Archives mensuelles : October 2019
Discours de Saad Hariri (22 octobre 2019)
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Excellent discours de Saad Hariri. Il y a une solution dans ses propositions, et comme il dit, cette éruption de colère aura rendu possible, pour le gouvernement, de prendre les mesures d’austérité qu’il n’osait pas prendre parce qu’elles feraient mal aux seigneurs de guerre, notamment les puissants Berri et Joumblatt.
Saad parle ainsi de supprimer un ministère et toutes les organisations inutilement financées par l’Etat. Songer qu’il ose défaire le travail de son père qui nous a plongés dans cette dette! Et qu’il ose défier les seigneurs de guerre, Berri et Joumblatt — en privant d’argent (jusqu’à 70% du budget que leur payait l’Etat) leurs associations parallèles confessionnelles dont ils ont imposé le financement à l’Etat libanais —, alors que ces associations leur permettaient de recruter des partisans, armés ou non, et d’être aussi puissants! Bravo pour ce courage, cheikh Saad, bravo pour cette humilité avec laquelle vous avez parlé aux manifestants, et pour la première fois depuis 1990, je vois un Premier ministre du Liban. Et pour que je dise du bien d’un discours de Premier ministre, moi, qui n’ai jamais eu un seul mot positif pour un seul premier ministre depuis Taëf — y compris Saad lui-même autrefois, et même aujourd’hui jusqu’à ce soir —, il faut qu’il le mérite.
Voilà 29 ans que je dévoile les vices, les crimes, les trahisons des Premiers ministres que nous ont imposés les grandes puissances, et que je déplore que les politiciens intègres acceptent de parler avec eux, parce que ce sont des collaborateurs. Ce soir, je n’ai plus cette impression. C’est un peu comme un cauchemar dont on s’éveille. C’était fatiguant, de toujours jouer les Cassandre et de toujours prédire des malheurs, et d’être malheureuse deux fois: une fois en les prédisant, et une fois, parce que les événements me donnaient raison.
Reste à appliquer ce que vous avez dit, M. le Premier ministre. Et j’en connais qui vont tout faire pour vous en empêcher. Car si certains d’entre eux sont vraiment poussés par la faim, et d’autres, intègres, veulent se solidariser avec le peuple, il y a aussi un troisième parti qui est constitué d’une bande de voyous bien organisés pour casser le gouvernement et empêcher le retour des réfugiés syriens dans leur patrie. Ils sont payés. D’où vient tout l’argent jeté? Des sonos de prix inabordables, des distributions de bouteilles d’eau minérales toute la journée aux manifestants, une grosse console pour produire un Internet haut débit et gratuit, des distributions de sandwiches gratuits à volonté à des dizaines de milliers de personnes, du direct télévisé — plusieurs télévisions — 24h sur 24! Ça coûte cher, le direct, et personne ne fait du direct 24h sur 24!
Qui paie? MBS, l’ennemi de Hariri? Il a tout fait pour le faire tomber, et il a tellement d’argent que ce n’est pas grand-chose pour lui. George Soros, dont l’organisation Otpor, a entraîné un des dirigeants du mouvement “Vous puez”, qui se retrouvent dans l’actuel mouvement, avec les mêmes méthodes et le même slogan? Bachar el-Assad, qui trouve que les réfugiés syriens sont bien chez nous, une partie d’entre eux étant islamistes? Les trois? Je n’en sais rien. Mais l’apparition soudaine de centaines de milliers de pneus, qui ont été mis à brûler dans toutes les rues des régions chrétiennes — on n’a jamais eu ça — dans tout le pays, pour asphyxier les Libanais. Puis ces manifestations organisées dans des dizaines de villes à la fois… un jour plus tard! Depuis quand une manifestation s’organise en un ou deux jours dans des dizaines de villes à la fois?
En tout cas, monsieur le Premier ministre, je vous donne pour la première fois ce titre de tout cœur, et je souhaite que vous arriviez à mettre votre parole en pratique. Vous savez en tout cas que vous ne pourrez pas revenir en arrière. Mais je crois que beaucoup de personnes vous ont aimé après avoir entendu ce discours.
