Archives de catégorie : Liban

Beyrouth, 10 juin 1976 : le FPLP enlève le journaliste belge Marc Thirion

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Durant la guerre du Liban, seuls des casse-cous comme Jean-Pierre Péroncel-Hugoz et le Belge Marc Thirion osaient résider dans la zone de Beyrouth qu’occupaient les Palestiniens et traverser la ligne de démarcation pour voir aussi ce qui se passait du côté chrétien.

Parlant de Marc Thirion, son ex-collègue Pierre Billen raconte au journaliste belge Michel Bouffioux :

« À l’époque, Marc couvrait la guerre civile du Liban pour plusieurs médias. Il connaissait parfaitement bien les enjeux locaux pour avoir passé une partie de son adolescence dans ce pays. Ex-para, c’était un homme de terrain qui aimait l’action. Pas question de rester planqué dans un hôtel, de se contenter des mêmes sources que tous les autres. Il allait chercher l’info, n’hésitant pas à passer d’un secteur de la ville à l’autre pour prendre la température dans les différents camps qui s’affrontaient. L’exercice était périlleux, bien sûr… En plus, il était réputé pour avoir des rapports francs et sans langue de bois avec des interlocuteurs comme des chefs de milice, qui n’étaient pas habitués à cela. Il écrivait et disait ce qu’il constatait sans faire de compromis, sans accepter de céder aux pressions de telle ou telle faction.”

Je me souviens de ces articles: quand Marc venait chez nous, il m’en offrait une photocopie — une primeur avant la parution de l’article dans la presse belge. Je lui ai plusieurs fois dire qu’il ne devait plus résider dans la zone occupée par les Palestiniens, alors qu’il disait aussi la vérité sur leur corruption.

Marc fut enlevé le 10 juin 1976 par le FPLP, une des organisations de l’OLP. Il aurait été tué, accusé d’être un agent israélien. Mais c’était l’accusation classique: ils donnaient ce nom à toute personne dont ils voulaient justifier le meurtre. Le journaliste Antoine Sfeir, enlevé vers la même époque, affirme l’avoir entendu hurler dans la chambre de torture.

Marc Thirion a disparu sans laisser trace, comme ceux dont je parle dans mon livre Les Otages libanais dans les prisons syriennes. La seule pensée de cette comparaison me fait frémir. C’est une chose de parler d’otages qu’on ne connaît pas — et dont le calvaire fut tout de même terrible à décrire —, c’en est une autre d’imaginer cela arrivant à un ami.

Lina Murr Nehmé, 14 août 2018

 

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Attentat de Soueida : pourquoi Daech s’en prend aux druzes

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Parlant de ce massacre de Soueida, qui a fait un grand nombre de victimes druzes, certains ont dit: “Bah! les druzes tuent les chrétiens”. Il faut mettre quelques points sur les i.

Le massacre des chrétiens de Damas, en 1860, a été commis par des sunnites. Il a commencé après le massacre des chrétiens du Liban par les druzes, mais ceux-ci étaient des mercenaires à la solde des autorités ottomanes, comme l’ont reconnu les grandes puissances (voir mon livre: Quand les Anglais livraient le Levant à l’Etat islamique). Et une partie des druzes n’avait pas participé au massacre des chrétiens du Liban.

La communauté druze au Liban est divisée en deux partis fortement opposés, qui s’entretuent à l’occasion (voir les révélations que j’ai traduites dans le même livre). Les Joumblatt, d’origine sunnite, ne sont pas reconnus par la communauté druze, qui les considère comme des intrus.

Enfin, il y a quelques années, Joumblatt a décrété à la télévision la mort de tous les druzes de Syrie parce qu’ils soutiennent le régime (j’ai la vidéo.) Donc il n’est pas possible de dire, au sujet des druzes syriens, qu’ils tuent les chrétiens syriens, puisqu’ils sont dans le même camp.

