Manahel al-Otaibi, citoyenne saoudienne, s’est filmée dansant en fuseau et faisant de la gymnastique en blouse courte.
Vous vous dites que le ventre n’étant pas la partie la plus belle du corps d’une femme, et qu’elle ne portait aucun décolleté, ni rien de ce qu’on voit de nos jours en France. Et que l’Arabie Saoudite s’est émancipée en reniant certains hadiths, etc. Et que la police des mœurs a été abolie, cette sinistre institution qui fouettait les femmes si elles sortaient sans abaya. Comme si l’homme était incapable de se contrôler en voyant sur les réseaux sociaux une jolie fille dansant ou faisant du sport en tenue de sport, ou marchant dans la rue sans abaya. Plus encore : Manahel eut l’outrecuidance de passer à la télévision en déclarant qu’elle s’habillerait comme elle voulait et refusait l’abaya saoudienne noire et informe, et que c’était très important pour elle, surtout dans son pays.
Tout cela, apparemment, c’était une agression contre l’ego masculin, une provocation fournie au mâle humain à tort et à travers, et de façon inadmissible.
Et dites le mot – oui, oui, dites-le ! – de façon terroriste.
Vous ne croyez pas ? C’est que vous ignorez qu’il y a des mollahs dans ce pays, et qu’ils descendent du vieil Abdel-Wahhab qui fonda le wahhabisme, et dont le pacte avec l’ancêtre de MBS reposait sur le partage du pouvoir arabe entre eux, puis leurs descendants. Ibn Saoud prenait le pouvoir temporel, et Abdel-Wahhab, le pouvoir religieux. Une sorte de califat divisé en deux si vous voulez.
C’est pourquoi MBS ne peut pas vraiment faire des réformes, et l’acte de Manahel était du terrorisme.
S’étant rincés les yeux, donc, les mollahs se révoltèrent et poussèrent des cris d’orfraie. La jeune fille fut jetée en prison, confinée et isolée comme une bête contagieuse.
Ce qui n’empêcha pas ses geôliers – ou ses bourreaux, ou les deux – de lui faire des violences, jusqu’à lui briser un os.
On lui refusa les soins médicaux, et pour finir, on la jugea et on la condamna à 11 ans de prison pour terrorisme.
Personne n’en parlera. Tout comme personne n’a parlé des princesses saoudiennes séquestrées et condamnées par leur père à mourir de faim.
Car l’Arabie Saoudite achète des avions et des armes de toute sorte. Et elle a la main sur le robinet du pétrole.
Si elle a dit que ses prisonniers d’opinion sont coupables de terrorisme, c’est qu’ils sont coupables de terrorisme. Quand on contrôle les médias, quand on les paie, on peut lancer toutes les accusations, ça marchera toujours.
Il y a eu aujourd’hui un consensus autour de Mohamed Safadi comme nouveau Premier ministre au Liban. Il semble donc qu’il sera nommé durant les consultations.
J’ai précisé dans mon post précédent que j’attaquerais Safadi s’il ne combattait pas la corruption. J’ai bien cité cette seule clause. S’il se dénonce lui-même et répare ses torts, pourquoi en serais-je fâchée? Ceux qui m’ont suivie les dernières semaines savent que je l’ai attaqué pour une affaire très grave, dans une vidéo en arabe où je me suis adressée à lui personnellement autant qu’à Mikati, et je les ai traînés dans la boue en leur disant que leurs milliards et leurs élections comptaient davantage, pour eux, que la sécurité de leur ville, Tripoli.
J’ai toujours dit qu’il y avait des masses de musulmans sunnites de très haute qualité humaine au Liban, et qu’on n’est pas obligé de prendre les pourris. Mais j’ai écrit, la semaine dernière, un article montrant que le Premier ministre libanais serait nommé par l’Arabie Saoudite et que son identité ne changerait rien. Les Saoudiens nomment le Premier ministre à travers les hommes corrompus qui ont été imposés au Liban à la faveur de l’occupation. Ils se vendent, et les Saoudiens paient.
La vidéo suivante, en arabe, fondée sur un document saoudien publié par Wikileaks, donne un exemple de leurs méthodes. Il s’agit d’une lettre envoyée par l’ambassadeur saoudien à son ministre, pour lui dire que le leader chrétien Samir Geagea demande de l’argent saoudien pour financer sa milice, et dit qu’il est prêt à aller en discuter en Arabie. Et l’ambassadeur a expliqué au ministre que Samir Geagea serait utile pour combattre le général Aoun et le patriarche Rai (chefs politique et religieux de la majorité des chrétiens), ainsi que le Hezbollah. Depuis, Geagea va et vient régulièrement en Arabie. L’accord financier qu’il a demandé a donc été conclu et demeure actif. Les Saoudiens ont payé Abdel-Halim Khaddam 30 millions de dollars pour monter une milice et combattre le Président Assad. Combien donnent-ils à Geagea pour rendre le même genre de services au Liban?
