Les islamistes disent que c’est haram (un péché) de souhaiter aux chrétiens un joyeux Noël. C’est pour eux un péché d’avoir un arbre de Noël, et les islamistes se plaisent à détruire ces arbres décorés, parce qu’ils les identifient au christianisme. Ils en arrivent presque à traiter les musulmans qui décorent ces arbres comme des idolâtres, alors que personne n’adore l’arbre de Noël.
Dire “Joyeux Noël”, chanter Noël est haram. Mais il y a un moyen de lever l’interdiction: convertir le chant de Noël à l’islam. Cela rend le chant de Noël halal, puisque le but est le prosélytisme. Ecoutez donc!
L’islamisation de la société se fait tout doucement, en transformant le vêtement, le paysage, la nourriture. En transformant les églises en mosquées. Puis en transformant les chants de Noël en chants à la gloire de Mahomet. Ce n’est pas dit dans la vidéo, car ce sera dit à la madrassa: d’après le Coran, Jésus est venu faire des miracles pour pouvoir annoncer Mahomet !
Donc chanter la naissance de Jésus, c’est chanter la venue du précurseur de Mahomet. Il faut juste changer un peu les paroles du chant de Noël pour l’adapter, Mahomet recevant les bénédictions d’abord, Jésus ensuite. En spécifiant que Jésus est le fils de Marie et non, comme disent les chrétiens, fils de Dieu. Qu’il s’appelle “Issa” et non “Jésus”.
L’enseignement est familier, mais le désert a disparu du décor des nouveaux prédicateurs, et le méchoui de leurs fêtes. Il n’y a plus qu’un décor typiquement anglo-saxon: feu de cheminée, fenêtres à carreaux, cookies, et voilà: c’est devenu Noël.
Ce Noël-là, le Londonistan l’autorise. Et ce chant de Noël-là, il serait politiquement incorrect de l’interdire. Sympathique antichambre de la madrassa, qui donnera envie aux enfants d’y aller.
À noter que cette scène viole deux interdits de Mahomet:
1- Il chante et emploie un instrument de musique. Or Mahomet dit de cela le plus grand mal dans le Hadith authentique.
2- Il regarde vers le ciel à la façon des chrétiens et des juifs en prière. D’après un hadith authentique, Mahomet interdit de regarder au ciel durant la prière! Or réciter la moitié de la formule de foi islamique, comme il fait tout au long de sa chanson, est ce qu’il y a de plus priant en islam.
Le 1er décembre 2019, j’ai publié sur Facebook mon article Daesh en Algérie, où j’analyse l’avancée de Daesh en Afrique, et rappelle à mes lecteurs les ambitions de Daesh en Europe.
Le lendemain, mon profil FB a disparu. On me propose de cliquer sur un lien si je “pense qu’il s’agit d’une erreur”, et je le fais. On me demande alors la photo d’une pièce d’identité, et je l’envoie.
Le week-end passe. Le lundi matin, je reçois un email de Facebook m’informant que mon compte est définitivement clos, parce que j’aurais, selon eux, “violé les règles de leur communauté”. Et ils expliquent: ils ne peuvent pas “tolérer des menaces crédibles”, “le soutien à des organisations violentes”, ou un “contenu extrêmement graphique” sur Facebook.
Un des administrateurs de la page déniche la série de notifications ci-dessous qui assure que l’article censuré est Daesh en Algérie. Il y a la photo du document de Daesh que, visiblement, leur ordinateur a repérée. Cette notification parle d’infractions “répétées” parce que nous avons partagé cet article à plusieurs reprises, les administrateurs et moi (en haut, sans nom parce que le profil avait été supprimé).
Le modérateur marocain m’accuse de soutenir Daesh, alors que mon analyse commence par les mots: “C’est vrai que Daesh ment comme pas deux”. Mauvaise foi, sottise, paresse ou méconnaissance de la langue française? Et comme le même article rappelle que Daesh veut attaquer l’Europe, il m’accuse de lancer des “menaces crédibles”!
Moi, menacer ceux que je cherche à prévenir? Quel ridicule!
Quant aux images “extrêmement graphiques”, cela doit être le nom donné à toutes les images émanant de Daesh, même quand il s’agit de photos de communiqués militaires. Les machines ne font pas la distinction.
Les machines, oui, mais les hommes ? A ma connaissance, ce sont les modérateurs qui ferment les pages, et non les machines. Et si c’est une machine, est-il plausible qu’elle juge la photo d’un communiqué “graphique”, mais non celles d’Asia Bibi égorgée par un terroriste, et de Geert Wilders le visage transpercé par un tournevis, publiées sur le même réseau français, dans la même ville de Paris, un an plus tôt, mais non bloquées par les modérateurs marocains de Facebook?
Après la fermeture de mon compte Facebook, j’ai partagé le lien de l’article Daesh en Algérie à partir de cette page.
Suite à cette republication du même article, le modérateur m’envoie un nouvel avertissement, toujours sans m’expliquer ce dont il est question ou me dire dans quelle colonne je serai informée:
Je ne touche à rien, puisqu’à ce moment, je ne sais pas encore au juste de quoi je suis accusée.
