, à l’entrée de “La Locomotive” devant laquelle avait eu lieu le crime, et les cassettes vidéo de surveillance saisies sur place et mises sous scellés ont infirmé une telle version. Autrement, on aurait identifié les meurtriers depuis longtemps. Pour moi et ma famille, c’est un autre coup de couteau dans l’honneur et la mémoire d’Ameziane. En vérité, même si les investigations n’ont jamais voulu, depuis deux ans, retenir la piste politique, mon fils est bel et bien victime d’un attentat politico-terroriste commis par des professionnels de la mort. L’affaire est étouffée. Par qui ? Pourquoi ? Nous l’ignorons. Y a-t-il, derrière ce silence, une raison d’Etat ? L’échec des investigations policières ne fait que nourrir un tel sentiment et une foultitude de supputations que la déférence avec laquelle je vous écris m’interdit de détailler.

Monsieur le Président,
Vous comprenez la douleur d’une famille qui n’entamera son travail de deuil que lorsque toute la vérité sera connue, preuve(s) à l’appui. Je suis convaincu que pour vous, un assassinat à Paris est une insulte au Droit, lorsqu’il est politique, un affront à la France ! C’était pour cela que le Général de Gaulle, à l’assassinat de Ben Barka, avait mis à mal les relations diplomatiques avec le Maroc qu’il soupçonnait d’être derrière le crime. J’ai été admiratif devant votre indignation et votre intransigeance face à la Syrie dans l’assassinat de Rafik Hariri à Beyrouth. Dans le cas de mon fils, je cherche à dissiper mes craintes d’une réédition de l’affaire Mecili. Nous attendons de votre Excellence que l’enquête qui est en passe d’être clôturée, sans résultat, redémarre de manière plus conséquente et au plus vite. Nous tenons tant, ma famille et moi, à l’image et à l’honneur de la France que nous ne pouvons nous résoudre à l’idée que ce meurtre puisse entacher la réputation d’efficacité des services de police français.

Dans l’attente d’un geste naturel et historique de votre part, je vous prie, Monsieur le Président de la République Française, d’agréer l’expression de ma plus haute considération.

Ferhat Mehenni
Paris, le 18 juin 2006

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Tareq Oubrou et sa “charia de minorité”

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Tareq Oubrou est pressenti pour remplir le rôle de représentant des musulmans français sous Emmanuel Macron. Dans un entretien publié par Libnanews en 2016, Lina Murr Nehmé alertait déjà sur le profil de l’imam bordelais.

“Que veut dire l’expression « charia de minorité » dans la bouche de Tareq Oubrou ?

Il s’agit tout simplement de vivre dans la société occidentale en renonçant à ce qui, dans la charia, ne s’y adapte pas. Donc les musulmans, minoritaires en France, peuvent renoncer à la lapidation, à l’ablation des mains, à la décapitation de l’apostat et du blasphémateur, etc.

C’est cela, la charia de minorité. S’il faut une charia de minorité à une minorité musulmane en Europe, c’est qu’il lui faudra une charia de majorité si elle devient un jour majoritaire — ce qui peut arriver, aux dires de cheikh Youssef Qaradawi, qui affirme que l’Occident sera conquis sans violence, parce que le taux de natalité des familles d’immigrés, généralement musulmanes, est supérieur à celui des Européens de souche.

Dans ce cas, la charia de majorité remplacera la charia de minorité, qui ne sera plus nécessaire. C’est cette charia de majorité qui régit en effet le califat prôné par Tareq Oubrou.

Lire l’interview complète sur Libnanews

Voir T. Ramadan, T. Oubrou, D. Boubakeur: ce qu’ils cachent (Salvator, 2017)

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L’assassin préférable à celui qui ne fait pas ses prières

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En suivant ce lien, vous verrez la vidéo d’un cheikh qui vitupère. Ecoutez-le attentivement: il dit en anglais que celui qui tue, vole ou commet des actes pédophiles mais fait ses prières, est préférable aux yeux d’Allah, à celui qui est honnête mais ne fait pas ses prières.

En réalité, il ne fait que répéter en Australie, ce qu’il a lu dans la propagande religieuse financée par les Saoudiens. Elle enseigne que l’assassin est préférable au musulman qui ne fait pas ses prières. Donc il faut tuer ce dernier.

On apprend cela dans toutes les écoles d’imams, même celle de la mosquée de Paris, qui passe pour modérée.

Concernant cette prétendue modération : Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur : ce qu’ils cachent.