Lina Murr Nehmé, 22 octobre 2019
PS : S. Hariri va également essayer de faire rendre l’argent volé à tous les collaborateurs qui se sont succédés au pouvoirs… et les pires sont de son parti. Il y a 11 milliards de dollars réclamés par l’Etat libanais au Premier ministre Siniora. A l’époque, le mufti avait dit: “Siniora, ligne rouge”. Le tribunal avait répondu: “Devant la justice, il n’y a pas de ligne rouge.”
Une islamiste française: “je vous invite à quitté (sic) mon pays”
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Elle pourrait au moins écrire le français sans faire de faute d’orthographe… et sur une affiche, encore !
Cette photo montre ce que les gens ne comprennent pas, à savoir que les femmes voilées et les hommes en djellaba sont des identitaires, autant et plus que les autres.
Fait encore partie de leur jeu identitaire, la manie de parler l’arabe ou d’apprendre l’arabe en France, et, bien sûr, la religion. Dans leur pays, ils ne sont pas aussi religieux. Mais la religion fait partie de “l’identitarisme”.
Lina Murr Nehmé, 19 octobre 2019
Rached Ghannouchi: “Pas Possible de déclarer apostats les gens de daesh”
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Quand on demande à Ghannouchi, leader d’Ennahda en Tunisie et principal allié du nouveau Président, Qays Saïd, ce qu’il pense des gens de Daesh, il répond:
“Il n’est pas possible de déclarer apostats les gens de Daesh: ils sont l’image de l’islam en colère.”
Personnellement, je crois qu’ils sont surtout l’image cachée de Ghannouchi lui-même.
Lina Murr Nehmé, 19 octobre
Manifestations au Liban : que faire ?
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Des milliers de manifestants avec casseurs se sont rués contre le palais du Premier ministre et celui du Président de la République en criant le slogan du Printemps Arabe: “Le peuple veut la chute du système”.
Mais mystérieusement, ils ont soigneusement calculé leur trajectoire. Je traduis donc ce petit post que j’ai vu sur la page d’un ami:
“Insurgés! Le Liban vous interroge. Vous dites que vous en avez contre tous les politiciens, et que vous voulez bien dire ‘tous’. Alors expliquez-nous comment se fait-il qu’aucune manifestation ne se soit dirigée contre Aïn Tiné (Nabih Berri), Mokhtara (Joumblatt), Meerab (Samir Geagea), Bnecheéi (Sleiman Frangié)?
C’est vrai, il serait intéressant d’avoir la réponse à cette question. Déjà, hier, Joumblatt avait attiré mon attention en disant à Saad Hariri: “Démissionnons ensemble”. Mais Joumblatt sait qu’il reviendrait au pouvoir, et que si Hariri se retirait, c’en serait fini de sa carrière. Car Joumblatt est mieux introduit auprès du roi d’Arabie, que Saad Hariri! C’est lui qui, il y a quelques années, a dit au roi de ne pas nommer Hariri, mais Salam. (Il l’a raconté dans une conférence de presse.)
MBS est furax. MBS n’aime pas Saad Hariri. Il ne veut pas de lui comme gouverneur du Liban. Il se sent le dindon de la farce. Il a ruiné Saad Hariri, mais celui-ci s’est entendu avec le général Aoun pour amener celui-ci au pouvoir. Or MBS avait jeté son dévolu sur Sleiman Frangié et empêchait depuis plus d’un an l’élection d’Aoun. Car c’est lui que voulaient la majorité des chrétiens, qui avaient voté à 55% pour lui. Mais il n’était pas question qu’un chrétien ayant un poids électoral, occupe le siège présidentiel, puisqu’il avait été décidé que les chrétiens seraient des dhimmis. L’alliance d’Aoun avec Hariri a mis MBS hors de lui.
Il a donc obligé Hariri à démissionner. Mais encore une fois, Aoun l’a rendu furieux… en sauvant Hariri. Il a ainsi usé de la seule prérogative dont l’Arabie Saoudite n’ait pas dépouillé le Président chrétien: le pouvoir d’accepter la démission du Premier ministre. Aoun a refusé la démission d’Hariri, prisonnier avec sa famille en Arabie, et il a demandé à Macron d’aider à le libérer. Macron est intervenu auprès d’MBS et a obtenu la libération d’Hariri. Aoun a ainsi rapproché la majorité des sunnites de la majorité des chrétiens.