Un an plus tôt, un étudiant pakistanais, Ali Hassan Rajput, avait assassiné son professeur à Courbevoie, à coups de couteau et en criant: “Allahou Akbar!” Il affirma l’avoir tué pour une caricature de Mahomet. Mais la procureure de Nanterre prétendit que l’étudiant était stressé et qu’il n’avait nullement commis un crime semblable à celui contre Charlie Hebdo. Quelqu’un dut être choqué, et il informa des journalistes de l’adresse Facebook du tueur. Ils la publièrent, avec des captures d’écran prouvant que l’homme était totalement radicalisé. Nous avons dû être des centaines à éplucher ce compte. Et en le faisant, je réalisais combien le meurtre de ce professeur ressemblait à celui de Sarah Halimi par l’acharnement de la justice à alléger la responsabilité d’un tueur musulman issu de l’immigration, et à minimiser l’importance de son crime.
Les ordinateurs de Facebook ont des programmes de reconnaissance faciale ultra perfectionnés. Ils peuvent détecter un tout petit visage sur une photo floue. Un jour, un jeune inconnu a publié une photo de mon livre “Quand les Anglais livraient le Levant à l’Etat islamique” montrant le 1er et 4e de couverture avec la tranche. Facebook m’a aussitôt demandé si je voulais être taguée sur la photo. Leur moteur de recherche m’avait reconnue dans une minuscule photo déformée en diagonale et subissant un reflet! Ce même moteur de recherche ne peut pas ne pas avoir reconnu Asia Bibi égorgée. Ou le visage ensanglanté du député néerlandais Geert Wilders, “graphique”, mais non celles d’Asia Bibi égorgée (ici). Ou le visage du député neerlandais Geert Wilders transpercé par un énorme tournevis, Pourtant, le compte d’Ali Hassan Rajput a été toléré. Il est même resté ouvert durant deux ans, jusqu’à ce que la police le ferme. Et moi, parce que je combats Daesh, je suis traitée de terroriste pour avoir publié une analyse de la stratégie de Daesh!
La vérité, c’est que c’est apparemment ma guerre à l’islamisme et mon audience, qui dérangent. Quand j’ai voulu ouvrir un nouveau compte, je l’ai fait sous mon nom, avec ma date de naissance. Le compte n’a gêné Facebook que lorsque j’ai posté un article sur Sarah Halimi qui a eu une grande audience. En voici la capture d’écran: comme la page est gelée, il n’est presque pas vu et n’a pas de réactions. Mais sur le compte, il a eu des centaines de partages et des milliers de réactions.
Alors Facebook me remarque de nouveau, et le nouveau compte “Lina Murr Nehmé” est fermé. Sarah Halimi gêne encore!
Et quel est le prétexte invoqué par FB cette fois? FB déclare que j’usurpe l’identité de quelqu’un d’autre… Lina Murr Nehmé usurpe l’identité de Lina Murr Nehmé! FB qui autorise la même personne à avoir dix comptes sous le même nom, a fermé mon second compte en prétendant que j’usurpais ma propre identité! Ils ne m’ont pas demandé de prouver mon identité. Ils m’ont fermé mon compte en prétendant que je l’usurpais, et en exigeant une pièce d’identité pour accepter de répondre. (Ainsi ont-ils une copie de vos papiers.) Comme j’avais déjà envoyé mes papiers et que je savais que c’était moi qu’ils voulaient faire taire, je n’ai pas pris la peine cette fois de faire appel.
Voyant ce compte fermé, j’ai voulu avertir ceux qui avaient écrit à la page, que je n’étais plus sur FB. Mais la page a été bloquée sous mes yeux, et il a été impossible de joindre quiconque.
Avant de trouver la notification avec la photo du post incriminé, je citais les accusations de FB, mais je n’y croyais pas vraiment, tant elles me semblaient farfelues. Je le faisais en rigolant. Il a fallu que j’aie la certitude que FB m’accusait réellement de soutenir Daesh et de menacer l’Europe, pour que je commence à réfléchir aux conséquences.
Je ne suis qu’une voix. J’ai dédié le plus clair de ma vie — plus de quarante ans — à un travail ingrat qui ne m’a quasiment pas laissé de loisirs, me privant des sorties amicales naturelles pour une jeune femme, et usant mon corps, mes yeux et ma santé dans des veilles et des séances interminables de travail, parce que je voulais arrêter des massacres et en empêcher d’autres. Je marchais contre le vent et je plongeais les mains dans les ronces pour trouver quelques fruits. Et en résultat, on m’accuse de terrorisme pour pouvoir m’arracher un moyen de communication.
Certes, les accusations de Facebook ne détruisent pas ma crédibilité aux yeux de mes lecteurs qui me connaissent et rient de ces accusations. Mais Facebook n’est pas étanche. Celui qui peut ainsi accuser quelqu’un de terrorisme l’a peut-être condamné à l’enlèvement, à la prison ou à la mort.
Facebook est en effet accusé de vendre les informations privées. Pour se protéger sur ce plan par avance, Mark Zuckerberg vous a informés, en 2014, que toutes les données entrées dans Facebook appartiennent à Facebook et qu’il peut les utiliser sans vous payer de droits d’auteur, et sans limite dans le temps. Il a subi pour cela des procès en Europe, et il a légèrement modifié ses clauses. Mais il vend toujours vos informations à Google. Et à qui encore? Et que fait-il de celles qu’il collecte sur Whatsapp? Que vous l’utilisiez ou que vous ne l’utilisiez pas, cette application parle de vous. Les gens parlent de vous ou transmettent vos histoires, vos photos, vos vidéos. Et là, aucune censure. Whatsapp a été créé pour pouvoir fonctionner sans censure et collecter encore plus d’informations que Facebook.