Lina Murr Nehmé, 23 juin 2018

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“L’islamisme et les femmes” sur Judaïques FM

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Invitée par Maya Nahum dans le cadre de son émission « L’étoile et le jasmin », Lina Murr Nehmé aborde les principaux thèmes traités dans L’Islamisme et les femmes :

– Les quatre sœurs saoudiennes séquestrées et affamées, ignorées par le président Obama, malgré une médiatisation massive de l’affaire,

– L’alliance, dans les villes européennes, des associations religieuses avec les trafiquants de drogue, voulue à l’origine par les islamistes afghans,

– La montée en puissance des sermons qui lavent les cerveaux de jeunes musulmans, comme Kobili Traoré, l’assassin de Sarah Halimi, et la recrudescence des viols collectifs et autres violences faites aux femmes.

Télécharger le podcast de l’émission.

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Vidéo : Quand les oulémas ne voulaient pas que les femmes conduisent 1/3

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Pourquoi l’Arabie Saoudite interdisait-elle aux femmes de conduire ? Lina Murr Nehmé donne la parole à trois oulémas qui se justifient avec tellement d’assurance qu’ils en sont drôles. En même temps, c’est tragique, car la femme qui violait leur interdiction était emprisonnée et fouettée.

 

 

Transcription:

Nous sommes en Arabie Saoudite, le 26 septembre 2017. Ces scènes de furie, ce sont des hommes se jetant sur des femmes parce qu’elles se sont mises à conduire en apprenant que le roi Salman les a autorisées à le faire. En fait, la permission n’a été donnée que pour le 25 juin 2018. Celles qui conduisent avant cette date, sont jetées en prison et fouettées.

L’Arabie Saoudite était alors le seul pays à interdire aux femmes de conduire. Les oulémas que finançait la famille royale saoudienne, avaient promulgué des fatwas interdisant à la femme de conduire pour des raisons de mœurs et de charia.

Les Saoudiens en concluaient que la femme honnête restait chez elle et ne demandait pas à conduire une voiture, puisque la voiture est synonyme de sortie.

Cette fatwa, promulguée en 1999, justifie l’interdiction en citant les passages du Coran ou du Hadith qui disent que la femme doit se voiler et ne pas se montrer, et donc rester chez elle. Et en tout cas, elle ne doit pas s’isoler avec un homme qui n’est pas son proche parent.

Un des oulémas les plus écoutés de la famille royale explique qu’il est dangereux pour la femme de posséder la clé d’une voiture car ses envies pourraient la pousser à sortir à n’importe quelle heure du jour et de la nuit :

« Il n’y a pas de doute qu’il n’est pas permissible d’autoriser la femme à conduire, car cela mènerait à de grandes corruptions et à des fins graves, telles que l’isolement de la femme avec l’homme, ou son voyage, ou sa mixité avec des hommes [qui ne sont pas ses proches parents], ou les actes à cause desquels ont été interdites ces choses.

« Si la femme possède la clé d’une voiture, elle va là où elle veut, de jour comme de nuit : elle a la clé de sa voiture, personne ne peut l’empêcher de sortir, l’homme n’a pas d’autorité sur elle. Un raté ou un débauché peut alors entrer en contact avec elle et lui faire des promesses. Dans ce cas, qu’est-ce qui l’empêche de prendre la clé de la voiture et d’aller avec lui, puisqu’elle a pris sa liberté ? »

Un autre ouléma prétend prouver que si les femmes conduisent, cela amènera une baisse spectaculaire de la natalité en Arabie Saoudite comme en France :

« Quand elle s’assied en voiture alors qu’elle conduit, son esprit, sa pensée, son honneur, son cerveau sont distraits. Et si elle reste assise longtemps, son bassin se rétracte, il se rétracte ; et en se rétractant, il fait pression sur ses ovaires. C’est pourquoi vous trouvez en Europe, et surtout en Argentine, en Amérique du Sud, au Brésil et au Pérou, un genre de lois rares qui interdisent à la femme de conduire si elle a dépassé l’âge de 35 ans. Et c’est pourquoi vous trouvez qu’en Amérique, en France et en Europe, une femme a deux trois enfants. Non pas pour contrôler les naissances, mais à cause d’une infirmité physique (causée par la conduite automobile). »

Un autre ouléma explique avec volupté que la femme ne peut conduire une voiture car elle a un demi-cerveau, et quand elle sort, elle n’en a plus qu’un quart :

« La femme manque de cervelle, oui ou non ? Elle manque de cervelle oui ou non ?

— Oui.