Mais bien sûr, l’Arabie Saoudite ne veut pas d’union au Liban! Elle veut diviser pour démanteler, car sans cela, les chrétiens resteraient toujours forts, même s’ils n’étaient plus que cent.
Maintenant, MBS avait sa troisième possibilité de se débarrasser d’Hariri, et aussi d’Aoun. La hausse des taxes exigée par la communauté internationale, le pillage durant des décennies ayant mis le Liban au bord de la faillite — aurait, certes, dû frapper d’abord les plus riches.
Mais si les insurgés exigent cette justice — et ils ont raison —, ils devraient avoir la justice de frapper les plus corrompus, ceux qui ont participé au plus grand nombre de Cabinets de la corruption d’après Taëf.
Le champion est Nabih Berri, président du Parlement. Il était pauvre, et il est riche. Les pauvres ont bien manifesté contre lui à Tyr en criant: “Berri voleur, Berri voleur”. Comment se fait-il qu’aucun d’eux n’ait songé à marcher sur son palais truffé d’objets précieux? Il n’y a pas eu un des 17 Cabinets de la corruption d’après Taëf, auquel Berri n’ait pas participé.
Après lui vient Joumblatt, qui a avoué avoir volé l’argent des réfugiés, et qui a fait tuer, parfois à la hache, 3000 chrétiens, et qui a également tué des centaines de druzes. Il ne s’est trouvé ni chrétiens, ni druzes pour l’attaquer !
Après lui vient Frangié, auquel on pardonne beaucoup parce que lui-même a pardonné à Geagea, le tueur de son père, et parce qu’il a protégé ses propres ennemis chrétiens, sous l’occupation. Il n’empêche qu’il a participé à la plupart des Cabinets de la corruption. Lui non plus n’a trouvé personne pour marcher contre lui?
Et comment se fait-il que Geagea qui tuait des centaines de chrétiens en leur coulant du béton sur les pieds et en les jetant dans la mer (lire le récit de celle qui fut alors sa secrétaire, Régina Sneifer), qui a fait fortune en rackettant les passants et les camions sur le barrage de Barbara, qui a vendu le sol libanais pour y mettre la dioxine de Seveso dont aucun pays ne voulait, et qui l’a mise dans des barils qui fuyaient; qui a divisé les chrétiens et a combattu pour la Syrie contre eux en 1990 (cf. ses lettres que j’ai publiées dans mon livre “Du règne de la Pègre au réveil du Lion”), comment se fait-il qu’il ne trouve personne pour manifester contre lui, alors qu’il a été condamné à mort pour l’assassinat de Tony Frangié, de Rachid Karamé, de Dany Chamoun, et qu’il a essayé d’en tuer beaucoup d’autres, dont Gébran Tuéni, qui a témoigné à ce sujet, et a probablement dû sa mort à ce fait?
Expliquez-nous, bonnes gens, la sélectivité de votre fureur. J’aimerais bien savoir. Car dès leur éclatement, ces émeutes m’ont fait penser à celles provoquées par Geagea et Joumblatt pour faire tomber le gouvernement d’Omar Karamé et amener Rafic Hariri au pouvoir. Tragique ironie des faits, que le même scénario qui a mené le père au pouvoir, resserve aujourd’hui contre le fils.
Quant à Aoun, ayant été exilé entre 1990 et 2005, il n’a pas participé à ces gouvernements de la corruption, y compris à celui de 2005, parce qu’ils n’ont pas voulu lui donner un nombre de ministres proportionnel à son poids électoral. Sa participation a été plus tardive, et il n’avait pas le ministère des Finances.
Donc, manifestants, si je comprends bien, vous attaquez ceux qui sont le moins responsables, parce que ceux qui sont le plus responsables vous font peur ou (et) vous paient? Rappelons-nous cette dépêche de Wikileaks montrant Samir Geagea mendiant de l’argent à l’Arabie Saoudite pour avoir de quoi entretenir ses miliciens et combattre le général Aoun. Cette dépêche avait fait grand scandale il y a très peu d’années, rappelez-vous. Tout cela a été oublié, et aucun de vous ne va attaquer Meerab? Admirables, votre justice et votre irréprochabilité!
Addendum :
Ce qui confirme ma comparaison avec 1992 et les manifestations de Geagea et de Joumblatt pour faire tomber Omar Karamé et amener Rafic Hariri, ce sont les appels justement de Joumblatt et de Geagea à manifester “contre ce régime corrompu” (!)