Jusque-là, je n’y attachais pas d’importance, car je sais que nous sommes tous fichés, partout, qu’en Chine ou au Japon, on peut entendre les mots qu’un homme et une femme se disent sur l’oreiller en France ou en Italie. On n’a jamais vécu autant sous le règne de Big Brother.
Le serveur auquel vous vous connectez possède une copie de tout ce que vous y mettez. Surtout depuis que le président Hollande a instauré l’Etat d’urgence, en 2015. En un sens, cela nous a protégés, puisque cela a permis de déjouer quelques attentats. Mais en même temps, des gens comme Mickaël Harpon ont eu accès à nos données les plus privées. Et eux, personne ne les a déjoués. Car les vrais terroristes n’emploient pas Internet. Ils se donnent des rendez-vous et parlent oralement, sans avoir leurs téléphones portables près d’eux.
Mickaël Harpon était-il la seule cellule dormante dans les préfectures de police? Y en a-t-il d’autres qui attendent leur heure?
Sous l’occupation syrienne (1990-2005), et notamment sous le gouvernement de Rafic Hariri, la terreur régnait au Liban, et vraiment, j’attendais d’être en France pour faire les recherches que je voulais. Quand je posais des questions au sujet de l’espionnage par le biais de mon ordinateur ou de mon portable, on me disait: “C’est la police française.” Je répondais: “La police française? Ça me va. C’est des terroristes que j’ai peur.”
Comme je ne fais rien de mal, je pensais n’avoir rien à craindre de l’espionnage des modérateurs de FB. Mais depuis que je sais que je suis accusée par eux de soutenir une organisation terroriste, je commence à me demander ce qui m’arrivera quand je serai dans l’aéroport de telle ou telle ville. Quand un modérateur FB vous a repéré et accusé de terrorisme, quand il a obtenu de vous la photo de votre passeport, sachez que vous pouvez être fiché dans des endroits auxquels vous ne penseriez pas. Surtout si le modérateur, pauvre et très mal payé, vit au Maroc, où la corruption gangrène la société, les employés, les fonctionnaires. On recrute des modérateurs au Maroc parce que c’est bon marché, sans s’inquiéter de leur compréhension du français, des Français, de leurs problèmes. Voici une publicité de recrutement pour un modérateur au Maroc pour la France:
De toute façon, les services secrets marocains, qui collaborent avec d’autres services secrets, ont accès à vos informations. Tout serveur peut servir à capter les données de ceux qui y sont connectés. Un officier des services de renseignement libanais a dit à un ami il y a quelques années: “Nous savons tout ce que vous écrivez sur Facebook, ou par email. Même si vous l’effacez, la copie reste chez nous.”
Il le disait en confidence. La même confidence a dû être dite tant et tant de fois, et dans tant d’autres pays.
Maintenant, donc, le fait d’être fichée “Daesh” dans les ordinateurs de FB signifie pour moi deux perspectives aussi désagréables l’une que l’autre:
1- Je peux être fichée terroriste dans n’importe quel service secret auquel l’agent modérateur de FB a accès, ou auquel FB vend ses informations, ou avec lesquel FB est obligé de collaborer.
2- Je peux intéresser les organisations terroristes elles-mêmes, qui sont à la recherche de sympathisants. Cela aussi pourrait me coûter la vie, car je ne collaborerai jamais.
En fait, je vous avoue que je n’ai envie ni d’être recrutée, ni d’être tuée. Et je sais que je ne suis pas la seule. Beaucoup d’entre vous ont eu leurs comptes fermés pour avoir subi la même accusation. Et n’importe lequel de ceux qui disent la vérité et partagent autre chose que des fleurs, des arbres ou des chats sur FB… pourra un jour se retrouver subissant le même traitement, sauf s’il se soumet à dame Anastasie avant publication. Les ciseaux de celle-ci sont prêts. Ils sont dans nos têtes.
Aujourd’hui, anniversaire de l’assassinat, par Ali Hassan Rajput, de son professeur d’anglais à Courbevoie, aux cris d’Allahou Akbar. Etant donné le nombre de profils d’islamistes (Daesh et al-Qaïda) que j’ai trouvés sur Facebook, étant donné qu’ils ont fermé ma page et laissé ouverte, sans modération, les pages des islamistes du genre Ali Rajput, l’assassin du professeur à Courbevoie il y a un an, je tendrais à penser qu’il y a des gens de Daesh ou d’al-Qaïda parmi ces modérateurs.
Ali Hassan Rajput, en effet, passe dans Facebook sans aucun blocage, quand il appelle, en France, à tuer les Blancs, et notamment les Français et les Américains, et met des photos d’un Néerlandais au visage percé par un tournevis, de juifs représentés comme des cafards, ou d’Asia Bibi à la tête coupée. Mais moi qui appelle à aimer, et qui dénonce le mal pour que ce soit possible, on me bloque. Je suis un empêcheur de tourner en rond.
J’imagine l’homme ou la femme qui s’occupe de mon profil et qui est en train de m’espionner depuis hier en épluchant tout ce que j’ai écrit. Et s’il me lit, je le prie de savoir que je porterai plainte contre ceux qui ont toléré ces choses, même si, personnellement, je ne sais pas si j’ai envie de revenir sur Facebook. Pour m’informer de la fermeture définitive de ma page, on m’écrit: “Une de nos principales priorités est le confort et la sécurité des gens qui emploient Facebook, et nous n’autorisons pas les menaces crédibles pour nuire à autrui, le soutien à des organisations violentes, et le contenu très graphique sur Facebook.”