Non: ce massacre de Soueida frappe toutes les minorités de Syrie, et à terme, vise toutes les minorités du Levant. Le but de Daech et de Nosra est en effet d’unifier la Syrie, le Liban, Israël, la Jordanie et les territoires palestiniens sous sa houlette et sous le nom de “Cham” que leur donnaient les califes. Nosra a le même but, comme le prouve son nom actuel, Fatah el-Cham (“Conquête de Cham”).

Lina Murr Nehmé, 30 juillet 2018

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Justice, Etat de droit, loi “fake news” : petite mise au point

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Aujourd’hui, sur ma page, un monsieur m’expliquait qu’un maire des Yvelines était obligé de donner un permis de construire une mosquée car, dit-il, la France est un Etat de droit, contrairement à l’Arabie Saoudite et à la démocratie libanaise, qui n’en serait pas une. J’avais en effet demandé si un maire était jamais inquiété en Arabie Saoudite pour avoir refusé de donner le permis de construire une église.

J’imagine que certains ignorent que le droit saoudien interdit la construction des églises, et que c’était appliquer ce droit que de refuser le permis de construire des églises. Et je ne vois pas ce que vient faire le Liban quand on parle de l’Arabie Saoudite. Mais bon. Acceptons que le Liban, comme le Christ, soit compté parmi les assassins.

Mais un Etat qui met des visières et ne traite pas les citoyens à égalité mais les distingue selon leur religion n’est pas un Etat de droit.

Ainsi, la loi sur les fake news est-elle du droit ? Laisser les médias puissants, appartenant aux riches, libres de diffuser les informations qu’ils veulent sans contrôle, et forger une loi sur les seuls réseaux sociaux, est-ce du droit ? Quand Libération met une immense photo du candidat Emmanuel Macron la veille du second tour de l’élection présidentielle, violant la loi qui interdit la pub électorale, et que la justice n’arrête pas le journal, c’est encore du droit ?

En même temps, on arrête la chaîne Youtube du petit TV Libertés sous prétexte qu’il a violé la loi sur le copyright en faisant une citation. Combien de chaînes Youtube violent cette loi en reproduisant des films entiers, des émissions télévisées entières ?

Quand on poursuit François Fillon la veille des élections, pour un crime que François Bayrou a commis sur une plus grande échelle et que ce dernier n’est pas poursuivi parce qu’il peut apporter des voix aux élections, c’est un Etat de droit ? Et si l’affaire Fillon est si grave, comment se fait-il qu’on n’en parle plus depuis les élections?

Quand on traîne Georges Bensoussan devant la justice pour une citation qui vient d’un auteur maghrébin et non de lui-même, alors qu’on n’inquiète pas ceux qui crient sur la Place de la République à Paris en arabe: “Khaybar, Khaybar, ya yahoud, Jaych Mhammad sa yaoud”, c’est un Etat de droit ?

Quand on autorise la tenue de Salons islamiques comme le Salon de la Femme de Pontoise où on appelle à battre les femmes (gentiment, histoire de les humilier seulement et pas de leur briser les membres, ce qui les rendrait inutilisables), c’est un Etat de droit ? Et si on ne le fait pas ouvertement dans ces Salons, on le fait en recommandant les livres où c’est écrit en toutes lettres (Cf. mon livre L’Islamisme et les femmes). Est-il admissible qu’une conseillère municipale, Céline Pina, ne réussisse pas à faire empêcher ce Salon, et qu’elle démissionne, et que cela ne fasse pas plus de remous que cela ?

Et c’est dans un Etat de droit qu’un ex-Frère Musulman, Mohamed Louizi, est victime de six procès en quelques années parce qu’il a dénoncé un projet d’islamisation pourtant écrit en toutes lettres dans la littérature de ce mouvement ! Louizi a parlé de l’islamisation de la France, mais il s’agit d’une étape sur la voie de l’islamisation mondiale dont a parlé le fondateur Hassan el-Banna (voir les textes cités dans Fatwas et caricatures).

