Tous les articles par Lina Murr Nehme

Un cœur à 650000 euros

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Photo : Erwan Floc’h

Le nord de Paris est sale, sale! Allez voir autour des monuments historiques, les papiers de sandwich, la saleté, les déchets. Il y a des endroits où on n’ose pas vraiment aller, mais on y va contraint et forcé. Et quand vous venez en voiture ou en autobus à la porte de Clignancourt, vous devez vous attendre à voir une cour des miracles, quelques centaines de mères plus loin. Soit vous passez près de la station de Stalingrad, que les sans-papiers venus de Calais ont transformée en campement pendant si longtemps, en débordant sur les rues avoisinantes. Soit vous passez directement à La Chapelle-Pajol, où les hommes islamistes ne pensent pas à offrir des cœurs aux femmes le jour de la Saint-Valentin.

C’est pourtant en cet endroit de Clignancourt que la Mairie de Paris, qui a le sens de l’ironie, a dressé un cœur géant, qu’elle a fait payer au contribuable 650.000 euros.

Et ce, alors que le pays se débat dans les crises les plus douloureuses. Pendant qu’il y a des manifestations parfois causées par la faim, les dépenses du pouvoir défraient la chronique, qu’il s’agisse d’un service de vaisselle de l’Elysée payé par le contribuable, ou de modifications artistiquement terribles de l’Elysée, payées elles aussi par le contribuable, ou même, d’une piscine enlaidissant un monument historique dans un paysage imprenable — également payée par le contribuable.

Et comment le pouvoir résoud-il la crise? En distribuant des sucettes, en donnant l’ordre de frapper les manifestants à la tête, et en leur donnant des coups bas dans les médias.

Normaux, ces coups bas: avez-vous remarqué que la popularité de Macron et celle des Gilets Jaunes sont étroitement liées, comme les deux côtés d’une planche de balançoire? Quand la popularité des Gilets Jaunes décroît, celle de Macron croît. Il faut donc que le phénomène existe et s’amplifie, ce Président n’étant parvenu au pouvoir qu’en faisant démolir les autres par les médias, ses amis (on a vu les dizaines de Unes qu’il a eues).

Maintenant, il ne peut régner qu’en faisant démolir les manifestants. Au physique comme au moral.

Pendant ce temps, le soi-disant cœur de Paris made in Portugal, veille, se moquant des femmes de La Chapelle-Pajol en leur disant: “Bonne fête de la saint-Valentin!”

Au fond, qui était saint Valentin ? C’était un évêque, qui avait refusé d’obéir à l’empereur. Il avait marié les amoureux qui le demandaient. Alors que l’empereur voulait empêcher ces mariages pour que les hommes aillent à la guerre.

Lina Murr Nehmé, 2 mars 2019

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De l’ingratitude

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Ingratitude

Manifestations d’anciens auxiliaires de l’armée française en Afghanistan à Paris.

En décembre, on a beaucoup parlé de ces Afghans
auxiliaires de l’armée française (souvent, des interprètes), qui
demandaient à venir en France. Contrairement aux Afghans de Calais et de
La Chapelle-Pajol, ils sont menacés de mort à tout instant pour avoir
aidé la France contre les terroristes d’al-Qaïda et les Talibans, dont
on sait comment ils traitent une femme qui n’a pas mis le voile, ou un
homme qui s’est rasé le menton.

Il est tout de même scandaleux que l’on
passe tout ce temps à palabrer, et que l’on soit si frileux à leur
égard, alors qu’il suffirait de faire un transfert, et de leur donner la
place d’autres “migrants”, qu’on loge dans des hôtels. Or il a fallu
que l’affaire arrive jusqu’au Conseil d’Etat pour qu’un Afghan, déjà
blessé et recevant des menaces quotidiennes, obtienne un visa pour la
France.

Ce n’est pas le genre de la France, d’abandonner ses alliés.

Le pire est qu’en même temps, on n’a pas hésité à admettre sur le sol
français des centaines de milliers de migrants désignés par l’Union
Européenne, sachant que la plupart d’entre eux ne désirent pas vivre en
France, loin de là. Ils savent simplement qu’il y des allocations
familiales à gagner.

Ecoutez-les, ils vous le diront, s’ils se sentent en confiance. “Un Algérien en France, me disait l’un d’eux, c’est un puits de pétrole en Algérie.” Je lui ai demandé de m’expliquer ce que cela voulait dire. Et il m’a raconté tous les avantages financiers dont un Algérien bénéficiait en France, et la manne qu’il envoyait à sa famille. Heureusement, celui-là n’était pas ingrat à l’égard de la France. “Je ne comprends pas mes compatriotes, me dit-il, ils ne font que médire de la France. Si elle ne leur plaît pas, pourquoi ne retournent-ils pas au bled ?”