Contenu graphique? Menaces crédibles pour nuire à autrui? soutien à des organisations violentes? Voyez, je vous prie, ce que tolère Facebook dans la page d’Ali Hassan Rajput, qui a été fermée par la police et non par Facebook (ici.)
Je vous salue. Ce sera peut-être le dernier post que tolèrera l’homme ou la femme qui m’espionne en ce moment. Du moins, je peux dire que moi, j’ai combattu ce qu’il tolère, et j’en suis fière.
Un membre de ma famille a reçu ce matin le document ci-dessus, appelant à couper les routes qui mènent au palais présidentiel libanais, afin d’empêcher les députés de nommer un Premier ministre. Il me l’a envoyé sans savoir si c’était un canular ou non.
Le document cite un communiqué présenté comme émanant de « la révolution du Liban » et du « mouvement populaire ». Il appelle à fermer les routes menant à Baabda où doivent avoir lieu les consultations parlementaires, le 9 décembre 2019. Et pour empêcher les forces de l’ordre de rouvrir ces routes, il préconise des jets de clous, et insiste sur cela, soulignant l’expression qui est également mise en rouge (italiques) :
« … Désobéissance civile totale à l’aube du lundi,
fermeture de toutes les routes attenantes ; répandre des clous
sur toutes les routes secondaires et principales, en plus des routes
traditionnelles.
« L’Acte des clous est une escalade qui rendra les
forces de l’ordre incapables de rouvrir les routes.
« D’avance, nous en sommes désolés : notre
ambition est un Liban meilleur. »
En lisant, j’ai, moi aussi, cru à un canular. Mais non ! C’est sérieux, du moins pour Samir Geagea. Vous trouvez sur son site un article portant ce titre : « La révolution fait tomber le gouvernement avant le lundi des clous ».
Pourtant, il ne faut pas beaucoup de monde pour fermer une route: quelques dizaines de personnes suffisent. Or le communiqué que j’ai reçu ce matin dit que c’est le peuple qui parle. Si c’est vraiment le peuple, il n’a qu’à descendre dans la rue, et les routes seront bouchées : il y a 4,4 millions de Libanais résidents.
Le « peuple » appréciera-t-il de traverser des routes parsemées de clous ?
En fait, le peuple n’aime pas les barrages du tout. Les miliciens en civil sont régulièrement obligés de refaire la tournée des routes pour les fermer avec des barricades improvisées. Et ils sont si peu nombreux qu’ils ne peuvent pas se permettre de laisser des sentinelles pour protéger l’existence du barrage. Ils laissent donc les obstacles se garder tout seuls, pendant qu’ils vont fermer d’autres routes. Mais les habitants du quartier ne collaborent pas à la fermeture de leurs routes. Les forces de l’ordre viennent rapidement les rouvrir.
Bien sûr que les gens n’ont pas envie de voir leurs routes fermées. Tous ont payé les impôts qui ont permis de les construire, et tous estiment avoir le droit de les utiliser. Ils ne voient pas pourquoi certains s’arrogeraient le droit de les priver de la liberté de déplacement que leur octroie la loi.
En désespoir de cause, les miliciens en civil ont appelé à parsemer de clous les routes, toutes les routes qui mènent à Baabda, mettant en danger les enfants qui vont à l’école et bloquant les ambulances des trois hôpitaux de Baabda (et d’autres hôpitaux aussi pour ceux qui viennent de Sayyad et vont à l’hôpital al-Hayat).
Donc, lundi 9, grève des crises cardiaques. Grève des dialyses et des chimiothérapies, des radiothérapies, des accouchements. Grève des fractures du tibia. Interdit de laisser votre bébé naître ce jour-là, ou d’avoir un enfant qui tombe et se fend le cuir chevelu. Vous lui direz : « C’est ta faute ! Tu n’avais qu’à tomber jeudi ou vendredi. » Interdit d’avoir un accident du travail. Dites aux machines et aux couteaux de prendre rendez-vous avant de frapper, car lundi, c’est fermé, et il faudra attendre que les clous soient retirés et les routes rouvertes.
Maintenant, racontons d’où vient
cette idée des clous.
Wadih al-Asmar est un informaticien travaillant au Qatar. Il y a quelques semaines, il a appris qu’à Beyrouth, des gardes du corps, dans un convoi officiel, avaient tiré en l’air pour disperser des manifestants qui s’étaient jetés devant leurs voitures. Ces manifestants voulaient en effet empêcher les députés de se réunir. Du Qatar, Wadih al-Asmar écrit sur Twitter :
« J’ai entendu dire que les voitures des députés, ne peuvent plus rouler s’il y a de l’huile, du mazout et des clous sur le sol. Surtout dans les montées et les descentes. Pensez-vous que ce que je dis soit vrai ? Bien sûr, nous ne voulons faire de mal à personne. On peut mettre une pancarte pour les avertir que la route est coupée. »
Wadih al-Asmar s’explique dans un commentaire : l’huile et les clous ne font pas glisser, ils bloquent seulement la voiture. Puis il se contredit en disant que quand on jette des œufs sur des automobiles, cela peut les faire déraper aussi: il raconte que lorsqu’il était à Paris, il avait jeté des œufs sur la voiture de l’ex-Président Lahoud. Elle avait ainsi dérapé, et failli entrer dans un mur au Trocadéro. D’après son récit, donc, il est dangereux de répandre des matières dérapantes sur la chaussée !