Les chefs d’Etat occidentaux collaborent en reconnaissant ces personnalités corrompues. Ils refusent ainsi de traiter avec des hommes qui représenteraient vraiment le peuple libanais. Ils ne traitent pas avec la majorité chrétienne. Ils ne traitent pas avec les sunnites intègres. Et ils ont contribué à fabriquer une majorité sunnite haririenne qui, à l’origine, ne correspondait pas à la volonté populaire. Comme le prouve le besoin qu’a eu Rafic Hariri de recourir aux attentats pour éliminer son rival politique Mustapha Saad, et plus tard, aux distributions d’argent pour se faire élire et réélire.
Après la mort de Rafic Hariri, les Saoudiens ont imposé son fils Saad pour lui succéder, alors que le parti et la famille Hariri, au Liban, avaient déjà élu son frère Baha, l’aîné. Du jour au lendemain, Saad a été parachuté au Liban, et il a mené les élections à la place de Baha. Puis l’Arabie Saoudite a imposé le banquier des Hariri, Fouad Siniora, comme Premier ministre à la place de Saad qui avait gagné les élections. Et on n’en finit pas de raconter les histoires des ingérences saoudiennes dans les affaires du Liban, dont la plus grave reste le changement de la Constitution et le pillage des pouvoirs du Président (qui doit rester chrétien d’après ce texte) au profit du Premier ministre (qui doit rester sunnite). À ce sujet, je renvoie à mon livre “Du règne de la Pègre au réveil du Lion”.
A cause de ce processus de corruption qui se nourrit d’elle-même, j’ai écrit, la semaine dernière, que le Premier ministre serait choisi par l’Arabie Saoudite et que son identité importait peu. Car le régime saoudien n’est pas une entreprise de philanthropie. S’il désigne quelqu’un, c’est pour qu’il agisse selon sa volonté. Et cela, ce n’est pas la faute des Libanais. Quand vous êtes en prison, on vous impose les geôliers que l’on veut. Que vous soyez un homme ou que vous soyez un peuple. Mais quand on vous impose un Premier ministre, autant lui donner une chance. Sinon, on va dans le sens du chaos.
Ceux qui ont vu ma vidéo ci-dessus sur Mikati et Safadi savent que, selon moi, Safadi est très corrompu. Il est donc évident que d’après moi, il ne pourrait combattre la corruption que s’il commençait par se dénoncer lui-même. Mes lecteurs sont assez intelligents pour comprendre ce sous-entendu sans que j’aie à le souligner.
Ma raison me dit que Safadi ne le fera pas. Mais je ne l’attaquerai pas, en tant que Premier ministre, avant qu’il n’ait donné de raisons de le faire.
J’ai agi de même avec Macron: si vous vous en souvenez, je l’ai attaqué en veux-tu en voilà; puis, quand il a été élu, j’ai écrit l’article “Emmanuel Macron ou le cauchemar qui vient”.
Ensuite, j’ai cessé les attaques, car pour la sécurité du public, on ne doit pas attaquer un conducteur d’autobus au démarrage. On ne l’attaque par la suite, s’il conduit l’autobus dans le précipice. J’ai donc repris les attaques lorsqu’il a réuni les évêques de France aux Bernardins. J’ai alors annoncé que nous devions nous attendre à voir une ouverture vers les islamistes, notamment l’UOIF, qui l’avait soutenu aux élections. J’ai également montré ce que signifiait sa réception de Sherin Khankan. Et ce que signifiait sa donation à Syria Charity, la façade d’une organisation djihadiste.
Les informations que je mets sur ce site, sur ma page Facebook, sur ma chaîne Youtube, et occasionnellement, sur mon compte Twitter, sont des bouteilles jetées à la mer. Parfois, elles arrivent à destination; mais le plus souvent, elles n’arrivent nulle part, sauf dans les cœurs de bonnes gens remplis de bonne volonté, et qui, comme moi, ne peuvent rien faire; et que je remercie pour leur fidélité et leur affection, que je leur rends de tout cœur.
Je me rappelle cette scène qui a eu lieu en 1969, lorsque le président Charles Helou avait laissé Yasser Arafat imposer au Liban, par le biais de Nasser, le traité du Caire, qui donnait aux camps palestiniens le statut d’extraterritorialité. Petite fille, et entendant tout le temps mes parents attaquer Charles Helou (mon père disait: “Charles ma elo” (Charles qui n’a pas [les organes]), j’ai voulu le ridiculiser en lui mettant des oreilles d’âne sur une photo. Mon père a regardé et m’a dit: “C’est tout de même ton Président”.
