Qu’est-ce que l’assimilation, que refuse tant Erdogan ?

Vous souvenez-vous de la lycéenne de Creil qui disait qu’elle n’enlèverait jamais le foulard pour ne pas aller en enfer? Le gouvernement français a eu recours à Hassan II qui a donné un ordre, et aussitôt, les trois filles ont retiré le foulard. Il avait ses agents islamistes qui tenaient pour lui la communauté marocaine en France, car il refusait que les Marocains s’intègrent. Dans cette interview avec Anne Sinclair, il est en train de leur envoyer un message.

Je ne recommande à personne de rompre avec ses racines par ingratitude. En même temps, il est injuste d’être ingrat envers un pays dans lequel on a décidé de vivre. Ce qui arrive en France est inadmissible. Il est inadmissible qu’on serine à longueur de journée les quartiers en leur disant du mal des Français de souche.

Personnellement, j’ai pu voir des cas d’injustice, mais en général, en tant que peuple, je ne peux pas nier que les Français soient un peuple généreux, et qu’ils ne méritent pas qu’on touche leurs allocations familiales tout en les haïssant et en médisant d’eux, comme cela se passe de plus en plus souvent. Et je ne pense pas qu’on soit heureux quand on hait. C’est pourquoi je dis et je clame que ceux qui font ces discours haïssent les personnes issues de l’immigration en France, car ils ne leur disent pas la vérité.

Ce que nous appelons assimilation n’est pas la dissolution. S’assimiler dans un peuple, c’est y vivre à l’aise et accepter sa langue et ses coutumes et non lui imposer ses propres coutumes et sa propre langue. Car alors, on devient un Etat dans l’Etat. Il y a des gens qui emploient cela comme stratégie politique, et ce n’est pas par amour pour les Maghrébins. Moi, je les aime, et je leur dis la vérité. S’ils veulent vivre en France, ils doivent aimer la France pour ce qu’elle est, et a de bien, et qui est immense, ils doivent cesser de la dénigrer. Sinon, ils feront leur malheur et le sien.

 

Lina Murr Nehmé, 19 janvier 2019

Said Belgacem : Hommage à Amel, égorgée pour avoir refusé le voile

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J’ai vu cette photo bouleversante d’une des femmes tuées pour n’avoir pas porté le voile en Algérie. Je copie:

“HOMMAGE. Amel égorgée pour ne pas avoir porté le voile !
“Amel revient 20 ans après…
Je suis revenue pour vous parler de moi et de mon histoire , pour ceux qui m’ont oubliée et ceux qui ne me connaissent pas !
Je m’appelle Amel Zanoune Zouani je suis née le 07 décembre 1974, je faisais des études en droit à la faculté de Ben Aknoun d’Alger, j’étais belle pleine d’espoir nourrie d’amour et de tendresse, j’avais des projets plein la tête, je me voyais la future juriste dont la vocation est de porter un jour la voix des plus faibles et des démunis devant les tribunaux de la république.
Dimanche 26 Janvier 1997 un jour glacial 17 eme jour du ramadhan qui coïncide avec ghazouat Badr j’avais 22 ans, je quitte Alger dans un bus pour rentrer chez moi à Sidi Moussa, je rêvais à la chaleureuses ambiance familiale qui m’attendait à la maison, il était 17h14 mn environ une heure avant la rupture du jeune. Le bus tombe sur un faux barrage du GIA groupe islamistes armées . au lieu dit Benedja (Bentalha),les terroristes montent dans le bus j’étais la seule personne qui les intéressait parce que je ne porte pas le voile .
On m’ intime l’ordre de descendre , j’exécute avec courage, ils m’ont condamné à mort par égorgement parce que j’étais une femme qui fréquentait l’université et ne porte pas le voile , je savais que j’allais mourir d’une mort atroce mais je ne les ai pas supplié j’ai juste regardé tous les passagers du bus pour leur dire de témoigner, parler de moi et de mon courage.
L’un des terroristes aiguise son couteau sur une pierre sans aucun état d’âme et, m’égorge … sous le regard des autres passagers terrifiés. « Pour exemple » à toutes les femmes qui ne portent pas le voile et celles qui continuent à fréquenter les grandes écoles dira un des terroristes à tous les autres voyageurs du bus .ce jour là j’ai payé de ma vie le prix de la liberté pour avoir refusé le voile et le diktat de ces hordes barbares qui voulaient m’imposer de ne plus mettre les pieds à l’université.”