Lina Murr Nehmé, 2 mars 2019

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Tariq Ramadan: le viol, les femmes et le Prophète (Causeur)

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Tariq Ramadan : dans Fatwas et caricatures, la stratégie de l’islamisme, un chapitre entier (“Tariq Ramadan : mentir pour séduire”) est consacré à ce représentant des thèses de Hassan el-Banna, son grand-père. Voir aussi notre livre : Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur : ce qu’ils cachent (Salvator, 2017)

Tariq Ramadan a été fortement affaibli par l’impact de ses affaires privées. En même temps, on a laissé son enseignement intact. N’importe lequel de ses bons élèves, pour peu qu’il ait un soutien financier et soit prudent dans sa vie personnelle, pourra le remplacer en enseignant la même chose.


Quiconque travaille en profondeur sur les livres de Tariq Ramadan, sait qu’on ne peut pas comprendre son message sans tenir compte de ce que disent les livres sacrés dont il parle, et auxquels il se réfère sans cesse. L’histoire que je vais raconter date de février 2009. Elle montre comment Tariq Ramadan, rien qu’en manipulant des mots, parvient à dire à chacun ce qu’il veut entendre, et à empêcher la discussion quand elle l’embarrasse.

Tariq Ramadan, le défilement permanent

Fatwas et caricatures, la stratégie de l’islamisme, Salvator, 2015

En marge d’une conférence que Tariq Ramadan donnait avec l’islamologue Dominique Urvoy à l’Institut du Monde arabe (IMA) à Paris, je demandai la parole et dis :

— J’ai lu vos livres, Monsieur Ramadan. Vous dites qu’il faut suivre le Coran et la Sunna.

— C’est vrai.

— Eh bien, le Coran dit : « Couchez1 avec
autant de femmes que vous voudrez, deux, trois, quatre, et si vous
craignez de ne pas être équitables, alors, avec une seule ou avec ce que
possèdent vos mains droites »
, c’est-à-dire les esclaves. Et d’après le hadith, Mahomet a couché avec une petite fille, Aïcha, qui avait neuf ans.

— Votre question, Madame ?, dit le modérateur.

— Ma question est : faut-il faire ces choses ?

Tariq Ramadan se trouvait en France : il ne pouvait pas dire qu’il fallait épouser plusieurs femmes, coucher avec des petites filles, transformer les prisonnières de guerre en esclaves et les violer.

Il ne dit donc pas qu’il ne fallait pas faire ces actions. Il fit une réponse hors sujet :

— C’est vrai qu’il y avait des esclaves, mais autrefois, il y avait de l’esclavage partout. Mais les mœurs ont changé. Aujourd’hui, l’esclavage n’existe plus.

Tariq Ramadan s’abolit de l’esclavage

Tariq Ramadan ne disait pas la vérité. L’esclavage existait à cette époque, et l’homme qui le pratiquait de la façon la plus horrible était le dictateur soudanais Hassan Tourabi. Bien avant Boko Haram et Daech, Tourabi avait utilisé l’esclavagisme comme arme durant la guerre de religion qu’il avait menée contre les chrétiens et les animistes du Soudan.

Je démentis Tariq Ramadan, mais la foule s’insurgea contre moi, ce qui
lui permit de passer la question sous silence et de ne pas dire s’il fallait faire ce que disaient ces textes : pratiquer la polygamie, avoir des esclaves et coucher avec elles sans leur consentement.

Par ce silence, il contredisait à l’avance tout ce qu’il dirait, cinq ans plus tard, pour condamner Daech et l’esclavage sexuel.

« Le Prophète a, paraît-il, épousé une jeune femme (sic) de 9 ans »

Tariq
Ramadan traita de la même manière la seconde partie de ma question.
Quelques années plus tôt, il avait reconnu par écrit, dans un de ses
livres, qu’Aïcha avait six ans quand elle avait épousé Mahomet. Cette
fois, il prétendit que « le Prophète a, paraît-il, épousé une jeune femme (sic) de 9 ans ». Puis il dit que les musulmans sunnites s’appuyaient sur le hadith, « le Sahih Bokhari et le Sahih Moslem », précisa-t-il. Et que cet épisode ne pouvait pas être pris au sérieux car il venait de la Sira
(biographie) de Mahomet. C’était faux : le récit le plus connu de ce
mariage vient bien d’un hadith authentique du Sahih Bokhari. Cette
pirouette permit à Tariq Ramadan d’éviter de répondre à la question de
savoir s’il fallait coucher ou non avec des petites filles de cet âge.

