D’après le journal indien “India Today”, l’armée de l’Etat islamique du Pakistan demande aux djihadistes de s’habiller en militaires pour tromper les observateurs.
Si l’information est vraie, l’idée est peut-être celle des djihadistes qui combattent l’armée pakistanaise. (En notant que les services de renseignement pakistanais sont de connivence avec les djihadistes, et sont même classés par les Américains comme étant aussi dangereux que les talibans.)
En faisant le ménage, j’ai trouvé cette capture d’écran. Il m’a fallu quelques minutes pour réaliser que c’était un avatar de la préface de L’islamisme et les Femmes que j’envoyais à des amis pour avoir leur avis. J’écris tant que j’oublie mes livres et leurs préfaces avec le temps.
En relisant ce passage, j’ai été sidérée de la concentration d’horreurs qu’on peut mettre en quelques lignes. Mais le plus horrible, c’est de me rappeler mon enthousiasme à l’époque: je pensais que j’allais changer les choses en révélant la vérité, que j’allais mettre en lumière la tragédie des princesses saoudiennes que MBS ou son père avaient fait disparaître, et surtout, que mon livre allait influer sur le procès de Sarah Halimi et mettre en lumière la tragédie femmes et des minorités vivant dans les quartiers.
Je compare avec mon sentiment actuel, à savoir que j’ai été pillée et utilisée parfois à prouver des choses que je ne voulais pas. (Je ne voulais par exemple pas susciter la haine; et si on survole ou pille des citations au lieu de les lire avec le reste du livre, il est possible de se mettre à haïr.)
Voilà des décennies que je lutte, avec l’impression d’être arrivée trop tard. On me dit que mes livres jouent le rôle de brise-glace. Ils osent ce qu’oseront les autres “ensuite”. Mon éditeur dit: “Lina Murr Nehmé écrit ce qu’on dira six mois plus tard.”
Mais encore? A chacun de mes livres, il a cru que cela ferait boum, et cela a été mis sous le boisseau. Il avait sous-estimé l’esprit de collaboration qu’il y a en France, entre les politiciens et leurs médias d’une part, et les islamistes de l’autre.
Le monde est plus pourri maintenant que lorsque j’étais jeune. J’ai échoué à empêcher une seule des catastrophes que j’annonçais, échoué à mettre fin à une seule des tragédies que je racontais, mais je sens qu’il faut résister à la quarantaine médiatique, et continuer à signaler les failles qui grandissent dans le barrage face à une vague déferlante que la majorité des hommes politiques ne veut pas voir.
Le Cyrano de Rostand disait: “J’aurai tout manqué, même ma mort”. Je n’aurai pas à dire ça, parce que je n’ai pas manqué ma vie, et parce que je ne compte pas mourir comme lui, de la grippe.
On a l’habitude de parler d’individus détraqués concernant les attentats islamistes qu’on ne veut pas qualifier comme tels. On ne veut surtout pas accuser les textes dont ils sont nourris. Dans le cas de l’attaque, devant la mosquée de Bayonne, par un homme de 84 ans (donc potentiellement en route vers Alzheimer), le responsable Aquitaine du CFCM, Fouad Saanadi déclare: “Quand bien même l’enquête révélerait que l’agresseur est atteint d’instabilité psychologique, cela n’empêche pas que le climat actuel est un catalyseur”.
Bien sûr je réprouve l’attentat. Je suis non seulement contre la violence physique, mais contre la violence verbale aussi. Mais je ne comprends pas ce qu’il dit. Car le climat actuel, ce sont les crimes commis par les islamistes chaque année. Ce sont les deuils. Ce sont les déclarations fracassantes et victimaires. Si c’est ça le climat, pourquoi ce monsieur Saanadi n’y remédie-t-il pas en supprimant la cause du mal, à savoir les textes qu’il enseigne ?
1989 fut l’année de la passation de pouvoirs entre le communisme et l’islamisme. L’Union Soviétique mettait fin à la guerre froide, et juste après, Ben Laden et ses amis décidaient de recycler leur infrastructure terroriste, financée, armée, aidée par les Américains pour servir d’arme de guerre contre les Russes, pour en faire un outil contre le monde non-islamique: ce fut la fondation d’al-Qaïda grâce à l’infrastructure de Ben Laden. L’affaire du burkini est une nouvelle affaire du voile. Ces manifestations identitaires en France étaient pourtant inimaginables quand, en 1989, le Liban appelait la France au secours en disant à Mitterrand que l’affaire du voile qui secouait la France, engendrerait de bien pires affaires si le Liban n’était plus en état de défendre la liberté et le vivre-ensemble en Orient.
