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Tunisie : une jeune fille internée pour soupçon d’athéisme

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En Tunisie, une jeune fille, fille d’imam, internée dans un hôpital psychiatrique car jugée “athée” par son père.

Un médecin la juge anormale parce qu’elle fait du camping avec ses amis et que cela ne correspond pas aux normes sociales tunisiennes.

Je me demande si ce médecin ne serait pas en même temps un spécialiste de la roqya. Car ces gens, qui voient des djinns partout, prétendent que le fait de ne pas prier ou d’avoir un comportement qui ne correspond pas aux normes, prouve l’existence d’un djinn qu’il faut expulser ou convertir à l’islam avec des coups. (Voir au sujet de la roqya le livre L’Islamisme et les femmes.)

L’Islamisme et les femmes, Salvator, 2017

Heureusement que cette jeune fille n’a écopé que de l’hôpital psychiatrique. Car elle aurait pu y laisser sa peau, si son père l’avait livrée aux mains d’un imam pour une roqya, comme c’est arrivé à Louisa, à Roubaix, qui en est morte.

Lina Murr Nehmé, 8 février 2019

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Roqya: les victimes du “jihad contre les djinns”

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Quelquefois, les musulmans qui ont quitté l’islam sont soumis à des séances de roqya, et ils changent totalement. La roqya, pratique d’exorcisme animiste ou musulman dont j’ai parlé dans mon livre L’islamisme et les Femmes, frappe bien plus souvent qu’on ne le croit. Parfois elle tue. Parfois, elle envoie une personne dans le coma.

Car il s’agit d’une véritable séance de torture quand on estime que la personne est “touchée” par un “djinn mécréant”, et qu’il faut lui infliger une roqya pour le convertir. On fait le “djihad” contre lui en frappant le patient avec un bâton, en lui infligeant des chocs électriques, en lui plongeant la tête dans l’eau, en le forçant à boire de l’eau coranisée (de l’eau dans laquelle on a dissous des versets du Coran). Jusqu’à ce que ce djinn devienne musulman, c’est-à-dire, jusqu’à ce que le patient quitte sa nouvelle religion chrétienne, juive, athée, bouddhiste ou autre.

Et si le patient meurt ainsi sous les coups, ou noyé dans l’eau dans laquelle on le plonge, comme il en a été de Louisa à Roubaix ou de Brahim dans la mosquée Omar de la rue Jean-Pierre Timbaud, ou s’il est dans le coma à cause de la quantité d’eau qu’on lui a fait ingurgiter, alors, tant pis pour lui.

L’Islamisme et les femmes par Lina Murr Nehmé

Certaines familles musulmanes apprennent en effet à la mosquée qu’un des signes que quelqu’un est “touché d’un djinn” est qu’il n’a pas de plaisir à prier ou à lire le Coran, ou qu’il devient chrétien ou juif. On dit alors qu’il est “touché par un djinn mécréant”. Ils infligent alors une roqya à leur enfant. Pour cela, ils commencent par ôter de la maison tout ce qui peut représenter une autre religion, “surtout la croix”, considérée par les cheikhs comme un symbole satanique.

 

Lina Murr Nehmé, 24 septembre 2018

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