Merci à Said Belgacem pour le texte et la photo.

Lina Murr Nehmé, 18 janvier 2019

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Asia Bibi est toujours au Pakistan

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Pour ceux qui me posaient la question hier, au sujet du lieu où se trouve Asia Bibi, elle est toujours au Pakistan. C’est ce que les islamistes ont exigé du gouvernement pour arrêter leur mouvement qui menaçait de semer le chaos. Tant qu’elle et sa famille sont au Pakistan, il est possible de soudoyer quelqu’un qui a accès à eux pour qu’il les tue. Les islamistes ont également obtenu que le procès soit revu.

Ils ont attendu les fêtes de fin d’année, qui sont célébrées même au Pakistan, pour célébrer, le 4 janvier, l’assassinat du défenseur d’Asia Bibi, Salman Taseer. Ce fut l’occasion de lancer une nouvelle campagne pour l’assassinat d’Asia, dont le poster ci-contre, montrant les chefs du TPL assis comme des juges condamnant Asia Bibi à recevoir un coup d’une main ensanglantée.

Je rappelle que dans la foulée des appels à l’assassinat d’Asia Bibi, un professeur d’anglais a été assassiné à Courbevoie par un Pakistanais qui se réclamait de Khadim Rizvi (à droite sur le poster). Le gouvernement a préféré se focaliser sur les Gilets jaunes, qui n’ont jamais tué en criant “Allahou Akbar”, sauf quand ils étaient déguisés en gilets jaunes.

Enfin, Khadim Rizvi annonce qu’il va lancer une nouvelle campagne appelant au meurtre d’Asia Bibi, campagne semblable à celle de novembre 2018.

Pour comprendre ce que cela représente pour Asia Bibi, sa famille et des centaines d’autres personnes qui risquent de tomber aux mains des foules meurtrières, je suggère, si vous ne l’avez pas vue, de visionner la dernière vidéo que j’ai mise sur ma chaîne Youtube : il ne s’agit pas du meurtre d’un blasphémateur, mais de deux bons musulmans, les frères Butt, qui ont été confondus avec des voleurs.

 

Lina Murr Nehmé, 14 janvier 2019

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Pakistan : lynchage des frères Munib et Mujib Butt

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Pakistan. Quand on parle de la bastonnade d’Asia Bibi ou d’Imran Massih, il s’agit en fait d’un lynchage que la police a arrêté. Celui de Munib et Mujib Butt n’a pas été arrêté.
Il se trouve qu’Asia et Imran étaient chrétiens, alors que Munib et Mujib étaient musulmans. Mais les quatre étaient innocents. Munib et Mujib ont été frappés pour un vol qu’ils n’avaient pas commis: ils étaient venus par hasard en ce lieu où des bandits avaient commis un vol à main armée, et laissé des blessés dont un était mort.
Sur une des images, on voit Salman Taseer, alors gouverneur du Pendjab. Quelques semaines plus tard, il fut lui-même assassiné pour avoir défendu Asia Bibi.
 
When we talk about the beating of Asia Bibi or Imran Massih, it is actually a lynching that the police stopped. That of Munib and Mujib Butt was not stopped. Asia and Imran happened to be Christians, while Munib and Mujib were Muslims. But the four were innocent. Munib and Mujib were struck for a theft they did not commit: they came by chance to this place where bandits had committed an armed robbery, and left wounded one of whom had died.
In one of the rushes we see Salman Taseer, then governor of Punjab. A few weeks later, he was himself murdered because he defended Aisa Bibi.
Lina Murr Nehmé, 13 janvier 2019

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Asia Bibi: l’aide américaine aide-t-elle les minorités ?

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Poster américain d’origine inconnue, sur lequel on lit: “Asia Bibi, condamnée à mort pour avoir été chrétienne au Pakistan. Persécution payée par les contribuables américains.”