Le 29 octobre 1989, le Premier ministre Aoun envoya la lettre suivante à Mitterrand:
« Une défaite, ici, maintenant, ne sera pas sans conséquences, chez vous, demain. J’ai lu la semaine dernière que trois tchadors bouleversaient la France. Une des grandes affaires de notre siècle finissant sera, à n’en pas douter, la confrontation entre l’islam et la chrétienté. Il y aura dialogue, ou pas. Accepter la disparition du Liban, c’est se priver d’une terre où ce dialogue a été depuis longtemps plus qu’une réalité quotidienne, une culture constitutive… J’ai aujourd’hui un véritable problème de conscience. Vous avez, naturellement, été informé de l’essentiel des accords de Taëf. On me dit que la diplomatie française, comme celle de toutes les grandes puissances, est en faveur de leur mise en oeuvre très rapide. J’ai fait savoir publiquement que je n’avais aucune objection aux plans de réforme politique qu’ils comportent.
« En revanche, quand je lis les textes complets et les formules censées s’appliquer à la restauration de l’indépendance libanaise, à la fin des occupations étrangères et à la définition des rapports futurs avec la Syrie, je suis profondément inquiet. Ai-je, encore une fois en conscience, après des années d’attente et de sacrifices, ai-je le droit d’accepter ces phrases qui consacrent le rôle de la Syrie, placent pratiquement tous les gouvernements sous son influence, donnent pour la première fois par écrit une justification à sa présence et à son action, avec uniquement pour son retrait des calendriers vagues et des engagements ambigus ? …
« Actuellement, la Syrie peut interpréter ce texte comme elle le veut. Les Libanais sont désarmés. On me demande des gestes de compréhension. Ils ne peuvent être dans ce contexte que des gestes d’abandon… « Vous connaissez les circonstances de la réunion de Taëf et les pressions exercées. Les députés présents à Taëf n’ont pas reçu l’investiture du suffrage universel depuis 1972. Aucun Libanais de moins de 40 ans n’a pu voter pour eux. Ces députés peuvent-ils vraiment engager l’avenir du Liban ? »
Et quelle réponse Mitterrand envoya-t-il à Aoun?
Le 10 décembre, et alors que les Libanais manifestaient contre les députés élus par leurs parents et pour empêcher les Syriens d’envahir le palais présidentiel libanais, Mitterrand déclara avoir écrit à Aoun que Hraoui — élu par un Parlement périmé depuis 17 ans, au Park Hôtel de Chtaura, centre des services de renseignement syriens au Liban — était légitime : « La légitimité appartient au Président et au gouvernement issu du choix du Parlement, en application des accords de Taëf».
Qui était Mitterrand pour prétendre que dans une démocratie comme le Liban, la légitimité n’appartient pas au peuple, mais à ce qui reste du Parlement élu par la génération précédente, qui a empiété sur les prérogatives du gouvernement en négociant ce traité, qui a violé plusieurs articles la Constitution, commettant un crime de haute trahison en légalisant l’occupation d’une partie du pays?
La vérité est que l’Occident refusait aux Libanais des élections libres, car un Parlement représentatif aurait rejeté le document imposé à Taëf et mis les importations de pétrole en danger.
A rappeler une coïncidence de dates qui ne pouvait passer inaperçue dans des pays où on apprenait la Seconde guerre mondiale à l’école: les députés étaient arrivés à Taef à l’anniversaire du traité de Munich.
L’accord de Taef fut un nouvel accord de Munich. Le rôle d’Hitler, cette fois, était joué par le roi saoudien. Et celui de la Tchécoslovaquie, par le Liban. L’armée syrienne ne faisait que servir les Saoudiens, car, quand la Syrie se retira du Liban, les intrigues dans les coulisses se poursuivirent comme avant.
En commentaire à ma vidéo sur une falsification par Sifaoui(1), un lecteur écrit:
— Je croyais que Sifaoui et vous même meniez le même combat contre l’islamisme ?? cela fait plusieurs fois que vous le dénigrez , pouvez vous m’éclairer ? quand les troupes partent dispersées au combat ,elles ont plus de risque de le perdre !!!
