sur la restauration de l’Elysée

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Réfection de l’Elysée, selon les vœux de Brigitte Macron. Photos: Le Figaro.

Voici des photos publiées par Le Figaro, qui répondent à ma question précédente. Pour un demi-million d’euros, donc, M. et Mme Macron ont transformé une salle de style baroque-rococo-rois de France, en une salle de style romain antique à peine modernisé. Une salle qui n’est pas sans rappeler les thermes de Caracalla, ou du moins leur reconstitution, quand on ne voyait pas la brique, parce qu’elle était recouverte de marbre à l’intérieur.

Je ne connais pas personnellement le conseiller du patrimoine qui aurait, nous dit-on, conseillé Mme Macron, mais c’est certainement elle qui a pris la décision principale: tout architecte d’intérieur sait que le client est roi et qu’il ne pourra conserver un chantier que s’il lui fait les concessions qu’il veut. Et plus le chantier est coûteux et prestigieux, plus l’architecte doit s’aplatir. Quant à Madame Macron, elle s’y connaît autant en architecture sur le plan du fond, qu’un chauffeur de taxi.

Car l’architecture charrie un message. Et le style est un langage. Quand on construit une mosquée en France, on ne la construit pas dans un style baroque ou rococo, on la construit dans un style musulman.

Pour savoir ce que, sur le plan symbolique, le changement de style à l’Elysée signifie, il faut réouvrir nos manuels d’histoire et se rappeler ce que fut l’imperator (“général en chef” et non “empereur”) romain pour les Français, au temps où ils s’appelaient Gaulois.

Jules César, fondateur de l’Empire romain, a massacré les Gaulois et a vendu leurs femmes et leurs enfants en esclavage. Pour avoir une pâle idée de ce qu’a fait Jules César en France, on peut revoir une des vidéos de Daech. César a fait la même chose, mais à bien plus grande échelle.

Avec l’argent tiré du prix de la vente de la souffrance des mères et des vierges gauloises, César a acheté un tribun (ancêtre des journalistes d’aujourd’hui) pour qu’il lui fasse de la propagande. Ce tribun vendit Rome pour l’or tiré par César du pillage de la Gaule (qui comprenait alors la Belgique francophone) et — on ne le répètera jamais assez — de la vente des prisonnières gauloises. Cette propagande permit à César de devenir le grand pontife, c’est-à-dire le chef des grands-prêtres de l’Empire romain que Pompée venait de constituer avec des massacres et des pillages non moins horribles. Le titre de “Grand Pontife” était une sinécure qui procurait à César un logement de fonction à vie, en plein forum, au centre de Rome, et qui, en faisant de lui le pape des grands-prêtres de l’Empire, lui donnait une auréole sacrée. Sans compter les autres avantages financiers et politiques. A dater de ce moment, le nom de Jules César eut un sens, une valeur sur la place publique. Le grand pontificat fut pour lui un marchepied grâce auquel il lui devint possible d’accéder à la dictature suprême, opprimant les opposants romains ou italiens comme il avait opprimé les Gaulois.

Le tout, en imposant l’art dit gréco-romain par le biais de grands monuments qui impressionnaient le peuple.

Cet art, que l’on retrouve dans tous les pays occupés, opprimés par les Grecs ou les Romains, est devenu le symbole de cette oppression. C’est dans ce genre de décor qu’on se livrait à des orgies dégoûtantes qui finissaient en vomissements (il y avait tout un art de se faire vomir pour aller manger davantage une fois que l’estomac était plein). C’est dans ce genre de décor qu’on condamnait les citoyens à mort ou qu’on les torturait. On a beaucoup parlé de Vercingétorix, mais beaucoup d’autres Gaulois ont subi des tortures épouvantables dans ce genre de décor. Beaucoup de Phéniciens, beaucoup de Numides (Maghrébins), beaucoup de juifs. Le plus célèbre de tous ces personnages est Jésus-Christ, qui fut tué en tant que résistant, parce qu’il s’était dit roi des juifs, et que seul César (l’empereur Tibère) prétendait être le roi des juifs. C’est dans un décor de ce genre qu’eurent lieu ses conversations avec Pilate et sa condamnation. Ses tortures eurent lieu dans une partie du même palais qui était moins joliment décorée, puisqu’elle était destinée aux gardes.

Le décor dans lequel furent moqués, condamnés et torturés les Gaulois, et leurs femmes violées, est aujourd’hui copié dans le palais d’où sont gouvernés les descendants des Gaulois: l’Elysée. Tout un symbole que les Macron, j’en suis sûre, n’ont pas choisi sciemment. Ils se sont tellement penchés sur l’UOIF, les Algériens et autres soi-disant arabes, qu’ils ont oublié qu’en grec et en latin, le nom de la France est : “Gallia”.

L’ambiance gréco-romaine est peu connue de nos jours, et c’est pourquoi il faut être architecte ou professeur d’histoire de l’Architecture pour s’en apercevoir. Mais je l’ai dit plus haut, l’architecte propose, et le client décide. Cette ambiance est bien aimée dans les “grands hôtels de luxe” des Arabes, qui ne seront sûrement pas dépaysés lors de leurs visites à l’Elysée. C’était, après tout, l’ambiance qu’on trouvait dans les palais des rois que leurs ancêtres arabes ont massacrés en Irak, en Syrie, au Liban, au Maroc, en Algérie, en Libye, en Égypte, à Petra, Jerash, Césarée, Tyr, Sidon, Jaffa, Beyrouth, Tripoli, Byblos, Damas, Tartous, et les autres villes au VIIe siècle. Car alors, cette mode décorative subsistait encore.