Et c’est dans un Etat de droit qu’ Alain Finkielkraut — qu’on l’aime ou non — est qualifié d'”israélite blanc” dans une vidéo mise en ligne en 2016 et reprise à de nombreux exemplaires dont chacun affiche des centaines de milliers de vues, les auteurs du titre et des commentaires n’étant pas inquiétés alors qu’ils tombent sous le coup de la loi sur le racisme, sur base à la fois ethnique et religieuse, et sous le coup de la loi sur le non respect des droits d’auteur ?

Lina Murr Nehmé, 14 juillet 2018

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La propagande de l’OLP et du Hamas en France

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La puissance médiatique de l’OLP se sert de la souffrance réelle des Palestiniens, pour susciter un sentiment antijuif qui est d’autant moins mérité qu’un juif n’est pas nécessairement israélien, et que s’il l’est, il a de fortes chances d’être dans l’opposition.

Il est inadmissible que nous laissions faire ce genre de propagande. Je l’ai décrite, avec ses résultats — une guerre, cent mille morts — dans Le Liban assassiné, alors qu’elle s’exerçait contre les chrétiens cette fois, et non contre les juifs.

Mais j’ai montré que la guerre du Liban était la transposition, le déménagement de la guerre de Palestine qui durait depuis 1920, et que menait le même groupe qui s’était par la suite reconstitué, plus ou moins, sous le nom d'”OLP”. J’ai décrit le début de cette guerre dans mon autre livre Quand les Anglais livraient le Levant à l’Etat Islamique (Salvator, 2016), Car la hargne que nous avons subie au Liban, s’était auparavant auparavant exercée contre les juifs en Palestine, en 1920, en 1928, en 1929, provoquant ces mêmes massacres que par la suite, l’OLP a reproduits au Liban, sur une bien plus grande échelle, parce qu’elle y avait les mains libres: au lieu d’avoir une puissance mandataire pour protéger les minorités, elle avait, dans les coulisses, des puissances dirigées par des financiers, qui la favorisaient contre l’Etat du Liban multiconfessionnel, parce que telle était la volonté de l’Arabie Saoudite qui dictait les prix du pétrole.

En 1982, les Israéliens ont dévoilé ces crimes, et c’est à partir de ce moment qu’on a commencé à se retourner contre eux médiatiquement en Europe. Ils n’ont pas osé exiger que les criminels de l’OLP soient jugés pour crimes contre l’humanité, alors même que les criminels nazis continuaient à être poursuivis et jugés. Mitterrand avait exigé que les criminels de guerre partent “dans la dignité”, il a exigé une Force Multinationale pour protéger les civils palestiniens, et eux seuls, car quand, l’été suivant 1983, ce fut le tour des chrétiens d’être assassinés, il y eut un nettoyage ethnique total, un génocide dans toute la région dominée par Walid Joumblatt, qui tua tous les chrétiens, y compris ses partisans, dans une région majoritairement chrétienne. Et l’Occident traite avec Walid Joumblatt, le reçoit et l’honore. Il est pourtant coupable de crimes contre l’humanité d’après les critères occidentaux.

Dans un autre livre, L’Islamisme et les femmes, j’ai décrit comment, insidieusement, le conflit se transpose, en France, contre les juifs de France, utilisant les mêmes ressorts que dans la guerre du Liban, c’est-à-dire exploitant la souffrance réelle des Palestiniens, pour faire haïr une communauté entière. Cette fois, c’est de nouveau la communauté juive.

Tous les jours, des incidents montrent la mesure de la propagande palestinienne antijuive. J’ai démonté, dans mon livre “Le Liban assassiné”, les ressorts et les méthodes de cette propagande, comme elle s’est exercée contre les chrétiens. On les retrouve, tels quels, à Paris aujourd’hui.

