Le 4 septembre 2016, Ornella Gilligmann et Inès Madani, commando de femmes ayant prêté allégeance à l’Etat islamique, abandonnent leur Peugeot 607, en warnings, à deux pas de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le véhicule contient six grosses bonbonnes de gaz aspergées de gasoil. Il est 3h45, et il aurait dû y avoir une tragédie, vu l’affluence à cette heure et en ce lieu. Mais un problème à l’allumage empêche le véhicule de s’embrase et d’exploser. Elles s’enfuient et logent chez une troisième fille, Amel Sakaou, au 7, rue Jean Moulin à Boussy.. La police trouve, sur les murs du salon, des allégeances à Daesh. Sur la table, des produits permettant de fabriquer des cocktails Molotov. Comme il s’agit d’un attentat-suicide, Amel a laissé, sur le miroir de la salle de bain, “une inscription digne d’un film d’horreur” selon l’agent qui a fait la perquisition : elle a dessiné au rouge à lèvres un cœur surmonté des mots “Maman vous aime”.
Quel grand amour!
Inès perd son sac durant sa fuite. il contient un serment d’allégeance au calife Baghdadi, et les mots : “Je vous attaque dans vos terres afin de marquer vos esprits et vous terrorisez (sic).” Puis : “L’islam sera victorieux”.
Elles sont rejointes par une autre femme, Sarah Hervouët, qui a été la promise de Larossi Abballa, le djihadiste qui a tué un couple de policiers à Magnanville] puis d’Adel Kermiche, qui égorgea le Père Hamel alors qu’il allait célébrer sa messe à l’église de Saint-Etienne du Rouvray. Elle veut se rendre utile “à sa communauté”, et, poussée par le djihadiste Rachid Kassim, rejoint la région parisienne en train, dans la nuit du 7 au 8 septembre. Rachid Kassim est un Français passé à l’Etat islamique, qui l’emploie comme recruteur sur Internet à partir de la Syrie ou de l’Irak. “Ce n’est que par son intermédiation que ces trois femmes se rencontrent”, affirme le policier.
Mais Inès et Amel se méfient de Sarah, qui est pourtant venue avec le désir de “mourir en martyre”. Elles déshabillent, la questionnent, la tiennent en respect avec des couteaux, détruisent son iPhone où elles trouvent un contact intitulé “DGSI”.
Mais les choses ne se passent pas comme le désirent les trois femmes. Alertées de la présence de policiers à la gare de Boussy, Inès, Amel et Sarah sortent vers 19 heures pour se faire tuer. Toutes sont armées de couteaux de cuisine. Deux d’entre elles portent le jilbab, la troisième est en survêtement avec casquette. L’une d’elles poignarde à l’épaule un policier en planque, à travers la vitre ouverte de sa voiture. Puis elles s’enfuient, D’autres agents en faction les poursuivent. Amel est figée par une arme de service, puis hurle “Allahou Akhbar” pendant qu’on l’interpelle. Inès sort sa lame de 20 centimètres et menace deux policiers. Elle est stoppée par quatre tirs de pistolet.
Voilà les femmes que l’on juge en ce moment. Jugez de leur liberté féminine, toutes ayant été pilotées de loin par un terroriste payé par Daesh. Et que serait-il arrivé si elles avaient vraiment brûlé Notre-Dame ou une partie de la foule attroupée devant le parvis, dans l’espoir de gagner un paradis djihadiste?
L’enseignement des islamistes polis comme Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur, a fabriqué une génération réceptive à l’enseignement d’islamistes plus durs, notamment, ceux de Daech. On en voit le résultat une génération plus tard. Lisez Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur: Ce qu’ils cachent, pour comprendre pourquoi. Dans l’espoir de ralentir, sinon d’arrêter la course qui nous envoie à toute vitesse cogner un mur.
Lina Murr Nehmé,
Mercredi 25 septembre 2019