Ce n’est pas faux, dans la mesure où le Pakistan a, et continue à recevoir beaucoup d’argent américain pour soutenir l’aide pakistanaise, soi-disant contre al-Qaïda et les talibans. Mais entre le bakchich payé par les terroristes d’une part, et l’espoir de ne pas perdre cette mine d’argent, le Pakistan laisse souvent croître les groupes terroristes, qui sont également financés par l’Arabie Saoudite.

Pourquoi? Tout simplement parce que c’est l’existence de ces groupes terroristes qui lui rapporte tant d’argent. Rappelons que le gouvernement pakistanais avait fini par décider de libérer @AsiaBibi et de la renvoyer hors du Pakistan en une semaine parce que, comme l’expliquait son avocat, “Vous ne pouvez pas vivre au Pakistan si vous avez été accusé de blasphème”. En d’autres termes, vous allez mourir.

Si le gouvernement pakistanais ne l’a pas fait, c’est à cause des pressions des groupes terroristes islamistes (notamment le TPL), qui ont exigé:

1- Qu’Asia Bibi et sa famille restent au Pakistan (ainsi il sera possible de les tuer d’une façon ou d’une autre)

2- Que le procès soit revu, alors que la Cour Suprême est l’ultime recours et que la loi ne permet pas de revoir un procès jugé par elle.

Lina Murr Nehmé, 13 janvier 2019

 

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Politique illogique à l’égard des chiites

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Dans mon article d’hier, j’ai parlé de la bombe nucléaire pakistanaise qui existe depuis les années 1990, et dont les Américains n’ont pas tenu compte, puisqu’ils ont alors collaboré avec les Pakistanais pour aider al-Qaïda et les talibans. Le régime pakistanais utilisait une partie de cet argent américain à ses recherches nucléaires et à la construction de madrassas radicales déobandies, qui enseignaient la haine du mécréant, du chiite, du juif, du chrétien, le meurtre du blasphémateur, etc.
 
Un lecteur m’a reproché de n’avoir pas parlé d’Israël ni des chiites. Voici ce que je lui ai répondu :
 
“Revenez quelques années en arrière. Le Pakistan est devenu un Etat islamique deux ans avant l’Iran. Il a instauré la charia dès 1977, et il a représenté un danger pour l’Iran et pour Israël, non? Puis quand la révolution iranienne a eu lieu, n’est-ce pas qu’Israël a aidé Khomeiny en achetant son pétrole, et s’est justifié en disant que les Iraniens étaient les plus éloignés géographiquement par rapport à Israël? Les Israéliens n’ont-ils pas bombardé la centrale nucléaire irakienne le 7 juin 1981 ? N’ont-ils pas ensuite aidé l’Iran en lui vendant des armes pour qu’il ne s’effondre pas face à l’Irak? (L’affaire des Contras, appelée “affaire Iran-Contra” ou encore “Irangate”.)
 
A tort ou à raison, autrefois, Israël pratiquait l’alliance avec les minorités, ce qui était stratégiquement logique: les chiites représentent 10% des musulmans du monde; en les aidant, ils diminuaient la force des autres. En outre, ils pensaient, à raison, que les plus dangereux sont ceux qui tuent le plus.
 
Maintenant, ils pratiquent une politique illogique: en attaquant les chiites, ils augmentent la force des sunnites et laissent face à eux un bloc qui fait plus d’un milliard de personnes, alors qu’eux-mêmes ne sont que quelques millions. En notant qu’en 1982, les chiites libanais ont accueilli les Israéliens en leur jetant des fleurs et du riz.
 
Je veux bien critiquer les mollahs. Mais je voudrais aussi rappeler que ceux qui ont commis, en France, tous les attentats djihadistes depuis quelques années, n’étaient pas chiites, mais sunnites :
 
2012:
– Toulouse, meurtre de soldats français
– Montauban, meurtre d’un rabbin et de ses deux petits enfants, et d’une petite fille dans une école juive
 
2015:
– Charlie Hebdo,
– L’hypercasher,
– Dammartin-en-Goële
– Saint-Quentin-Fallavier
– Train Thalys le 21 août 2015
– Massacres du Bataclan et des autres cafés + la tentative de massacre au stade de France
 
2016:
– Double meurtre du 13 juin 2016 à Magnanville
– Attentat du 14 juillet 2016 à Nice, un camion écrase et tue des dizaines de personnes
– Attentat de l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray et égorgement d’un prêtre qui avait aidé les musulmans à construire une mosquée sur un terrain d’Eglise.
 
