Quand attaquer et quand défendre

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Il y a eu aujourd’hui un consensus autour de Mohamed Safadi comme nouveau Premier ministre au Liban. Il semble donc qu’il sera nommé durant les consultations.

J’ai précisé dans mon post précédent que j’attaquerais Safadi s’il ne combattait pas la corruption. J’ai bien cité cette seule clause. S’il se dénonce lui-même et répare ses torts, pourquoi en serais-je fâchée? Ceux qui m’ont suivie les dernières semaines savent que je l’ai attaqué pour une affaire très grave, dans une vidéo en arabe où je me suis adressée à lui personnellement autant qu’à Mikati, et je les ai traînés dans la boue en leur disant que leurs milliards et leurs élections comptaient davantage, pour eux, que la sécurité de leur ville, Tripoli.

J’ai toujours dit qu’il y avait des masses de musulmans sunnites de très haute qualité humaine au Liban, et qu’on n’est pas obligé de prendre les pourris. Mais j’ai écrit, la semaine dernière, un article montrant que le Premier ministre libanais serait nommé par l’Arabie Saoudite et que son identité ne changerait rien. Les Saoudiens nomment le Premier ministre à travers les hommes corrompus qui ont été imposés au Liban à la faveur de l’occupation. Ils se vendent, et les Saoudiens paient.

La vidéo suivante, en arabe, fondée sur un document saoudien publié par Wikileaks, donne un exemple de leurs méthodes. Il s’agit d’une lettre envoyée par l’ambassadeur saoudien à son ministre, pour lui dire que le leader chrétien Samir Geagea demande de l’argent saoudien pour financer sa milice, et dit qu’il est prêt à aller en discuter en Arabie. Et l’ambassadeur a expliqué au ministre que Samir Geagea serait utile pour combattre le général Aoun et le patriarche Rai (chefs politique et religieux de la majorité des chrétiens), ainsi que le Hezbollah. Depuis, Geagea va et vient régulièrement en Arabie. L’accord financier qu’il a demandé a donc été conclu et demeure actif. Les Saoudiens ont payé Abdel-Halim Khaddam 30 millions de dollars pour monter une milice et combattre le Président Assad. Combien donnent-ils à Geagea pour rendre le même genre de services au Liban?

Les chefs d’Etat occidentaux collaborent en reconnaissant ces personnalités corrompues. Ils refusent ainsi de traiter avec des hommes qui représenteraient vraiment le peuple libanais. Ils ne traitent pas avec la majorité chrétienne. Ils ne traitent pas avec les sunnites intègres. Et ils ont contribué à fabriquer une majorité sunnite haririenne qui, à l’origine, ne correspondait pas à la volonté populaire. Comme le prouve le besoin qu’a eu Rafic Hariri de recourir aux attentats pour éliminer son rival politique Mustapha Saad, et plus tard, aux distributions d’argent pour se faire élire et réélire.

Après la mort de Rafic Hariri, les Saoudiens ont imposé son fils Saad pour lui succéder, alors que le parti et la famille Hariri, au Liban, avaient déjà élu son frère Baha, l’aîné. Du jour au lendemain, Saad a été parachuté au Liban, et il a mené les élections à la place de Baha. Puis l’Arabie Saoudite a imposé le banquier des Hariri, Fouad Siniora, comme Premier ministre à la place de Saad qui avait gagné les élections. Et on n’en finit pas de raconter les histoires des ingérences saoudiennes dans les affaires du Liban, dont la plus grave reste le changement de la Constitution et le pillage des pouvoirs du Président (qui doit rester chrétien d’après ce texte) au profit du Premier ministre (qui doit rester sunnite). À ce sujet, je renvoie à mon livre “Du règne de la Pègre au réveil du Lion”.

A cause de ce processus de corruption qui se nourrit d’elle-même, j’ai écrit, la semaine dernière, que le Premier ministre serait choisi par l’Arabie Saoudite et que son identité importait peu. Car le régime saoudien n’est pas une entreprise de philanthropie. S’il désigne quelqu’un, c’est pour qu’il agisse selon sa volonté. Et cela, ce n’est pas la faute des Libanais. Quand vous êtes en prison, on vous impose les geôliers que l’on veut. Que vous soyez un homme ou que vous soyez un peuple. Mais quand on vous impose un Premier ministre, autant lui donner une chance. Sinon, on va dans le sens du chaos.

Ceux qui ont vu ma vidéo ci-dessus sur Mikati et Safadi savent que, selon moi, Safadi est très corrompu. Il est donc évident que d’après moi, il ne pourrait combattre la corruption que s’il commençait par se dénoncer lui-même. Mes lecteurs sont assez intelligents pour comprendre ce sous-entendu sans que j’aie à le souligner.

Ma raison me dit que Safadi ne le fera pas. Mais je ne l’attaquerai pas, en tant que Premier ministre, avant qu’il n’ait donné de raisons de le faire.

J’ai agi de même avec Macron: si vous vous en souvenez, je l’ai attaqué en veux-tu en voilà; puis, quand il a été élu, j’ai écrit l’article “Emmanuel Macron ou le cauchemar qui vient”.

