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Ce que dit Médine dans “Don’t laïk”

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Dans cette vidéo, j’explique les paroles ésotériques de la chanson “Don’t laïk” du rappeur Médine. Notamment ce que veut dire “crucifier les laïcards comme à Golgotha”, et “pas de signes ostentatoires, pas même la croix de Jésus”.

Le lundi 1er janvier 2015, le rappeur Médine inaugure l’année en lançant la chanson Don’t laïk, dans laquelle il dit :

« j’mets des fatwas sur la tête des cons »

Le mot « fatwa », en France (et dans le langage parlé par opposition aux livres spécialisés) signifie une condamnation à mort. De fait, le rappeur parle bien de tuer les partisans de la laïcité :

« Porte le voile t’es dans de beaux draps
Crucifions les laïcards comme à Golgotha »

Ce n’est pas du tout une plaisanterie. Pour les islamistes, en effet, ceux qui militent contre le port du voile sèment la corruption, et doivent donc être crucifiés. C’est le Coran qui le veut :

« Le châtiment de ceux qui font la guerre à Allah et son Apôtre et qui travaillent, sur terre, à semer la corruption, est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que leur soient coupés la main et le pied opposés, ou qu’ils soient bannis de la terre. Voilà pour eux la honte dans ce monde, et la torture dans l’autre. » Le Coran, 5.33

Ce verset est très connu du public auquel s’adresse le rappeur, parce qu’il définit un châtiment légal ou hadd, et constitue donc un des fondements de la charia. Il est également connu parce que Daech a crucifié beaucoup de monde à partir de l’été 2014, ce qui était peu connu auparavant. Et le rappeur confirme qu’il parle bien d’un châtiment légal quand il vante l’amputation du voleur et l’interdiction des crucifix en public :

« Si j’applique la charia les voleurs pourront plus faire de main courante
Ils connaissent la loi, on connait la juge [la charia]
Pas de signes ostentatoires, pas même la croix de Jésus »

La charia, en effet, interdit aux chrétiens de montrer leurs statues, icônes, médailles ou crucifix. Le calife Omar a même commandé de briser sur la tête des chrétiens tout crucifix visible dans l’espace public.

Mais le 7 janvier, une semaine après la sortie de la chanson Don’t laïk, deux terroristes encagoulés font irruption dans les locaux de Charlie Hebdo, et mitraillent aveuglément la rédaction qui est réunie. Croyant avoir tué tout le monde, ils sortent ensuite dans la rue, tirent et crient : « Allahou Akbar ! » et aussi : « Nous avons vengé le prophète Muhammad ! » Ils crient aussi : « Nous sommes al-Qaïda au Yémen. »

Puis ils tuent un policier, Ahmed Merabet, qui est musulman comme eux. La police les poursuit et les traque. Alors un djihadiste de Daech, Amedy Coulibaly, décide de faire diversion en tuant une policière et en prenant en otages des clients dans un hypercasher.

Tout ceci attire l’attention sur la chanson Don’t Laïk, sortie une semaine plus tôt, et semant la haine des partisans de la laïcité. 

Toute chanson bien faite provoque des sentiments puissants, et c’est le cas de celle-ci. Après les massacres de janvier, le rappeur Médine est critiqué, et il a peur. Il n’osera plus attaquer la France, le christianisme ou la laïcité de front, mais toujours par allusions, à la façon insaisissable de Tariq Ramadan… dont il se réclame d’ailleurs. Comme lui, il prétend œuvrer pour le vivre-ensemble. Mais comme lui, il a pour fruits la hargne et non l’amour.

Lina Murr Nehmé, 14 juin 2018

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Les jeunes Turcs qui subissent Erdogan rejettent l’islam (BBC)

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La réaction turque à l’islamisme d’Erdogan: les jeunes proches d’al-Qaïda deviennent déistes ou athées.

Ce sont les symptômes d’une tragédie réelle que vivent les Turcs, tout comme les Irakiens, les Iraniens et tant d’autres peuples qui ont été livrés par les Américains à leurs ennemis islamistes.

Car Erdogan a été amené au pouvoir par une modification de la loi électorale imposée par les Américains, malgré des manifestations géantes contre Erdogan. Quelqu’un s’en souvient-il ?