— Moi: On n’est pas tenu de ménager un collègue qui ment. Dans un combat, le premier devoir est la vérité et la justice. La vérité envers le public, et la justice envers les collègues. J’estimais Sifaoui, et je l’ai même cité. Je n’ai commencé à le critiquer qu’à cause de son comportement envers Georges Bensoussan. Sur ce plan, c’est à Sifaoui que vous devriez poser des questions, pas à moi. Vous pourriez demander à M. Sifaoui pourquoi il s’est attaqué à Mohamed Louizi. Il est médiatiquement plus fort que lui, que gagnait-il à le discréditer en le traitant de “connard” et d'”islamiste”? Si Louizi est un islamiste, que laissez-vous aux autres?
Justement, si l’on examine le dernier livre de M. Sifaoui sur les Frères Musulmans, on s’étonne de ne rien trouver sur ou de Mohamed Louizi. Rien: ni dans les notes, ni dans le texte, son nom n’y figure même pas. Je ne pense pas scientifiquement juste d’écrire sur les Frères Musulmans aujourd’hui, en France, en ignorant les travaux de Mohamed Louizi. Ou alors, il fallait le critiquer en tant qu'”islamiste”.
Au Pakistan, et même dans le Kerala indien, le “djihad amoureux” est un djihad redoutable qui consiste à courtiser des hindoues ou des chrétiennes; parfois, à les enlever et à les forcer à se convertir à l’islam. Ainsi on s’assure qu’elles et leur postérité seront musulmanes. C’est une des méthodes de conversion forcée: ce n’est pas la seule. On a vu, avec l’affaire Asia Bibi, une autre de ces méthodes. Celle qui consiste à appeler tout le village à venir battre un prétendu blasphémateur, jusqu’à ce qu’il accepte de se convertir. Asia Bibi ne s’étant pas convertie, elle a eu les ennuis que l’on sait. Beaucoup d’autres chrétiens, et surtout d’hindous, ont cédé, et c’est pourquoi le nombre des minorités au Pakistan a diminué d’une façon effrayante, que certains Pakistanais comparent à un génocide.
Je ne l’ai jamais vue. Je ne la connais qu’à travers ses écrits ou ses débats télévisés. Souvent, je ne suis pas d’accord avec une phrase, un paragraphe, ou tout un article, ou la moitié d’un débat. Mais je ne peux pas ne pas la respecter. Scarlett Haddad est “la” femme qui, au début des années 1980, osait aller partout, même en pleins massacres de chrétiens du Chouf, et pénétrer dans les maisons remplies de cadavres pour rapporter les tragédies que d’autres taisaient. Elle a soulevé toutes les polémiques, interviewé tout le monde et osé toutes les questions. Avec sa plume caustique, elle aurait pu devenir très riche et beaucoup plus célèbre, si elle avait utilisé les relations que lui procurait son travail, et si elle avait accepté des chèques secrets comme tant d’autres de ses collègues ont fait.
(Si le mouvement de protestation n’a pour résultat que de démasquer les journalistes qui se sont vendus, cela aura valu la peine. Avant même de parler des politiciens, car ce ne sont pas les politiciens véreux qui s’imposent, ce sont les journalistes véreux qui les imposent par leurs mensonges et leur matraquage médiatique.)
J’ai cité certains reportages faits par Scarlett dans les années 1980, et je ne pensais pas écrire un jour à son sujet; je n’ai jamais cherché à faire sa connaissance. Mais cela fait plusieurs jours que je reçois, à son sujet, des messages du genre de ce qui est écrit sur cette capture d’écran. En gros, elle est accusée d’avoir dit: “Voyons combien de grossesses viendront de ces manifestations”. (Voir le petit carré rouge) Evidemment, quand on voit la vidéo de l’émission, ce n’est pas ce qu’elle a dit. Mais je copie son récit du 24 octobre:
“Hier j’étais trop blessée pour répondre et je voulais fermer ma participation aux réseaux sociaux. Mais je crois que je dois à mes amis et même aux autres une explication! Ceux qui me connaissent savent que si je me bats pour mes convictions, je n’ai en même temps aucune rancoeur personnelle ni aucune méchanceté. C’est un don que Dieu a bien voulu me donner. “Dans les faits? c’était l’émission Agenda de Abdo Helou; et Nathalie Issa Abdo fait beaucoup de blagues, lit des anecdotes. L’idée est que le matin il faut alléger l’atmosphère et mettre les gens de bonne humeur. Il diffusait les images un peu drôles de la manif et les commentait. Il a dit: “Dieu sait combien de fiançailles et de mariages il y aura après ces manifs!” J’ai ajouté: “et de grossesses !” une association d’idées très banale. Mais quand on ne dit pas les deux premières, c’est comme si je laissais entendre ce que vous avez tous cru. À tous ceux et celles qui se sont sentis insultés je présente mes excuses sincères et la dame que je ne connais pas qui a exploité et détourne la blague même de mauvais goût, je lui dis je suis désolée mais tant qu’on m’invitera sur les chaînes de télé je continuerai à parler (je vous promets toutefois d’essayer de faire moins de blagues??)”