Six ans plus tard, Tariq Ramadan n’a pas contesté le récit de l’intervention que j’ai faite dans un de mes livres (Fatwas et caricatures, la stratégie de l’islamisme, Salvator, 2015). En revanche, le compte-rendu de l’IMA que j’y citais a rapidement disparu. Mais j’en ai une copie, et son existence est attestée par un huissier.

Les « textes clairs » du Coran

En réalité, Tariq Ramadan n’a pas véritablement trompé son lecteur. Disciple du Frère musulman Qaradawi et du mentor de Qaradawi, Hassan al-Banna, il a annoncé la couleur dès le début. Ainsi, il affirme que son grand-père Hassan al-Banna est un réformateur. Or Hassan al-Banna défend les châtiments corporels comme la lapidation, la flagellation, l’amputation. Ce que Tariq Ramadan appelle « réforme » est donc le concept frériste de retour aux textes et d’application littérale de ces textes. Aussi, sa demande de moratoire – annoncée sur son site internet et reformulée devant Nicolas Sarkozy lors de leur débat télévisé – n’a aucun sens, puisqu’elle contredit des « textes clairs » du Hadith.

Tariq Ramadan, en effet, dit qu’il est interdit aux humains de contredire une donnée contenue dans « des textes clairs » du Coran ou de l’un des deux recueils de hadiths authentiques (Bokhari et Moslem). Une fois qu’il a posé ce postulat, il est évident qu’il ne pourra pas interdire à son public de pratiquer l’esclavagisme, la polygamie, la pédophilie et le viol des captives, puisque tout cela se trouve énoncé dans « des textes clairs », tel celui que j’avais cité pendant notre échange.

Les viols de la place Tahrir

L’Islamisme et les femmes, Salvator, 2017

En 2017, j’ai travaillé sur les viols de la place Tahrir du Caire lors de la révolution égyptienne. J’ai lu et entendu dire dans des vidéos que le viol était endémique en Égypte. Certains disaient carrément que les Égyptiens étaient un peuple de violeurs. Mais ceux qui se souviennent de l’Égypte d’autrefois savent que c’est faux. Alors pourquoi cette épidémie de viols sur la place Tahrir, allant jusqu’à une centaine de viols déclarés en un seul jour ?

Une partie de la raison est assez simple : pendant des années, les
Egyptiens ont subi la diffusion massive de vidéos de sermons ou d’appels
encourageant à rétablir l’esclavagisme pour résoudre les problèmes
financiers du pays, ou pour permettre à l’homme de satisfaire ses
instincts sexuels sur des femmes qui n’étaient pas les siennes « sans pécher » et sans « aller en enfer ».4
Considérer les femmes des autres religions comme des esclaves, ou les
musulmanes non voilées et non cloîtrées comme des dévergondées qui
peuvent être violées, entraîne l’homme à estimer qu’il a le droit de
leur infliger le « viol punitif » voire à les tuer.

Ce que doit entendre Décathlon

Dans ces conditions, croit-on que ce soit innocemment que ceux qui s’opposent au hijab de running de Décathlon ont été victimes d’un tel tollé ? Savez-vous ce qui arrive aux femmes non voilées dans certains quartiers ?

Par une coïncidence tragique, l’actualité nous présente l’affaire du hijab de running, puis la plainte portée par Tariq Ramadan contre des femmes qui disent avoir été violées par lui, la veille du 25e anniversaire de l’assassinat de Katia Bengana. Cette jeune fille de 17 ans a été tuée par des islamistes en Algérie, le 28 février 1994, parce qu’elle refusait de porter le voile.

Katia Bengana, assassinée par un islamiste algérien, est devenue un symbole de résistance aux islamistes

Ce qu’on ne raconte pas en France, c’est qu’en Algérie toujours, « des imams sont la cible d’agressions quotidiennes de la part d’éléments salafistes cherchant à prendre le contrôle de ces lieux de culte dans plusieurs wilayas du pays »5 : des éléments qui veillent et rêvent de reprendre la main à la manière de Mohamed Morsi.