Je dois finalement dire que les Palestiniens eux-mêmes rejettent ces crimes quand ils les connaissent, et quand ils sont humains — et beaucoup d’entre eux sont humains. Il y a deux ou trois ans, j’ai eu une bagarre verbale avec l’un d’entre eux, un ouvrier qui défendait tellement les chrétiens du Liban et disait tant de mal des Palestiniens que je devais le freiner.

Du reste, c’est le fait qu’un des Palestiniens qui avaient le plus souffert qui ait dit — dans un reportage diffusé sur une chaîne de télévision — qu’il était horrifié du mal que les Palestiniens nous avaient fait. C’est alors que j’ai cessé de haïr les Palestiniens en bloc, me disant: “S’il y a parmi eux un seul homme juste comme celui-ci, je dois les aimer, car il doit sûrement y en avoir d’autres aussi.”

 

Lina Murr Nehmé, 20 mai 2018

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Vidéo : Quand la nièce de MBS était exécutée pour adultère

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Lina Murr Nehmé raconte l’histoire de la princesse saoudienne Mishaael, tuée, avec son amoureux, sur ordre de son grand-père, frère du roi Khaled d’Arabie… et donc, oncle de Mohamed Ben Salman.

Lina Murr Nehmé, L’Islamisme et les femmes.

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Le site de Brad bombardé par les Turcs

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Pour illustrer mon livre Si Beyrouth parlait…, j’avais pris cette photo des ruines de la ville morte syrienne de Brad, trois mois avant le début de la guerre syrienne.

Tout récemment, l’aviation turque aurait endommagé ce site de première importance archéologique et religieuse, où se trouve également le tombeau de saint Maron, patron des maronites.

On parle peu des villes mortes de Syrie, dont certaines ont été endommagées par les bombardements. Ceux des Turcs aujourd’hui, et ceuxde leurs alliés depuis 2011. Ces alliés sont essentiellement des djihadistes, notamment l’ASL (Armée syrienne libre), rebuts de l’armée syrienne, et les premiers à avoir procédé à des égorgements devant caméra, et même, à avoir diffusé un acte de cannibalisme filmé.

L’ASL a constitué l’essentiel des effectifs d’al-Qaïda quand celle-ci est venue d’Irak en Syrie pour fonder la branche syrienne d’al-Qaïda appelée Nosra. Nosra est ainsi la fille de Daech.

L’ASL, Nosra, Daech et plusieurs autres organisations terroristes se sont battues entre elles ou contre l’armée syrienne (et souvent aussi contre les habitants) de la région des villes mortes, qui se situe en Syrie, à la frontière entre la Syrie et la Turquie.

On attend cependant la fin de la guerre pour savoir ce qu’il reste vraiment de ce précieux patrimoine archéologique datant des débuts du christianisme.

Lina Murr Nehmé, 26 mars 2018

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Censorship in American media: it can go that far

Contrary to preconceptions, the American media are, in the area of foreign politics, heavily influenced by unscrupulous entities that are, sometimes, related to the government.

This subservience is not obvious: the journalists in the United States are impertinent in the area of domestic policy. So the average American does not know enough about foreign politics to be able to check the data provided to him… or to know what is hidden from him.

While I was in Lebanon in February 1989, I had ordered sets of prints of some of my paintings. I had to go from Jounieh to Cyprus by boat, in order to return to the USA, where I lived, near Boston. I could not know that I had taken the last boat, and that heavy bombardments would close this port a few hours after my departure.

Three weeks later, as I needed to have a few samples of the prints, I called my parents in Lebanon and asked if they had received my prints. My father said:

“We are working as fast as we can. But we are under unceasing heavy Syrian bombardments. You know we are at war, don’t you?”

“No. I did not know. Otherwise I would not have asked for my prints.”

“We are experiencing the worst bombardments we have ever known. But we are happy, because at long last, Lebanon has declared war on Syria.

It was huge: the war had lasted so many years, and the Syrian army was occupying part of Lebanon. The Lebanese army would fight against the Syrians at some places, yet, the Lebanese politicians had never dared talking of bombarding the Syrian army in Lebanon openly.