Un internaute fait remarquer à Wadih al-Asmar que ce qu’il préconise n’est pas une opération pacifique, mais un comportement terroriste: l’huile et les clous peuvent tuer des gens qui ne sont pas députés, et détruire des biens publics ou privés qui n’appartiennent pas aux officiels. D’autres demandent si c’est ainsi que Wadih al-Asmar fera du Liban un endroit meilleur (comme il l’a écrit sur son statut). Une internaute s’étonne qu’une telle idée vienne d’un militant des droits de l’homme.
Wadih al-Asmar est en effet le secrétaire général du Centre libanais pour les Droits de l’Homme. Et il est le président d’Euromed, qui regroupe plus de 80 organisations de droits de l’homme des deux côtés de la Méditerranée.
Cet homme courageux milite pour donner de la visibilité aux homosexuels dans le gentil Liban. Au Qatar, par contre, Wadih al-Asmar se tait face à la persécution des homosexuels. Il se tait même quand, en violation des accords avec la Fédération internationale de Football, le gouvernement qatari fait censurer dix articles de l’édition internationale du New York Times parce qu’ils traitent des LGBT.
Non, visiblement, la persécution des homosexuels ne dérange pas outre mesure Wadih al-Asmar quand c’est au Qatar que cela se passe. Durant des mois, il a épinglé en tête de sa page Twitter, cette pensée très profonde : « Se regarder dans la glace tous les matins sans avoir honte de mes actes, voilà ce [sic] guide mes pas. »
On ne peut qu’admirer une telle assurance.
Pour en revenir à l’huile et aux clous sur la chaussée, le conseil de Wadih al-Asmar n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Quelques jours plus tard, des miliciens en civil s’en emparent pour couper les routes et empêcher les forces de l’ordre de les rétablir aussitôt. Mais ils estiment que les clous ne tiennent pas assez bien debout sur le bitume. Ils les remplacent par des tessons de bouteilles, qu’ils jugent plus efficaces. L’armée les arrête et publie les photos de ce gentil matériel.
Alors le militant des droits de l’homme au courage infini, Wadih el-Asmar, s’empresse d’ôter son tweet qui aurait innocenté ces jeunes gens en montrant qu’ils avaient été inspirés par un homme qui a l’oreille de la communauté internationale en matière de droits de l’homme, et qui affirme travailler à « faire du Liban un endroit meilleur ».
Mais un tel tweet ne disparaît pas. Il en existe des dizaines de captures d’écran, et le tweet de l’huile et des clous réapparaît bien vite sur Twitter. Michel Eléftériadès publie sa capture et rappelle à Wadih el-Asmar que la loi libanaise prévoit pour la personne qui appelle à commettre un crime, le châtiment même prévu pour ce crime, qu’il ait été commis ou non.
Plusieurs commentateurs avaient accusé Wadih el-Asmar d’avoir poussé au terrorisme. Ils ne croyaient pas si bien dire ! L’idée, en effet, vient d’al-Qaïda. C’est elle qui a appelé à répandre sur les routes de l’huile et des clous en « pays mécréants ».
Al-Qaïda, on le
comprend, veut tuer les mécréants. Mais Wadih el-Asmar, qui veut-il tuer ?
Il se dit militant des droits de l’homme. Mais de
quels hommes ?
Il est vrai que Daesh ment comme pas deux, mais voilà que l’Etat algérien lui-même reconnaît que l’Etat islamique, s’étant frayé un chemin sanglant depuis le Nigéria grâce à Boko Haram, se bat maintenant en territoire algérien.
Son but, comme je l’ai écrit il y a quelques mois, est de traverser la Méditerranée jusqu’en Italie, et de là, jusqu’au reste de l’Europe. Les manifestations qui ont lieu un peu partout peuvent faire plier un gouvernement, elles ne servent à rien face à Daesh. Et comme le FLN n’a nulle envie de quitter le pouvoir, les élections algériennes pourraient être truquées. Il y aurait alors un bras de fer dont les islamistes sortiraient nécessairement gagnants, comme ce fut le cas à l’issue de tous les Printemps Arabes, sans exception.
Dans ce communiqué, Daesh annonce que, le 24 rabih awwal 1441 (21 novembre 2019), il a tué huit soldats algériens, dont un officier, dans la région de Tamanrasset.
L’Algérie, de son côté, reconnaît être attaquée par Daesh, et avoir connu plusieurs accrochages en divers lieux (ce qui veut dire que Daesh gagne du terrain en Algérie). Mais l’Algérie n’a pas encore annoncé de martyrs. Je n’aurais cependant pas une confiance aveugle en la parole du FLN et de l’armée, qui n’ont pas intérêt, à la veille des élections, de diminuer leurs propres chances de victoire. Les islamistes algériens, au contraire, ont intérêt à propager ce communiqué pour démoraliser l’adversaire.
Remarquez que Daesh appelle les soldats algériens “apostats”. S’il y a vraiment eu huit martyrs algériens, c’est, probablement qu’elle a gagné la bataille et les a tués en tant que prisonniers. Vous rappelez-vous le “Pas de prisonniers!” du film “Lawrence d’Arabie”?
