Le 20 mai 2010, le bandit Redoine Faïd et ses compagnons manquent un braquage et fuient sur l’autoroute A4, en Seine-et-Marne. Deux policiers municipaux sont chargés de se poster près d’un restaurant de Villiers-sur-Marne et de prévenir leurs collègues s’ils les voient passer. Ils n’ont donc pas dégainé leurs armes.
Ils sont des cibles découvertes. On leur tire dessus, on tue la policière Aurélie Fouquet, mère d’un petit enfant. Une fusillade nourrie. Un des policiers, blessé au thorax, tente d’atteindre les truands. Mais aucun cadavre ne sera retrouvé.
Ce qui rend la tragédie plus horrible est que le gangster est devenu une sorte de superstar, grâce à un livre dans lequel il raconte sa vie, et qui est devenu un best-seller. Bien sûr, la loi n’interdit pas à un éditeur de se faire du fric sur le dos d’une victime, une policière fauchée dans sa jeunesse, en donnant à son assassin une tribune.
Celui-ci raconte avec complaisance à longueur d’interviews comment il a organisé ses braquages en étudiant des films à succès et en suivant exactement les stratégies décrites dans ces films. Redoine Faïd a également organisé des fuites spectaculaires s’inspirant également du cinéma. La dernière en date: il a été tiré de prison le 5 juillet 2018 par un hélicoptère. Pour se moquer de la France, il a filmé sa fuite et a diffusé la vidéo.
Lina Murr Nehmé, 11 juillet 2018
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