Ensuite, j’ai cessé les attaques, car pour la sécurité du public, on ne doit pas attaquer un conducteur d’autobus au démarrage. On ne l’attaque par la suite, s’il conduit l’autobus dans le précipice. J’ai donc repris les attaques lorsqu’il a réuni les évêques de France aux Bernardins. J’ai alors annoncé que nous devions nous attendre à voir une ouverture vers les islamistes, notamment l’UOIF, qui l’avait soutenu aux élections. J’ai également montré ce que signifiait sa réception de Sherin Khankan. Et ce que signifiait sa donation à Syria Charity, la façade d’une organisation djihadiste.

Les informations que je mets sur ce site, sur ma page Facebook, sur ma chaîne Youtube, et occasionnellement, sur mon compte Twitter, sont des bouteilles jetées à la mer. Parfois, elles arrivent à destination; mais le plus souvent, elles n’arrivent nulle part, sauf dans les cœurs de bonnes gens remplis de bonne volonté, et qui, comme moi, ne peuvent rien faire; et que je remercie pour leur fidélité et leur affection, que je leur rends de tout cœur.

Je me rappelle cette scène qui a eu lieu en 1969, lorsque le président Charles Helou avait laissé Yasser Arafat imposer au Liban, par le biais de Nasser, le traité du Caire, qui donnait aux camps palestiniens le statut d’extraterritorialité. Petite fille, et entendant tout le temps mes parents attaquer Charles Helou (mon père disait: “Charles ma elo” (Charles qui n’a pas [les organes]), j’ai voulu le ridiculiser en lui mettant des oreilles d’âne sur une photo. Mon père a regardé et m’a dit: “C’est tout de même ton Président”.

Ce fut pour moi une leçon pour toujours. Finalement, les institutions — la présidence, les ministères, la police, l’armée — ne doivent pas être confondues avec ceux qui les commandent. Un policier peut être salaud, brutal, il doit être puni. Lui et non l’institution, car celle-ci a pour but de servir la société.

Idem pour la Présidence. Macron doit rendre des comptes. Il doit être jugé, mais après l’échéance présidentielle. Encore faudrait-il ne pas le réélire. Mais non le brûler en effigie pendant qu’il est Président, car si l’institution et la fonction sont méprisées, un bon Président, par la suite, ne pourrait pas gouverner.

Or actuellement, c’est ce qui arrive au Liban, avec des slogans, des injures, des insultes, des dessins obscènes préparés par avance par des personnages qui flétrissent des institutions, indépendamment du fait que les hommes qui les occupent le méritent, ou non. Car pourquoi vouloir la chute du Parlement, puisqu’il a été élu deux ans plus tôt? Il n’y a qu’à attendre deux ans pour en élire un autre: c’est la règle en démocratie. Pourquoi vouloir la chute du Président qui, de toute façon, va finir son mandat? Pourquoi vouloir la chute du gouvernement, et exiger un “gouvernement de technocrates”, alors qu’on accepte que le Premier ministre soit un homme politique et non un “technocrate”? Il y a quelque chose de corrompu dans le fait d’accepter que le Premier ministre soit issu de la classe politique, tout en exigeant que les ministres, qui représentent tout le pays, ne le soient pas.

J’ai toujours été connue comme une empêcheuse de tourner en rond. Il n’y a pas un politicien que je n’aie pas attaqué en public. En feuilletant mon livre “Du règne de la Pègre au réveil du Lion”, une journaliste m’a dit: “Mais tu attaques tout le monde! Je comprends que ton livre les dérange. Ainsi, si quelqu’un veut changer d’alliances, tu l’en empêches!”

Pour la même raison, et après avoir attaqué Safadi dans la vidéo ci-dessus qui le traînait dans la boue, et même après avoir écrit que le nouveau Premier ministre ferait ce que voudrait l’Arabie, j’ai voulu lui donner sa chance, et croire sincèrement — car l’hypocrisie n’est pas mon genre — à un impossible amendement. Comme, au chevet d’un agonisant, un secouriste qui fait le bouche à bouche croit, jusqu’à la dernière minute, que grâce à son souffle, le corps d’un noyé aura un sursaut et reviendra à la vie.

Croire et essayer contre tout espoir, c’est cela qu’on appelle “l’espérance”. Et parfois, ça marche: les secouristes le savent. A plus forte raison essaierais-je avec un politicien placé au sommet de l’échelle, qu’il soit Hariri ou Safadi, et alors que le pays descend vers l’abîme.

Lina Murr Nehmé, le 15 novembre 2019

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Liban : Cette menace islamiste en embuscade

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Mon article dans Marianne au sujet des armées en présence au Liban, et des armées qui pourraient se constituer. Ont été omises les petites milices du genre de celles de Geagea, désarmé après l’occupation syrienne, et dont la milice reconstituée n’a pas l’expérience des combats; celle de Joumblatt, qui ne s’est pas non plus battue depuis trente ans; celle de Berri, dont les meilleurs éléments sont allés au Hezbollah. Ces trois milices, qui faisaient la pluie et le beau temps dans certaines régions en 1985, sont pour le moment plus ou moins folkloriques, même si elles sont sont armées et capables de tuer.

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Liban: cette menace islamiste en embuscade

L’euphorie des manifestations libanaises ne doit pas faire oublier ce qui est arrivé en Tunisie, en Egypte, en Libye et en Syrie, où des manifestations laïques et pacifiques ont eu pour résultat une forte poussée des islamistes sunnites. Ce scénario pourrait-il se reproduire au Liban?