Ce fut pour moi une leçon pour toujours. Finalement, les institutions — la présidence, les ministères, la police, l’armée — ne doivent pas être confondues avec ceux qui les commandent. Un policier peut être salaud, brutal, il doit être puni. Lui et non l’institution, car celle-ci a pour but de servir la société.
Idem pour la Présidence. Macron doit rendre des comptes. Il doit être jugé, mais après l’échéance présidentielle. Encore faudrait-il ne pas le réélire. Mais non le brûler en effigie pendant qu’il est Président, car si l’institution et la fonction sont méprisées, un bon Président, par la suite, ne pourrait pas gouverner.
Or actuellement, c’est ce qui arrive au Liban, avec des slogans, des injures, des insultes, des dessins obscènes préparés par avance par des personnages qui flétrissent des institutions, indépendamment du fait que les hommes qui les occupent le méritent, ou non. Car pourquoi vouloir la chute du Parlement, puisqu’il a été élu deux ans plus tôt? Il n’y a qu’à attendre deux ans pour en élire un autre: c’est la règle en démocratie. Pourquoi vouloir la chute du Président qui, de toute façon, va finir son mandat? Pourquoi vouloir la chute du gouvernement, et exiger un “gouvernement de technocrates”, alors qu’on accepte que le Premier ministre soit un homme politique et non un “technocrate”? Il y a quelque chose de corrompu dans le fait d’accepter que le Premier ministre soit issu de la classe politique, tout en exigeant que les ministres, qui représentent tout le pays, ne le soient pas.
J’ai toujours été connue comme une empêcheuse de tourner en rond. Il n’y a pas un politicien que je n’aie pas attaqué en public. En feuilletant mon livre “Du règne de la Pègre au réveil du Lion”, une journaliste m’a dit: “Mais tu attaques tout le monde! Je comprends que ton livre les dérange. Ainsi, si quelqu’un veut changer d’alliances, tu l’en empêches!”
Pour la même raison, et après avoir attaqué Safadi dans la vidéo ci-dessus qui le traînait dans la boue, et même après avoir écrit que le nouveau Premier ministre ferait ce que voudrait l’Arabie, j’ai voulu lui donner sa chance, et croire sincèrement — car l’hypocrisie n’est pas mon genre — à un impossible amendement. Comme, au chevet d’un agonisant, un secouriste qui fait le bouche à bouche croit, jusqu’à la dernière minute, que grâce à son souffle, le corps d’un noyé aura un sursaut et reviendra à la vie.
Croire et essayer contre tout espoir, c’est cela qu’on appelle “l’espérance”. Et parfois, ça marche: les secouristes le savent. A plus forte raison essaierais-je avec un politicien placé au sommet de l’échelle, qu’il soit Hariri ou Safadi, et alors que le pays descend vers l’abîme.
Le printemps arabe saoudien finit dans les décapitations. Pour avoir participé en 2011 à une manifestation alors qu’il avait 17 ans, le Saoudien chiite Ali Muhammad Baqer al-Nimr a été jeté en prison, et condamné à la décapitation et au crucifiement, et à avoir ensuite son corps exposé publiquement jusqu’au pourrissement de ses chairs. Et ils parlent de droits de l’homme.
Quelqu’un a dit : « l’Arabie Saoudite, c’est un Daesh qui a réussi ». De fait, si les États-Unis reconnaissaient Daech, sa situation serait comme celle des Saoudiens.
Le pouvoir saoudien a été fondé dans
un carnage horrible, jusqu’au moment où les Anglais l’ont reconnu dans
les années 1920. Et ce régime continue à effrayer ou à choquer
l’Occident, notamment quand il exécute des dizaines de prisonniers
politiques, condamnés pour leurs opinions. Pourtant, on lui vend des
missiles et des avions, tout comme les Vénitiens vendaient aux califes des canons et des navires de guerre.
Cela ne veut pas dire que la situation de guerre ne prévaut pas entre le régime saoudien et l’Occident. L’argent que l’Arabie Saoudite verse à des organisations comme l’OLP, al-Qaïda, Daech, al-Nosra, Boko Haram, pour qu’elles combattent les non-musulmans, est une série d’actes de guerre. Ils ont provoqué des guerres terribles, qui ont causé des millions de victimes. Entre autres, les occupants des tours du World Trade Center, et les victimes des guerres menées contre l’Afghanistan et contre l’Irak pour venger ces victimes. Et, bien sûr, les guerres de Daech qui en ont découlé.