La France “terre de mécréance” pour des médecins en France? Quelle médecine vont-ils prodiguer? Le titre le dit: la médecine religieuse, du genre: ventouses ou (ce n’est pas dit ici, mais cela fait partie de la médecine dite “prophétique”): battre le patient en prétendant qu’il a un djinn et que c’est le djinn que l’on torture ainsi. Il en meurt parfois, mais ce n’est pas grave, on passe à un autre patient. (Voir les textes concernant cette pratique, appelée “roqya chariyya”, et les explications dans L’islamisme et les Femmes)
Avant de faire des films sur des histoires d’esclaves (noirs) tués pour l’islam, il faudrait traiter la question des esclaves noirs à la Mecque, qui y sont encore. Car la biographie de Mahomet (Sira) ne dit pas que des musulmans aient été tués pour leur foi à La Mecque au temps de Mahomet !
Appel urgent ! Julian Assange est en danger de mort
Julian Assange a livré des informations que dissimulent les politiques censés représenter les citoyens, et les médias censés informer.
Julian Assange a eu des relations sexuelles avec des femmes. Aucune violence, mais il a refusé de faire un test de dépistage du sida pour les rassurer. Elles sont allées porter plainte. La police leur a répondu qu’il n’était pas possible de porter plainte pour un motif de ce genre. Alors elles ont porté plainte pour viol.
Aujourd’hui, en tout cas, il n’y a pas de plainte, mais l’homme est toujours en prison.
En revanche, il y a des plaintes contre Tariq Ramadan, qui court les rues. Il est accusé de viol avec violences particulièrement troublantes. Il a pu s’en tirer en sortant les sms des plaignantes qui montrent qu’elles n’avaient pas résisté à son charme, même après les dates des violences. Soit. Laissons faire les enquêteurs.
Julian Assange a livré des informations vraies. Tariq Ramadan, lui, a caché le véritable message qu’il livrait au public français et européen.
Le véritable enseignement de Tariq Ramadan a poussé les hommes à révérer des textes qui leur donnent toute latitude en matière de viol et de coups jusqu’à ce qu’elles soient obéissantes.
Tariq Ramadan est en liberté malgré son enseignement, et Julian Assange est en prison malgré les services qu’il a rendus en révélant les basses œuvres. Parmi les documents américains secrets dévoilés par Wikileaks, j’en ai trouvé concernant d’importants massacres de chrétiens au Pakistan. Pouvez-vous me dire pourquoi un tel document est tenu secret? J’aimerais savoir.
Plus facile à comprendre, le document, également publié par Wikileaks, qui révèle que Geagea a demandé de l’argent à l’Arabie Saoudite, pour entretenir ses miliciens, et s’est dit prêt à aller en Arabie en discuter. Discuter du marché bien sûr. Comme il y va régulièrement, on comprend que ce marché est en cours. Pourquoi l’Occident prend-il au sérieux un homme dont il a été démontré qu’il s’est vendu à l’ennemi du Liban ?
D’autres documents publiés par Wikileaks montrent comment l’Arabie Saoudite achète les journalistes en Occident aussi. N’y a-t-il là rien d’intéressant pour des citoyens occidentaux, et pour des Anglais en particulier ?
Et vous, Français, est-ce que Julian Assange ne mérite pas autant que Tariq Ramadan, d’être libéré? Surtout qu’actuellement, il faut le redire, il n’y a aucune plainte contre Assange, alors qu’il y en a plusieurs contre Tariq Ramadan.
Pourquoi Tariq Ramadan est-il libre alors que Julian Assange, aux dires de Nils Melzer, le rapporteur de l’ONU sur la Torture, est soumis en prison à une “torture psychique”?
En outre, il est en butte à des interdictions de soins médicaux depuis qu’il était réfugié dans l’ambassade. Il est mis dans un tel état qu’il va mourir si rien ne change.
Est-il juste qu’un homme meure pour la liberté d’informer le public, notamment le public occidental, au sujet des manœuvres louches de ses dirigeants dans le monde? Peuples d’Occident, autant que vous sachiez ces manœuvres, puisque vous en mourez, et que vous en mourrez.
Ci-dessous, un appel lancé par plus de 65 médecins britanniques pour demander à leur pays d’autoriser une intervention médicale urgente pour sauver la vie de Julian Assange.
Ceux qui ont tant fait pleurer sur la santé de Tariq Ramadan, jetteront-ils une parole pour essayer de tirer Julian Assange du “danger de mort” dans lequel il est?
Y aura-t-il un sursaut de conscience de la part des politiciens et des médias?
Lina Murr Nehmé
———————
Les médecins exigent une intervention médicale «urgente» pour sauver la vie de Julian Assange Par Laura Tiernan 25 novembre 2019
Plus de 65 médecins éminents du Royaume-Uni et du monde entier ont publié une lettre ouverte appelant à une action urgente afin de protéger la vie du fondateur et journaliste emprisonné WikiLeaks, Julian Assange.
Les médecins préviennent les conséquences graves si Assange n’est pas transféré de la prison de Belmarsh dans un hôpital universitaire où il peut être évalué et traité par une équipe médicale experte.
«Si une telle évaluation et un tel traitement étaient si urgents, a-t-il écrit, nous avons de réelles inquiétudes, compte tenu des éléments de preuve actuellement disponibles, selon lesquels M. Assange pourrait mourir en prison. La situation médicale est donc urgente. Il n’y a pas de temps à perdre. “
Leur lettre est adressée à la ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni, Priti Patel, et a été transmise à Diane Abbott, la secrétaire de Shadow Home du Labour.