500 000 euros pour ramener l’Elysée au temps où les Romains occupaient la France… pendant qu’on rogne sur les retraites des Français pauvres. Mme Macron s’est affairée à tant de choses futiles depuis l’élévation de son ex-élève au pouvoir suprême en France, des choses qui prennent tant de temps, qu’on a l’impression qu’à part ses nuits avec son ex-élève et ses réceptions et tournées en public, elle passe la totalité de son temps à se vêtir, se farder, se coiffer, recevoir des décorateurs, des vendeurs de piscines, des vendeurs de vaisselle, de grands couturiers — bref, faire du shopping à domicile.

Lina Murr Nehmé

P.S. : Une lectrice a critiqué ce texte en disant que la mode gréco-romaine a été largement utilisée dans l’art chrétien, et que les constructions romaines étaient toujours peintes de fresques, et en rouge. Voici la réponse que je lui ai faite :

La mode de l’antique est venue dès la Renaissance comme une réaction contre l’art chrétien gothique. C’est alors qu’on a commencé à faire des portraits des Douze Césars. Il n’empêche que les ors baroques et rococo ont représenté un éloignement de ce style antique dépouillé. Juste avant la Révolution, David a privilégié des intérieurs dans ce style comme une réaction aux rois et aux ors et aux couleurs dans lesquels ils vivaient.

Non, le rouge n’était pas la couleur nécessairement dominante. Vous trouvez à Pompéï des fresques qui ne sont pas sur fond rouge. Et vous trouvez dans les boutiques d’Apollodore de Damas dans le marché de Trajan, des pièces décorées de fonds blancs, tant celles en mosaïque que celles en fresques.

Non, l’édifice n’était pas nécessairement peint. Il pouvait être tout simplement recouvert de marbre, comme l’intérieur du Panthéon de Rome, qui ne contient aucune peinture. Quand, à la Renaissance, Brunelleschi et ses disciples ont voulu suivre la mode antique, ils n’ont pas fait de fresques, mais imité le Panthéon: plaques de marbre. Beaucoup plus beau et plus cher. Les fresques sont laissées pour les intérieurs bon marché.

Le Parthénon d’Athènes montre des traces de couleur sur la frise, mais rien ne prouve que ces couleurs soient d’époque antique: les couleurs ne durent pas 2000 ans quand elles sont sujettes aux intempéries. A peine durent-elles quelques années. Voyez vous-même combien de temps dure la peinture de l’extérieur de votre maison ou appartement. Je ne suis d’ailleurs pas sûre que les couleurs vont avec ce genre de constructions. La reconstitution, en utilisant ces couleurs, est laide, loin de la majesté du Parthénon.

Certes, on trouve des fresques dans la maison dorée de Néron, et dans les maisons des riches à Pompéï et Herculanum. Mais il n’y a pas là de quoi généraliser. Ce sont des cas spécifiques dont les artistes européens (Raphaël, David, Vien) se sont inspirés. Quand la pierre est parfaite sans peinture, il n’y a pas lieu de l’enlaidir avec de la peinture. On peignait plutôt les constructions de brique, comme les marchés de Trajan ou les maisons de Pompéï.

Lina Murr Nehmé, 4 février 2019

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Du bon usage de la gifle

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Miliciens nassériens à Beyrouth, pendant les “Evénéments de 1958”, improprement appelés “guerre civile” par la propagande. Photo : Getty

J’ai raconté jeudi dernier (31 janvier) la scène que mon père m’avait faite parce que je m’étais exposée face à des miliciens armés.

Mais mon père avait fait pire en son temps. Durant la prétendue guerre civile de 1958, les étudiantes qui habitaient près de chez nous n’osèrent pas prendre les transports en commun pour rentrer de l’Ecole Normale, en région ouest, à Achrafié, Sin el-Fil, etc. Mes parents en bourrèrent la voiture. Les voitures de mes parents devaient être extensibles, quand je pense au nombre de passagers qu’ils réussissaient à y fourrer. Nous nous asseyions sur les genoux les uns des autres, ce qui fait que dans une VW coccinelle, nous pouvions être 6 ou 7, dépendant du nombre de bonnes ou de cousines qui montaient avec nous. Un jour, nous étions allés à Baalbek à 17 dans une voiture, il est vrai, américaine et décapotable, mais disposant de 5 places seulement. Il n’était évidemment pas question de ceintures de sécurité.

Ce jour-là, donc, où aucun de nous n’était avec eux, mes parents avaient fourré dans leur voiture toutes les étudiantes de l’Ecole Normale qui avaient demandé à ma mère de les prendre avec elle. Ils avaient été arrêtés à un barrage de gens de Nasser, qui comprenaient des Palestiniens et des Syriens. (Car durant cette prétendue guerre civile entre libanais, il y eut beaucoup plus de morts palestiniens et syriens que libanais.)