Octobre 2019. Dans un pays au bord de la faillite, les catastrophes se succèdent. L’économie est gelée par des taux d’intérêt de 20%. Les banques ne prêtent plus, et les importateurs manquent de dollars, la Banque du Liban voulant défendre la livre libanaise en cas de spéculation.
La nuit du 13 au 14 octobre, d’immenses incendies brûlent une partie des forêts de la montagne libanaise. Durant deux jours, la fumée est si dense qu’elle couvre l’entrée de Beyrouth, de Sidon et du Chouf.

Le jeudi 16, le gouvernement annonce de nouvelles taxes, dans le cadre des mesures d’austérité exigées par l’Union Européenne pour accorder des prêts au Liban. Une des taxes est illégale: elle consiste à rendre payante l’utilisation de l’application Whatsapp.

Une foule en colère déferle dans les rues et exige la fin de la corruption. Le gouvernement renonce à la taxe sur Whatsapp, mais les manifestations se poursuivent, avec des nouveautés.

On entend ainsi scander le slogan du printemps arabe: «Le peuple veut la chute du système». Des hommes dressent sur les routes des barrages en incendiant des pneus, et s’installent pour jouer au tric-trac, au tennis ou au baby-foot, ou fumer le narguilé. La fermeture des routes paralyse le travail de la population active.

Le président Aoun avait annoncé des réformes et la lutte contre la corruption, et pour diverses raisons, il a déçu. Les manifestations ont permis l’ouverture du dossier de la corruption. Les ministres et députés du bloc d’Aoun ont levé le secret de leur compte bancaire, en demandant à leurs rivaux d’en faire autant. Ce que certains ont fait.
Les manifestations ne semblent pourtant pas devoir s’arrêter avant le renversement du pouvoir: mardi 12 novembre, les bureaux de poste ont été occupés dans plusieurs villes, et l’un d’eux a été incendié. Un sit-in a lieu au palais de justice. Le siège de la compagnie d’électricité a même été pris d’assaut, ses fonctionnaires bloqués. L’ambassade de France a été assiégée.

Dans tous les pays touchés par le «printemps arabe», le renversement du pouvoir se faisait au moment où l’armée passait aux insurgés. Au Liban, ce n’est pas aussi simple, car plusieurs armées sont présentes sur le terrain.
Côté national, l’armée libanaise, laïque, compte 56 000 hommes. Si son chef passait aux insurgés, ce serait un coup dur pour le pouvoir, mais ce ne serait pas décisif, à cause des forces islamistes présentes dans le pays. Ces forces sont:

Côté chiite, le Hezbollah, qui compte plus de 20 000 miliciens. Comme il est la seule force libanaise ayant le niveau d’une armée, il passe en Occident pour être le maître du Liban. Ce n’est pas vrai, puisque le Premier ministre, qui a les vrais pouvoirs, est pro-saoudien. Ce n’est pas non plus le Hezbollah, mais le chef du parti rival qui occupe le plus important poste chiite. Et l’Iran, asphyxié par les sanctions, n’envoie plus d’argent comme avant.
Contrairement à la version entretenue par Israël et les Etats-Unis, le Hezbollah n’est pas le seul parti islamiste à disposer de milices au Liban. Il est la force libanaise la plus importante. En revanche, les islamistes sunnites armés sont plus nombreux. On peut les classer en quatre groupes qui s’allieraient en cas de guerre:

1° Les islamistes sunnites libanais. Ils alignent 5 000 djihadistes dont une partie est en prison. En 2014, Daesh avait promis de prendre Beyrouth pour les libérer, et de fait, elle avait attaqué par la frontière montagneuse. Mais l’armée libanaise l’a refoulé.

2° Les islamistes sunnites palestiniens, qui totalisent plus de 10 000 combattants dont certains appartiennent à al-Qaïda, Daesh ou al-Nosra. Leur férocité, leurs relations internationales et leur qualité de combat ont été souvent démontrées, notamment lors de la guerre du Fatah-el-Islam contre l’armée libanaise en 2007. Cette organisation palestinienne qui attirait des recrues locales ou étrangères, était financée par de mystérieux donateurs, équipée en matériel sophistiqué, et extrêmement bien entraînée.

3° Le Fatah de Yasser Arafat dispose d’environ 10 000 guérilleros. Mais il doit être compté au nombre des islamistes, car il a toujours combattu avec eux contre les chrétiens et les chiites du Liban. D’ailleurs, c’est de lui qu’est issu le Fatah-el-Islam.

4° Les réfugiés syriens, dont au moins 200 000 sont réservistes. Leur nombre est inquiétant. Le 7 septembre 2015, le président Hollande déclara: «Il y a aujourd’hui un résident au Liban sur trois qui est un réfugié. J’irai au Liban pour aller dans un camp de réfugiés, pour voir où sont les réfugiés, pour que nous puissions justement aider à ce qu’ils puissent y rester.» Il évaluait ainsi à 2 millions les réfugiés syriens et palestiniens. Ces derniers étant environ 500 000, les Syriens étaient, d’après ses chiffres, 1,5 million au Liban. 