2017 :
– Attaque contre des militaires au Carrousel du Louvre
– Attentat du 20 avril 2017 sur l’avenue des Champs-Élysées à Paris et mort d’un policier
– Assassinat de Sarah Halimi
– Attaque contre des militaires à Levallois-Perret
– Attaque par arme blanche à la gare Saint-Charles de Marseille, qui a tué deux jeunes filles au cri d'”Allahou Akbar”
 
2018
– Attaques du 23 mars 2018 à Carcassonne et Trèbes et égorgement du lieutenant-colonel Beltrame
– Attaque du 12 mai 2018 à Paris
– Assassinat du professeur d’anglais dans son université à Courbevoie
– Attaque du 11 décembre 2018 au marché à Strasbourg
 
2019
A suivre
 
Tous ces attentats, rien qu’en France, sont sunnites, et je ne cite pas les attentats en Amérique, en Afrique, en Angleterre, en Belgique, à Bali, en Allemagne, en Afrique du Nord, au Levant. Je ne cite pas non plus toutes les manifestations contre les caricatures de Mahomet qui ont tué et qui — à une ou deux exceptions près — étaient sunnites et non chiites. Elles ont tué plus de cent Nigérians, ce n’est pas rien !
 
J’ajoute qu’al-Qaïda, Daech, Nosra, Boko Haram, Shabab, les Talibans, les partis pakistanais que nous avons vu défiler contre Asia Bibi, sont tous sunnites.
 
Et que tous les attentats dont a souffert Israël depuis des décennies, sont sunnites. Seul le Hezbollah est chiite, et combien d’attentats a-t-il commis en Israël? Combien l’OLP et le Hamas en ont-ils commis?
 
Non, cette politique n’est pas logique, c’est une politique dictée par d’autres, car elle vise à affaiblir une minorité, la juive, en fortifiant la majorité sunnite, en éliminant les minorités armées qui peuvent se dresser face au projet de l’Etat islamique sunnite. Lisez les textes officiels saoudiens. Lisez mes livres. Je n’ai pas épargné l’Iran quand j’en parlais. Mais aussi, gardons les proportions et les chiffres en tête et cessons de raisonner en fonction de ce que dit le journal télévisé dicté par une certaine politique !
 
Je conclus que la manifestation palestinienne, à Paris, dont voici la photo, est sunnite et non chiite.”
Lina Murr Nehmé, 12 janvier 2019
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Iran et Pakistan : deux poids, deux mesures

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En 2002, les Américains ont déclenché contre l’Irak une guerre terrible en accusant Saddam Hussein de se livrer à des recherches nucléaires. L’Irak fut détruit, Daech en jaillit, et l’histoire de l’armement atomique de Saddam se révéla fausse.

Deux poids, deux mesures: les Américains savaient très bien que leurs alliés pakistanais, eux, avaient l’arme atomique. Ils avaient fait des essais nucléaires réussis quatre ans plus tôt: en 1998. Depuis, ils ont construit plusieurs missiles pouvant porter des ogives nucléaires.

La photo montre le missile balistique pakistanais sol-sol de moyenne portée Ghouri-1, pouvant être armé d’ogives nucléaires. Ce n’est qu’un des missiles balistiques pakistanais de ce genre. Il y en a plusieurs autres, de différentes portées.

Cet armement pourrait tomber aux mains d’al-Qaïda et des talibans, lesquels sont plus forts que jamais, ayant des avatars un peu partout dans le monde. Car au lieu de combattre le gouvernement pakistanais de Zia qui imposait la charia, torturait les Pakistanais et les mettait en prison pour un mot, les Américains ont travaillé avec lui, ils l’ont financé, ils l’ont fortifié, et pour finir, il a obtenu la bombe, et le monde a eu al-Qaïda et les talibans, payés avec l’argent américain et saoudien. L’argent récolté a servi à construire plus de madrassas radicales.