Les miliciens du barrage refusèrent de les laisser passer, je ne me souviens plus pourquoi, peut-être parce qu’il y avait des musulmanes parmi les filles et qu’ils ne voulaient pas qu’elles aillent en quartier chrétien.

Mon père cria des injures et dit: “Frère de p… ! Ce n’est pas vous qui m’empêcherez d’aller chez moi.” Il descendit à toute vitesse, gifla le milicien le plus proche de lui si fort qu’il le fit tomber, remonta en voiture, démarra à quadruple vitesse et força le barrage. Ils leur tirèrent dessus, mais ne réussirent à atteindre aucun d’eux. Tout ceci, sachant que ma mère était enceinte de mon frère Kamal, à son neuvième mois.

Les jours suivants, la famille appela mes parents en leur disant de fuir à la montagne : on pensait que le quartier chrétien allait être envahi par les gens de Nasser. Mes parents refusèrent, et pendant que les batailles faisaient rage, ils mettaient un 78 tours, la “Petite Musique de Nuit” de Mozart, assez haut pour couvrir le bruit des combats, et ils me faisaient danser. J’avais près de trois ans. Ils me firent tellement danser sur cette musique durant ces combats que le disque en fut tout rayé.

Quand, à l’âge de quatorze ans, je me mis à explorer la discothèque de mes parents, je tombai sur ce disque. Je le posai sur le tourne-disque, et au milieu des bruits de fond et des rayures, je reconnus une musique familière. Mais je n’appris l’histoire de la danse que des années plus tard.

Lina Murr Nehmé, 3 février 2019

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Les 130 djihadistes sont-ils français ?

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Dans cette vidéo diffusée par Daesh (voir en fin d’article), des djihadistes français brûlent leur passeport devant la caméra et appellent les musulmans de France à renier la nationalité française et à rejoindre l’Etat islamique en Syrie… pour combattre les Syriens, les Libanais, et plus tard, les Israéliens. Ils appellent à commettre des attentats en France. (C’était en 2014, un ou deux mois avant les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher en janvier 2015, comme par hasard.)

L’un des djihadistes français a été reconnu comme ayant participé au massacre de 18 Syriens et d’un Américain (Analyse Euronews).

Parmi eux se trouve Quentin Le Brun, originaire de la région d’Albi :

“[Il] apparaît dans une vidéo de sept minutes diffusée par le forum djihadiste Al-Hayat en novembre 2014, en compagnie de deux autres Français, Kevin Chassin (mort dans un attentat-suicide à Mossoul en 2015) et Romain Garnier (prisonnier des forces kurdes depuis décembre 2017). Romain Garnier appelait les musulmans français à venir rejoindre l’Etat islamique ou bien à tuer les Français « par les armes, les voitures, le poison ».”

(Paris Match, 01/02/2019)

Malgré tout, la Syrie, et notamment les parties kurdes de ce pays, ont reçu des menaces diplomatiques très claires: ils ne doivent pas toucher aux citoyens français. C’est pourquoi ils n’y touchent pas en effet, mais évidemment, ils ne diront pas ce qui s’est passé dans les coulisses, qui les a poussés à préserver leurs assassins et à vouloir leur procurer les douceurs françaises.

Il est bien étrange d’interdire ainsi aux Kurdes et aux Syriens de juger ceux qui ont commis des crimes chez eux. D’après le droit international, un criminel est jugé d’après les lois du pays dans lequel il a tué. C’est pourquoi quand la France met la main sur un assassin syrien, elle le juge selon ses propres lois, elle ne l’extrade pas vers la Syrie. Si elle exige l’extradition de ces djihadistes, c’est au nom de la loi du plus fort. La France ayant déclaré que ces djihadistes étaient des citoyens français, ils lui sont à ce titre plus précieux que les citoyens syriens qu’ils ont assassinés.

Mais sont-ils français? Un djihadiste est citoyen de l’Etat islamique qui, comme son nom l’indique, est un Etat. Et la double nationalité ne peut être cumulée, puisque cet Etat, le califat, est l’ennemi de la France. Le gouvernement français l’a d’ailleurs signalé après les massacres en 2015: il y a “une guerre” entre la France et Daech, et ce n’est pas la France qui a déclaré cette guerre à Daech. Dans ce cas, comment concevoir que des citoyens français, ayant renié leur citoyenneté pour adopter celle de l’ennemi, puissent être considérés comme des citoyens français? Ils ont quitté la France pour aller en Irak ou en Syrie aider le califat à envahir le monde. L’idée était de faire flotter le drapeau noir sur l’Elysée, Matignon, Downing Street, Windsor et… surtout, Saint-Pierre de Rome. L’un de ces djihadistes occidentaux, Emwazi, dit “Jihadi John”, l’a dit dans la vidéo de l’assassinat des coptes.

Si le gouvernement français l’a oublié, il n’en est pas de même des djihadistes concernés. Ils savent qu’en cas d’amnésie, leurs compagnons, citoyens du califat, les tueraient.

Lina Murr Nehmé, 1er février 2019

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Retour des 130 djihadistes : Pourquoi ?

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Parlant du retour des djihadistes en France, il est bon de revoir cette vidéo faite par Euronews en 2014, au temps où ces messieurs cherchaient à aller en Syrie et non à fuir la Syrie.