De source informée, ils sont aujourd’hui plus de 2 millions, faisant du pays, d’après le Premier ministre Saad Hariri, «un grand camp de réfugiés». Le Liban étant déjà surpeuplé, «la concurrence pour de maigres ressources constitue une source de tensions entre les réfugiés et les communautés libanaises», dit un document de l’UE et du gouvernement libanais.

Le Liban demande à la communauté internationale de cesser de leur fournir des aides financières s’ils restent au Liban, et de les leur donner s’ils s’installent dans des régions de Syrie où il n’y a pas de guerre. La plupart des réservistes ont en effet fui la mobilisation. Ils affirment qu’ils ne peuvent rentrer en Syrie, car un soldat y est si mal payé qu’ils ne pourraient plus nourrir leurs familles. Si cet obstacle financier était levé, la plupart d’entre eux rentreraient dans leur pays.

Mais dans ce cas, le président Assad disposerait de centaines de milliers de réservistes, sans compter des combattants potentiels, en âge de faire leur service militaire. Or la politique française, depuis le début du conflit, a visé à affaiblir le régime syrien. Et il en est de même de la politique américaine. L’argent des ONG a donc continué à parvenir aux réfugiés s’ils restaient au Liban, et non s’ils rentraient chez eux. Le général Aoun raconte dans son discours du 31 octobre que face aux plaintes du Liban, les délégués internationaux «nous répondaient systématiquement la même chose: des paroles fleuries sur le rôle humanitaire que joue le Liban, et un langage politique liant le retour des migrants à une solution politique. Une pression a été constamment exercée pour les maintenir là où ils sont, afin qu’ils puissent être utilisés comme moyen de pression quand il s’agira d’imposer les règlements politiques.» 

La fin de la guerre en Libye a libéré des terroristes d’al-Qaïda, qui sont allés combattre en Syrie. La fin de la guerre syrienne, qui semble imminente, va libérer des terroristes d’al-Qaïda au Levant (premier nom d’al-Nosra). Ils voudront faire le djihad dans le reste du Levant: le Liban, Israël et la Jordanie. Pour empêcher leur infiltration, les Américains avaient promis d’aider l’armée libanaise à acheter du matériel permettant de surveiller les frontières (lunettes de vision nocturne notamment). Ils viennent de geler cette aide.

Financés par les pays du Golfe, les terroristes d’al-Qaïda peuvent offrir des armes et des sommes intéressantes aux réservistes syriens installés au Liban. On ne peut prédire exactement le nombre d’hommes qu’ils pourraient alors recruter, mais le chiffre de 40 000 ne paraît pas exagéré.
L’armée et les milices libanaises sont majoritairement non-sunnites. En cas d’annihilation de l’armée libanaise, la balance des forces pencherait en faveur des islamistes sunnites, dont les armées sont plus nombreuses que celle du Hezbollah. Qu’arriverait-il si elles étaient rejointes par l’armée des djihadistes d’Idlib et par une partie des réservistes réfugiés syriens? 
Là est la grande inconnue.

Lina Murr Nehmé

https://www.marianne.net/…/liban-cette-menace-islamiste-en-…
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L’islamisme à l’école laïque en France (vidéos)

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Cette série de 4 vidéos examine la manière dont le “fait religieux islamique” est enseigné dans différents manuels scolaires français, et comment l’Education nationale permet à des “grands frères” de formater, voire radicaliser, des jeunes qui leur sont confiés.

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Liban : Amnistie pour les djihadistes et les criminels

L’Association des Juges Libanais vient de publier un communiqué disant que les députés libanais n’ont pas le droit de se réunir pour forger des lois, tant qu’ils n’en ont pas fini avec le Budget. Or ils se sont trouvés plein de lois à discuter dans l’immédiat, la plus grave de toutes étant celle, exigée par Saad Hariri, d’une amnistie générale des tueurs, des voleurs, qu’ils soient politiciens ou voleurs de grand chemin, mais aussi, des islamistes qui ont combattu contre le Liban, ou dont l’allégeance est simplement interdite, car ils se réclament du califat, ou d’al-Qaïda.

Seraient ainsi amnistiés et jetés sur le marché du crime, la bande d’Ahmed el-Assir qui bloqua Sidon et y fomenta une guerre contre l’armée libanaise, que celle-ci gagna — il y eut plusieurs morts. Serait libéré le père du Londonistan, le Syrien Omar Bakri Fustoq (photo), qui, devenu persona non grata en Angleterre, pourrait essayer d’exercer ses armes de prosélytisme djihadiste en France. Etc.

Pourquoi ces députés libanais sont-ils si pressés de décréter une amnistie générale? Tout simplement parce que les manifestants réclament des comptes et le retour de l’argent public volé, et qu’on leur a promis de les satisfaire. Si l’amnistie libère les voleurs de grand chemin, elle les libèrera aussi. Clic clac, le tour est joué!

Du même coup, ils imposeraient au pays ces djihadistes dont la capture a coûté tant de vies humaines — et dont la re-capture en coûterait tant d’autres.