Ce n’est pas la faute du régime saoudien si l’Occident ne veut pas voir tout cela.
Dans mon livre L’Islamisme et les femmes (Salvator, 2017), j’ai raconté l’histoire des princesses saoudiennes séquestrées par leur frère et leur père à titre de tuteurs ou “mahram”. Ces princesses avaient été condamnées à mourir lentement de faim par leur père et leur frère pour avoir révélé leur séquestration sur les chaînes de télévision satellitaires BBC (anglais) et Channel 4. Elles communiquaient par Skype et donnaient ainsi des nouvelles de leur dépérissement. Ce fil même a été coupé après l’arrivée du père de MBS (et de son conseiller MBS) au pouvoir. Par la même occasion, j’ai expliqué le système qui oblige les femmes saoudiennes à avoir un “mahram” toute leur vie. Il sera leur père ou grand-père, leur frère, leur mari, leur fils ou leur petit-fils. Une femme peut avoir 80 ans, elle devra obéir à son fils ou petit-fils ou arrière-petit fils. Une sorte d’esclavage.
Dans ma vidéo sur la conduite automobile, j’ai montré que ce n’est pas par bonté que le gouvernement saoudien a fini par accepter que les femmes saoudiennes conduisent. Mais bien pour imposer le respect de la charia qui interdit à la femme de se trouver avec un homme sans son mahram.
L’actualité vient de confirmer ce que je pensais: MBS a imposé un programme de données qui empêchent les femmes de voyager sans l’autorisation de leur mahram.
Le gouvernement saoudien a fait numériser des informations sur les femmes saoudiennes, permettant à leurs mahrams de gérer leur vie en ligne.
Le mahram peut spécifier quand et depuis quel aéroport une femme sous sa tutelle peut voyager. Ainsi sont-elles bien plus efficacement emprisonnées en Arabie saoudite depuis qu’on les autorise à conduire… qu’avant, où la surveillance n’était pas digitale.
Le système de surveillance comprend un système de messagerie-texte. Un sms avertit le mahram lorsqu’une femme sous sa tutelle utilise son passeport. Il peut ainsi la faire arrêter.
Sans ce système, croyez-vous que MBS aurait autorisé les femmes à conduire? Et vous pouvez gager que leur mahram les suit à la trace grâce à leur portable.
En apprenant l’arabe à l’école, les enfants n’auront plus besoin de traduction pour comprendre ce cheikh saoudien, qui explique pourquoi Mickey Mouse doit être tué :
“La charia appelle la souris “la petite faiseuse de mal [fouayssiqa]” et dit de la tuer, halal ou haram. Elle dit que la Souris met le feu à la maison et est mue par le Diable. La Souris est un des soldats du Diable et est mue par lui. Si la souris tombe dans un plat de nourriture solide, il faut jeter la souris et ce qui l’a touchée. Si elle tombe dans un liquide, il faut tout jeter.
Car la souris est I-M-P-U-R-E.
D’après la charia, la souris est une créature repoussante et corruptrice. Comment croyez-vous que les enfants verront la souris après avoir vu Tom et Jerry ? Toutes les créatures qui sont repoussantes par nature, par logique et d’après la loi, sont devenues merveilleuses et aimée des enfants. Même les souris. Mickey Mouse est devenu un personnage merveilleux, même si, d’après la charia, Mickey Mouse devrait être tué dans tous les cas.”
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الشيخ المنجد وهو يدعو لقتل ميكي ماوس. وقد تراجع في ما بعد عن هذا الادعاء عندما “قامت الصرخة”
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Sheikh Munajjid: “The sharia says calls the mouse “little corrupter” and says it is permissible to kill it in all cases. It says that the mouse set fire to the house and are steered by Satan. The mouse is one of Satan’s soldiers and is steered by him. And if a mouse falls into a pot of food, if the food is solid chuck out the mouse and the food touching it. And if it is liquid you should chuck out the whole thing because the mouse is im-pu-re. According to Islamic law the mouse is a repulsive, corrupting creature. How do you think children view mice today after Tom and Jerry? Every creatures that are repulsive by nature, by logic and according to Islamic law have become wonderful and are loved by children. Even mice. Mickey Mouse has become an awesome character even though according to Islamic law, Mickey Mouse should be killed in all cases.”
Cette vidéo m’a choquée moins que je ne m’y attendais, car on m’avait décrit ce genre de festins en Arabie, où on mange le riz à la main sans pain. Les “importants”, ceux de la table d’honneur, ont un animal complet, les autres ont des quartiers.