Note: Nicolas Bon et son frère sont morts en commettant des attentats en Syrie pour tuer des Syriens, un peu comme des daeshiens non-français ont commis des attentats en France pour tuer des Français. Avec l’idée de tuer ensuite les Israéliens une fois que le barrage syrien et le barrage libanais auraient disparu. Et après Israël et la Jordanie, d’autres pays, et finalement la France. (Voyez ce qui se passe maintenant en Afrique, aux Philippines et en Birmanie.)

Ce sont ces messieurs que M. Emmanuel Macron refuse de laisser juger en Syrie selon les lois syriennes. Notez bien que ces “revenants” sont moins nombreux que les victimes de Daesh en France !

Maintenant ils reviennent en France… pourquoi?
Certes, on va les écrouer dès leur arrivée. Mais pour combien de temps? Combien de soi-disant condamnés à vie sont sortis de prison quelques années plus tard?

Lina Murr Nehmé, 31 janvier 2019

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Patrice quarteron sur les 130 djihadistes

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J’ai partagé hier une vidéo, dans laquelle Patrice Quarteron se laissait aller à la colère en apprenant que la France allait recevoir plus de cent djihadistes à la fois.

Un de mes amis s’est étonnée de ce que j’accepte ce langage “grossier”. Disons que je ne l’aurais pas exprimé exactement de la même façon, mais il est certain qu’à la pensée que des gens vont mourir, on dit ce qu’on peut pour essayer de toucher, de blesser, dans l’espoir de l’empêcher. 

J’avoue que j’ai dit un des mots employés par Patrice Quarteron une fois dans ma vie, en public, dans la rue, à des miliciens qui venaient de voler la camionnette d’une équipe d’ouvriers qui, sous les bombes (c’était pendant les Cent jours d’Achrafié), réparaient les dégâts causés par les bombardements, et faisaient volontairement des heures supplémentaires qui ne leur seraient pas payées. De petits jeunes de moins de vingt ans, qui s’étaient assis par terre à se lamenter en disant: 

— Nous travaillons sous les bombes, notre temps de travail se termine à 2 heures, il est 5 heures, et les heures supplémentaires ne nous seront pas payées, et nous allons être punis pour la perte du camion…

Que vouliez-vous que je fasse, frêle jeune fille de 23 ans en entendant ces paroles, après avoir vu voler l’engin, sinon d’abandonner le langage châtié que m’a appris ma mère, pour crier aux miliciens restés après que leur camarade eut pris la camionnette : “Quels hommes vous êtes ! Etre viril, ce n’est pas avoir un fusil, c’est avoir des c… !” Ils se sont mis à tirer en l’air pour me faire peur. Je leur ai crié: “Ô hommes!”, en leur faisant un geste obscène pour rappeler mes paroles que couvrait le bruit des balles. 

Les habitants de l’immeuble devant lequel nous nous trouvions sont descendus en entendant les coups de feu, et tous ceux qui se trouvaient dans la rue se sont engouffrés dans le hall du même immeuble pour se mettre à l’abri. Les jeunes ouvriers m’ont fait entrer de force. Je criai: “Laissez-moi!”, et je me dégageai, et repartis dans la rue crier: “Ô hommes!” en faisant un geste obscène. Et ils me tiraient dessus. Et les ouvriers revenaient me tirer en arrière. Finalement, le concierge de l’immeuble, gros et gras, m’a terrassée pour que je ne sorte pas. 

“On va te tuer!”, me dit-il. 

— J’ai 23 ans et je suis libre de faire ce que je veux de ma vie.

— 23 souliers sur ta tête.” 

Et il me donne un coup de pied. Ma sœur Nada vient à mon secours. La femme du concierge l’intercepte. Elle lui dit: 

— Ecoute, madame, je suis judoka. 

Alors la femme la gifle. 

Finalement, nous nous sommes retrouvées toutes deux dans la rue, et nous avons marché avec les fusils dans le dos. Ma sœur me disait: 

— Qu’as-tu gagné à faire ceci? Nous avons reçu une raclée, et on ne nous réparera pas l’électricité.

— Je ne pouvais pas faire autrement.

Ce furent les cent mètres les plus longs de ma vie. Vous dire mon soulagement quand nous nous sommes retrouvées près d’un poste de l’armée libanaise, serait impossible. Car certes, j’avais risqué ma vie parce que l’injustice me mettait en colère, mais en même temps, je ne voulais pas la perdre.

Arrivées à l’immeuble, nous avons trouvé mon père chez les voisins. Nous lui avons tout raconté, et il m’a fait la scène de ma vie. Puis il a téléphoné à un des chefs des milices, et il lui a dit: 

— Je te félicite, tes jeunes sont des hommes!

— Oui (content) ? Qu’ont-ils fait?

— Mes filles sont Yasser Arafat, pour qu’ils leur tirent dessus?” (Et il lui raconte l’histoire, et lui fait une scène à son tour.)

Depuis la scène que m’avait faite mon père, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Tout le monde était assis en silence, tout le monde fumait, sauf moi et le chien. Ma sœur et les voisines, pour me changer les idées, m’entraînent au salon, qui donne sur la rue, et me donnent à boire de l’alcool.