Quel rôle jouent là-dedans les grandes puissances? Saad Hariri exige un gouvernement de technocrates, c’est-à-dire de gens apolitiques. C’est, paraît-il, l’exigence des puissances étrangères dont il redevient le fidèle serviteur. Vous rendez-vous compte de ce que cela veut dire? A Taef, les Saoudiens ont imposé aux députés libanais (imposé avec des menaces et des pressions financières) un traité selon lequel il y aurait plus de “justice” au Liban en pillant tous les pouvoirs présidentiels pour les donner au Cabinet. Ce Cabinet représentant les forces du pays. Mais si ce Cabinet ne représente pas les forces du pays — c’est-à-dire celles des grandes communautés — s’il représente seulement des hommes apolitiques dociles aux mains du Premier ministre, c’est donc que celui-ci a tous les pouvoirs, non seulement en pratique, mais en théorie aussi. Le Premier ministre qui représente une de ces forces, une de ces communautés, la sunnite. Non la partie des sunnites qui refuse l’Arabie Saoudite, mais l’inverse, puisque c’est avec de l’argent que les politiciens achètent les pauvres en leur donnant des services que l’Etat aurait dû leur donner. Et l’Arabie donne de l’argent. Des millions. Lisez les livres spécialisés ou les fuites de Wikileaks.

Donc tous les pouvoirs seraient aux mains de la communauté sunnite. Qu’il s’agisse de Saad Hariri ou de Leila Solh-Hamadé, ce sera pareil, car l’Arabie Saoudite a, pour le moment encore, le vent en poupe, et c’est elle qui désigne, de façon parfois outrageusement publique, les Premier ministres libanais. Le Liban n’est-il pas un pays occupé depuis le traité de Taef? Occupé militairement par la Syrie jusqu’en 2005, et politiquement par l’Arabie qui a ligoté peu à peu le Liban en lui imposant toutes sortes d’associations culturelles islamistes, à commencer par l’Alesco, en passant par l’Isesco, les droits de l’enfant musulman, etc. On parle des armes du Hezbollah, mais quid des armes palestiniennes? Les Palestiniens auraient le droit d’être armés au Liban, et les Libanais non? Pour l’Arabie Saoudite, oui. Elle a fait désarmer les chrétiens après Taef, mais non les Palestiniens, qu’elle considère comme sa milice sunnite personnelle face aux chrétiens. Or le nombre des combattants palestiniens armés est à peu près égal à celui des miliciens du Hezbollah. 

L’Arabie se sent tellement maîtresse du Liban, qu’elle ne ménage pas les formes, et ne ménage surtout pas l’amour-propre des Libanais. Se souvient-on de la conférence de presse où Walid Joumblatt raconta comment le roi d’Arabie lui avait dit qu’il pensait désigner Saad Hariri Premier ministre du Liban? Joumblatt lui répondit qu’Hariri n’irait pas et ne serait pas populaire. “Je propose Salam”, ajouta-t-il. Et le roi désigna Salam. Après la conférence de presse, je me suis dit: “Par pudeur, les gens du 14 mars devraient refuser.” Mais ils ont accepté, Hariri compris! 

Il faut signaler que ceux qui se donnent le nom de 14 mars, sont le parti pro-saoudien au Liban. Ils comptent le plus gros bloc parlementaire sunnite et le plus gros bloc parlementaire druze, ainsi que les plus petits blocs parlementaires chrétiens — c’est-à-dire les dhimmis. C’est avec ce bloc que l’Occident traite. 

Donc, quel que soit le Premier ministre, sa politique sera saoudienne. Donc à quoi bon discuter des mérites de tel ou tel candidat? Ces mérites n’ont aucun sens, puisqu’il va obéir aux ordres étrangers. Un peu comme Babrak Karmal en Afghanistan. 

Et à partir du moment où un tel homme dirige un gouvernement de technocrates, où les forces sur le terrain ne sont pas représentées (ou même un Cabinet à moitié technocrate à moitié politique, où ces forces ont les ailes rognées), c’est que le Premier ministre nommé par l’Arabie dans les coulisses ou ouvertement, sera un dictateur exécutant les ordres donnés par l’Arabie. 

Et devinez quel avenir l’Arabie veut pour ce Liban qu’elle considère comme sa propriété privée achetée pour deux milliards à Taef — ce Liban qui est la seule démocratie des pays dits arabes, le seul pays à avoir servi de barrage contre l’islamisme, et le seul pays de la région dont le Président soit chrétien? 

Je vous le donne en mille. 

Il faudrait tout de même que les populations qui veulent la liberté pour elles-mêmes, fassent un peu plus pression que cela sur leurs gouvernants qui ne pensent, au contraire, qu’à priver le Liban de liberté et de démocratie. Peuples, cela se fait dans votre dos. Mais la note, c’est vous qui la paierez et non Macron, Trump et les autres. Eux se sont assez enrichis, c’est vous qui vous appauvrirez à mesure que l’Arabie s’enrichira de la dépouille du dernier pays libre de l’ancien Orient d’avant l’islam.

En ce qui concerne la loi d’amnistie dont on parle, il est vrai qu’elle comporte beaucoup de clauses restrictives. Seraient exclus de l’amnistie, par exemple, les tueurs ou ceux qui ont appelé au meurtre, et donc aussi les terroristes islamistes.

Mais ceux qui réclament le plus cette loi ne sont pas les pauvres gens qui ont passé plus d’années à attendre leur jugement, qu’ils n’auraient eu d’années de prison à faire. Ceux-là, il est juste de les amnistier, même s’ils n’ont pas été jugés, puisqu’ils ont purgé leur peine ou davantage, et restent en prison injustement.