Et quand, le 11 septembre, al-Qaïda a frappé les Américains qui l’avaient financée, ce n’est pas le Pakistan qui a été attaqué parce qu’il avait la bombe et parce qu’il finançait al-Qaïda: c’est l’Irak qui combattait al-Qaïda, qui l’a été.

Des décennies de madrassas déobandies ou barelvies au Pakistan, et nous avons le résultat sous nos yeux: les émeutes meurtrières paralysant le pays après l’acquittement d’Asia Bibi, les appels au meurtre, et le gouvernement qui cède aux islamistes et accepte qu’Asia Bibi et sa famille ne quittent pas le Pakistan et que le jugement de la Cour Suprême puisse être un jour revu.

Deux millions de personnes de ce genre qui pourraient avoir la bombe, et on veut attaquer l’Iran qui ne l’a pas?

Le comble est que la technologie nucléaire iranienne est pakistanaise aussi: le père de la bombe pakistanaise, Abdel-Kadeer Khan, a déclaré en 2004, qu’il avait vendu à l’Iran et à la Libye les secrets de la technologie de la fabrication de l’arme nucléaire, notamment en matière d’enrichissement de l’uranium (sur ordre de son gouvernement bien sûr).

Attaquer et détruire l’Irak, puis parler d’attaquer l’Iran pour une bombe qui n’existe pas encore, et dont les secrets ont été vendus par le Pakistan, qui possède la bombe, et qui n’a jamais été attaqué, vous trouvez ça logique ? 

Lina Murr Nehmé, 11 janvier 2019

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Charlie Hebdo : a-t-on pris conscience du danger ?

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Après quelques livres parisiens, j’avais fait le choix de publier au Liban: c’était plus facile. Je faisais tout, y compris les photos, la maquette, la traduction, les contacts, et j’allais dormir à l’imprimerie pour vérifier l’encrage avant l’impression de chaque planche.

Mais après les massacres du 7 janvier 2015, je me suis dit qu’une guerre civile menaçait, et j’ai décidé d’écrire sur ce sujet pour expliquer aux Français ce qu’ils ne savaient pas des fatwas appelant au meurtre de l’insulteur de Mahomet, et de ce que peut penser un terroriste qui les applique et vient tuer en plein Paris. Car ces prescriptions et cette propagande programment un cerveau humain comme un robot.

Les djihadistes sont littéralement robotisés. Je sais que je risque d’être mal comprise, ça ne manque jamais quand je dis ces mots: “ce sont de pauvres types, la faute est à l’idéologie.” On abat, on expulse ou on emprisonne des hommes, mais l’idéologie reste intacte, parce que personne n’ose la nommer, et encore moins la combattre. Pourtant, qu’est-ce qui compte vraiment? L’idée? Ou l’être humain?

Malgré cela, j’hésitais à parler franchement de tout. De ma vie, je n’avais jamais signé de livre parlant hardiment d’islamisme, car après tout, je tiens à ma précieuse vie, contrairement aux islamistes, à qui on a appris à désirer la mort.

C’est mon éditeur, Yves Briend, qui m’a écrit en corrigeant le manuscrit: “Pourriez-vous introduire le califat ? Pourriez-vous introduire Tariq Ramadan ?” Deux sujets que j’avais contournés comme on contourne une montagne. Alors j’ai réalisé qu’à force de contourner les épines, on ne fabrique pas des perles, mais des huitres vides. On n’allait rien comprendre si je ne prenais pas l’animal à bras-le-corps. Si je voulais vraiment un résultat, il ne fallait pas être lâche. J’ai donc décidé d’ajouter des chapitres, qui sont les plus explosifs du livre.

Explosifs ? Vous avez dit explosifs ?

Pendant que nous parlions du manuscrit, Yves Briend me dit, pensif et le cou plié sur le papier :

“Et moi, on va me mettre une bombe.
— Si vous voulez, ne l’éditez pas, dis-je sèchement.
— Si, si, dit-il catégoriquement, on va le faire !”