Un lecteur a ajouté: “En fait, dans une famille lambda, les hommes et les invités hommes mangent à même le sol (pas comme sur cette vidéo) une nappe en plastique est jetée à même le sol, où on apporte le kapsa, grand plat avec du riz et de la viande de jeune chameau ou de moutons, le maître de maison arrache des morceaux de viande à la main et les donnent aux convives, les meilleurs morceaux aux invités, ensuite une fois ce rituel accompli, chacun mange à la main le riz en faisant des boulettes dans le creux de la main et en l’envoyant en se servant de son pouce dans la bouche, ils alternent viande et riz, jusqu’à ce qu’ils soient rassasiés. J’ai oublié de vous dire, les plateaux de kapsa sont poussés de la cuisine par une femme dont on ne voit que le bras vêtu jusqu’au poignet. Une fois les repas terminé des employés hommes récupèrent les plateaux, c’est au tour des employés hommes et des enfants garçons de manger dans les mêmes plateaux, mais dans une autre pièce. Une fois fini, celà continue avec les femmes et les filles, dans une autre pièce réservée aux femmes. Qu’il reste ou non de la nourriture, que ce soit chaud ou froid, les femmes et les filles mangent les restes. Voilà les us et coutumes des repas séoudiens.”
Le plus grand poète arabe, Imre’ el-Qays (dont les vers sonnent superbement, et dont certains poèmes auraient été primés et copiés en lettres d’or pour être accrochés à la Kaaba), raconte comment, pour plaire à des filles, il égorgea sa chamelle, et comment ses larmes coulèrent abondamment en pensant à sa bête morte, car il l’aimait et il allait rentrer à pied. Et il y a ce vers auquel j’ai pensé en voyant ce festin:
“Et les vierges se mirent à se jeter sa viande, et de la graisse qui était comme les fils tordus de la frange de la soie damascquinée”
Je ne sais pas ce que valent humainement ces gens; je pense que dans ce pays, il y a des gens très bons à côté de ceux dont je parle dans mes livres. Ce n’est pas leur faute si c’est comme ça qu’ils ont appris à manger. C’est la façon de manger bédouine. On juge les gens à leurs actes et non aux traditions ou à la religion dont ils ont hérité.
En suivant ce lien, vous verrez la vidéo d’un cheikh qui vitupère. Ecoutez-le attentivement: il dit en anglais que celui qui tue, vole ou commet des actes pédophiles mais fait ses prières, est préférable aux yeux d’Allah, à celui qui est honnête mais ne fait pas ses prières.
En réalité, il ne fait que répéter en Australie, ce qu’il a lu dans la propagande religieuse financée par les Saoudiens. Elle enseigne que l’assassin est préférable au musulman qui ne fait pas ses prières. Donc il faut tuer ce dernier.
On apprend cela dans toutes les écoles d’imams, même celle de la mosquée de Paris, qui passe pour modérée.
Pourquoi l’Arabie Saoudite interdisait-elle aux femmes de conduire ? Lina Murr Nehmé donne la parole à trois oulémas qui se justifient avec tellement d’assurance qu’ils en sont drôles. En même temps, c’est tragique, car la femme qui violait leur interdiction était emprisonnée et fouettée.
Transcription:
Nous sommes en Arabie Saoudite, le 26 septembre 2017. Ces scènes de furie, ce sont des hommes se jetant sur des femmes parce qu’elles se sont mises à conduire en apprenant que le roi Salman les a autorisées à le faire. En fait, la permission n’a été donnée que pour le 25 juin 2018. Celles qui conduisent avant cette date, sont jetées en prison et fouettées.
L’Arabie Saoudite était alors le seul pays à interdire aux femmes de conduire. Les oulémas que finançait la famille royale saoudienne, avaient promulgué des fatwas interdisant à la femme de conduire pour des raisons de mœurs et de charia.
Les Saoudiens en concluaient que la femme honnête restait chez elle et ne demandait pas à conduire une voiture, puisque la voiture est synonyme de sortie.
Cette fatwa, promulguée en 1999, justifie l’interdiction en citant les passages du Coran ou du Hadith qui disent que la femme doit se voiler et ne pas se montrer, et donc rester chez elle. Et en tout cas, elle ne doit pas s’isoler avec un homme qui n’est pas son proche parent.
Un des oulémas les plus écoutés de la famille royale explique qu’il est dangereux pour la femme de posséder la clé d’une voiture car ses envies pourraient la pousser à sortir à n’importe quelle heure du jour et de la nuit :
« Il n’y a pas de doute qu’il n’est pas permissible d’autoriser la femme à conduire, car cela mènerait à de grandes corruptions et à des fins graves, telles que l’isolement de la femme avec l’homme, ou son voyage, ou sa mixité avec des hommes [qui ne sont pas ses proches parents], ou les actes à cause desquels ont été interdites ces choses.