Lina Murr Nehmé

https://www.causeur.fr/tariq-ramadan-viol-femmes-prophete-159448

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Katia Bengana, assassinée pour avoir refusé le voile

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En 1994, en Algérie, les islamistes, désireux d’imposer à l’Algérie l’Etat islamique, avaient imposé aux étudiantes et aux lycéennes le port du voile.

Katia Bengana refusa et déclara ce qu’elle pensait. Traitée de dévergondée par certains camarades pour avoir refusé ce symbole de “pudeur”, elle fut plusieurs fois menacée de mort, et apparemment dénoncée, puisque, le 28 février 1994, alors qu’elle marchait dans la rue avec une amie, un homme armé fit signe à l’amie de partir, et tira sur Katia. Cela se passait en plein jour, dans une rue de sa ville natale de Meftah, à Blida.

Katia était une enfant: elle avait 17 ans seulement.

Une pensée pour sa mémoire: elle est morte il y a 25 ans, jour pour jour.

Lina Murr Nehmé, 27 février 2019

Voici la lettre posthume que lui écrivit son père, publiée dans Le Matin d’Algérie en 2010 :

Le 28 février 1994 – le 28 février 2010, voilà déjà 16 ans depuis ton assassinat par l’intégrisme religieux pour avoir refusé de porter le voile… Et depuis cette date, ta mère n’a pas cessé de te pleurer chaque jour que Dieu fait. Aujourd’hui ma chère Katia, je tiens à t’annoncer que ta mère est venue te rejoindre pour de bon dans sa dernière demeure en cette date du 23.01.2008 vers 23 heures environ.

Prends soin de ta mère, ma chère Katia. Fasse Dieu qu’elle ne manque de rien avec toi. Rassure-la que de notre côté tout va bien, et qu’elle n’a pas à se faire de soucis surtout pour Celia, la dernière de la famille. Car ici-bas, tu lui as beaucoup manqué, Katia. Elle a manqué de tout à cause de cette politique favorable à l’intégrisme religieux de la part de ceux qui sont censés nous protéger et nous rendre justice. Ta perte cruelle, son chagrin, son désespoir, ses souffrances, ton deuxième assassinat à travers cette réconciliation nationale ont fait que ta mère et moi-même n’avons pas pu tenir le coup. La non-prise en charge de notre situation dramatique par l’Etat, les difficultés matérielles et sociales suite à ta disparition ont fait que ta mère n’a pas pu résister à sa maladie qui n’a pas été prise en charge afin de la sauver d’une mort prématurée par manque de moyens et de désespoir.

Aussi, j’accuse le pouvoir algérien de nous avoir abandonnés à notre sort. J’accuse ceux qui ont relâché et pardonné à ces sanguinaires aux mains tachées de sang. J’accuse le pouvoir algérien pour ses sympathies avec les bourreaux de nos parents. J’accuse cette réconciliation pour la paix qui a glorifié et amnistié ces monstres assassins de plus de deux cent mille civils innocents et autres corporations confondues. J’accuse tous ceux qui ont voté pour ce référendum de la honte. J’accuse cette réconciliation qui a consacré l’impunité et qui a ignoré la justice. J’accuse tous ceux qui ont été indifférents à notre douleur. J’accuse tous ceux qui ont été favorables à cette mascarade de vente concomitante d’êtres humains, de civils et autres pour simplement plaire aux maîtres et par la même occasion obtenir quelques miettes en contrepartie de leur soumission et servitude. J’accuse cette réconciliation qui nous a assassinés une deuxième fois à travers cette idéologie arabo-baâthiste pour faire de nous des Arabes par la force et malgré nous. J’accuse tous ceux qui instrumentalisent la religion pour se maintenir au pouvoir en sacrifiant des civils et autres. J’accuse tous ceux qui utilisent la religion pour y accéder en assassinant des innocents. J’accuse tous ceux qui utilisent la religion pour nous détourner de nos racines, de nos coutumes, de nos traditions et de notre langue historique et ancestrale (…)

M. Bengana

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Décapitation de la statue du poète Aboulalaa al-Maarri

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Aboulalaa al-Maarri, poète syrien aveugle du Moyen Age, était athée. Il avait écrit un livre parodiant le Coran, et on l’avait estimé mécréant. Poète très célèbre, les enfants l’apprennent à l’école.

Le livre fut interdit par les autorités califales. Il
disparut durant des siècles, pour réapparaître sous la forme d’un
manuscrit poussiéreux dans un grenier. Il fut réédité, au grand dam des
islamistes.

Le gouvernement syrien lui avait élevé une statue dans sa ville de Maarrat en-Noaman, entre Hama et Alep.