On ne peut pas ne pas estimer un homme pareil, même si nos disputes étaient mémorables.

Trois mois plus tard, il me dit, irrité: “Vous avez montré des choses évidentes mais qu’on n’avait pas remarquées. C’est ça, la valeur de votre livre. Maintenant, je vois les émissions télévisées, je vois les rangées de livres dans les librairies, je lis les journaux et les magazines, ils disent la même chose que vous, et ils ne le disaient pas avant votre livre. Mais ils ne vous citent pas. C’est inacceptable!”

Dois-je être vexée parce que certains me pillent sans me citer ? Ou dois-je au contraire me réjouir d’avoir contribué à un mouvement de vérité et de hardiesse ? Mais qu’est-ce que le médecin cherche ? les bravos, ou l’efficacité ?

Avant “Fatwas et Caricatures”, on ne pouvait pas parler franchement de ces sujets sans se faire traiter de facho. Et beaucoup de gens, qui partageaient les analyses de ce livre en privé, avaient honte de leurs opinions en public.

Maintenant, on peut en traiter de façon humaine, rationnelle, scientifique, sans passion, mais aussi, sans fard: comme un médecin qui dit qu’un patient a le cancer. Il n’a rien contre le patient, mais il en a contre le cancer.

“Fatwas et Caricatures”, c’est le diagnostic du médecin qui aime trop le malade pour le tuer en lui disant qu’il va bien alors qu’il est cancéreux.

Oui, il y a un problème. Et je m’adresse à tous ceux, parmi les politiciens, journalistes, lecteurs ou curés qui ne m’adressent plus la parole depuis qu’il ont feuilleté (et non lu) ce livre. Il vous dérange parce qu’il introduit le scalpel de l’analyse là où les commentateurs maquillent sciemment les faits ou se répandent en flagorneries.

L’amour ne consiste pas à flatter un cancéreux. Il consiste à lui dire la vérité qui frappe comme un bistouri et qui dérange tellement qu’il a envie de se débarrasser de la tumeur en l’ôtant de son corps. Sachant que cela fait mal et qu’il lui faut du courage pour accepter cette douleur.

 

Lina Murr Nehmé, 6 janvier 2019

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Pakistan : Le “lent génocide des minorités”

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Au temps où le Liban était encore la terre de refuge de tous les persécutés d’Orient et du monde, c’est-à-dire avant qu’il ne soit vendu pour du pétrole saoudien, nous recevions les malheureux par vagues. Juste avant la guerre, une des vagues de Pakistanais a déferlé.

Les enfants venaient frapper sur les vitres de la voiture et disaient: “I am from Pakistan, I have no father, no mother, no brother, no sister, no home”…

Je pense que ces enfants doivent être grands et avoir des enfants. A moins qu’ils ne soient de ceux qui ont été embauchés par les Palestiniens pour nous combattre, et parfois nous massacrer. De pauvres gens, qui n’avaient pas toujours le choix. Qu’est-ce qui a fait que “le Pays des Purs” (le sens du mot “Pakistan”) soit devenu le pays des tragédies, le pays qui tue ou chasse ses enfants parce que les djihadistes, formés pendant des décennies par les déobandis (dont font partie les tablighis et les talibans), y font la loi ?

A la création du Pakistan, en 1947, le pays comptait parmi ses citoyens des juifs, des zoroastriens, des sikhs, des hindous, des chrétiens, des chiites, des ahmédis qui, tous, avaient leurs lieux de culte. Mais ces minorités ont été si maltraitées qu’elles sont en voie de disparition — soit à cause des conversions forcées et des assassinats, soit à cause de l’exil.

Farahnaz Ispahani, ancienne conseillère médiatique du président pakistanais, appelle cela « le lent génocide des minorités ». Selon elle, les minorités religieuses au Pakistan, qui formaient 23 % de la population en 1947, ne sont plus que 3 à 4 % aujourd’hui.

Je traduis ci-dessous un passage de son livre Purifying the land of the Pure (“Purifier la terre des Purs”), qui explique pourquoi le Pakistan est encore islamiste de nos jours, malgré le régime civil.