Source : http://www.bbc.com/news/world-europe-43981745

Lina Murr Nehmé, mai 2018

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Sherin Khankan reçue par Emmanuel Macron : un progrès ?

 

Comme Tariq Ramadan, Sherin Khankan fonde sa popularité sur une supercherie. Elle a ainsi fondé à Copenhague “la première mosquée réservée aux femmes”, et elle s’est autoproclamée “femme imam”. Macron l’a crue et l’a reçue dans son bureau. Il s’en est déclaré fier, et l’a fait asseoir dans son fauteuil, cependant que lui, le président de la République française, était debout derrière elle comme un serviteur. Détrompez-vous, monsieur Macron. Cette fonction existe spécifiquement parce qu’il y a une ségrégation des femmes.

En effet, les femmes sont de plus en plus souvent séparées des hommes et parquées dans des salles de prières exigües (voyez les photos dans mon livre L’Islamisme et les Femmes).

J’ai assisté dans deux pays différents à ce genre de prières de femmes dirigées par une femme. Une telle femme est généralement appelée waiiza (prêcheuse) ou mourchida (conseillère spirituelle). Et pourquoi pas imam ? Chez les sunnites, le mot “imam” signifie en effet “celui qui dirige la prière”. Et n’importe qui est imam. Comme il faut absolument quelqu’un pour diriger la prière, vous voyez parfois dans les mosquées un homme servir d’imam à un autre… ou inversement.

Dans une salle de prières pour femmes, c’est nécessairement une femme qui va diriger la prière des autres femmes. Sherin Khankan n’a pas inventé la poudre. Elle ne vous l’a pas dit, mais elle sait qu’en aucun cas elle n’aurait le droit de diriger la prière des hommes. C’est pourquoi cette dame est imam dans une mosquée 100% féminine : pour la simple raison qu’une femme ne peut pas diriger la prière d’un homme ! Il y a même un hadith authentique qui dit que la prière d’un homme est annulée s’il y a une femme devant lui ! Donc à la maison, à la mosquée, partout, l’homme peut diriger la prière de l’homme et de la femme, mais la femme ne peut diriger que la prière des femmes, et ce, dans le seul cas où il n’y a pas un homme imam.

La femme ne peut même pas diriger la prière de son fils de dix ans ! C’est lui qui doit diriger !

Finissons-en avec la désinformation ! Vous voulez justifier votre politique, faites-le, mais pas avec des contre-vérités au sujet de l’islam, que vous suggèrent des conseillers choisis parce qu’ils diront ce que vous voulez, alors que tout musulman peut démasquer leurs bobards ! Avant d’exhiber la dame dans votre palais de l’Elysée, et de lui dire que vous appréciez son idée de rassembler des femmes imams et des femmes prêtres catholiques et orthodoxes, demandez si c’est vrai ! Et vous qui êtes catholique, vous savez bien que l’homme qui dirige une simple prière en récitant les formules et en faisant les gestes que les autres doivent répéter, ne peut pas se comparer au prêtre catholique qui a reçu l’onction et administre des sacrements ! Cette femme qui se prétend équivalente aux imams-hommes, et prétend faire équivaloir sa simple direction de la prière d’autres femmes, au sacerdoce du prêtre catholique ou orthodoxes, vous a raconté un bobard !

Mentir est tout un art ! Emmanuel Macron, par ignorance, vous êtes tombé dans un panneau qui se révèle être une trappe.

Informez-vous avant de croire les conseillers que vous avez choisis pour qu’ils vous disent ce que vous avez envie de dire. On ne choisit pas ses conseillers comme on choisit un produit au supermarché : parce qu’il plaît et flatte les sens. On choisit un conseiller pour sa science et pour le courage qu’il a de vous dire: “Vous vous trompez, monsieur le Président”.