I called the Lebanese journalists I knew in America. They confirmed the existence of a blackout in the American medias, concerning Lebanon. One of them faxed me a sample of a letter to sign and send at the White House to George H.W. Bush, who was then president. In this letter, the sender demanded that the American media told the truth about the Syrians in Lebanon. I signed the letter and put it in an envelope which I stamped. I wrote on the envelope the name and address of George Bush, and I posted it, without hoping much of a result.

After a few days, the media stopped the blackout. I called the same journalist and I asked him what had happened. He said: “Fifty thousand of us sent letters to the White House. That’s why the media have stopped the blackout. Read the Boston Globe“.

On 2 April 1989, the Boston Globe wrote in its editorial page:

“Since March 14, the people of Beirut have suffered from artillery bombardments that have made their existence a nightmare. In one night, 5,000 rockets fired from Syrian positions in West Beirut landed on the Christian quarters of East Beirut. Enormous fuel-storage tanks have been set ablaze, and the fires have burned out of control. Power stations have been knocked out, and since Beirut depends on pumps for its water supplies, the cutoff of electricity has meant a city without lights and water.
“American newspapers and television networks have been hampered in reporting the tragedy of Beirut’s bombardment — the hundreds of casualties, the thousands of refugees fleeing south. The Bush administration has kept silent.”

Boston Globe 1989-Beirut Bombardment det-pt

Who could hamper all the American media from doing their job while the Bush administration was also keeping silent? And why?

The effects of this hampering are amazing. In the period from March 14 until the editorial cited above, the Boston Globe’s articles make it appear that nothing is happening in Lebanon except truces and some fighting between Christians and Muslims or Druzes. Below are the abstracts of all seven articles about Lebanon from March 14 to April 1, taken from the Boston Globe archives. Three of them are about truces, four of them describe the fighting as being between Christians and Muslim militiamen without Syrian involvement, one of them describes the Syrian army as not involved (but re-deploying just in case), zero describe Syria as being involved in the fighting, and only one (a third update of a former article) mentions that a certain General leading a “Christian Cabinet” says the fighting is against Syrian forces.

  • 40 Lebanese Die in Sectarian Clashes, Mar 15, 1989: At least 40 people were killed, mostly civilians, on March 15, 1989 in Beirut as Christian army units and Moslem militiamen fought an artillery duel which rained hundreds of shells on Beirut’s residential areas.
  • 40 LEBANESE DIE IN SECTARIAN CLASHES, Mar 15, 1989 (third update): Gen. Michel Aoun, who leads a Christian military Cabinet and commands 20,000 Christian troops, said yesterday: “It’s a war of liberation against Syrian occupation forces. The battle has begun.” Aoun’s headquarters were damaged in the shelling. In midafternoon, police said, Aoun’s forces shelled the border town [sic] of Chtaura [in the center of Lebanon], command headquarters for Syrian troops in east Lebanon’s Bekaa Valley, and cut the Damascus-Beirut highway. Gen. Sami Khatib, chosen by [Salim Hoss] to command the army’s 22,000 Moslem soldiers, has kept out of the Christian-Druze battle. His troops are poorly equipped and scattered throughout Lebanon’s Moslem territory, which generally covers West Beirut, the slums to the south of the capital, and south Lebanon and coastal areas.
  • Lebanese Observe Uneasy, Unofficial Truce, Mar 16, 1989: Rival Christian and Moslem forces, pausing after two days of fighting that killed 50 people and wounded others, observed an uneasy and undeclared truce amid warnings of renewed fighting.
  • Shelling Continues in Hills Near Beirut, Mar 19, 1989: Christian-led army troops and pro-Syrian Moslem militiamen battled with tanks and artillery in the hills overlooking Beirut. Reasons for the latest fighting are presented.
  • Artillery Duels, Air Strikes Rock Lebanon, Mar 21, 1989: Violence erupted between Christian and Moslem forces in Lebanon while Israeli planes bombed Palestinian positions in the Bekaa Valley.
  • Syria Troops Redeployed Near Beirut, Mar 23, 1989: Syria moved its troops in Beirut to new positions and called for the ousting of Christian leader Michel Aoun. The military reorganization is in case of war across divided Beirut between Aoun’s troops and Syrian Moslems.
  • Lebanese Truce Starts; Shelling Subsides, Mar 29, 1989: The Lebanese army has agreed to a cease fire to give the Arab League a chance to negotiate an end to Lebanon’s crisis.