Et que voyons-nous dans la rue? Les ouvriers avec leur patron, absent au moment du vol du camion. Ils marchaient dans la rue et regardaient autour d’eux en cherchant notre immeuble.

Nous sommes descendus les accueillir.

— Montez prendre un café, dit papa.

— C’est toi qui les a grondés? me dit le patron, sans répondre.

— Oui.

— Je te félicite d’avoir une fille pareille, dit-il à mon père. 

— Ils vont punir les jeunes gens? dis-je.

— Jamais de la vie. Je vais le leur faire rendre, et ils paieront même une amende.

— Montez prendre un café, reprend papa qui, du coup, était aussi content qu’il avait été en colère contre moi une heure auparavant.

— Non, dit le patron. L’électricité avant. Je veux te la réparer à cause de ta fille.

Tout le monde était content, les ouvriers souriaient, tranquillisés sur leur sort. L’électricité vite réparée, ils vinrent tous chez nous et prirent un café. Et le patron revint chez nous tous les jours de la semaine suivante, pour prendre un café et bavarder pendant son temps de repos. Peut-être qu’ensuite, il a eu à travailler ailleurs.

Patrice Quarteron s’adressait à des ministres et à un Président, comme moi, je m’adressais à des miliciens, cherchant le mot qui pourrait toucher, et avec l’idée de défendre des innocents. Me concernant, je pouvais mourir. Lui ne court pas ce risque car une célébrité de ce calibre doit logiquement avoir une protection. Mais le danger qu’il court est plus grand, sachant qu’il insulte ainsi des gens qui sont des as en matière de création de scandales à partir de rien pour faire tomber quelqu’un aux yeux de l’opinion publique. 

Un des commentateurs de mon petit texte accompagnant la vidéo a écrit que Patrice Quarteron était un champion. J’ai répondu :

Le hic, ce n’est pas d’être champion de boxe, c’est de savoir: 

1-s’excuser quand on a eu tort (ce qu’il fit après la fin de l’affaire Théo)

2-dire “J’aime la France” quand on est d’origine immigrée, surtout d’origine africaine, sachant qu’une propagande criminelle contre la France et contre les Blancs de peau, cherche à le pousser à la haine.

Je trouve que ces deux choses demandent plus de courage et de force que d’être champion de boxe. Voilà pourquoi j’ai partagé cette vidéo et écrit ce commentaire.

Lina Murr Nehmé, 1er février 2019

https://www.youtube.com/watch?v=BuiINODPPXA

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Asia Bibi acquittée de nouveau

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Dispositif de sécurité mis en place pour protéger le tribunal lors de la délibération des juges

Fin de l’affaire Asia Bibi, j’espère. On croit rêver. Le juge dit à l’accusateur d’Asia Bibi, Qari Sallam:

“Vous nous faites des reproches et vous demandez quel genre de personnes nous sommes [pour avoir acquitté Asia Bibi] … Toi-même, regarde-toi, quel genre d’accusation as-tu porté?”

“Nous avons tenu compte de la délicatesse de l’affaire, sinon nous aurions mis les témoins en prison pour leurs faux-témoignages.

“Sommes-nous censés être assassinés maintenant que nous avons exécuté la justice? Est-ce là l’islam?”

La photo montre les mesures de sécurité prises devant la Cour Suprême pendant que Qari Sallam faisait “réviser” le procès. Il faut signaler qu’au Pakistan, les pressions de la rue sont terribles durant les jugements des cas de blasphème, vrais ou faux. Dans la rue, on crie “Pendez-le” ou “Pendez-la”, selon le cas. Des mollahs se permettent d’interrompre le juge, les avocats, avec des cris comme “Allahou Akbar!” ou “Subhanullah” (Loué soit Allah) ou “Astaghfiroullah” (Je demande le pardon d’Allah), expressions lancée habituellement quand on est scandalisé de ce qu’on entend.

Lina Murr Nehmé, 29 janvier 2019

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Le juge qui a acquitté Asia Bibi condamné à mort par les islamistes

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Au cas où le jugement de la Cour Suprême du Pakistan serait confirmé mardi, on peut s’attendre à des émeutes pires que celles de novembre. Des émeutes assez fortes, peut-être, pour venir à bout de la garde de cet homme, le juge Mian Saqib Nisar, Président de la Cour suprême du Pakistan.

Le juge Nisar a été condamné à mort par Afzal Qadri pour avoir acquitté Asia Bibi le 31 octobre 2018. Il se justifia de son jugement en disant: “Nous, juges, ne sommes pas seulement les juges des musulmans”. En d’autres termes, les non-musulmans aussi ont droit à la justice au Pakistan.

Si le jugement est cassé mardi, c’est Asia Bibi qui sera tuée, et les membres de sa famille attrapés l’un après l’autre pour être tués aussi, sauf s’ils renient leur mère.

Dans ce cas, je ne donne pas cher de la justice au Pakistan, malgré la lutte d’un nombre incroyable de Pakistanais de diverses religions, pour maintenir la justice et l’humanité dans leur pays.

La vidéo dont je copie le lien vous parle d’un autre juge qui, il y a vingt ans, a été tué parce qu’Afzal Qadri l’avait condamné à mort. Son sort avait terrorisé la quasi totalité des juges, qui ont souvent préféré différer la sentence plutôt que de dire qu’un inculpé était innocent.