« Si la femme possède la clé d’une voiture, elle va là où elle veut, de jour comme de nuit : elle a la clé de sa voiture, personne ne peut l’empêcher de sortir, l’homme n’a pas d’autorité sur elle. Un raté ou un débauché peut alors entrer en contact avec elle et lui faire des promesses. Dans ce cas, qu’est-ce qui l’empêche de prendre la clé de la voiture et d’aller avec lui, puisqu’elle a pris sa liberté ? »
Un autre ouléma prétend prouver que si les femmes conduisent, cela amènera une baisse spectaculaire de la natalité en Arabie Saoudite comme en France :
« Quand elle s’assied en voiture alors qu’elle conduit, son esprit, sa pensée, son honneur, son cerveau sont distraits. Et si elle reste assise longtemps, son bassin se rétracte, il se rétracte ; et en se rétractant, il fait pression sur ses ovaires. C’est pourquoi vous trouvez en Europe, et surtout en Argentine, en Amérique du Sud, au Brésil et au Pérou, un genre de lois rares qui interdisent à la femme de conduire si elle a dépassé l’âge de 35 ans. Et c’est pourquoi vous trouvez qu’en Amérique, en France et en Europe, une femme a deux trois enfants. Non pas pour contrôler les naissances, mais à cause d’une infirmité physique (causée par la conduite automobile). »
Un autre ouléma explique avec volupté que la femme ne peut conduire une voiture car elle a un demi-cerveau, et quand elle sort, elle n’en a plus qu’un quart :
« La femme manque de cervelle, oui ou non ? Elle manque de cervelle oui ou non ?
— Oui.
— Elle manque de cervelle ? Ceci ne nuit pas à ses bonnes actions [la prière, etc.]. Car elle a été formée ainsi. Et ce qui le prouve est que le témoignage de l’homme équivaut à combien ?
— À deux…
— À deux témoignages de femmes, comme l’a révélé le Prophète. Bon. Elle a un manque de cervelle. Qu’en pensez-vous ? Si l’administration s’aperçoit qu’un homme demande un permis de conduire alors qu’il n’a qu’un demi-cerveau. Le lui donnera-t-elle ou ne le lui donnera-t-elle pas ?
— Non.
— Dans ce cas, comment donner un permis à la femme alors qu’elle n’a qu’un demi-cerveau ? Pourquoi passerait-elle son permis ? Et si elle sort au souk, son demi-cerveau se divise en deux. Combien lui en reste-t-il ? Combien ?
— Un quart.
— Un quart ! Un quart de cerveau. Comment lui ferait-on passer le permis ? Quand un homme vient demander un permis de conduire alors qu’il n’a qu’un demi-cerveau, est-ce qu’on le fait passer ? Et comment donnera-t-on le permis à un quart de cerveau ? Donc nous exigeons que celui qui donne le permis fasse une enquête. Car la conduite automobile ne lui convient pas alors qu’elle ne possède qu’un quart de cerveau ! »
Ces échantillons sont représentatifs de dizaines ou de centaines de discours que les Saoudiens entendent depuis leur enfance dans les mosquées, à l’école, à la télévision. Les agressions de femmes, malheureusement, ne sont pas nécessairement derrière nous.
Lina Murr Nehmé, 30 mai 2018
C’était la première vidéo d’une série.
La seconde vidéo expliquera les raisons du changement.
On compatit toujours avec les personnes qui souffrent, même si ce sont des ennemis et terroristes. Mais la compassion n’implique pas le mensonge, ni la calomnie. Si un groupe humain souffre de représailles, il ne faut jamais oublier que ses adversaires ont été victimes en premier et que, si la communauté internationale leur avait fait justice, elles n’auraient pas voulu ou pu se venger.
Rendre justice, n’est-ce pas le but affiché de l’ONU et l’OTAN, sans compter le reste des nations se réclamant de l’humanité?
Ainsi, quand al-Qaïda a subi des massacres de la part de l’État syrien, il ne fallait pas oublier que ce n’était pas ce dernier qui avait commencé. Malheureusement, les islamistes ont des moyens de propagande extrêmement puissants, et une chaîne de solidarité mondiale; en outre, ils sont financés par les États qui approuvent leurs crimes, notamment l’Arabie Saoudite — et, dans une moindre mesure, le petit Qatar. C’est donc leur voix qui prévaut médiatiquement, dans toutes les terres arrosées par l’argent de ces États.
