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Zelensky, la fin

Sur le terrain, il est clair que l’Ukraine ne peut plus gagner. L’armée ukrainienne fait du sur place et perd parfois des centaines, voire des milliers de soldats à la fois. Et il n’est pas possible de les remplacer, puisque des millions d’Ukrainiens ont fui le pays, et que la Russie a annexé une partie de l’est et du sud du pays, et naturalisé leurs citoyens. Les Russes ont des fortifications qu’il est difficile de percer, et ils ont intensément miné les champs qui les entourent. Les Ukrainiens sont de plus en plus nombreux à préférer l’idée de paix, même s’il leur faut pour cela sacrifier des territoires.

En fait, Zelensky a été près de signer un accord beaucoup plus avantageux avec les Russes il y a deux ans. Mais Boris Johnson l’a obligé à faire marche arrière en lui disant qu’il ne recevrait plus d’argent s’il faisait la paix. Apparemment, M. Zelensky gagne beaucoup dans cette affaire, puisqu’il a accepté de quitter la table des négociations.

Il ne peut pourtant pas cacher l’hécatombe. Les morts ukrainiens se comptent par centaines de milliers. Les photos aériennes des cimetières sont effrayantes. Ceci, sans compter les soldats restés sur le champ de bataille, soufflés par des explosions, et qui sont en train de pourrir, mêlés à la boue. C’est très déprimant pour leurs compagnons, car le mauvais temps est revenu. Il a plu, ils ont pataugé dans la boue, et maintenant, il neige. Cela fait plus d’un an qu’on les envoie se faire tuer. Ils n’ont plus de munitions, et ils en veulent à Zelensky qui vit dans un palais et se paie des voyages pour se faire applaudir par les assemblées parlementaires les plus prestigieuses, tandis que sa femme porte des bijoux très chers et s’affiche dans des tenues de luxe, valant des milliers de dollars. Elle dépense des sommes folles. Une employée chez un bijoutier de New York affirme qu’en un seul jour, elle a acheté pour plus d’un million de dollars de bijoux dans sa boutique.

Voyant le train de vie que mène Zelensky, les Ukrainiens se demandent pourquoi il les prive du nécessaire. En face, l’armée russe est bien équipée, et dispose de ressources qui semblent illimitées. Les Russes sont beaucoup plus nombreux que les Ukrainiens, et peuvent mobiliser à volonté. Et leurs fabriques de munitions tournent 24h sur 24. Les Ukrainiens, eux, sont de moins en moins nombreux. En désespoir de cause, Zelensky est obligé de les faire enlever dans la rue. Il mobilise aussi des femmes, et même, des handicapés. Des dizaines de vidéos circulent à ce sujet sur les réseaux sociaux en Ukraine.

Dans ce cas, à quoi bon continuer la bataille ? Puisque de toute façon les Ukrainiens vont perdre ces territoires, autant faire cesser cette guerre sanglante immédiatement, plutôt que de perdre encore des dizaines ou des centaines de milliers de morts.

En outre, depuis le début de la guerre à Gaza, les médias ne parlent plus de l’Ukraine. Les populations occidentales se sont désintéressées de cette guerre. Biden a demandé cent milliards dont 60 pour l’Ukraine et 40 pour Israël, mais les États-Unis ne sont plus la grande superpuissance d’autrefois. Ils sont au bord de la faillite, et pourraient s’écrouler financièrement.

Les Ukrainiens, en tout cas, ne semblent plus croire à la victoire, et c’est ce qui explique leur désir de faire la paix à un prix qu’ils refusaient encore, un an plus tôt : la perte de territoires. Le sondage cité par Bloomberg le montre.

Au printemps 2021, Zelensky aurait pu signer la paix à un prix moindre. Maintenant, c’est différent. La Russie tient une partie importante du pays, et elle a naturalisé ses citoyens. Elle semble vouloir continuer ses conquêtes jusqu’au fleuve Dniepr, une frontière facile à défendre.

Zelensky lui-même est découragé. Mais il tient bon parce qu’il ne veut pas perdre la face. Et parce qu’il est difficile pour lui de proposer la paix alors qu’il a interdit que l’Ukraine négocie avec la Russie tant que Poutine sera au pouvoir. Maintenant, il veut probablement faire monter les enchères. Jusque-là, et malgré ses promesses électorales, il avait accepté de faire la guerre parce qu’on le payait. Si on le paie pour faire la paix, il acceptera probablement de la faire.

Affaire à suivre.

Lina Murr Nehmé,

25 novembre 2023

Les sujets de préoccupation aujourd’hui

Depuis un an, je me pose des questions qui, sur le plan sécuritaire du monde auquel nous appartenons, me semblent existentielles.

Ainsi, qu’est devenue la guerre contre le terrorisme ? L’ennemi numéro Un pour l’Occident n’est plus al-Qaïda et l’État islamique (qui en est issu). Il est devenu la Chine, la Russie et l’Iran.

Aucun d’entre eux, pourtant, n’a commis ces grands attentats en Occident même : ceux du 11 Septembre aux États-Unis, ceux de Paris en 2015, ceux de Nice, de Manchester, de Boston et d’ailleurs, sans compter les personnes décapitées et autres horreurs.

Cette fausse sensation de sécurité risque de se révéler dangereuse. J’en dirai davantage dans mes articles à venir, car il me semble que l’Occident a tort d’oublier ces attentats et d’oublier, surtout, que si la menace a diminué en Irak et en Syrie, elle a augmenté au sud de l’Europe, en Afrique – ainsi qu’en Afghanistan, pays voisin de la seule puissance musulmane qui possède la bombe atomique au monde.

C’est d’ailleurs dans les lieux où se trouvent l’État islamique et Al-Qaïda qu’il y a le plus d’attentats. Il suffit de lire la littérature spécialisée pour s’en persuader. Ou de regarder une carte de synthèse comme celle-ci.

Lina Murr Nehmé

(Photo Atlasocio.com)