Antisémitisme dans le métro et gilets jaunes

Après une manifestation des Gilets Jaunes, le 23 décembre 2018, le journaliste Thibaud Chevillard a vu dans le métro trois hommes plus ou moins ivres et qui faisaient beaucoup de bruit et qui, soudain, s’étaient mis à faire des quenelles.

«Et là, écrit-il, tout est allé très vite. Une dame âgée, cheveux grisonnants, assise derrière moi, s’est levée. Elle est allée dans leur direction et leur a dit que ce geste était antisémite. Elle a ensuite dit qu’elle était juive, que son père avait été déporté à Auschwitz et qu’ils devaient arrêter immédiatement… Mais les trois hommes ont rigolé et ont continué de faire des quenelles. L’un d’eux a lancé à la dame: «Moi aussi, j’ai été à Auschwitz» et je l’ai entendu dire que cela n’avait pas existé. Puis un autre s’est planté au milieu du couloir en hurlant à plusieurs reprises: «Dégage la vieille! Dégage la vieille!». Un autre a dit: «On est chez nous». C’était terriblement violent».

L’affaire a fait beaucoup de bruit parce que ces hommes ont été assimilés aux Gilets Jaunes. Mais ce signe vestimentaire ne veut pas dire grand-chose: les membres de ce mouvement ne se connaissent souvent pas et ne peuvent pas se garantir mutuellement. Ces gens ébréchés auxquels cette dame a eu affaire étaient des vauriens. Qu’ils portent des gilets jaunes n’y change rien. Malheureusement, on en a beaucoup dans le métro la nuit. Une chrétienne aurait subi la même chose, j’en sais quelque chose.

Il est pourtant indiscutable que les juifs sont davantage insultés que les chétiens en ce moment, parce qu’ils sont moins nombreux et ont moins de chances de trouver en face d’eux quelqu’un de la même communauté. D’autre part, c’est à eux que nuit la propagande de l’OLP relayée par les réseaux islamistes, qui consiste à soulever la haine raciale au nom de la politique, et à mêler la religion à tout cela. On le voit dans l’extrémisme des “rassemblements pour la Palestine”, notamment à Paris.

Manifestation “Pour la Palestine” à Paris en juillet 2014.

 

C’est extrêmement grave: Sarah Halimi est morte parce que cette propagande produit une haine irraisonnée contre les juifs en général, même ceux qui sont hostiles au gouvernement israélien.

Lina Murr Nehmé, 25 décembre 2018