— Elle manque de cervelle ? Ceci ne nuit pas à ses bonnes actions [la prière, etc.]. Car elle a été formée ainsi. Et ce qui le prouve est que le témoignage de l’homme équivaut à combien ?

— À deux…

— À deux témoignages de femmes, comme l’a révélé le Prophète. Bon. Elle a un manque de cervelle. Qu’en pensez-vous ? Si l’administration s’aperçoit qu’un homme demande un permis de conduire alors qu’il n’a qu’un demi-cerveau. Le lui donnera-t-elle ou ne le lui donnera-t-elle pas ?

— Non.

— Dans ce cas, comment donner un permis à la femme alors qu’elle n’a qu’un demi-cerveau ? Pourquoi passerait-elle son permis ? Et si elle sort au souk, son demi-cerveau se divise en deux. Combien lui en reste-t-il ? Combien ?

— Un quart.

— Un quart ! Un quart de cerveau. Comment lui ferait-on passer le permis ? Quand un homme vient demander un permis de conduire alors qu’il n’a qu’un demi-cerveau, est-ce qu’on le fait passer ? Et comment donnera-t-on le permis à un quart de cerveau ? Donc nous exigeons que celui qui donne le permis fasse une enquête. Car la conduite automobile ne lui convient pas alors qu’elle ne possède qu’un quart de cerveau ! »

Ces échantillons sont représentatifs de dizaines ou de centaines de discours que les Saoudiens entendent depuis leur enfance dans les mosquées, à l’école, à la télévision. Les agressions de femmes, malheureusement, ne sont pas nécessairement derrière nous.

Lina Murr Nehmé, 30 mai 2018

C’était la première vidéo d’une série.

La seconde vidéo expliquera les raisons du changement.

La troisième parlera des militants arrêtés.

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Pourquoi les islamistes parlent tant des Rohingyas

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On compatit toujours avec les personnes qui souffrent, même si ce sont des ennemis et terroristes. Mais la compassion n’implique pas le mensonge, ni la calomnie. Si un groupe humain souffre de représailles, il ne faut jamais oublier que ses adversaires ont été victimes en premier et que, si la communauté internationale leur avait fait justice, elles n’auraient pas voulu ou pu se venger.

Rendre justice, n’est-ce pas le but affiché de l’ONU et l’OTAN, sans compter le reste des nations se réclamant de l’humanité?

Ainsi, quand al-Qaïda a subi des massacres de la part de l’État syrien, il ne fallait pas oublier que ce n’était pas ce dernier qui avait commencé. Malheureusement, les islamistes ont des moyens de propagande extrêmement puissants, et une chaîne de solidarité mondiale; en outre, ils sont financés par les États qui approuvent leurs crimes, notamment l’Arabie Saoudite — et, dans une moindre mesure, le petit Qatar. C’est donc leur voix qui prévaut médiatiquement, dans toutes les terres arrosées par l’argent de ces États.

En fait, les islamistes sont toujours ceux qui ont attaqué les premiers quand ils étaient les plus forts. Ils l’ont fait au nom du djihad, persuadés de faire leur devoir, qui est de convertir la terre et d’y faire régner l’islam. Mais quand ils subissent des représailles, ils les présentent comme une attaque gratuite contre les civils. Ce genre de propagande en Occident leur fait récolter de l’argent et un appui médiatique et populaire d’autant plus précieux que dans les démocraties, la propagande aux souffrances des civils procure une aide politique, diplomatique, financière et militaire de la part des États dont les peuples ont subi cette propagande. Des ONG comme #WhiteHelmets , #SyriaCharity ou #Barakacity — pour ne citer que les plus connues — ont été créées spécialement dans ce but.

Connaissant ces organisations, je me suis demandée pourquoi elles faisaient autant de bruit autour de la tragédie des Rohingyas. Certes, c’est une grande tragédie; mais est-elle plus grande que celle des Yéménites, des Bahreïnis, des Irakiens non islamistes, des Libanais, des Syriens non islamistes ? Car il faut remarquer qu’en Syrie, même quand Bachar el-Assad ne contrôlait plus que le cinquième du territoire syrien, l’exode se faisait toujours vers les zones gouvernementales, qui contenaient la majorité de la population.

Pourquoi ce deux poids, deux mesures ?

La réponse est une question: qu’y a-t-il de commun entre les Yéménites, les Bahreïnis, les Irakiens non islamistes, les Libanais, et les Syriens loyalistes à Bachar el-Assad? Une seule chose: tous étaient combattus par les Saoudiens et leur argent… ouvertement ou dans les coulisses. Est-ce un hasard si l’opinion et les souffances de ces majorités ont été aussi superbement ignorées en Occident et dans le monde ?