Durant la guerre, Nosra (financée par l’Arabie Saoudite et entraînée par les Américains) envahit Maarra et y massacra les chrétiens. Faute de pouvoir couper la tête d’Aboulalaa vivant, elle trancha celle de sa statue.

NB : Nosra, émanant de Daech, a pris les combattants de l’ASL en leur payant davantage. Voyez cette vidéo (sans craindre l’avertissement de Facebook: il est dû au fait que l’ASL a dû se plaindre des scènes que j’ai tirées de ses vidéos).

www.youtube.com/watch?v=bR0Vc568je0&bpctr=1551019218

Lina Murr Nehmé, 24 février 2019

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Mort de Fabien Clain

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Fabien
Clain, un des deux frères qui avaient été des inspirateurs, des mentors
de Mohamed Merah, n’est pas devenu un des hommes de Daech en France par
hasard. Dès le début des années 2000, il travaillait pour al-Qaïda, et
après les attentats de septembre 2001, “al-Qaïda en Irak”,
l’organisation de Zarqawi, qui est par la suite devenue Daech. En fait,
il avait toujours travaillé pour les mêmes: les gens de Ben Laden et de
Zarqawi. Quand ces derniers ont changé de nom et se sont coupés
d’al-Qaïda, il est resté avec eux.

Son expérience djihadiste en
France depuis le début des années 2000, lui a permis d’organiser le
massacre du Bataclan, des cafés avoisinants, et le massacre avorté du
stade de France où était supposé mourir François Hollande.

Il
n’était pas le seul à s’être rangé du côté de Daech contre al-Qaïda: son
ami Sabri Essid, le demi-frère de Mohamed Merah, avait fait de même, et
il avait même fait assassiner un Palestinien en Syrie par un enfant
toulousain, en direct devant la caméra, qu’il avait fait diffuser à
temps pour qu’elle passe aux infos le jour de la commémoration de
l’assassinat, par Mohamed Merah, du soldat français Imad ben Ziaten.

Pour plus de détails concernant cette histoire et ses racines, lire le chap. 25 de mon livre Fatwas et caricatures (Salvator, 2015).

Lina Murr Nehmé, 23 février 2019

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Khaybar, Khaybar, ya yahoud

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Suite à cette frénésie d’antisémitisme, et pour remettre les pendules à l’heure et rappeler ce qu’il en est vraiment, si l’on compare les manifestations à Paris même, j’ai fait cette vidéo. Cette fois, je passe devant la caméra, chose dont j’ai horreur, mais il fallait faire vite, car par sa violence, ce genre de vagues d’accusations cause des haines et des méfiances, et cela peut finir dans des coups et blessures, dont certaines peuvent être mortelles.

Que signifie le slogan “Khaybar, Khaybar, ya yahoud” ?

Le slogan qu’on va entendre : « Khaybar, Khaybar, ya yahoud, jaych Mhammad sa (ou saoufa) yaaoud », veut dire : « Khaybar, Khaybar, ô juifs, l’armée de Mahomet va revenir ». On l’entend lors de cette manifestation, qui a eu lieu à Paris, place de la République, le 9 décembre 2017.

Il faut savoir ce qui s’est passé
à la bataille de Khaybar (VIIème siècle). Khaybar est une oasis et une
fortification naturelle qui se trouve sur la route des caravanes, en Arabie saoudite
actuelle. Quand les armées de l’islam l’ont attaquée, c’était non pour des
raisons politiques, mais uniquement pour une raison religieuse, et ceux qui
changeaient de religion étaient épargnés. Au début, les juifs ont résisté, ils
ont perdu la bataille, et tous ont été massacrés, tous les hommes et les
garçons à partir de 12 ans inclus.

Les femmes et les enfants ont été
réservées pour l’esclavage, la vente et le service, et pour le viol. Voyant cela,
les juifs de Khaybar qui n’avaient pas combattu (il y avait plusieurs fortifications)
a demandé la paix. Elle a obtenu la paix avec le statut de dhimmi, et a été en
métayage sur ses propres terres.

On se demande alors comment un
slogan pareil peut être lancé à Londres, à New York, à Paris ou en Belgique.
Pourquoi enseigne-t-on ce slogan aux enfants en Orient ? Pourquoi fait-on des
séries télévisées sur Khaybar ? Quand on parle de Khaybar, quand on
prononce ce slogan, on se réfère à une attaque qui n’a pas été menée pour des
raisons politiques ou militaires. Le hadith est bien clair : les juifs de
Khaybar n’avaient rien fait. Ils ont été tués pour ne s’être pas convertis.