Le problème, donc, c’est que ce ne sont pas eux qui réclament: ils n’ont pas de moyens de pression pour cela. Ils n’ont pas de milices capables de mettre une ville à feu et à sang pour obliger l’Etat à les libérer, comme ont fait les islamistes en faveur du djihadiste Chadi Mawlawi (al-Qaïda), il y a dix ans ou davantage. J’ai raconté cela dans ma dernière vidéo arabophone. Elle montre le favoritisme dont bénéficiaient les islamistes sous le régime des Premier ministres d’après Taëf, même sous celui, prétendu modéré, de Mikati. Elle montre enfin, que l’amnistie générale avait déjà été décrétée à cette époque, non pour ceux qui étaient en prison pour le vol de très petites sommes, mais pour les islamistes ayant une connection avec les tueurs d’al-Qaïda à Nahr el-Bared.

Que la même loi soit présentée sous une autre forme, et avec tant de clauses restrictives, ne signifie pas qu’ils n’en bénéficieront pas. Déjà leurs partisans ont annoncé une grève générale à Sidon (photo) ou ailleurs — c’est-à-dire, si l’on se rappelle de tristes précédents, des pneus brûlés, de la casse, des coups, et même des meurtres.

Il en est de même des Bédouins du Hermel qui ont annoncé une manifestation pour demain. Eux aussi ont des meurtriers qu’ils veulent amnistier, menaçant l’Etat d'”actions” au cas où il exclurait leurs tueurs de l’amnistie. Et on sait l’esprit tribal qui vaut chez les Bédouins en général: “il faut les libérer parce qu’ils sont les nôtres”.

Il n’est même pas certain que les politiciens aussi soient exclus de cette amnistie. Comment voulez-vous que ceux qui militent le plus pour faire passer immédiatement cette loi — Hariri et Berri — se punissent eux-mêmes et punissent leurs hommes, tout en amnistiant les pauvres voleurs de 50.000 livres? Seraient-ils pris, soudainement, d’un grand repentir? Je crois au repentir dans le cas de l’ancien milicien chrétien Assaad Chaftari. J’y ai cru dans le cas d’Hariri, quand celui-ci a osé refuser de démissionner. Mais la suite m’a montré que je ne devais pas y croire dans son cas; et je n’y crois pas non plus dans celui de Berri. Ni dans celui de leurs compères, les anciens tueurs de guerre et les profiteurs qui ont mangé le pays comme une nuée de vautours, après Taef surtout. Feu Rafic Hariri était venu au Liban avec un milliard de dollars. Il est mort, d’après Forbes, à la tête d’une fortune de 16 ou 17 milliards. D’où sont-ils venus? Et la tentative de meurtre de Moustapha Saad, le rival électoral, qui tua tant de monde, fut aussi amnistiée. L’accusé, c’était Rafic Hariri. Ironiquement, il mourut de façon semblable.

Tous ces seigeurs et voleurs de guerre se sont auto-amnistiés en 1990. Même le génocide commis par Joumblatt fut amnistié, alors que les crimes contre l’humanité ne peuvent pas être prescrits d’après les lois internationales affichées par ces mêmes gouvernements qui nous l’ont imposé comme s’il était un parangon de démocratie à l’occidentale. Ces mêmes gouvernements qui refusent de traiter avec d’autres qu’avec les seigneurs de guerre, génocideurs, tueurs, voleurs et menteurs agréés par la Syrie et l’Arabie Saoudite (jusqu’à leur brouille). Et ces collaborateurs ne sont pas agréés pour leur abnégation envers le Liban, mais parce qu’ils acceptent de travailler contre leur propre pays.

Voilà pour la loi d’amnistie. Il faut se souvenir qu’on en parle depuis une dizaine d’années. Et que l’idée de départ était d’amnistier les islamistes (et non les pauvres qui ont volé parce qu’ils avaient faim).

J’ai publié il y a quelques jours une vidéo en arabe littéraire et en libanais pour raconter cette histoire d’amnistie des islamistes et non des autres, ainsi que les méthodes utilisées pour obliger le gouvernement à libérer les islamistes d’al-Qaïda. Et autres aberrations que nous avons vécues.

Pour l’anecdote, un ami Facebook avait appelé à descendre couper la route internationale pour exiger la libération des militaires emprisonnés, relâchés, et de nouveau emprisonnés pour satisfaire les islamistes. A un moment donné, l’armée, qui obéit aux ordres, même contre nous, a reçu l’ordre d’ouvrir la route par la force. Les soldats ont tous avancé en même temps. Mes compagnons ont tous reculé, sans quoi ils auraient été écrasés par les soldats en marche comme par un rouleau compresseur. Mais comme je ne suis pas le genre à reculer, je suis restée debout. Arrive devant moi un militaire très grand et très musclé, qui allait me renverser. Je lui dis: “Walaw, vous, grand comme vous êtes, contre moi, petite et maigre?” Il a eu l’air gêné et s’est arrêté. Entre-temps, un ami qui avait vu la scène avait accouru et s’était mis à lui crier dessus: “Vous n’avez pas honte? Vous auriez pu tuer la madame!” Le militaire répond avec le même ton: “Et vous ne me parlez pas avec autant de civilité qu’elle !” En bref, je ne suis pas morte, et je suis là pour vous le raconter.