Quant à Sleiman Frangié, il a été le seul ministre à avoir refusé l’argent de Rafic Hariri pour vendre le centre de Beyrouth et en exproprier les propriétaires au profit de la société privée d’Hariri, Solidere. Mais Sleiman a récemment été candidat à la Présidence, avec l’accord de l’Arabie.
Quant à Joumblatt, qui appelle à une démission générale, combien de dizaines de fois a-t-il dit une chose avant de faire un revirement à 180°? S’il est capable de faire nommer par le roi d’Arabie le Premier ministre du Liban et de venir s’en vanter dans une conférence de presse au Liban, et que les gens du 14 suivent la consigne et entérinent le choix du roi d’Arabie en nommant Salam, comment espérer qu’un tel homme ne revienne pas au pouvoir ? Le pouvoir le grise, l’argent le grise, il ne peut vivre sans eux. Même le sang le grise. Plusieurs de ceux qui l’ont fréquenté racontent qu’il dit parfois en posant son arme: “Il n’y a que deux choses qui comptent: ça et le dollar”. Joumblatt sait que s’il perdait sa puissance politique, il perdrait aussi la vie. Quant à ses retournements, est-ce qu’on ne le comparait pas à une machine à laver qui ne fait que tourner? Qui leur interdira de se représenter ? Les grandes puissances? Ce sont elles qui nous les ont imposés. Le peuple? On l’a mis dans une telle situation de misère qu’il en soit réduit à accepter leur argent qu’ils lui ont volé.
Que faire ? Il faut exiger que les grandes fortunes soient taxées, que les sources de revenus des gens comme Joumblatt et Berri, qui ont participé au plus grand nombre de Cabinets, soient examinées, que les voleurs de l’occupation cessent d’être protégés en n’étant pas attaqués par une foule qui parle de justice mais ne les attaque pas. Et je propose, surtout, le civisme. Une révolution réussit quand elle a pour but l’amour, comme c’était le cas en 1989. Elle ne réussit pas quand elle a la haine pour moteur. Examinez toutes les révolutions suscitées par la haine, et vous verrez combien le peuple qui les a faites a souffert ensuite de la main de ceux qu’il a portés au pouvoir. Non. une révolution doit se faire lucidement, en réfléchissant et non en se laissant porter par les sentiments. Car les sentiments, une chaîne de télévision peut vous les susciter. Cela ne veut pas dire que ce sont vos vrais sentiments. La seule chose qui vienne vraiment de vous, c’est votre acte réfléchi, et votre décision de le suivre. Certes, le peuple a faim, mais il aura davantage faim s’ils cassent le pays et si le même scénario qu’en Tunisie, en Egypte et en Syrie se poursuit et s’ils subissent une dictature comme là-bas.
Lina Murr Nehmé, 19 octobre 2019
Le slogan du printemps arabe au liban
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Au Liban, le slogan du printemps arabe: “Le peuple veut la chute du système”. Al-Jazeera, la télévision du Qatar, joue exactement le rôle qu’elle avait joué pour faire dégénérer des manifestations, en révolution. Elle a réussi en Tunisie, amenant les Frères Musulmans d’Ennahda. Elle a réussi en Egypte, amenant les Frères Musulmans de Morsi. Elle a partiellement réussi en Syrie, amenant l’ASL et al-Qaïda (Nosra et Daesh).
Maintenant, tout le monde parle de la corruption du Liban. Je veux bien, j’ai été la première à la dénoncer et à la prouver dans mes livres. Mais cette corruption nous a été imposée par les grandes puissances pour qu’elles puissent plaire au roi d’Arabie. Il fallait que le Liban éclate pour qu’il n’y ait plus de chrétien gouvernant le plus beau pays du Moyen-Orient, la citadelle des résistants et des hommes libres. Ce calvaire décrété après la guerre de Kippour (1973), dure depuis 1975. Et vous parlez de corruption?
Fac-similé tiré d’une page de mon livre Du règne de la Pègre au réveil du Lion, nommé ainsi à dessein, puisque la pègre a été placée au pouvoir au Liban, pour tuer le Liban. Et c’est pourquoi l’Occident a maintenant tous ces problèmes de terrorisme: parce que le rempart qui résistait au front, a été brisé et ne résiste plus.