Moi qui en quarante ans ai observé, étudié, raconté dans mes livres tant de trahisons de collectivités innocentes, je n’ai pu m’empêcher de me poser la question suivante: que cache cette défense mondiale des Rohingyas ? Car il y a bien d’autres tragédies aussi importantes ou plus, et elles ne sont pas médiatisées. Je donne pour exemple la tragédie du peuple irakien affamé par un blocus presque hermétique imposé de 1990 à 2003, ou celle du peuple yéménite, aujourd’hui affamé par les Saoudiens, et qui subit un véritable génocide. Et que dire de la tragédie des princesses saoudiennes séquestrées et affamées par leur père, le roi Abdallah, alors qu’Obama lui rendait une visite d’Etat ? La mère des princesses avait causé un scandale à ce sujet en racontant tout sur les chaînes BBC et Channel Four, à l’heure de la plus grande écoute. (Lire le récit complet dans L’islamisme et les Femmes.)

Les gouvernements occidentaux, comme les organisations humanitaires, répercutent les voix qu’elles entendent, c’est-à-dire celles qui sont soutenues par un puissant réseau de propagande et de relations publiques, souvent financées à prix d’or.

Mais contrairement à Syria Charity ou au White Helmets, il arrive qu’Amnesty International répercute l’autre voix, celle des pauvres qui ne peuvent pas se payer de la propagande en Occident. Mais il faut vraiment que ce soit gros: cent morts, par exemple, cela vaut la peine qu’Amnesty International en parle. Cette ONG avait largement répercuté les rapports diffusés par les islamistes. Mais voilà qu’elle découvre que les hindous, eux aussi, sont massacrés :  s’agit de massacres commis par L'”Armée du salut des Rohingya de l’Arakan” (ARSA)

Dans le texte ci-dessous publié par Amnesty International, notez des expressions comme “homicides illégaux” et “campagne de violence illégale”, le premier employé pour qualifier le massacre de civils bouddhistes par des djihadistes Rohingyas, le second pour qualifier les représailles commises contre les Rohingyas — malheureusement contre les civils Rohingyas, puisque, comme Daech, les djihadistes se cachent, puis exploitent les souffrances des civils…

Lina Murr Nehmé, 28 mai 2018

Annexe : rapport d’Amnesty International

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UN GROUPE ARMÉ ROHINGYA MASSARE DES DIZAINES D’HINDOUS
Amnesty International, 23.05.2018.

Deux massacres de villageois hindous ont été perpétrés en août 2017 dans l’État d’Arakan. Un groupe armé rohingya est responsable du premier et probablement du second. Le nombre de victimes pourrait s’élever à 99 personnes.

Nous avons mené une enquête approfondie dans l’État d’Arakan, au Myanmar. Des dizaines d’entretiens ainsi que des photos analysées par des médecins légistes exposent la manière dont les combattants de l’Armée du salut des rohingya de l’Arakan (ARSA) ont semé la terreur parmi les Hindous et d’autres minorités ethniques avec ces attaques brutales.

Massacre à Kha Maung Seik

Le 25 août 2017 vers 8 heures du matin, l’ARSA a attaqué les habitants hindous d’Ah Nauk Kha Maung Seik, une localité faisant partie d’un ensemble de villages appelé Kha Maung Seik situé dans la municipalité de Maungdaw, dans le nord de l’État. À ce moment-là, les villageois hindous vivaient à proximité d’habitants rohingyas, qui sont majoritairement musulmans. Des membres de l’ethnie rakhine, à majorité bouddhiste, habitaient également dans les environs.

Des hommes armés habillés en noir et des villageois rohingyas en tenue ordinaire ont rassemblé plusieurs dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants hindous. Ils les ont dévalisés, attachés et leur ont bandé les yeux avant de les faire marcher jusqu’à la sortie du village, où ils ont séparé les hommes des femmes et des enfants.

Quelques heures après, les combattants de l’ARSA ont exécuté 53 de ces Hindous, en commençant par les hommes.