L’intervention extraordinaire des médecins au milieu des élections générales britanniques coïncide avec une vague d’opposition populaire à la persécution impitoyable d’Assange par l’État. La journaliste d’origine australienne risque l’extradition vers les États-Unis et une peine de 175 ans de prison pour avoir révélé des crimes de guerre perpétrés par les États-Unis en Irak et en Afghanistan.
Le Dr Stephen Frost, spécialiste en radiologie diagnostique, a commencé la rédaction de la lettre ouverte avec des collègues à la fin octobre. Il a été poussé à agir après avoir lu le récit déchirant de la comparution d’Assange le 21 octobre devant le Magistrates Court de Londres, écrit par l’ancien diplomate britannique et lanceur d’alerte Craig Murray.
«J’ai été choqué», se souvient Frost. «En tant que médecin, j’ai soudainement compris que la situation était bien pire que ce que je pensais auparavant et que je devais faire quelque chose.”
Les signataires ont soutenu les conclusions sur Assange du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer. Melzer a visité Assange à la prison de Belmarsh le 9 mai avec deux experts médicaux. Son équipe a découvert qu’Assange souffrait des effets de la «torture psychologique» prolongée après près d’une décennie de détention arbitraire et de persécution par l’État.
Le 1 er novembre, Melzer a averti: «M. Assange continue d’être exposé à l’arbitraire et aux abus qui pourraient bien lui coûter la vie. “ Dr. Stephen Frost
Frost a déclaré que l’intervention de Melzer avait été critique. «Il a fait son travail sans crainte et il a été ignoré. Mais il était un expert dans son domaine et nous avons respecté son opinion. Vous pouvez dire quand quelqu’un dit la vérité. “
Les médecins en chef au Royaume-Uni, ainsi qu’en Suède, aux États-Unis, en Australie, en Allemagne, en Italie et au Sri Lanka ont signé la lettre ouverte. Ils comprennent des psychiatres renommés, des psychologues cliniciens, des neurologues, des chirurgiens et des médecins généralistes.
«Les médecins ont l’obligation professionnelle de signaler les cas de torture présumés dont ils ont connaissance, où que ce soit», écrivent les signataires. «Ce devoir professionnel est absolu et doit être accompli quel que soit le risque encouru par les médecins.»
La lettre présente une chronologie de la détérioration de la santé d’Assange au sein de l’ambassade équatorienne, le gouvernement britannique lui refusant à plusieurs reprises l’accès à des soins hospitaliers. En décembre 2015, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a estimé que «la santé de M. Assange aurait pu se détériorer à un point tel que rien de plus qu’une maladie superficielle mettrait sa santé en danger».
La chronologie médicale de la lettre se termine par la spirale descendante actuelle d’Assange à l’intérieur de Belmarsh. Les signataires font état de leurs «préoccupations sérieuses» quant à l’aptitude d’Assange à subir son procès en février 2020. Des audiences d’extradition d’une semaine vont commencer aux États-Unis le 24 février. Assange reste confiné au “service de santé” de la prison de Belmarsh – décrit par les prisonniers comme “l’enfer”. quartier.”
Un addendum à la lettre ouverte fait état d’un «climat de peur et d’intimidation autour de la fourniture de soins médicaux à M. Assange». Il fait état d’un expert en psychologie qui s’est plaint de «difficultés à trouver des médecins qui soient disposés à examiner M. Assange» en raison de leurs difficultés. peur des représailles du gouvernement. Les signataires concluent que “tout cela se joue au cœur de Londres depuis de nombreuses années est une source de grande tristesse et de honte pour beaucoup d’entre nous”.
Avec leur lettre ouverte, les médecins britanniques et internationaux refusent de se faire taire. Ils ont honoré leurs obligations professionnelles et pris une position courageuse pour protéger la vie de Julian Assange.
Comme le Dr Frost l’a déclaré au World Socialist Web Site : «Parfois, en médecine, comme dans d’autres sphères de la vie, des situations extraordinaires ne peuvent être résolues qu’en effectuant un saut éclairé dans l’inconnu et en recherchant des solutions extraordinaires».
La lettre ouverte est publiée ici . Les médecins du monde entier peuvent ajouter leur nom à la liste actuelle des signataires en contactant: doctors4assange@gmail.com
Il est étrange de voir s’enthousiasmer pour les femmes qui enlèvent leur tchador et combattent le régime iranien islamique, les mêmes intellectuels qui s’étaient passionnés, en 1979, pour Khomeiny. Pourtant, celui-ci était bien pire que ses successeurs, et cela se voyait quand on parcourait ses discours.
Il est bon de se souvenir de la femme qui a osé se dévoiler quand c’était dangereux, c’est-à-dire en présence de Khomeiny lui-même et dans son antre: Oriana Fallaci, qui l’a interviewé en 1979. Il y a eu entre eux le dialogue suivant:
Oriana Fallaci: — S’il vous plaît, Imam, il y a encore beaucoup de choses que je veux vous demander. Par exemple, ce tchador qu’ils m’ont fait porter pour venir chez vous, et sur le port duquel vous insistez pour toutes les femmes. Dites-moi, pourquoi les obliges à se cacher, tout emballées dans ces vêtements inconfortables et absurdes, qui rendent difficile le travail et les déplacements? Et pourtant, même ici, les femmes ont démontré qu’elles étaient égales aux hommes. Elles se sont battues comme les hommes; et elles aussi ont été emprisonnées et torturées. Elles aussi ont aidé à faire la révolution [islamique].
