Quand on demande à Ghannouchi, leader d’Ennahda en Tunisie et principal allié du nouveau Président, Qays Saïd, ce qu’il pense des gens de Daesh, il répond:
“Il n’est pas possible de déclarer apostats les gens de Daesh: ils sont l’image de l’islam en colère.”
Personnellement, je crois qu’ils sont surtout l’image cachée de Ghannouchi lui-même.
Parmi les grands soutiens de l’excision, l’ex-député Habib Ellouze, nous l’avons vu. Pour lui, c’est une “opération esthétique” (1). Et parmi les grands soutiens de Qays Saïd, Habib Ellouze aussi. Et voici ce qu’il dit de lui:
“Qais Said est le dernier espoir du mouvement révolutionnaire islamique. Et sa victoire sera le laminage des ennemis de l’Islam”.
Ellouze, bien entendu, parle de son islam à lui, avec excision “opération esthétique” et le reste. Le nouveau Président tunisien veut l’application de la charia, et donc, faire de la douce Tunisie, un Etat islamiste comme le Pakistan en 1977, l’Iran en 1979. Il est d’ailleurs le chouchou des médias occidentaux, comme l’était alors Khomeiny.
Qays Saïd serait, d’après les sondages, le nouveau Président de la Tunisie. Il est soutenu le parti Tahrir, qui est plus extrémiste que les Frères Musulmans, dont il est issu. En fait le Tahrir a été fondé par un Frère Musulman qui a quitté la confrérie parce qu’il voulait le califat immédiatement — et non, comme le voulait Hassan el-Banna, commencer par le bas pour aboutir au califat.
Comme son but est le califat, ce parti était interdit, non en France et en Angleterre (où il était autorisé), mais dans quasiment tous les pays dits arabes. C’est un parti très virulent, très violent mais très petit, impopulaire partout, parce que les majorités orientales ne veulent pas de l’application de la charia chez eux. Il a pourtant réussi à gagner. Par quelles magouilles? Il a reçu l’appui des Frères Musulmans. Mais eux non plus ne sont pas majoritaires en Tunisie. Il n’y a qu’en Europe que les Frères sont tellement choyés et qu’ils disposent des plateaux de télévision — Oubrou, Bajrafil, etc. — alors que des Français en sont exclus parce qu’ils les contredisent. Je ne parle évidemment pas de Zemmour seul, mais de bien des musulmans comme Mohamed Louizi, qui aurait eu une bien plus grande publicité s’il était resté avec eux. Je ne parle pas non plus de moi. Quand je publie Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: ce qu’ils cachent pour démasquer ces gens, et que je vois que rien ne change, malgré les documents que j’ai publiés, j’ai peur pour ce pays.
Dans ce livre, je montre, entre autres, que le Frère Qaradawi, très aimé de la confrérie, pousse les musulmans à immigrer en France, à y prendre la nationalité “pour que les choses changent” par le poids démographique, car, dit-il aussi, Rome sera conquise, mais cette fois, pas par la violence, mais par le nombre: immigration, manifestations de sans-papiers, légalisation, droit du sol, enfants français, naturalisation des parents, etc. Vous connaissez le processus. Je ne vois pas pourquoi Kamel Daoud et Mohamed Sifaoui ont été tellement choqués de cette allusion à la guerre. Pourquoi Qaradawi les pousse-t-il à immigrer en France “pour que les choses bougent” et que la charia s’y installe? N’est-ce pas pour une guerre qui aurait lieu un jour? Est-ce que les gens aiment l’idée de la charia appliquée à eux-mêmes? Non. Surtout les Algériens qui, m’a dit mon ami Boualem Sansal, sont de gros consommateurs de vin. Donc, chacun d’eux recevrait 80 coups de fouet chaque fois qu’il sentirait l’alcool. Et après plusieurs récidives, il serait tué. Vous croyez qu’ils en ont envie? Et en Tunisie, le pays qui adorait Bourguiba — l’homme qui dévoilait les femmes et qui interdisait la polygamie — croyez-vous qu’on soit content de voir régner la charia? La victoire de Qays Saïd (photo de droite), c’est l’instauration de la charia à plus ou moins court terme.
Le comble est qu’il a un cancer. S’il mourait en fonction, le pire serait à craindre.
Une Tunisienne ex-musulmane m’a envoyé ce message avec cette photo de “gilets noirs” à Charléty:
“J’ai vu ces gilets noirs à Charletty. Ce sont des sans-papiers qui réclament des papiers. Certains d’entre eux étaient en seroual djellaba. J’ai dit aux Européens qui étaient debout: “J’aurais aimé que ces Noirs islamistes qui réclament des papiers et qui ont la tache noire au centre du front sachent que les musulmans ont réduit en esclavage au moins 17 millions de Noirs?”
La majorité des Tunisiens en France et en Europe, ont voté Ennahda. Je leur dis: “Vous ne connaissez pas votre histoire véritable. L’histoire falsifiée plante en vous la haine.”