Lina Murr Nehmé, 27 janvier 2019

 

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1917 : la “paix honorable” de Charles Ier d’Autriche

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La Grande Guerre. On aurait pu l’arrêter avant son terme, et éviter ainsi un million de morts. En 1917, l’Autriche eut un nouvel empereur, Charles, jeune homme révolutionnaire, qui estimait que sa couronne ne méritait pas ces massacres. Il proposa donc “une paix honorable”. Son offre convenait à la France, qui commença par s’y intéresser. Mais l’Italie s’y opposa, car une paix trop précoce lui aurait fait perdre la possibilité d’agrandir ses territoires aux dépens de l’Autriche, justement. Et l’Angleterre voulait le Levant.

 

Pour résultat, l’Autriche-Hongrie, la seule qui eût voulu la paix, la seule dont le monarque était populaire parce qu’il était humain, fut aussi la plus mal traitée. Démembrée, elle vit son souverain chassé malgré la volonté du peuple, au moins en Hongrie, et privé de ses biens personnels en dépit du droit. Il mourut en exil, d’une pneumonie, parce qu’il n’avait pas les moyens de chauffer correctement la maison froide et humide qu’un ami lui avait prêtée. On ne trouva rien de convenable parmi ses vêtements, et on lui fit porter une tenue qu’il avait autrefois donnée à l’un de ses serviteurs. Pendant ce temps, le kaiser allemand, qui avait provoqué la guerre, se prélassait dans le luxe d’un château.

Le peuple de Vienne pleura dans les rues en apprenant la mort de son empereur. Charles était le premier chef d’Etat d’Europe à avoir fondé un ministère pour résoudre les problèmes sociaux. Des pauvres étant morts de froid à Vienne, l’Empereur commanda d’utiliser ses propres voitures à transporter les vivres et le charbon pour empêcher d’autres de mourir. Il lutta contre la corruption, notamment celle de la presse, combattit le principe de la guerre sous-marine, qui faisait périt des civils en mer . Et contrairement à ce qu’on prétendit, il refusa aussi l’usage des gaz; mais c’étaient les Allemands qui commandaient. Charles, voyant qu’ils utilisaient ses ports pour mener la guerre sous-marine malgré son opposition, prit l’initiative de proposer la paix aux Alliés. Il était donc très populaire en France, où Anatole France, bien qu’il fût antimonarchiste, disait qu’il était “le seul homme honnête” dans cette guerre.

Le plus regrettable ne fut cependant pas la déchéance et la mort de l’homme d’État le plus populaire de son temps, mais les trois catastrophes engendrées par son échec, et dont le monde a payé très chèrement le prix.

La première de ces catastrophes fut la vocation d’Hitler, alors un des sujets de Charles. Son succès fut rendu possible par l’unification de l’Allemagne. Car les Alliés reconnurent à la Prusse ses annexions, sauf celle de l’Alsace-Lorraine. Injustice suprême, que de faire payer aux victimes les dettes de guerre des bourreaux. Mais si on les traitait comme les Alsaciens et les Lorrains, c’est-à-dire comme des victimes de la Prusse (ce qu’ils étaient), celle-ci ne pourrait pas payer la dette de guerre que voulaient lui imposer les Alliés. En unifiant l’Allemagne tout en démantelant l’Autriche, en imposant aux Allemands exsangues une dette de guerre qu’ils ne pourraient pas honorer, on a rendu la Deuxième Guerre mondiale inévitable.

La seconde catastrophe, ce fut la série de massacres commis par Lénine et Staline. Pour se maintenir au pouvoir, Lénine fut obligé de tuer des millions de civils. Si Charles avait réussi auprès des Alliés, la guerre se serait arrêtée au printemps 1917. Sa lutte avec les Allemands au sujet de la guerre sous-marine eut lieu le 20 janvier. Il passa les jours suivants — cela fait 102 ans exactement — à élaborer un projet de paix séparée, et à étudier la proposition qu’il ferait aux Alliés.

La troisième catastrophe est l’islamisme que l’Autriche-Hongrie, au centre de l’Europe, aurait réussi à canaliser: tant Belgrade que Vienne furent des capitales qui résistèrent à l’Etat islamique de leur temps et le vainquirent. Cela arriverait-il encore aujourd’hui ?

J’avoue avoir été très négative quand Charles Ier a été béatifié. J’ai pensé: “Ils nous cassent les pieds avec leur blabla sur la paix, et ils veulent nous béatifier des politiciens, maintenant.”

Pendant que je travaillais à mon livre sur la Première Guerre mondiale, Quand les Anglais livraient le Levant à l’Etat islamique, je suis tombée sur un personnage qu’on ne pouvait pas ne pas admirer. En rédigeant sa biographie, indispensable à la compréhension de la politique britannique au Levant, je me suis sentie toute petite devant un homme qui osa braver ses ennemis pour arrêter un massacre, et qui, ensuite, sut rester digne jusqu’au bout. Je me suis dit: “Est-ce que par hasard c’est celui qui a été béatifié?”