Et voici la vidéo qui raconte ces tristes épisodes que les jeunes ne connaissent pas. Je recommande aux arabophones de la voir jusqu’au bout. Il paraît que c’est la meilleure que j’aie faite.

Lina Murr Nehmé, 11 novembre 2019

“Allahou akbar” à la Manif islamiste du 10 novembre

Le 10 novembre 2019, une manifestation “contre l’islamophobie” a rassemblé un public hétéroclite. Beaucoup de monde: à Paris, il y avait 13500 manifestants selon le cabinet Occurrence. Normal, vu le ralliement de toutes les organisations de gauche, en plus des islamistes de tous crins, sans exclure les pires.

Et Marwan Muhammad a crié: “Allahou Akbar!” Et la foule a scandé à sa suite: “Allahou Akbar!”

La manifestation était contre la haine et le racisme, et fait suite à l’attaque devant une mosquée à Bayonne, où un octogénaire a blessé deux hommes. Bizarrement, il n’y a pas eu de manifestation de cette envergure contre la haine qui a tué 263 personnes et en a blessé des centaines d’autres, rien qu’en France depuis quelques années, au cri d'”Allahou Akbar!”, cri du djihad. Et on n’a pas parlé de ceux que la même haine a tués dans les autres pays, au même cri. C’est, je le rappelle, le cri du djihad. 

Lina Murr Nehmé, 10 novembre 2019

https://youtu.be/6EOwh8-0Mm8

Vidéo : Quand l’école de la confiance livre les enfants musulmans aux “grands frères”

Quand «l’école de la confiance» livre les enfants musulmans aux grands «Frères»

Dans la série «L’Islamisme à l’école laïque en France», je cite des témoignages, écrits ou oraux. 

Pour ce n°4, j’interroge Nadia Remadna, assistante sociale et fondatrice de la «Brigade des Mères». Maghrébine, elle a défendu la laïcité en France, face à une hiérarchie qui préférait laisser faire pour éviter les heurts. 

En quelques minutes, Nadia Remadna décrit des situations familières et explique les difficultés éprouvées par tant de professeurs du 93. Et surtout, elle explique le problème causé par l’influence des grands Frères sur les enfants à problèmes. 

Le sens de ces mots serait mieux connu en France si l’on savait que les islamistes s’appellent les uns les autres «Akh», c’est-à-dire «Frère». Au pluriel «al-Ikhwan», ou «les (grands) Frères». L’article distingue ce concept de fraternité universelle religieuse, de la fraternité ordinaire, qui se définit par le pronom de la personne dont ils sont les frères. 

Lina Murr Nehmé, 10 novembre 2019

https://youtu.be/QEOoOnYOurM

Démission de Saad Hariri

Le Premier ministre libanais Saad Hariri, avait eu un moment de courage, quand il avait osé refuser de démissionner. 

Mais les pressions étaient apparemment trop importantes, et il y a cédé, les puissances lui ayant promis qu’il reviendrait Premier ministre.

Et le slogan “Tous, c’est-à-dire tous”, est devenu “tous à l’exception de Saad”. Mais Saad Hariri est l’homme de l’Arabie. Il avait résisté à MBS quelque temps. Il rentre maintenant dans sa bergerie. Il annonce bien sagement qu’il refuse d’être Premier ministre s’il ne satisfait pas les volontés des puissances étrangères, entendez: l’Arabie Saoudite et les États-Unis, en passant par la France de Macron. Et ces exigences sont: un gouvernement de technocrates.

Technocrates, c’est-à-dire, pas de politiciens. Mais lui, Saad, en quoi est-il un technocrate? N’est-il pas un politicien héritier de son père saoudien, et parachuté par l’Arabie Saoudite en 2005 parce que son frère Baha, élu par le parti d’Hariri au Liban, déplaisait aux Saoudiens? 

Un gouvernement de technocrates, comprenez bien ce que cela veut dire: c’est toute la puissance aux Saoudiens, puisque ce sont eux qui, depuis des années, cherchent à faire tomber le gouvernement de Saad Hariri, parce qu’il était allié à Aoun. Et allié à Aoun dans un cadre de gouvernement où ce dernier avait sa représentation politique parlementaire, qui est énorme. Cette représentation compensait le pillage des pouvoirs du président libanais dans la ville saoudienne de Taef, où le roi d’Arabie paya, d’après les confidences de Saoudiens du plus haut niveau au journaliste du “Mondo”, plus de deux milliards de dollars en 1989.

Ces deux milliards de dollars — ou davantage, d’après les fuites rendues publiques bien avant l’article du “Mondo” — servaient à acheter la signature des députés libanais sur un traité saoudien auquel ils n’avaient pas collaboré, et qui était appelé “document d’entente nationale”. 

Ce traité pille les pouvoirs du président au profit du Cabinet. Mais dans les faits, cela se fait au profit du Premier ministre, puisque c’est lui qui impose l’ordre du jour, et qu’il est sûr de revenir au pouvoir s’il démissionne. Le même traité spécifie que ce Président sans pouvoir sera toujours chrétien (seul poste supérieur réservé aux chrétiens), alors que le Premier ministre aux superpouvoirs, sera toujours musulman sunnite. 

