Les Blancs au Soudan sont les descendants des Arabes venus d’Arabie, qui prenaient les Noirs en esclavage au VIIe siècle et ont donné leur nom de Soudan (Soud) au pays. Les voyageurs du XIXe siècle font des descriptions terribles du traitement que faisaient ces marchands d’esclaves, et les gravures d’époque ne font que les confirmer.
La lecture de ces textes produit une impression si dure qu’elle ne vous quitte pas de toute votre vie si, comme moi, vous avez passé des mois ou des années à les étudier, à les confronter avec d’autres textes anciens, et à les traduire.
A condition, bien sûr, de ne pas être un crocodile. Moi, en tout cas, ce travail ne m’a pas laissée indemne, et je ne comprends pas, mais vraiment pas, comment il est possible aux historiens de lire, d’étudier ces horreurs, sans en être écorchés pour la vie.
Car les historiens mainstream connaissent ces textes. Certains d’entre eux les citent. Froidement. Puis ils passent outre. Ils racontent ainsi que le fameux “baqt” (pactum?) imposé par les Arabes consistait, pour les Nubiens, à payer “en nature”, avec leurs enfants, la jizya qui leur donnait droit à continuer à pratiquer leur religion sans mourir, et qu’ils n’étaient pas assez riches pour payer avec de l’or.
Mais les Soudanais, les Nubiens et les Nord-Africains n’étaient ni les seuls, ni les premiers à subir ce genre de racket. Bien d’autres l’ont subi de la main des premiers djihadistes dont les djihadistes d’aujourd’hui se font la fierté d’imiter. Dès les premières années de l’islam. Les pays aujourd’hui appelés Azerbaidjan, Arménie, Daguestan, Afghanistan, Géorgie, Pakistan, Inde, etc., avaient résisté à l’islam, et s’étaient accrochés à leurs religions respectives. Mais ce genre de racket, plus des massacres de temps en temps, et tout finit par changer. Les ravisseurs djihadistes poussaient la cruauté jusqu’à exiger, par exemple, que les enfants livrés par ces nations aient “les sourcils noirs et les yeux noirs”, qu’ils soient beaux, et bien sûr, bien formés. Ce qui poussait certaines mères pour épargner le viol à leurs filles ou la honte à leurs fils, à les mutiler.
Le sous-continent indien (aujourd’hui l’Inde, le Pakistan, le Sri Lanka, le Bengladesh), a été particulièrement ensanglanté par ces méthodes. Il arrivait, si l’on en croit les chroniqueurs, que deux cents mille Indiens soient massacrés par les djihadistes pour avoir refusé de changer de religion. Après les batailles, ils prenaient les femmes et les enfants, leur arrachaient les vêtements et les envoyaient, nus jusqu’à la ceinture et sous les cuisses, marcher dans la neige des montagnes séparant le Pakistan et l’Afghanistan. Ils y mouraient de froid, en si grand nombre que ces montagnes furent appelées Hindou Kouch (mort des Hindous). Soit dit en passant, c’est là la raison pour laquelle ils ne tuaient pas les femmes et les enfants à la guerre: parce qu’ils étaient pour les djihadistes une marchandise qui rapportait.
Cette tragédie poursuit au #Soudan, et parfois en Afrique du Nord (#Libye, etc.) sous nos yeux, quand de pauvres Africains rêvant d’argent facile à Paris se retrouvent sous le fouet des esclavagistes en Libye ou en Algérie. N’oublions pas la Tchétchénie et le Levant sous Daesh, qu’une femme politicienne ose proposer d’acheter pour permettre au mari de coucher avec d’autres femmes sans être adultère selon la charia (Voir les textes que j’ai traduits sur l’esclavage d’après cette femme et la charia dans “L’Islamisme et les Femmes”.)
Oui, tuer, violer, vendre le Noir, le Jaune, le Brun ou le Blanc fait partie du #djihad, et se pratique aujourd’hui encore. Mais presque personne ne daigne en parler. Car si Daesh a repris ce racket humain au Levant pour un temps, on voit d’innombrables d’organisations djihadistes enlever des Noirs pour la vente. Les pays du Golfe ont toujours été de gros acheteurs, mais chut ! il ne faut, paraît-il, pas le dire.
Oui, tout se fait dans le silence pour ne pas gêner les acheteurs de contrats d’armes et les vendeurs de pétrole, d’or, de diamants et autres matières premières indispensables à fabriquer les batteries, les téléphones et les ordinateurs portables, et j’en passe.
De temps en temps, il y a un reportage; mais combien le voient? Combien s’en souviennent ? Qui agit? Pas les chefs d’Etat qui veulent être réélus, car le pétrole et les matières premières sont de l’autre côté de la balance.
Honte à l’humanité.
Écrit à Beyrouth par Lina Murr Nehmé, le 7 novembre 2023