C’était lui. J’étais bien attrapée: être l’admiratrice d’un homme que j’avais qualifié de “politicien”. Mais il faut m’excuser: pour moi qui travaille sur les guerres et sur les morts, les discours lénifiants que le clergé nous sert sur la paix m’enquiquinent, à dire la vérité, car les paix qu’ils proposent sont celles des plus forts, celles des cimetières. Excepté celle de Charles d’Autriche. Mais avez-vous entendu parler de lui dans votre église paroissiale?

En Autriche, j’ai demandé à un employé de musée pourquoi je ne trouvais rien sur Charles Ier dans les églises autrichiennes, alors qu’il venait d’être béatifié. Il me dit: “Nous n’aimons pas mélanger la religion et la politique.” Je lui dis: “Pourquoi? Vous n’aimez pas que vos politiciens vous aiment?” Il s’est planté, ne sachant pas que répondre, car dans le cas de Charles, ce sont ses convictions religieuses qui ont motivé sa conduite.

Ce qui ne veut pas dire qu’un non-catholique ne l’aimera pas. Après tout, je suis descendante d’une farouche famille montagnarde orthodoxe ; mon arrière grand-père était pope, et mon grand-père apprenait à ses enfants (ma mère) dans les années 1930 à réciter : “Vive Staline, le défenseur du tsar Nicolas!”

D’ailleurs, une des premières personnes que j’aie affrontées après la parution de mon livre fut une dame autrichienne protestante qui m’a chanté les louanges de Charles. Il est vrai qu’un Autrichien ne peut pas être à la fois avec Hitler et avec Charles d’Autriche.

Le film le plus célèbre de l’histoire du cinéma, “The Sound of Music” (La Mélodie du Bonheur), basé sur une histoire vraie, est indirectement lié à Charles Ier. Il s’agit de l’Anschluss imposé par Hitler et accepté de bon cœur par la haute société autrichienne, sauf par les partisans de Charles Ier, dont faisait partie Georg von Trapp, le héros du film. Von Trapp, qui avait été officier de Charles Ier, refusa de hisser le drapeau nazi sur sa demeure à Salzbourg, refusa un poste d’officier dans la marine nazie, refusa de chanter avec sa famille devant Hitler. Il préféra même prendre sa famille en exil plutôt que de faire subir à ses enfants la propagande nazie.

Lina Murr Nehmé, 24 janvier 2019

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Hommage aux Algériens libres

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Les Algériens sont les premières victimes de la violence mentale ou physique imposées par les islamistes. Dont beaucoup sont des imams fonctionnaires payés par le gouvernement algérien pour islamiser la France.

Ils sont des centaines en France, et on les paie très cher, avec un argent volé au peuple algérien qui a faim. N’est-ce pas injuste? J’ai raconté cela avec des preuves dans mon livre “Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: Ce qu’ils cachent”. Je croyais que ce livre scandaleux changerait tout, mais j’ai l’impression que l’administration française est trop fossilisée, trop morte pour réagir.

Mais mettons de côté les imams et autres islamistes dont j’ai soupé en écrivant trois de mes quatre derniers livres. J’ai envie ce soir de les oublier et de penser aux autres Algériens, ceux dont on ne parle pas.

Il y a beaucoup d’Algériens et d’Algériennes en France qui sont des délices à fréquenter. Mais on ne leur fait pas de publicité. Ils sont mal vus. Parfois, on les frappe dans leurs quartiers. Il est tabou d’être un opposant algérien, et il est tabou d’aimer la France. Je ne sais pourquoi. Ou plutôt si, je le sais: il y a l’argent. Eux ne sont pas riches. Ils ne peuvent pas payer de bakchichs aux politiciens, ni donner de mots d’ordres à coups de fatwas comme fait l’UOIF. Ils ne font pas gagner des élections.

A eux, à elles, aux Algériens qui exercent leur droit d’êtres humains à penser librement — soit qu’ils soient devenus athées, soit qu’ils fassent partie des centaines de milliers qui ont été secrètement convertis au christianisme, ou qu’ils soient simplement laïques — je veux dire: “Vous n’êtes pas seuls. Nous vous aimons”.

Je copie cette lettre ouverte écrite par un certain nombre d’Algériennes. Combien? Je ne sais pas, mais je sais que leurs mots retentissent dans le cœur de beaucoup de Maghrébins qui souffrent en silence, en France et au Maghreb.

Lina Murr Nehmé, 23 janvier 2019

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LETTRE OUVERTE DES ALGÉRIENNES A LA PRESSE FRANÇAISE

La page Facebook les Algériennes dont nous sommes les administrateurs,femmes et hommes vivants en Algérie, militons contre l’obscurantisme religieux qui ostracise les femmes, pour la laïcité, pour l’égalité entre les hommes et les femmes, pour que la société Algérienne puisse avoir son siècle des lumières, qu’elle puisse un jour vivre libre de ses pensées et de ses croyances. Nous ne sommes pas une page féministe, nous souhaitons que vivent en harmonie les hommes et les femmes, que chacun avance avec l’autre et construise un futur apaisé pour nos enfants afin qu’ils puissent un jour être fiers de leur algérianité. Nous ne sommes pas arabes, nous sommes citoyens Algériens, notre identité est Algérienne, notre culture est Algérienne et non arabe. Il ne s’agit point ici de revendications racistes, mais d’un refus d’assimilation à une culture qui n’est pas la notre, au refus de voir disparaître notre patrimoine culturelle, au refus de voir dissoudre notre identité. SI les Français refusent d’être sarrasins, souffrez que nous ayons la même volonté.