Lina Murr Nehmé, 27 mars 2018

 

Post publié sur le compte Facebook de Sherin Khankan le 26 mars 2018

Cette photo est censée prouver que cette femme est aussi imam pour des hommes. Faux : les hommes ne sont pas derrière elle; seulement des femmes, car d’après le Hadith, la prière est annulée par la présence d’une femme devant l’homme

Comment Daech s’est installé au Liban

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(Publié initialement le 24 hoût 2017)

Pour ceux qui ne comprennent pas ce que vient faire Daech au Liban, il y a maintenant exactement 3 ans qu’il s’y trouve dans le cadre de son invasion mondiale, qui devait naturellement commencer par Cham (Liban-Syrie-Israël-territoires palestiniens-Jordanie) avant de se poursuivre dans les autres pays, notamment par voie maritime, par le biais des ports du littoral syrien, libanais ou israélien, notamment : Lattaquié, Tripoli, Beyrouth, Sidon, Haïfa, Jaffa, pour arriver, plus au sud, à Eilat et au canal de Suez. Pour la même raison, Nosra, qui s’est attribué Cham, tentait une invasion du Liban et de la Jordanie.
Les deux organisations, toutes deux issues d’Al-Qaïda, se combattaient en Syrie, mais au Liban, elles étaient alliées.

L’invasion aurait dû être stoppée à la frontière libanaise. Mais à l’époque, les pressions saoudiennes, qatari et autres (bakchich notamment), sur le gouvernement et sur le commandant en chef de l’armée, Kahwaji (qui espérait devenir président de la République), ont poussé ce dernier à laisser précipitamment partir en Syrie les Daech et les Nosra qui se trouvaient dans la localité d’Ersal et les prairies voisines (Jouroud Ersal), alors, pourtant, que l’armée libanaise était victorieuse. Les islamistes avaient des otages, soldats et gendarmes libanais, et dans sa précipitation, Kahwaji les a laissés partir en négligeant de leur faire d’abord rendre les otages.

Durant les jours suivants, Daech et Nosra ont exigé la libération de tous les prisonniers islamistes dans les geôles libanaises, en menaçant d’exécuter les otages si le gouvernement libanais n’obtempérait pas. Ce qu’ils firent quelques jours plus tard, en prenant soin d’envoyer des vidéos ou des photos horribles pour faire chanter le gouvernement libanais.
Le premier martyr a été un soldat libanais sunnite appelé Ali Sayyed. Daech l’avait égorgé de la façon la plus horrible et avait fait circuler la vidéo au Liban.
Furieux, des jeunes gens sont allés brûler les drapeaux de Daech et Nosra sur la place la plus fréquentée de Beyrouth par les jeunes. Ils ont diffusé les photos sur les réseaux sociaux, mais elles n’ont circulé qu’entre leurs amis.

Quelques jours plus tard intervint le ministre de la Justice Achraf Rifi, alors un des plus puissants sunnites du Liban. Son nom était proposé pour devenir Premier ministre, et son soutien était essentiellement formé par les islamistes qui terrorisent la ville libanaise de Tripoli. Pensant se faire remarquer par les Etats souteneurs de Daech (alors l’Arabie et le Qatar) qui pouvaient l’amener au pouvoir, il annonça, le 30 août 2014, que puisque les phrases de la chahada islamique étaient inscrites sur les drapeaux de Daech et Nosra, il réclamait la prison et les plus grandes peines pour châtier les jeunes gens qui les avaient brûlés.

Capture d’écran 2017-12-31 à 19.09.29

Article de Libération : “Le ice bucket challenge détourné contre l’Etat islamique”

Article paru dans le quotidien égyptien Ahram

Le pays étant révolté par les concessions faites aux terroristes et par l’horreur de la mort d’Ali Sayyed, la déclaration de Rifi fut un comble.

Il aurait dû y avoir des dizaines de manifestations, il n’y en eut aucune. Il y avait à la fois un climat de révolte et de peur. Peur parce que Daech était à moins de 100 kilomètres de Beyrouth, et parce qu’il semblait tout puissant : il avançait à toute vitesse, et annonçait qu’il allait prendre Beyrouth. Et révolte parce que le pouvoir ne donnait pas à l’armée libanaise l’ordre de poursuivre la bataille, alors qu’elle le pouvait.

Je cherchai toute la journée à organiser une manifestation, sans succès. Alors j’ai pris sur Internet une photo d’un drapeau de Daech, je l’ai agrandie, imprimée et agrafée sur un manche à balai. Un inconnu me regardait curieusement du balcon d’en face, j’ai tiré les rideaux du balcon et j’ai collé un drapeau libanais dessus. Et j’ai commencé à brûler le drapeau agrafé en me faisant photographier, jusqu’à ce que le drapeau finisse de se consumer.