En fait, les islamistes sont toujours ceux qui ont attaqué les premiers quand ils étaient les plus forts. Ils l’ont fait au nom du djihad, persuadés de faire leur devoir, qui est de convertir la terre et d’y faire régner l’islam. Mais quand ils subissent des représailles, ils les présentent comme une attaque gratuite contre les civils. Ce genre de propagande en Occident leur fait récolter de l’argent et un appui médiatique et populaire d’autant plus précieux que dans les démocraties, la propagande aux souffrances des civils procure une aide politique, diplomatique, financière et militaire de la part des États dont les peuples ont subi cette propagande. Des ONG comme #WhiteHelmets , #SyriaCharity ou #Barakacity — pour ne citer que les plus connues — ont été créées spécialement dans ce but.
Connaissant ces organisations, je me suis demandée pourquoi elles faisaient autant de bruit autour de la tragédie des Rohingyas. Certes, c’est une grande tragédie; mais est-elle plus grande que celle des Yéménites, des Bahreïnis, des Irakiens non islamistes, des Libanais, des Syriens non islamistes ? Car il faut remarquer qu’en Syrie, même quand Bachar el-Assad ne contrôlait plus que le cinquième du territoire syrien, l’exode se faisait toujours vers les zones gouvernementales, qui contenaient la majorité de la population.
Pourquoi ce deux poids, deux mesures ?
La réponse est une question: qu’y a-t-il de commun entre les Yéménites, les Bahreïnis, les Irakiens non islamistes, les Libanais, et les Syriens loyalistes à Bachar el-Assad? Une seule chose: tous étaient combattus par les Saoudiens et leur argent… ouvertement ou dans les coulisses. Est-ce un hasard si l’opinion et les souffances de ces majorités ont été aussi superbement ignorées en Occident et dans le monde ?
Moi qui en quarante ans ai observé, étudié, raconté dans mes livres tant de trahisons de collectivités innocentes, je n’ai pu m’empêcher de me poser la question suivante: que cache cette défense mondiale des Rohingyas ? Car il y a bien d’autres tragédies aussi importantes ou plus, et elles ne sont pas médiatisées. Je donne pour exemple la tragédie du peuple irakien affamé par un blocus presque hermétique imposé de 1990 à 2003, ou celle du peuple yéménite, aujourd’hui affamé par les Saoudiens, et qui subit un véritable génocide. Et que dire de la tragédie des princesses saoudiennes séquestrées et affamées par leur père, le roi Abdallah, alors qu’Obama lui rendait une visite d’Etat ? La mère des princesses avait causé un scandale à ce sujet en racontant tout sur les chaînes BBC et Channel Four, à l’heure de la plus grande écoute. (Lire le récit complet dans L’islamisme et les Femmes.)
Les gouvernements occidentaux, comme les organisations humanitaires, répercutent les voix qu’elles entendent, c’est-à-dire celles qui sont soutenues par un puissant réseau de propagande et de relations publiques, souvent financées à prix d’or.
Mais contrairement à Syria Charity ou au White Helmets, il arrive qu’Amnesty International répercute l’autre voix, celle des pauvres qui ne peuvent pas se payer de la propagande en Occident. Mais il faut vraiment que ce soit gros: cent morts, par exemple, cela vaut la peine qu’Amnesty International en parle. Cette ONG avait largement répercuté les rapports diffusés par les islamistes. Mais voilà qu’elle découvre que les hindous, eux aussi, sont massacrés : s’agit de massacres commis par L'”Armée du salut des Rohingya de l’Arakan” (ARSA)
Dans le texte ci-dessous publié par Amnesty International, notez des expressions comme “homicides illégaux” et “campagne de violence illégale”, le premier employé pour qualifier le massacre de civils bouddhistes par des djihadistes Rohingyas, le second pour qualifier les représailles commises contre les Rohingyas — malheureusement contre les civils Rohingyas, puisque, comme Daech, les djihadistes se cachent, puis exploitent les souffrances des civils…
UN GROUPE ARMÉ ROHINGYA MASSARE DES DIZAINES D’HINDOUS
Amnesty International, 23.05.2018.
Deux massacres de villageois hindous ont été perpétrés en août 2017 dans l’État d’Arakan. Un groupe armé rohingya est responsable du premier et probablement du second. Le nombre de victimes pourrait s’élever à 99 personnes.
Nous avons mené une enquête approfondie dans l’État d’Arakan, au Myanmar. Des dizaines d’entretiens ainsi que des photos analysées par des médecins légistes exposent la manière dont les combattants de l’Armée du salut des rohingya de l’Arakan (ARSA) ont semé la terreur parmi les Hindous et d’autres minorités ethniques avec ces attaques brutales.
Massacre à Kha Maung Seik
Le 25 août 2017 vers 8 heures du matin, l’ARSA a attaqué les habitants hindous d’Ah Nauk Kha Maung Seik, une localité faisant partie d’un ensemble de villages appelé Kha Maung Seik situé dans la municipalité de Maungdaw, dans le nord de l’État. À ce moment-là, les villageois hindous vivaient à proximité d’habitants rohingyas, qui sont majoritairement musulmans. Des membres de l’ethnie rakhine, à majorité bouddhiste, habitaient également dans les environs.