Huit femmes hindoues et huit de leurs enfants ont été enlevés et épargnés, après que les combattants de l’ARSA eurent forcé les femmes à accepter de se « convertir » à l’islam. Les survivants ont été contraints de fuir au Bangladesh avec les combattants au bout de plusieurs jours, avant d’être rapatriés au Myanmar en octobre 2017 avec le soutien des autorités des deux pays.
Des témoignages glaçants

Bina Bala, une femme de 22 ans qui a survécu au massacre, a témoigné:

« [Les hommes] étaient munis de couteaux et de longues barres de fer. Ils nous ont attaché les mains derrière le dos et bandé les yeux. Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient. L’un d’eux a répondu : “Vous et les Rakhines, vous êtes pareils, vous avez une religion différente, vous ne pouvez pas vivre ici.” Il parlait la langue [rohingya]. Ils ont demandé quels biens nous avions, puis ils nous ont roués de coups. Finalement, je leur ai donné mon argent et l’or que je possédais. »

Nous avons pu interroger les huit survivants. Ils nous ont indiqué avoir vu leurs proches hindous se faire tuer ou entendu leurs cris.

“Ils ont massacré les hommes. Ils nous ont dit de ne pas les regarder […]. Ils avaient des couteaux. Ils avaient aussi des pelles et des barres de fer. Nous nous sommes cachées dans les buissons et nous avons pu voir un peu. Mon oncle, mon père, mon frère – ils ont tous été massacrés.” (Raj Kumari, un jeune survivant de 18 ans)

Parmi les victimes d’Ah Nauk Kha Maung Seik figurent 20 hommes, 10 femmes et 23 enfants, dont 14 avaient moins de huit ans. Ces éléments correspondent aux multiples témoignages recueillis au Bangladesh et au Myanmar, auprès de survivants et de témoins ainsi que de responsables hindous.

Le même jour, les 46 hommes, femmes et enfants hindous habitant le village voisin de Ye Bauk Kyar ont disparu. Des membres de la communauté hindoue du nord de l’État d’Arakan pensent qu’ils ont été tués par les mêmes combattants de l’ARSA. En les ajoutant aux victimes d’Ah Nauk Kha Maung Seik, le nombre total de morts pourrait s’élever à 99.

Les corps de 45 habitants d’Ah Nauk Kha Maung Seik ont été découverts dans quatre charniers à la fin du mois de septembre 2017. Les restes des autres victimes de ce village et des 46 habitants hindous de Ye Bauk Kyar n’ont toujours pas été retrouvés.

D’autres homicides illégaux d’Hindous commis par l’ARSA:

Nous avons également recueilli des informations faisant état de la responsabilité de l’ARSA dans d’autres homicides et attaques violentes visant des membres d’autres minorités ethniques et religieuses.

Le 26 août 2017, des membres de l’ARSA ont tué six Hindous – deux femmes, un homme et trois enfants – et blessé une autre femme hindoue à la périphérie de la ville de Maungdaw, près du village de Myo Thu Gyi.

Kor Mor La, 25 ans, est l’une des deux femmes qui ont survécu à cette attaque, avec quatre enfants. Son époux âgé de 30 ans, Na Ra Yan, et leur fille de cinq ans, Shu Nan Daw, ont tous deux été tués.

“Les gens qui nous ont tiré dessus étaient vêtus de noir. Je ne voyais pas leurs visages, seulement leurs yeux. Ils avaient de longs fusils et des épées. Mon mari a été tué juste à côté de moi. J’ai reçu une balle [dans la poitrine].” (Kor Mor La, une survivante de 25 ans)

Ces homicides ont eu lieu quelques jours après que des combattants de l’ARSA aient lancé une série d’attaques contre une trentaine de postes de sécurité du Myanmar le 25 août 2017, ce qui a déclenché une campagne de violence illégale et totalement disproportionnée de la part des forces de sécurité. Plus de 693 000 Rohingyas ont été contraints de fuir au Bangladesh, où ils demeurent réfugiés.

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Que vont prêcher les 100 imams algériens arrivés en France ?

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Le gouvernement français a consenti à ce que le gouvernement algérien envoie 100 imams prêcher en France pour le ramadan. Ils sont venus s’ajouter aux 150 autres imams algériens qui ont statut de fonctionnaires algériens en France.

On aimerait savoir pourquoi monsieur Macron autorise l’Algérie à prosélytiser en France, alors qu’en Algérie, les chrétiens algériens perdent leur citoyenneté, qu’ils sont mis en prison, que leurs lieux de prière sont saccagés. Le Président et son ministre de l’Intérieur auraient pu, avant d’autoriser ces imams à venir prosélityser en France, exiger que le gouvernement algérien cesse de persécuter ses citoyens quand ils osent exercer la liberté d’opinion ! Car un Algérien perd sa nationalité algérienne s’il devient chrétien, juif ou athée !