Khomeiny: — Les femmes qui ont contribué à la révolution étaient et sont toujours des femmes en robe islamique, et non des femmes élégantes maquillées comme vous, qui vont découvertes en traînant derrière elles une queue d’hommes. Les coquettes qui se maquillent et vont dans la rue en montrant leur cou, leurs cheveux, leurs formes, ne se sont pas battues contre le chah. Celles-là n’ont jamais rien fait de bien. Elles ne savent être utiles, ni socialement, ni politiquement, ni professionnellement. Car en se découvrant, elles distraient les hommes et les contrarient. Ensuite, elles en distraient et en bouleversent aussi d’autres.
— Ce n’est pas vrai, Imam. En tout cas, je ne parle pas seulement d’un bout de tissu, mais de ce qu’il représente: la condition de ségrégation dans laquelle les femmes ont été replongées, après la révolution. Le fait, par exemple, qu’elles ne puissent ni étudier à l’université avec des hommes, ni travailler avec des hommes, ni aller à la plage ou à la piscine avec des hommes. Elles doivent se baigner à part, en portant tchador. Au fait, comment nagez-vous en tchador?
K:— Cela ne vous regarde pas.
— Je dois encore vous demander beaucoup de choses. À propos du tchador, par exemple, que j’ai été obligé de porter pour venir vous interviewer et que vous imposez aux femmes iraniennes … Je ne parle pas seulement de la robe, mais de ce qu’elle représente. Les femmes iraniennes sont victimes d’apartheid depuis la révolution. Elles ne peuvent pas étudier à l’université avec des hommes, elles ne peuvent pas travailler avec des hommes, elles ne peuvent pas nager dans la mer ou dans une piscine avec des hommes. Elles doivent tout faire séparément, en portant leur tchador. Au fait, comment pouvez-vous nager avec un tchador?
— Rien de tout cela ne vous regarde. Nos coutumes ne vous regardent pas. Si vous n’aimez pas la robe islamique, vous n’êtes pas obligée de la porter, car elle est destinée aux jeunes femmes et aux dames respectables.
— C’est très gentil de votre part, Imam. Puisque vous me le dites, je vais me débarrasser immédiatement de ce stupide chiffon médiéval. Là! C’est fait.
(Interview publiée par le New York Times. Traduction Lina Murr Nehmé)
—————-
Part of Oriana Fallacci’s interview with Ayatollah Khomeiny:
FALLACI: Please, Imam, there are many things I still want to ask you. For example, this chador that they made me put on, to come to you, and which you insist all women must wear. Tell me, why do you force them to hide themselves, all bundled up under these uncomfortable and absurd garments, making it hard to work and move about? And yet, even here, women have demonstrated that they are equal to men. They fought just like the men, were imprisoned and tortured. They, too, helped to make the revolution.
KHOMEINI: The women who contributed to the revolution were, and are, women with the Islamic dress, not elegant women all made up like you, who go around all uncovered, dragging behind them a tail of men. The coquettes who put on makeup and go into the street showing off their necks, their hair, their shapes, did not fight against the Shah. They never did anything good, not those. They do not know how to be useful, neither socially, nor politically, nor professionally. And this is so because, by uncovering themselves, they distract men, and upset them. Then they distract and upset even other
FALLACI: That’s not true, Imam. In any case, I am not only talking about piece of clothing, but what it represents. That is, the condition of segregation into which women have been cast once again, after the revolution. The fact that they can’t study at university with men, or work with men, for example, or go to the beach or to a swimming pool with men. They have to take a dip apart, in their chadors. By the way, how do you swim in a chador?
KHOMEINI: This is none of your business. Our customs are none of your business. If you do not like Islamic dress you are not obliged to wear it. Because Islamic dress is for good and proper young women.
FALLACI: That’s very kind of you, Imam. And since you said so, I’m going to take off this stupid, medieval rag right now. There. Done.
Dernière minute: Samir Khatib présente sa candidature au poste de Premier ministre, malgré tous les scandales associés à son nom!
Ingénieur et entrepreneur, Samir Khatib a conseillé les premiers ministres Rafic Hariri, Fouad Siniora et Saad Hariri. Il a fait avec eux plusieurs arrangements de gré à gré pour des marchés publics qui auraient dû être accordés suite à des appels d’offres. Le cas le plus connu est celui sur la fibre optique.
Ces petites combines s’appellent “arrangements entre amis” ou si vous voulez, “corruption”. Samir Khatib a présenté sa candidature au poste de premier ministre, étant soutenu, à l’étranger, par l’Arabie saoudite (c’est-à-dire aussi par les Etats-Unis), et localement, par tous les compères corrompus avec lesquels il a fait des affaires. Sauf qu’Hariri annonce qu’il ne publiera son choix que durant les consultations parlementaires. Visiblement, pour obtenir des avantages.
Samir Khatib au pouvoir, c’est comme si on y ramenait Fouad Siniora. On les voit sur la photo ci-dessous, à l’occasion d’une cérémonie qu’il a offerte en l’honneur de ce dernier. Il le lui doit bien, avec tout l’argent public qu’il lui a fait gagner illégalement !
On peut gager que si Samir Khatib est élu, il protègera tous les corrompus qui l’ont favorisé. Mais bien sûr, la corruption va continuer, tant que l’Arabie et les grandes puissances seront celles qui décident de l’identité d’un candidat!
Je crois pourtant qu’il ne fera pas long feu, car les printemps arabes n’ont pas pour but le salut et la fin de la corruption, mais le chaos qui favorise une corruption plus grave encore.