Pour que vous compreniez cette photo, il faut que vous sachiez que dans cette église de style byzantin, les boiseries, au fond, étaient remplies d’icônes, qui ont été pillées et profanées. Le milicien musulman qui a ainsi profané cette église à l’est de Sidon, s’est accoutré des vêtements d’un prêtre de rite byzantin.
Lina Murr Nehmé, 18 octobre 2019
Vidéo : La guerre syrienne est-elle une guerre civile?
L’ETAT islamique n’est pas vaincu
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Carte-statue de Syrie en forme d’émirat de l’Etat islamique. Je ne veux pas vous faire peur, mais cette carte ne concerne pas la seule Syrie. Le gouvernement vient d’informer le public que l’Etat islamique n’est pas fini, chose que je répète depuis des lustres. Et pour vous faire la guerre, il utilisera tous les moyens, y compris l’infiltration de terroristes parmi les migrants, la fanatisation de ces migrants pour les pousser à violer la loi française, à naarguer le pouvoir par tous les moyens possibles.
Ne savez-vous pas que la guerre psychologique devance la guerre militaire, et parfois, la remplace? Tel est l’espoir de Qaradawi: qu’il n’y ait pas d’invasion militaire pour le nouveau califat mondial auquel il rêve, mais que cette invasion se fasse seulement par les moyens pacifiques: par les cerveaux, par le droit du sol, par la démographie aux frais des Français et des Anglais qui paient même les mères étrangères à avoir des enfants chez eux. Ce flux d’argent leurre les gens du tiers-monde, comme autrefois les villes leurraient les gars de la campagne. Ils les dégoûtent des gens de leur propre pays qu’ils estiment attardé, et il les pousse à le trahir.
Pourtant, un pays, ce n’est pas un hôtel. On peut le quitter pour aller servir un autre, en danger. Mais on ne peut pas le quitter pour gagner, à ne rien faire, l’argent payé par les impôts des pauvres des autres pays, sans se ruiner l’âme. Ne croyez pas que les musulmans soient violents dans leur majorité. Pas dans la proportion qu’il y a en France. C’est justement qu’ils ne sont pas venus par amour, mais par intérêt. C’est pourquoi ils sont vulnérables aux discours des islamistes.
Ce ne sont donc pas de bons sentiments que vous montrez en rendant l’immigration si rentable, messieurs les Président, ministres et législateurs. Voyez ce qu’elle vous coûte, et vous comprendrez pourquoi vous les dégoûtez tellement de leurs pays d’origine. En les tentant avec autant d’argent, vous les arrachez aux bras de leurs amis, de leurs fiancées, de leurs femmes et de leurs enfants parfois. Les femmes arrivent à 40 ans sans trouver de mari: le peu de jeunes mariables se sont mariés, et il n’y en a pas pour tout le monde.
On a pensé au regroupement familial. Mais il n’a rien changé, car cette sinécure, ce Las Vegas comme ils le voient, poussent les hommes à amener leurs femmes supplémentaires ou à en prendre, puisque la polygamie est possible en France en vivant avec une femme, et en couchant avec les trois autres alternativement, le tout sans avoir besoin de travailler, touchant des milliers d’euros par mois rien qu’à faire des enfants qui ne seront pas éduqués en français, et qui seront malheureux en France.
Mais ne parlons plus du domaine financier. Parlons plutôt des morts qui vont tomber à cause de cette lâcheté et de cet orgueil de se dire: “Je suis bon”. Ces morts seront bien plus nombreux que ceux qui sont déjà tombés.
Pitié pour les vôtres, mais aussi, pitié pour eux. Eux aussi sont victimes. Ils sont victimes de leurs ouléma, et parfois, ils sont enrôlés de force. Pourquoi nourrir la guerre? Qui ouvre les frontières de son pays quand lui-même déclare qu’il est en guerre? La France s’est déclarée en guerre contre Daech; elle est même allée la bombarder. Et vous voudriez que Daesh se tienne tranquille, en attendant que vous le décimiez au Levant? Pas du tout! Il va venir chez vous! Certes, me direz-vous, Daech a frappé le premier. A ses yeux, non: vous avez frappé avec les caricatures. Vous devez comprendre leur mentalité. A partir du moment où ils s’estiment en guerre contre vous, et que vous n’avez pas envie d’avoir des morts, fermez les portes de la ville comme faisaient vos ancêtres au Moyen Age! Ne les ouvrez pas toutes grandes! Vous savez que quand j’ai appris que l’Europe allait abolir les frontières, et qu’on projetait le tunnel sous la Manche, j’ai dit à mon entourage: “Ils ouvrent la route du califat”. C’était dans les années 1990, et rien ne m’a démentie.