Donc, quand on emploie ce slogan
aujourd’hui, ce n’est pas du tout dans un but « antisioniste », mais
dans un but antijuif. Et quand on parle de massacre de Khaybar, on parle d’un massacre
de juifs perpétré pour des raisons religieuses ou ethniques. Voilà ce qui, aujourd’hui,
fait peur.

Lina Murr Nehmé, 19 février 2019

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Nouria Benghabrit face aux islamistes

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Je crois qu’il y a un seul homme parmi les ministres qui forment le gouvernement algérien. Cet homme, c’est Nouria Benghabrit, la ministre de l’Education nationale.

Elle l’a prouvé dans l’affaire de la fille, élève de l’Ecole algérienne à Paris, a voulu faire l’intéressante. Mercredi dernier (6 février), cette fille est sortie de classe pour aller faire la prière de façon ostentatoire, dans une cour entourée d’immeubles. La directrice de l’école à Paris a interdit les prières, et la ministre algérienne a dit que que la « directrice de l’école n’a fait que son travail ». « En ce qui concerne l’école internationale de Paris, les élèves y vont pour étudier, pour apprendre ». « Quand on envoie son enfant à l’école c’est pourquoi ? La prière doit se faire à la maison… »

Voyant cela, les islamistes en Algérie, qui n’ont jamais admis d’avoir des femmes au-dessus de leur tête, semblent avoir entamé un bras de fer avec la ministre. Ils ont prescrit d’imposer des prières aux enfants en classe.

La ministre Nouria a répondu en réitérant l’interdiction, en Algérie comme à Paris.

Il en faut, du courage, pour tenir à la fois tête aux islamistes à Paris et en Algérie, et aux ministres algériens désireux de procurer un nouveau mandat à leur Président Bouteflika, qui leur renverrait l’ascenseur. Résultat: personne n’a soutenu Nouria quand elle a couru au secours de la laïcité en France.

Mais moi, je la soutiens !

Lina Murr Nehmé, 12 février 2019

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G. BENCHEIKH et Le VOILE

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Ghaleb Bencheikh a dit : «Cette affaire du voilement des filles a été réglée au lendemain du recouvrement des indépendances de quasiment tous les pays musulmans, ça n’a jamais été un problème».

Que veut-il vraiment dire? En Algérie et au Maroc, on ne se voilait pas avant l’indépendance.

Comme je sais qu’ils considèrent faussement le Liban comme un pays arabe et musulman, il se trouve qu’en 1973 j’étais dans une école dans le quartier musulman de Beyrouth, et je peux donc parler de cela. J’étais l’exception qui confirmait la règle: les autres élèves venaient du quartier, et la moitié d’entre eux au moins étaient de confession musulmane (les autres étaient orthodoxes).

Voici notre photo de promo, prise en 1973. A cette époque, oui, le voile et la mini-jupe ne posaient pas de problèmes aux musulmanes, et c’était 30 ans après l’indépendance, n’en déplaise.

Dans cette école comme dans les six autres écoles où j’ai été avant mon bac 2e partie, nous nous levions quand le professeur entrait en classe. Au Liban, on ne me croit pas quand je raconte que des professeurs, en France, sont parfois frappés en classe ou à l’école, ou encore tabassés par des parents d’élèves.

Lina Murr Nehmé, 9 février 2019

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Tunisie : une jeune fille internée pour soupçon d’athéisme

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En Tunisie, une jeune fille, fille d’imam, internée dans un hôpital psychiatrique car jugée “athée” par son père.

Un médecin la juge anormale parce qu’elle fait du camping avec ses amis et que cela ne correspond pas aux normes sociales tunisiennes.

Je me demande si ce médecin ne serait pas en même temps un spécialiste de la roqya. Car ces gens, qui voient des djinns partout, prétendent que le fait de ne pas prier ou d’avoir un comportement qui ne correspond pas aux normes, prouve l’existence d’un djinn qu’il faut expulser ou convertir à l’islam avec des coups. (Voir au sujet de la roqya le livre L’Islamisme et les femmes.)

L’Islamisme et les femmes, Salvator, 2017

Heureusement que cette jeune fille n’a écopé que de l’hôpital psychiatrique. Car elle aurait pu y laisser sa peau, si son père l’avait livrée aux mains d’un imam pour une roqya, comme c’est arrivé à Louisa, à Roubaix, qui en est morte.

Lina Murr Nehmé, 8 février 2019

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