Peut-être que ces messieurs du gouvernement français ne savent pas que le sujet le plus important que traitent les prédicateurs en général durant le mois de ramadan est le djihad. Le ramadan est appelé le “mois du djihad”. C’est en effet durant ce mois que Mahomet a monté ses campagnes militaires les plus importantes, celle par laquelle il a commencé, et celle par laquelle il a fini sa guerre contre les Mecquois. La première était, en 622, la bataille de Badr, qui aboutit à la mort de 70 doyens — donc vieillards — mecquois tués alors qu’ils étaient assoiffés et privés d’eau, et épuisés par un long voyage dans le désert, et qu’ils avaient le soleil dans les yeux. La deuxième était celle de la conquête de La Mecque en 630.

Les oulémas prêchent l’obéissance au Coran et à la Sunna. La Sunna, ce sont les paroles et les actes de Mahomet, qu’il faut imiter en tout car le Coran dit: “Vous avez vraiment en l’Apôtre d’Allah un bon exemple à suivre.” Si Mahomet a imposé l’islam par la force et la violence durant le mois de ramadan à ses compatriotes mecquois, les terroristes comprennent qu’ils doivent faire de même.

La lecture de la biographie de Mahomet est recommandée avec la plus grande chaleur par les imams algériens, ainsi que par le programme de l’Institut pour imams de la Grande Mosquée de Paris, qui est partiellement financé par l’Algérie, laquelle impose ce programme. Pour avoir une idée du genre de choses que fait enseigner l’Algérie en France, je suggère la lecture de mon livre Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent, qui n’a rien perdu de son actualité après l’arrestation de Tariq Ramadan.

Même si l’imam est modéré au point de ne pas citer le passage concernant le massacre des vieillards à Badr durant le ramadan — et il est rare qu’un imam ne prêche jamais pour glorifier la victoire de Badr —, il renvoie obligatoirement ses lecteurs à des livres qui le font, notamment la Sira de Mahomet par Ibn Hicham, et le Hadith. L’enseignement ne se fait pas seulement en parlant. il se fait aussi par le biais des textes qu’on ordonne aux gens de lire et d’assimiler.

Il conviendrait de cesser de se mentir mutuellement, de cesser de prétendre qu’il existe un vivre-ensemble quand de telles choses se disent, se publient, se lisent dans un pays comme la France. S’il y a la guerre, qu’on nous le dise, mais ouvertement, pas de bouche à oreille, pas par le biais d’allusions ou de rébus, pas par le biais de livres.

Ce n’est pas le vivre-ensemble qu’il faut prôner. Le vivre-ensemble, c’est vivre l’un à côté de l’autre en chiens de faïence. C’est le “s’aimer mutuellement” qu’il faut prôner, car l’amour aurait exclu le mensonge, la duperie que nous constatons tous les jours.

Et c’est cela qu’on ne voit pas. Pourtant, c’est la seule chose qui puisse encore sauver la France.

Lina Murr Nehmé, 24 mai 2018

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Retour sur les bombardements américains en Irak (1990-1991)

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J’écris en ce moment un roman qui m’oblige à faire des recherches sur la guerre contre l’Irak en 1990-1991. Je croyais avoir atteint le fond de l’horreur durant mes recherches pour mes livres passés. Mais je me trompais.
 
Quand on se plonge dans les documents d’époque, on est terrifié de la facilité avec laquelle les civils irakiens ont été affamés durant cinq mois et demi avant la guerre en dépit de toutes les lois de la guerre que reconnaissaient les Etats-Unis, et qui interdisent le blocus d’un pays quand cela affame les civils.
 
L’Irak importait 70 % de sa nourriture. Au bout de quelques mois de blocus, les civils irakiens ne mangeaient plus que le tiers de leurs rations d’avant la guerre. Dans le cas des pauvres, ils n’avaient même pas ce tiers, car le prix des aliments était monté de façon vertigineuse, à cause du bombardement, par les Américains, des principaux silos à grain et des camions qui pouvaient apporter des vivres de Jordanie ou même d’Iran.
 
Ceci, sans parler du nombre de personnes brûlées vives dans le bombardement de leurs demeures. Car contrairement à la propagande qui a sévi à l’époque, ce n’était pas “une guerre propre”, et ce n’étaient pas des “bombes intelligentes”. La plupart des bombes manquaient leur but et tuaient à côté. Les coûteuses “bombes intelligentes” étaient très peu nombreuses et réservées à Bagdad, car c’est là qu’était basée la presse mondiale, et il ne fallait pas montrer une ville trop ruinée. Bassora, n’étant pas une ville très visitée par les journalistes, a subi n’importe quel genre de bombes et a été ruinée de façon terrible.
 