Puis j’ai mis une des photos sur Facebook. Je croyais que tout le monde mettrait, comme moi, sa photo brûlant le drapeau de Daech sur Facebook. Mais au lieu de cela, les gens partagèrent ma photo, et cela flamba à toute vitesse.

Le lendemain, tout le pays en parlait, on en parlait dans le monde entier, mais pas dans les grands médias libanais, qui avaient peur. Les journalistes en privé partageaient ma photo ou écrivaient sur des pages Internet. Mais dans les grands journaux, silence complet. Sauf dans les journaux de l’étranger : “Al-Ahram”, qui mit mon nom mais n’avait pas osé mettre ma photo, “Libération” qui publia ma photo mais pas mon nom, etc.
Un groupe de jeunes, dont des musulmans, décida d’aller brûler le drapeau devant le palais de Justice, mais pour une raison ou une autre, le drapeau fut échangé, à la dernière minute, par un faux sur lequel il était écrit: “Pas de dieu pour le terrorisme”. Et ils le brûlèrent en faisant une conférence de presse que tout le monde fut heureux de répercuter.
Les Occidentaux, qui ne lisent pas l’arabe, n’ont pas remarqué la supercherie, grâce à l’hypocrisie des médias libanais qui se sont précipités sur cette affaire pour compenser leur lâcheté face à la mienne.
Les islamistes, qui lisent l’arabe, ne s’y sont pas trompés et n’ont répercuté que ma photo. Le tweet suivant a été envoyé 11h après que j’aie publié ma photo, par un compte qui se donne le nom de « Services de renseignements de l’ASL » (Armée syrienne libre), page par la suite fermée par Twitter. La légende est une menace en soi :

« L’écrivain chrétienne Lina Murr Nehmé défie les musulmans au Liban et brûle l’étendard de l’islam. » Les deux premiers commentaires sont classiques : l’un me traite de « vieille sorcière », et l’autre dit :

« Elle a peut-être envie que sa photo fasse la Une des journaux du monde pendant qu’elle sera en train d’être égorgée. »

À signaler que l’ASL, que l’Occident a toujours appelée modérée, est une organisation formée du rebut de l’armée syrienne, les islamistes, ceux qui ont torturé ou massacré au Liban, et qui ont par la suite utilisé les mêmes méthodes en Syrie. Nosra s’est nourrie des éléments de l’ASL, qui a périclité et a d’ailleurs ouvertement montré par la suite son but véritable : le djihad armé. Cela n’empêche pas l’Occident de l’appeler modérée. Il est vrai que le régime wahhabite saoudien aussi est appelé modéré, même après avoir décapité des dizaines de personnes pour avoir manifesté.

Les islamistes ont écrit des centaines de fois sur les réseaux sociaux qu’ils allaient m’égorger. Je suis encore vivante, et ce que j’annonçais à l’époque dans mes articles et dans mes posts, se réalise: Daech n’est pas tout-puissant, et c’est pourquoi le fait de brûler le drapeau n’a pas créé de guerre civile (au contraire, il a uni), il a sauvé les jeunes gens de la prison, il a empêché quiconque de menacer notre liberté d’expression au nom de la religion. À ce jour, il n’a pas amené ma mort.

Donc, la lâcheté ne paie pas.

Ces événements (le retrait des terroristes avec les soldats libanais otages, la mort d’Ali Sayyed, les menaces envers les jeunes gens qui avaient brûlé les drapeaux de Daech et Nosra) qui se passaient il y a trois ans jour pour jour, ont laissé place à un paysage totalement différent. Le général Aoun, à l’époque était empêché d’arriver au pouvoir parce qu’il possède le plus gros bloc parlementaire chrétien, et qu’avec ses députés, il aurait été, contrairement à ses prédécesseurs nommés par l’ennemi, assez fort pour donner à l’armée libanaise l’ordre de chasser Daech et Nosra et de libérer Ersal.

Ceux qui ont financé Daech clament haut et fort que c’est le Hezbollah qui dirige les opérations, les uns pour glorifier le Hezbollah, les autres pour avilir l’armée libanaise comme ils ont toujours fait.