Des hommes armés habillés en noir et des villageois rohingyas en tenue ordinaire ont rassemblé plusieurs dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants hindous. Ils les ont dévalisés, attachés et leur ont bandé les yeux avant de les faire marcher jusqu’à la sortie du village, où ils ont séparé les hommes des femmes et des enfants.
Quelques heures après, les combattants de l’ARSA ont exécuté 53 de ces Hindous, en commençant par les hommes.
Huit femmes hindoues et huit de leurs enfants ont été enlevés et épargnés, après que les combattants de l’ARSA eurent forcé les femmes à accepter de se « convertir » à l’islam. Les survivants ont été contraints de fuir au Bangladesh avec les combattants au bout de plusieurs jours, avant d’être rapatriés au Myanmar en octobre 2017 avec le soutien des autorités des deux pays.
Des témoignages glaçants
Bina Bala, une femme de 22 ans qui a survécu au massacre, a témoigné:
« [Les hommes] étaient munis de couteaux et de longues barres de fer. Ils nous ont attaché les mains derrière le dos et bandé les yeux. Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient. L’un d’eux a répondu : “Vous et les Rakhines, vous êtes pareils, vous avez une religion différente, vous ne pouvez pas vivre ici.” Il parlait la langue [rohingya]. Ils ont demandé quels biens nous avions, puis ils nous ont roués de coups. Finalement, je leur ai donné mon argent et l’or que je possédais. »
Nous avons pu interroger les huit survivants. Ils nous ont indiqué avoir vu leurs proches hindous se faire tuer ou entendu leurs cris.
“Ils ont massacré les hommes. Ils nous ont dit de ne pas les regarder […]. Ils avaient des couteaux. Ils avaient aussi des pelles et des barres de fer. Nous nous sommes cachées dans les buissons et nous avons pu voir un peu. Mon oncle, mon père, mon frère – ils ont tous été massacrés.” (Raj Kumari, un jeune survivant de 18 ans)
Parmi les victimes d’Ah Nauk Kha Maung Seik figurent 20 hommes, 10 femmes et 23 enfants, dont 14 avaient moins de huit ans. Ces éléments correspondent aux multiples témoignages recueillis au Bangladesh et au Myanmar, auprès de survivants et de témoins ainsi que de responsables hindous.
Le même jour, les 46 hommes, femmes et enfants hindous habitant le village voisin de Ye Bauk Kyar ont disparu. Des membres de la communauté hindoue du nord de l’État d’Arakan pensent qu’ils ont été tués par les mêmes combattants de l’ARSA. En les ajoutant aux victimes d’Ah Nauk Kha Maung Seik, le nombre total de morts pourrait s’élever à 99.
Les corps de 45 habitants d’Ah Nauk Kha Maung Seik ont été découverts dans quatre charniers à la fin du mois de septembre 2017. Les restes des autres victimes de ce village et des 46 habitants hindous de Ye Bauk Kyar n’ont toujours pas été retrouvés.
D’autres homicides illégaux d’Hindous commis par l’ARSA:
Nous avons également recueilli des informations faisant état de la responsabilité de l’ARSA dans d’autres homicides et attaques violentes visant des membres d’autres minorités ethniques et religieuses.
Le 26 août 2017, des membres de l’ARSA ont tué six Hindous – deux femmes, un homme et trois enfants – et blessé une autre femme hindoue à la périphérie de la ville de Maungdaw, près du village de Myo Thu Gyi.
Kor Mor La, 25 ans, est l’une des deux femmes qui ont survécu à cette attaque, avec quatre enfants. Son époux âgé de 30 ans, Na Ra Yan, et leur fille de cinq ans, Shu Nan Daw, ont tous deux été tués.
“Les gens qui nous ont tiré dessus étaient vêtus de noir. Je ne voyais pas leurs visages, seulement leurs yeux. Ils avaient de longs fusils et des épées. Mon mari a été tué juste à côté de moi. J’ai reçu une balle [dans la poitrine].” (Kor Mor La, une survivante de 25 ans)
Ces homicides ont eu lieu quelques jours après que des combattants de l’ARSA aient lancé une série d’attaques contre une trentaine de postes de sécurité du Myanmar le 25 août 2017, ce qui a déclenché une campagne de violence illégale et totalement disproportionnée de la part des forces de sécurité. Plus de 693 000 Rohingyas ont été contraints de fuir au Bangladesh, où ils demeurent réfugiés.