Un rapport de l’Unicef a décrit la situation de l’Irak après les bombardements comme étant “quasi apocalyptique”. Pourtant, le blocus n’a pas été levé. Il a fallu, des années plus tard, que l’Unicef produise un autre rapport disant que la mortalité des enfants était très largement supérieure à ce qu’elle avait été avant la guerre — au point que 500.000 enfants irakiens étaient morts, et ne seraient pas morts s’il n’y avait pas eu cette guerre — pour qu’on accepte d’autoriser l’Irak à vendre du pétrole pour acheter de la nourriture.
 
Il y avait la faim, certes, qui tuait ces enfants. Mais il y avait aussi le cancer, à cause de l’usage, par les Américains, de bombes à l’uranium appauvri, qui ont rendu les régions où elles ont été utilisées radioactives et ont produit une quantité inexplicable de leucémies par la suite. On attribue aussi le “syndrome du Golfe” à cette arme, car la poudre radioactive produite par les explosions frappait évidemment les Américains et autres alliés avant de frapper les Irakiens.
 
Les objectifs civils bombardés volontairement étaient innombrables: on bombardait partout où il y avait un risque de tuer des militaires, alors que les lois de la guerre commandent l’inverse.
 
Ainsi furent bombardées durant cette guerre des écoles, des hôpitaux, des mosquées, des églises, 83 ponts (cela fauchait parfois des maisons entières et brûlait vives les familles), deux barrages hydroélectriques (qui, s’ils se brisaient, pouvaient noyer des villages entiers), des usines qui fabriquaient du ciment, des vêtements, des ustensiles d’aluminium, des câbles électriques, du lait maternisé, et j’en passe.
 
Des bombes guidées ont été utilisées pour frapper un abri réservé aux civils à Amiriyyah en banlieue de Bagdad, faisant 400 morts civils. Comme le fit remarquer un journaliste de la BBC, et aussi les organisations humanitaires, il n’y avait pas traces d’utilisation de cet abri par les militaires.
 
La photo ci-dessous montre le bombardement, par l’armée américaine, des restes de l’armée irakienne qui rentrait chez elle après avoir quitté le Koweït. Comme on le voit, une grande partie des véhicules bombardés sont civils. Il s’agissait de réfugiés qui avaient à craindre la colère de l’émir du Koweït: des Irakiens, des Jordaniens, des Palestiniens, des Yéménites qui travaillaient au Koweït et fuyaient avec leurs familles et leurs biens. Pour expliquer leur présence, les Américains les ont accusés d’être des soldats qui avaient pillé le Koweït. Un simple examen de cette photo montre le contraire.
 
Le convoi moitié militaire, moitié civil, faisait 100 km de long. Les pilotes américains reçurent l’ordre de frapper le véhicule en tête et le véhicule à la queue du convoi, créant un embouteillage terrible. Ensuite, ils jetèrent des tapis de bombes durant des heures, du début du convoi à la fin.
 
Cette autoroute qui reliait Koweït-ville à Bassora en Irak, a depuis été appelée “l’Autoroute de la Mort” à cause de ce massacre qui a tué des dizaines de milliers de personnes et a traumatisé certains des pilotes qui ont aidé à le commettre.
 
Il y avait de quoi.
 
Les photos de “l’Autoroute de la Mort” ont tellement scandalisé les Américains qui les ont vues que George Bush a hâtivement mis fin à la guerre. C’est pourquoi Saddam Hussein est resté au pouvoir.
 
Cette photo est l’une des rares qui montrent des gens encore vivants après ce bombardement. Elle semble avoir été prise au début du bombardement, et on y voit clairement des hommes civils, et même des femmes. La plupart des autres photos, notamment celles publiées par l’Armée Américaine, ne donnent pas l’impression qu’il y ait eu des rescapés. Elles sont bien trop horribles pour être montrées ici.
 
Lina Murr Nehmé, 22 mai 2018
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La propagande de l’OLP et du Hamas en France

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La puissance médiatique de l’OLP se sert de la souffrance réelle des Palestiniens, pour susciter un sentiment antijuif qui est d’autant moins mérité qu’un juif n’est pas nécessairement israélien, et que s’il l’est, il a de fortes chances d’être dans l’opposition.

