Le problème, dans ce pays, c’est que l’initiative, l’art, la création, la lutte même pour les idées, ou contre l’islamisme, finissent par être bloqués par le système action-réaction.
On réagit contre l’assaut des femmes en burkini en faisant exactement ce qu’elles veulent: en se dénudant, ce qui leur permet d’attaquer les Français et de convaincre ceux qui ne veulent pas de cette nudité, qu’elles dans leurs burkinis sont des bijoux de pudeur (et allez savoir ce qu’elles font dans le secret). Ou on réagit en prétendant changer une orthographe! Mais ils font cela pour vous provoquer afin de pouvoir se moquer de vous. Car sur-le-champ, on ne réalise pas ce qu’un comportement peut avoir d’étrange…
C’est comme ceux qui boycottent certains de mes articles sur les réseaux sociaux, alors qu’ils réagissaient, partageaient, commentaient. Est-ce qu’ils ont cessé d’être contre l’islamisme? L’un d’eux m’a même annoncé qu’il ne me suivrait plus parce que j’avais dit une chose qui ne lui plaisait pas. Cela veut-il dire que les causes que je défends ne valent plus la peine d’être défendues parce que pour eux je suis devenue un personnage exécrable? Et en d’autres termes, est-ce pour moi ou pour la cause qu’ils commentaient autrefois et partageaient? Si c’est pour moi, c’est inquiétant, car cela veut dire que mon travail ne vaut rien. Si c’est pour la cause, c’est plus inquiétant encore, car est-ce qu’ils ne la soutiennent plus?
Pour le burkini, ils réagissent de la même manière, sans prendre la peine d’aller vérifier l’orthographe en arabe, puisque burka et bikini se prononcent exactement de la même manière en français. La différence de son qui justifie la différence de consonne, c’est en arabe qu’on la trouve.
Le mot “burkini” est arabe, forgé par une Libano-australienne qui voulait tabler sur bikini et burqa à la fois. Mais de burqa il n’y a que le “bu” dans ce mot. En arabe, il s’écrit avec un “k” et non avec un “q”: بوركيني et non برقعيني , burqa en arabe étant برقع. , et bikini étant بيكيني. On ne peut pas jouer avec des mots arabes dont on ne connaît ni l’orthographe ni la prononciation. Surtout que le burkini ne couvre pas le visage et ne peut donc pas être appelé burqa.
La convention internationale moderne en matière de transcription veut que le “q” soit utilisé pour transcrire la lettre ق , et le k pour transcrire la lettre ك. C’est le seul moyen de différencier les deux sons quand on les transcrit dans des langues européennes qui ne contiennent que le K, pas le ق
Lina Murr Nehmé
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