En fait, le Hezbollah n’a pas attaqué Nosra à Ersal au Liban de sa propre initiative, mais seulement, quand il a su qu’une opération avait été décidée par l’armée libanaise sur ordre du gouvernement. Car c’est la première fois depuis l’occupation syrienne du ministère de la Défense (1990), que le commandant en chef de l’armée n’est pas choisi par les ennemis du Liban. C’est quand le commandement de l’armée a changé qu’il a été possible d’envisager une libération totale du Liban, et non quand le Hezbollah l’a voulu. En trois ans, ce dernier n’a jamais osé faire ce mouvement vers Ersal. Il est exclusivement chiite, et il a besoin du soutien des autres communautés, que représente l’armée libanaise. C’est elle qui commande au Liban sur le plan militaire, même si ce n’est pas elle qu’on voit. Et cela a toujours été le cas. Elle est la seule institution dans laquelle la majorité des Libanais de toutes confessions se sentent représentés. Elle ne se donne pas le nom de chrétienne ou musulmane, comme font les milices. Elle est nationale et multiconfessionnelle, mais de discipline et de comportement laïques.
Les milices confessionnelles passent, l’armée libanaise reste. C’est la seule armée qui n’a jamais été vaincue, même par les Israéliens. C’est aussi la seule qui n’a jamais pris les territoires d’autrui. Ce n’est pas parce qu’elle ne l’a pas pu : elle seule, en 1948, a occupé des territoires israéliens : la Galilée durant 6 mois. Puis elle s’en est retirée sans être chassée, mais en signant un armistice.

Je pense que si l’armée libanaise perdait son éthique, elle perdrait aussi des batailles. En 2007, c’est sa victoire qui a empêché que l’Etat islamique ne commence au Liban. A l’époque, les terroristes du Fatah-el-Islam avaient égorgé et éborgné 20 soldats libanais dont un officier, dans leur sommeil. Au lieu de rendre la pareille, l’armée libanaise (contre la volonté du gouvernement qui protégeait alors les islamistes) a mis le siège autour du camp de Nahr el Bared, QG du Fatah-el-Islam, et pendant une semaine, a utilisé ses véhicules militaires pour évacuer les civils de l’ennemi sous sa protection, non pour les prendre en otages, mais pour les libérer et leur éviter la mort. Cette opération de sauvetage des civils de l’ennemi a coûté à l’armée libanaise deux morts de plus.

A signaler que l’armée libanaise est la seule institution non-confessionnelle au Liban, totalement laïque, où il est interdit de prier ouvertement, où il est interdit d’avoir une barbe islamiste ou un signe religieux comme un crucifix, alors, pourtant, que c’est l’institution où, probablement, dans leur cœur, les hommes prient le plus. Mais chacun dans son cœur. C’est la seule institution qui n’a pas pu être brisée. La seule qui représente tous les Libanais, et qui est toujours la cible des ennemis du Liban, quelle que soit leur nationalité et quelle que soit leur confession.

Pour sauvegarder ces principes de liberté morale et d’humanité, il y a eu les sacrifices de chrétiens, chiites, sunnites, druzes, alaouites, chacun frappé par des milices de sa propre communauté, mais debout moralement, même quand ils tombaient. Car ils tombaient pour que vive le Liban de Fakhreddine, celui dans lequel ce n’est pas la terreur, le bakchich et le clientélisme, mais l’amour entre les confessions qui fait l’unité nationale.

Nous, Libanais, nous nous aimons au-delà des différences. Ceux qui ne rentrent pas dans cette définition, ne sont pas libanais. J’espère qu’ils le deviendront, car plus on est nombreux avec cet état d’esprit, plus on est heureux. Sinon, ce n’est pas à eux qu’appartient l’avenir.
Ceux qui, les voyant si puissants, se mettent à désespérer, devraient se rappeler le proverbe qui dit: “Il y a un jour pour toi, ô injuste.” Et: “Celui qui creuse une fosse pour son frère, tombera dedans.”

J’aurais le même message à transmettre à ceux qui désespèrent de mon autre pays, la France, qui ne peut être sauvée que par l’amour. Et qui le sera.

 

Lina Murr Nehmé

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