Un “gouvernement de technocrates” prive le Président de ministres pouvant contrebalancer la politique d’islamisation des Premier ministres d’après Taëf, imposés par la Syrie (Hoss, Omar Karamé), ou par l’Arabie (Hariri, Siniora). Le puissant bloc parlementaire du Président permettait de contourner le traité de Taef. Un gouvernement de technocrates laisserait les chrétiens sans aucun pouvoir. C’est ce que les politiciens occidentaux se gardent d’expliquer à leur public. Ils ne peuvent leur dire que c’est à ce prix qu’ils gagnent les gros contrats, et parfois aussi, les commissions.

Les chiites, comme les chrétiens, ne voudraient pas être privés de leur mot à dire. Ils se rappellent comment Siniora a régné en dictateur, alors que les ministres chiites avaient quitté le gouvernement. D’après cette même constitution de Taëf, le gouvernement saute si une communauté n’y est pas représentée. Et Siniora a continué à régner sans les chiites, malgré le sit-in que ces derniers organisèrent, aidés aussi par les chrétiens, qui étaient solidaires.

Et en même temps, Siniora finançait les groupes islamistes sunnites et imposait au Liban la convention des “droits de l’enfant musulman”, qui spécifie que l’enfant musulman a le droit qu’on ôte de son entourage ce qui nuit à sa religion. En d’autres termes, il aurait fallu supprimer les croix au sommet des églises, les cloches, les statues de la Vierge, les croix qu’on trouve à tous les coins de rue dans les quartiers chrétiens… où des musulmans ont choisi de vivre. Il n’est évidemment pas question de respecter les droits de l’enfant chrétien en ne lui imposant pas les hauts-parleurs retransmettant la voix du muezzin qui, jour et nuit, nie la divinité de leur Dieu, le Christ.

C’est petit à petit, comme ça, que s’est faite l’islamisation de tout le Moyen-Orient. Restait le Liban où avaient fui ceux qui avaient refusé de courber le front. Il semble que le temps soit venu pour le rouleau compresseur d’y passer aussi.

Pour ceux qui demandent des nouvelles, je signale que toutes les sociétés qui avaient contracté des emprunts (le cas de beaucoup), mais gagnaient assez pour payer à la fois leurs traites et le salaire de leurs employés, sont au bord de la faillite ou en faillite après 23 jours de “révolution” avec les routes coupées et l’interdiction pour leurs ouvriers de venir au travail. Juste pour que l’Occident sache bien de quoi il s’agit: si la moitié des Libanais étaient au-dessous du seuil de la pauvreté avant cette “révolution”, la moitié des travailleurs de cette moitié n’ont pas touché de salaire ce mois, ou ont touché un demi-salaire. Qu’est-ce que ça fait à un père de famille d’apprendre qu’il n’a pas de salaire ce mois?

Lina Murr Nehmé, 8 novembre 2019

Liban : un Américain appelle à former un “gouvernement parallèle”

Hier les Américains promettaient au Liban des lunettes de vision nocturne, afin de protéger ses frontières du côté syrien contre les infiltrations de Daesh et de Nosra. Maintenant, ils appellent à la révolution et à la création d’un “gouvernement parallèle”. Dans cette vidéo, c’est un ancien de l’ambassade américaine à Beyrouth qui enseigne en plein jour la sédition aux jeunes. 

Dans un pays non occupé par les Américains, est-ce que cela ne s’appelerait pas “ingérence dans les affaires d’autrui”? Qui lui dit que les Libanais ont envie d’établir “un gouvernement parallèle” qui créerait la guerre civile qu’on a tant de mal à empêcher? 

La guerre du Liban sera finie quand les ambassades (et leurs ex-employés) cesseront de se mêler de ses affaires.
Car l’Amérique a beau être une île, les feux allumés au Moyen-Orient pourraient bien se propager jusqu’à eux. Sur ce plan, le 11 septembre aura été un coup de semonce. 

Lina Murr Nehmé, 7 novembre 2019

https://twitter.com/LinaMurrNehme/status/1192196781238558720

Lettre à Mikati (vidéo)

Vous souvenez-vous de l’histoire de la libération du terroriste d’al-Qaïda Chadi Mawlawi qui a alors secoué le Liban ? Il est actuellement le terroriste le plus dangereux du Liban, et c’est sous les pressions du Premier ministre d’alors, Mikati, qu’il est sorti de prison.
Vous souvenez-vous de la tragédie de Kuweikhate, et des militaires jetés injustement en prison, puis libérés, puis mis en prison de nouveau sous la pression des salafistes et de Mikati? 
C’est ce que rappelle cette lettre à Mikati publiée par  Lina Murr Nehmé le 16 juillet 2012. Le fait qu’elle ait paru à cette époque, lui donne plus de crédibilité, parce que les gens vivaient alors ces événements dont le Liban subit les suites aujourd’hui.

Une procureure a produit un dossier prouvant que Mikati avait volé l’argent public en contractant, grâce à la banque Audi, des crédits immobiliers qui auraient dû revenir aux pauvres. Ce n’est pas l’acte le plus corrompu que Mikati ait fait. Sa protection des terroristes a été bien pire. 

Lina Murr Nehmé, 6 novembre 2019

https://youtu.be/Aek10sJrW0c