Such a subservience is amazing in a country that claims to have the freest press in the world. In a free country, there is no need to send letters to the President in order to have journalists report so huge a tragedy. Money or other forms of pressure make the American media accept, in the area of international politics — the most important area — a self-censorship similar to the one that terror imposes in dictatorships.

https://www.unesco.org.uk/press_freedom

The White House was very well informed about the situation in Lebanon: that’s what ambassadors and secret services are for. The following telegram published by Wikileaks, was written on 14 March 1989 by John McCarthy, the American ambassador in Beirut. It speaks of the bombardment, and says that Nabih Berri, head of the Amal movement, wanted the ambassador to know that he was not the one who had bombarded the Lebanese MOD (Ministry of Defense). Berri implied that the Syrian army was the one to have bombarded the MOD: besides Berri’s Amal, there was no other armed force having a heavy artillery capable of doing such shelling:

US embassy Beirut 14 march 1989

Why did George H.W. Bush keep silent about the tragedy of Lebanon in March 1989, despite being kept informed on a daily basis by his diplomats and his intelligence services?

Perhaps because George Bush wanted to leave a free hand to the Syrian army and the militias financed by Saudi Arabia and Syria. He would later approve the Syrian invasion of Lebanon (13 October 1990). A few days earlier, he even prepared the American opinion at a White House Briefing for Representatives of the Arab-American Community, on 24 September 1990. In this briefing, he refused to grant Lebanon the same human rights as Kuwait, and punish Hafez Assad like Saddam Hussein since he had committed the same crime: invading a neighboring country. In fact, Assad was far more guilty. He had shed much more blood than Saddam, and had invaded Lebanon many years before Saddam had invaded Kuwait. George H.W. Bush went so far as to announce that Syria would have a role in ending the division of Lebanon, which meant that Syria would occupy the totality of Lebanon:

A woman: “One question about Lebanon, please.”
Bush: “Shoot.”
The woman: ” …Our government has taken every action against Iraq that we have been urging should be taken against Syria for its similar action in Lebanon. Syria is now apparently allied with our government and others against Iraq. This disturbs us greatly, unless our government has some plan to use its newfound leverage on Syria to cause Hafiz Assad to conform to the norms of civilized behavior that we are attempting to enforce against Saddam Hussein.
“This is the question: What is our plan to make Syria conform? And if there is no plan, doesn’t our alliance with Syria compromise our moral position in the worldwide effort against Iraq?”
Bush: “This thing is so complex over there that it’s pretty hard to give you a definitive answer. Out of this, though, there could well be a new world order. And part of that must be the peaceful resolution of the division of Lebanon. I’ve been there; I’ve worked there years ago. And I’m old enough … to remember Lebanon as the peaceful crossroad. It didn’t matter what was going on in the rest of the world; commerce survived, people got along one with the other, different religions and different ways of life all thriving there. We want to help… bring peace to the Lebanon. And Syria does have a key role. And I hope out of this that we can use this new world order, if you will, that might emerge if we all stay together [with Hafez Assad] to be catalysts for peace in the Lebanon”.

George H.W. Bush

It was the President of a democratic country speaking, openly, in front of microphones and television cameras, of a dictatorship putting an end to a democracy by a bloody invasion! This is to be compared with the way the Syrian regime is treated by the American authorities since it left Lebanon and accepted to acknowledge Lebanon’s existence as a free State, by exchanging ambassadors, for the first time in history.