L’histoire est conforme aux faits, et vérifiable. Mais malgré les excuses, le déluge s’est poursuivi. Scarlett Haddad a écrit ce matin :
“Je voulais garder le silence, mais je me sens trop injustement traitée. Peut être que je n’ai jamais été du bon côté, mais j’ai toujours agi avec coeur et conviction! Mon Liban a toujours été celui de la tolérance et de l’acceptation de l’autre. Je ne l’ai jamais voulu sous le joug de la pensée unique depuis l’époque des milices à nos jours. J’ai pu me tromper je me trompe tjs encore mais je revendique ce droit à être différente. Dans ma vie, le journalisme a été ma plus grande passion et j’ai tjs essaye de faire mon travail avec sincérité et honnêteté. Je n’ai jamais essayé de changer la politique du journal, essayant simplement d’avoir une petite place pour refléter d’autres versions des faits. C’est pour cela que certains veulent aujourdhui ma peau, m’envoient des menaces et font pression sur la rédaction de l’Orient-le Jour? Qu’on ne me parle pas de cette malheureuse blague qui a fait le tour du monde! Pourquoi ceux qui ont lancé la campagne ne diffusent ils pas la vidéo? Parce qu’ils craignent que leur campagne haineuse se retrouve sans objet!”
Pourtant, ces choses se disent de façon beaucoup plus brutale dans les salons, et même sur les places où ont lieu les manifestations. Ce n’est donc pas pour ce qu’elle a dit que Scarlett Haddad est attaquée, mais parce que c’est elle. Les prises de position, ça se paie, et je gage que si je suivais les noms de tous ses insulteurs, je tomberais sur des pages très politisées. Si les braves gens avaient su qui elle est et comme elle les a défendus durant des décennies, ils n’auraient pas suivi la meute qui a lancé les premières attaques. Et surtout, ils seraient allés vérifier avant d’accuser.
Quant au fait de dire que ces manifestations apporteront des grossesses, qui peut le nier, vu l’ambiance de bal, les danses et la promiscuité? Pourquoi prendre cela personnellement? “Ma fille serait une prostituée? m’a dit une amie en colère. — Personne n’a dit cela de ta fille. Si on parle de grossesses, cela ne veut pas dire que toutes les filles seront enceintes. Mais vu les vidéos qui ont été prises là-bas, il y en aura probablement quelques-unes.”
Les fermetures d’églises continuent en Algérie, car la charia interdit la construction ou l’ouverture d’églises nouvelles. On ferme les églises non réglementaires, qui sont protestantes. Les catholiques, en effet, ne convertissent pas. Si un musulman vient chez eux demander le baptême, ils le font attendre des mois ou des années. Ceci, quand ils ne refusent pas franchement, conformément à la directive du pape François, qui veut qu’on n’évangélise pas, toutes les religions étant égales. Le gouvernement algérien se donne donc une façade gentille, tranquille, en ne persécutant que les protestants. Heureusement, il y a un important mouvement de solidarité avec eux en Algérie même.
Précision : Je ne parle pas des petits prêtres, mais des chefs de l’Eglise catholique. J’ai lu des déclarations de l’évêque d’Alger. Ensuite, j’en ai l’expérience au Liban, où nombres de musulmans cherchent le baptême et ne l’obtiennent pas. J’ai même une amie musulmane convertie de cœur qui n’a pas pu obtenir l’autorisation du baptême de la part de l’évêque. Le prêtre avait accepté, mais l’évêque, sans la connaître, a refusé. Pourtant, n’importe qui peut baptiser. Je ne fais pas dans la caricature, non.
Comme ils font le dialogue islamo-chrétien, ils craignent de déplaire.
Le métropolite Aoudé, le patriarche Rai, le recteur de l’Université Saint-Joseph Salim Daccache, et le président de l’Université Américaine de Beyrouth Fadlo Khuri, ont tous les quatre et dans cet ordre, appelé à se joindre au mouvement populaire et (ou) à dissoudre le gouvernement parce que “le peuple souffre”, “a faim”, et “n’en peut plus”.