Il est inadmissible que nous laissions faire ce genre de propagande. Je l’ai décrite, avec ses résultats — une guerre, cent mille morts — dans Le Liban assassiné, alors qu’elle s’exerçait contre les chrétiens cette fois, et non contre les juifs.

Mais j’ai montré que la guerre du Liban était la transposition, le déménagement de la guerre de Palestine qui durait depuis 1920, et que menait le même groupe qui s’était par la suite reconstitué, plus ou moins, sous le nom d'”OLP”. J’ai décrit le début de cette guerre dans mon autre livre Quand les Anglais livraient le Levant à l’Etat Islamique (Salvator, 2016), Car la hargne que nous avons subie au Liban, s’était auparavant auparavant exercée contre les juifs en Palestine, en 1920, en 1928, en 1929, provoquant ces mêmes massacres que par la suite, l’OLP a reproduits au Liban, sur une bien plus grande échelle, parce qu’elle y avait les mains libres: au lieu d’avoir une puissance mandataire pour protéger les minorités, elle avait, dans les coulisses, des puissances dirigées par des financiers, qui la favorisaient contre l’Etat du Liban multiconfessionnel, parce que telle était la volonté de l’Arabie Saoudite qui dictait les prix du pétrole.

En 1982, les Israéliens ont dévoilé ces crimes, et c’est à partir de ce moment qu’on a commencé à se retourner contre eux médiatiquement en Europe. Ils n’ont pas osé exiger que les criminels de l’OLP soient jugés pour crimes contre l’humanité, alors même que les criminels nazis continuaient à être poursuivis et jugés. Mitterrand avait exigé que les criminels de guerre partent “dans la dignité”, il a exigé une Force Multinationale pour protéger les civils palestiniens, et eux seuls, car quand, l’été suivant 1983, ce fut le tour des chrétiens d’être assassinés, il y eut un nettoyage ethnique total, un génocide dans toute la région dominée par Walid Joumblatt, qui tua tous les chrétiens, y compris ses partisans, dans une région majoritairement chrétienne. Et l’Occident traite avec Walid Joumblatt, le reçoit et l’honore. Il est pourtant coupable de crimes contre l’humanité d’après les critères occidentaux.

Dans un autre livre, L’Islamisme et les femmes, j’ai décrit comment, insidieusement, le conflit se transpose, en France, contre les juifs de France, utilisant les mêmes ressorts que dans la guerre du Liban, c’est-à-dire exploitant la souffrance réelle des Palestiniens, pour faire haïr une communauté entière. Cette fois, c’est de nouveau la communauté juive.

Tous les jours, des incidents montrent la mesure de la propagande palestinienne antijuive. J’ai démonté, dans mon livre “Le Liban assassiné”, les ressorts et les méthodes de cette propagande, comme elle s’est exercée contre les chrétiens. On les retrouve, tels quels, à Paris aujourd’hui.

Je dois finalement dire que les Palestiniens eux-mêmes rejettent ces crimes quand ils les connaissent, et quand ils sont humains — et beaucoup d’entre eux sont humains. Il y a deux ou trois ans, j’ai eu une bagarre verbale avec l’un d’entre eux, un ouvrier qui défendait tellement les chrétiens du Liban et disait tant de mal des Palestiniens que je devais le freiner.

Du reste, c’est le fait qu’un des Palestiniens qui avaient le plus souffert qui ait dit — dans un reportage diffusé sur une chaîne de télévision — qu’il était horrifié du mal que les Palestiniens nous avaient fait. C’est alors que j’ai cessé de haïr les Palestiniens en bloc, me disant: “S’il y a parmi eux un seul homme juste comme celui-ci, je dois les aimer, car il doit sûrement y en avoir d’autres aussi.”

 

Lina Murr Nehmé, 20 mai 2018

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Syrie : Le génocide des chrétiens passé sous silence

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On a parlé du génocide des yazidis et non de celui des chrétiens. Quant aux esclaves, il faut que Daech le signale pour qu’on sache que Daech ne prenait pas seulement des esclaves yazidis mais aussi des esclaves chrétiennes (cf. dans L’Islamisme et les femmes, le fac-similé de la liste publiée par Daech, au sujet du prix des femmes captives yazidis et chrétiennes) ! Et quand Afrin était assiégé, on n’a pas dit que des villages chrétiens étaient également en jeu. Des dizaines, des centaines de morts au Nigéria ne sont pas signalés non plus. Je ne parle évidemment pas des massacres de chrétiens au Liban, on dira que je suis concernée.

 

Lina Murr Nehmé, mai 2018

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