This, knowing that Bachar Assad, unlike his father, had not committed any massacres before the beginning of the war in Syria. This war had been prepared for years, and financed by the same foreign powers as the war of Lebanon.

Some people say that what is happening to Bachar Assad is justice. I would say the opposite. The criminals who survived from the Hafez Assad regime, are today in the opposition that is backed by the West. The West backs these criminals today just as it backed them and Hafez in the past. Nothing has changed.

© Lina Murr Nehme
Beyrouth, 25 novembre 2014.

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Concernant les armes chimiques syriennes

Quand a éclaté la nouvelle de l’usage d’armes chimiques (gaz sarin) en Syrie, je me trouvais hors du Liban. J’étais trop bouleversée pour pouvoir travailler. Je passai donc toute la journée dans un des salons de l’hôtel, à regarder, en direct, le débat télévisé qui se déroulait au Parlement britannique.

Syrian chemical weapons attack video

Il m’a rappelé les vieux jours du traité de Taef (1989-1990). Alors aussi, j’étais hors du Liban, vivant non loin de Boston. Je regardais à la télévision les grandes nations qui condamnaient à mort une petite nation qui était la mienne.

En 2013, ironiquement, la victime de ces mêmes nations était la Syrie. J’écrivis ceci sur Facebook:

“Comment se fait-il que les armes chimiques ne soient mauvaises que si ce sont les autres qui les utilisent? Qui, en Amérique, a puni ceux qui ont utilisé le gaz moutarde durant la première guerre mondiale? Qui a puni les généraux et les politiciens responsables, au Vietnam, de l’usage intensif et à très grande échelle, du gaz moutarde et des bombes au napalm? Qui a puni  Truman parce qu’il a utilisé la bombe atomique contre le Japon après avoir appris que le Japon voulait se rendre? (Pour les preuves, voir mon prochain livre, “Qui prendra le Liban, la Syrie, la Palestine?”)
Personne n’ayant été puni, le gouvernement américain a endossé tous ces crimes (sans compter les autres), et est le plus grand utilisateur d’armes chimiques au monde, et le plus grand utilisateur d’armes de destruction massive au monde. Et il prétend punir un tout petit utilisateur de ces armes.”

Lina Murr Nehme-Syrian chemical-2

Puis j’ai écrit ceci:

“Assez d’hypocrisie! Assez de voir les plus grands criminels jugeant les petits! Assez! Assez!”

Lina Murr Nehme-Syrian chemical-1

Je n’ai pas changé d’avis depuis.

Même si le fait que j’aie brûlé le drapeau de Daesh (EIL) a fait de nous des ennemis directs, et même si je vais utiliser ma photo brûlant ce drapeau comme un symbole aussi longtemps que Daesh sera en position de force, je continue à penser que ceux qui bombardent Daesh sont bien plus criminels que Daesh.

Maintenant, tout le monde a oublié les terroristes de l’Armée Syrienne Libre qui coupaient les gorges de leurs frères, les soldats et les policiers syriens, devant la caméra, ou qui mangeaient le cœur de soldats syriens, comme fit Abou Sakkar. L’Armée Syrienne Libre n’est pas devenue innocente pour la seule raison que des terroristes plus féroces ont émergé sur la scène syrienne.

Si vous voulez défendre l’opposition syrienne, défendez Michel Kilo et ses semblables. Défendez feu le Patriarche Hazim. Ne défendez pas les terroristes de la soi-disant Armée Syrienne Libre. S’ils avaient été bons, s’ils avaient dit la vérité, ils n’auraient pas été aidés et défendus par Obama, l’Arabie Saoudite et le Qatar. Et leurs fruits n’auraient pas été Nusra et Daesh.

obama-terrorism

Dites-moi qui sont vos alliés, et je vous dirai qui vous êtes.

Lina Murr Nehmé

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