Je transmets ici ce que m’ont dit des gens de familles pauvres. Ils voudraient que vous alliez jusqu’au bout de votre amour pour le peuple et de votre désir de diminuer ses souffrances, en donnant votre contribution.
Car le peuple affamé se plaint avant tout de la cherté de vos établissements scolaires, universitaires et hospitaliers. Il se plaint de ne pouvoir les payer s’il est malade, et de ne pouvoir assurer à ses enfants la scolarité dans vos établissements payants. Ainsi, un couple modeste doit débourser 4500 dollars de scolarité pour un enfant dans le petit-jardin.
Et, comme vous le savez, il arrive que des parents ayant payé ces scolarités, n’arrivent pas à payer le petit déjeuner de leur enfant, qui va à l’école le ventre vide, alors que ce n’est pas un temps de jeûne; et il y a parfois des évanouissements. Et les étudiants n’ont pas le droit de présenter les examens quand ils n’ont pas payé la scolarité. Ainsi, ils échouent d’office.
Voilà les principales dépenses du peuple pauvre. Voilà pourquoi il se plaint des impôts nouveaux. Parce qu’ils lui rendront plus difficile le paiement de vos scolarités en augmentation constante, et de vos frais d’hôpitaux.
Donnez-lui la gratuité, s’il vous plaît! Donnez-lui la gratuité, par égard pour sa souffrance! Ou alors, diminuez de moitié les scolarités de vos écoles et de vos universités, et le prix de vos nuits d’hôpital, des opérations et des soins, des examens du sang, de la lymphe et autres, des échographies, des mammographies et autres radios aux rayons X, des IRM, des images scans! Recevez les pauvres dans vos écoles, vos hôpitaux, vos universités gratuitement! Suivez l’exemple de ceux qui ont transformé le centre-ville de Beyrouth en gigantesque café gratuit où les rafraîchissements, les repas chauds, la sono, la musique, les spots lumineux, l’internet wi-fi haut débit, le narguilé, les danseuses et les strip-teaseuses, le remboursement des frais de déplacement, les tentes, la retransmission en direct effectuée par trois chaînes de télévision, 24h/24, tout cela est offert gracieusement aux milliers de manifestants, aux frais de la princesse (visiblement étrangère, puisque son identité est gardée si secrète)!
Soyez gentils: si chacun de vous donne ainsi la gratuité des services de ses institutions, le peuple aura beaucoup à manger. Comptez seulement quel apport alimentaire représenterait pour une seule famille le fait de ne plus payer 4500 dollars de scolarité pour un enfant au petit-jardin! Je ne parle pas de la scolarité de trois ou quatre enfants!L
P.S.: Vous me direz peut-être que vous avez besoin de payer des salaires et que je dois être réaliste. Je vous répondrai que vous devez vous-mêmes être réalistes. Un pays livré au chaos, c’est comme un établissement scolaire ou hospitalier privé de direction: il périclite. Et c’est alors que les gens auront vraiment faim! Déjà, ils ont faim parce que les miliciens en civil ont fermé les routes et les empêchent de se rendre au travail. Ceux d’entre eux qui sont payés à l’heure ou à la journée n’ont pas eu, depuis neuf jours, de quoi nourrir leurs enfants.
Dans le “camp laïc”, certains se sont fait une place en créant des polémiques, attaquant leur collègues sans vergogne parce qu’ils voyaient en eux des concurrents. C’est le cas de Nasser Ramdane Ferradj, “musulman laïc et progressiste”. A l’entendre, il serait le seul à être musulman, le seul à être vraiment laïc, et le seul authentique progressiste de tout l’univers. Nasser le Bien Guidé est d’ailleurs sans doute le seul membre de son “collectif” invisible, confidentiel et top secret.
De quel droit lui, et d’autres plus célèbres, se disent légitimes, et plus encore SEULS légitimes pour causer République, laïcité, islam ? Ces personnalités, pour reprendre une expression qu’ils chérissent, “jouent le jeu” des islamistes, et sont leur allié objectif, tout en lâcheté et en outrecuidance. En distribuant bons et mauvais points, ils font perdre du temps aux citoyens laïques qui s’inquiètent, se posent des questions, s’informent, et cherchent à comprendre.
Si on fait le bilan de leur action, on les trouve bien plus occupés à attaquer de la manière la plus basse ceux qui mènent théoriquement le même combat qu’eux. Oui, ils ont des résultats: les Français attachés à la laïcité sont fichés, étiquetés selon leur provenance politique ou leurs opinions sur le temps qu’il fait. Alors, jusqu’à quand, cette hypocrisie?