Nous sommes apostrophés chaque jour par ce discours islamiste mou dans la société française, qui lui seul semble avoir une tribune permanente dans la presse. Nous avons été profondément heurtés dans nos consciences lorsque nous avons pu lire au matin qu’une ancienne Ministre de la République Française, laïque et démocratique, finissait de victimiser une jeune fille voilée et exclue d’une émission de radio crochet pour des propos islamistes. Oui, ses propos sont des propos issus de l’islam radical dont nous subissons les conséquences chaque jour dans nos chaires et nos consciences. Madame Taubira qui par le passé n’a pas hésité à enterrer les ravages de la traite arabo-musulmane en Afrique noire, n’hésite pas aujourd’hui à flatter les islamistes qui aujourd’hui vont avoir un outil marketing incomparable, puisque la jeune fille en question va produire un album dont la promotion s’appuiera sur l’islamophobie. Nous sommes de religion musulmane, nous sommes contre l’islamisme, serons-nous aussi traités d’islamophobe ? Nous rejetons immédiatement le discours hypocrite du c’est pas ça l’islam. Si l’islam prôné par les salafistes c’est aussi l’islam, c’est un islam qu’il faut bannir, châtier, anéantir. Ceux qui parlent d’islamophobie sont en premier lieu les islamistes, racistes, xénophobes, qui n’ont que pour conscience la haine de l’autre, l’animalisation de la femme, objet sexuel doté de la plus grande lubricité, qui faut voiler, faire taire, violer, humilier.

Chaque jour nous recevons des messages de détresse, de femmes battues toute la nuit, qui vont au commissariat, qui les renvoie avec leur détresse au tribunal qui tranchera en faveur de l’homme. Nous recevons régulièrement des messages de jeunes femmes dont certaines parlent de se suicider parce qu’elles ont perdu leur hymen hors mariage. Des femmes se font insulter parce qu’elles ne portent pas le voile, certaines sont menacées de mort par leur propre famille si elles ne portent pas le voile, d’autres sont violées parce qu’elles ne portent pas le voile. Les femmes violées sont obligées de se marier avec leur bourreau, des mineurs sont mariées de force. Les athées sont pourchassés, les dissidents de la pensée radicale sont inquiétés par la police. Ceci est la réalité de la vie quotidienne des Algériens, et de tout ceci vous n’en faite jamais état, non vous victimisez les porteurs de messages islamistes, vous leur offrez de larges tribunes.

Comment le pays des droits de l’homme peut-il traiter Tariq Ramadan d’intellectuel ? Est-ce à dire que vous asseyez Tariq Ramandan aux côtés de Rousseau, Bergson, Arendt. Non, ceci ne peut être supportable, Tariq Ramadan est un frère musulman, il prône un islam radical, il fait de la femme un animal, des autres croyances des animaux qu’il faut égorger, il est notre bourreau, et votre souhait est que nous adoubions notre bourreau, que nous le considérions comme un intellectuel sans malices qui porte la bonne parole. Kamel Daoud EST un intellectuel, nous sommes Kaméliens dans l’âme, nous refusons cette arabité que l’on nous fait subir, nous refusons cet intégrisme religieux qui nous opprime, nous tue, nous viole nos consciences et nos corps. Nous qui avons subi la décennies noire, qui avons vu nos frères se faire massacrer par les islamistes, nous ne pouvons supporter de voir nos bourreaux d’hier se pavaner et glouglouter sans cesse dans la presse sans qu’il n’y ait un débat contradictoire.

Notre page qui comptait plus 500 000 vues, 60 000 abonnés a été supprimée par Facebook sous la pression répétée des islamistes. D’autres pages créées par des femmes ont connu le même sort. Qui a évoqué un jour cette censure ? Personne. Que l’on censure des gens qui prône la laïcité, le respect, qui se positionne contre les islamistes n’intéresse personne. Mais tout le monde s’insurge que l’on exclue d’une émission une jeune femme qui porte un discours radical.

Si il existe des musulmans laïques, qui prônent une pratique de la religion qui doit rester dans l’intime. Si il y a des Algériens profondément laïques, des athées, des chrétiens, des juifs, des agnostiques qui veulent vivre ensemble et en paix, et laisser le fait religieux à l’entrée de leur demeure. Si il y a des croyants qui respectent les femmes, qui sont contre le voile, pour l’égalité entre les hommes et les femmes, qui sont respectueux des autres, profondément pacifistes, qui ne passe pas leur temps à regarder en arrière, qui sont choqués et bouleversés qu’un pays détruise des écoles pour construire des mosquées. Nous voulons aussi que ces voix soit portées, nous souhaitons aussi qu’ils aient leur tribune, nous souhaitons aussi qu’ils apparaissent dans les débats publics. En leur donnant la parole, en leur laissant la possibilité d’exprimer leur pensées, leurs souhaits, vous verrez que vous couperez les arguments des extrémistes politiques, car oui, des algériens sont intégrés dans d’autres pays, et sont profondément meurtris dans leur âme quand ils voient les bourreaux qu’ils ont fuit hier, passer de média en média pour répandre leur haine.

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