Lina Murr Nehmé, 4 janvier 2019

Extrait tiré de : Farahnaz Ispahani, Purifying the Land of the Pure, Harper Collins India, 2015.

“En octobre 1999, le général Pervez Musharraf devint le quatrième dictateur militaire du Pakistan, qui s’islamisait progressivement depuis des décennies. Avec la montée du militantisme, les minorités religieuses avaient davantage souffert de la férocité des islamistes au cours des années 1990, que durant toute décennie précédente. Musharraf promit de renverser la politique précédente qui, selon lui, avait «ébranlé la fondation même de la Fédération du Pakistan».

“Lorsque Moucharraf renonça au pouvoir en 2008 après près d’une décennie, les militants extrémistes religieux étaient plus à l’aise que jamais. La situation des minorités non-musulmanes et des minorités musulmanes avaient continué à se détériorer sous un régime civil au cours des années suivantes.

“La raison pour laquelle la promesse de Musharraf de maîtriser l’extrémisme religieux ne fut pas honorée tient à son soutien au djihad en tant qu’instrument servant la politique étrangère du Pakistan. La recherche d’une influence régionale, en particulier pour contrer l’ascendance indienne, est restée au cœur de la stratégie politique du Pakistan sous les gouvernements civils depuis 2008. De même, les djihadistes ont continué de jouer un rôle important dans le maintien de la position du pays sur les questions territoriales. Il n’y a donc pas eu de véritable effort pour éliminer le terrorisme islamiste.

“En conséquence, les persécutions contre les chrétiens et les ahmadis en vertu des lois sur le blasphème, les attaques contre les sunnites soufis et chiites — ainsi que la conversion forcée des hindous — persistent. Les Pakistanais débattent souvent de questions telles que la manière de ramener le Pakistan aux idéaux de Jinnah ou de savoir si l’élimination à grande échelle des chiites peut être qualifiée de génocide. Mais ces arguments ne changent pas grand-chose à la vie des membres des communautés minoritaires. Ces dernières années, les musulmans qui ont pris la défense des minorités ont été, eux aussi, la cible de violences islamistes. Les militants ont impitoyablement prévenu toute discussion à une grande échelle dans la société pakistanaise au sujet de la réforme juridique et politique.”

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La marque au front des islamistes

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Concernant les marques qu’on voit sur le front des islamistes.

Dans nombre de mosquées, il y a à l’entrée de la salle de prières de petits objets en bois appelés “qorç” (disque), sur lesquels est marquée la chahada, et on se prosterne dessus pour avoir la chahada imprimée sur le front. On appelle cette marque “tabaa”, c’est-à-dire “impression”.

Autrement, la marque noirâtre, qu’on est supposé avoir parce qu’on s’est blessé le front sur un sol sale et qu’on s’est ainsi autotatoué, est appelée “zebib”, c’est-à-dire “raisin sec”. Du moins en Egypte, où les islamistes rivalisent en matière de zèle à qui se cognera plus fort pour l’avoir. A droite, photo du président égyptien Sadate qui a été initié chez les Frères Musulmans.

Mais une telle marque ne vient pas naturellement. En effet, le prosternement musulman se fait sur le front “et sur le nez” (à gauche), et consiste à presser sur les deux en même temps, les deux étant considérés comme un seul des “sept os” sur lesquels Mahomet commande de se prosterner (nez+front, mains, genoux, bout de chaque pied).

Donc logiquement, cette grosse marque, tabaa ou zebib, devrait être plus bas placée sur le front et endurcir aussi la protubérance nasale. Or ceux qui l’ont ont toujours des nez intacts !

Ceux qui ont le zebib trop haut placé, c’est qu’ils n’obéissent pas au commandement de Mahomet de se prosterner sur le nez en même temps que sur le front. C’est ce qu’on pourrait appeler de l’hypocrisie, du m’as-tu-vu.

Les photos à gauche sont utilisées par des islamistes pour expliquer comment faire le prosternement musulman de façon correcte.

Lina Murr Nehmé, 20 démcebre 2018

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