Le monde est en feu: des mains criminelles allument les forêts du Liban et des régions chrétiennes de Syrie; et en France, le crime frappe. Un jour Saint-Sulpice, un jour Notre-Dame de Paris, un jour la préfecture, et entre temps, deux attentats quotidiens contre des symboles chrétiens. Corrigez-moi si je me trompe. Et au vu de tout ça, tout ce que le monde politique songe à faire, c’est d’être terrorisé à l’idée que les islamistes se disent victimes d’islamophobie! Ou que les femmes voilées pleurent, alors qu’en se voilant dans une Assemblée nationale, elles ont violé la loi?
Les lamentations des oulémas et des islamistes dans toute la France au sujet d’un tag sur une mosquée, ou d’un regard ou d’un mot concernant le voile, alors que des enfants sont rendus orphelins par des terroristes, sans qu’on ne daigne pleurer sur eux.
La Turquie avance sur la Syrie, chose logique et que j’expliquais sur cette page il y a un an, et l’alliance des Kurdes avec le régime syrien (ou le renouvellement de l’alliance conclue au début de la guerre), a mis l’Occident en émoi. La France, fort heureusement, s’est rappelée son esprit chevaleresque, et elle a interdit les ventes d’armes à la Turquie. (Mais pas à l’Arabie.) Mais vous savez que ce qui arrive est une des choses qui peuvent faire flamber Daesh de nouveau. Je vous avais parlé des trois fronts: l’Afrique pour prendre l’Europe; l’Extrême-Orient pour reprendre l’Orient. Et les milliers laissés sur place ou en Turquie, pour être à nouveau recrutés.
Ce n’est pas pour rien que les Turcs, se rappelant un passé ottoman qu’on avait cru révolu, ont fait le salut militaire lors du match de foot contre l’Albanie. Ils se sentent en guerre, eux. Pourquoi pas nous? Scandale dans le monde du sport. Qu’allaient-ils faire dans le match contre cette France qui venait d’interdire la vente d’armes à leur pays? On haussa le volume des baffles pour empêcher leurs huées contre la France de s’entendre (et non de s’élever) durant la Marseillaise.
Vous souvenez-vous de la forêt de Macbeth ? “Quand la forêt marchera…” il mourra. Il croyait qu’elle ne marcherait jamais: des arbres marchent-ils? Oui, des arbres marchent quand on a coupé leurs rameaux pour les porter devant soi comme tenue de camouflage. Et la forêt marcha et tua Macbeth.
Aujourd’hui, les tenues de camouflage sont des boucliers humains, des civils. Imaginez la scène de la forêt qui marche dans Macbeth, et vous verrez combien la situation ressemble à cette tragédie.
Lina Murr Nehmé, 16 octobre 2019
Tunisie : Ellouze soutient Qaïs Saïd
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Parmi les grands soutiens de l’excision, l’ex-député Habib Ellouze, nous l’avons vu. Pour lui, c’est une “opération esthétique” (1). Et parmi les grands soutiens de Qays Saïd, Habib Ellouze aussi. Et voici ce qu’il dit de lui:
“Qais Said est le dernier espoir du mouvement révolutionnaire islamique. Et sa victoire sera le laminage des ennemis de l’Islam”.
Ellouze, bien entendu, parle de son islam à lui, avec excision “opération esthétique” et le reste. Le nouveau Président tunisien veut l’application de la charia, et donc, faire de la douce Tunisie, un Etat islamiste comme le Pakistan en 1977, l’Iran en 1979. Il est d’ailleurs le chouchou des médias occidentaux, comme l’était alors Khomeiny.
Lina Murr Nehmé, 16 octobre 2019
Frustration causée par les frères musulmans
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Les préceptes imposés par les Frères Musulmans tuent la personnalité à la longue et créent une frustration, une souffrance terribles. Ne fût-ce que, par exemple, celui qui dit que le sperme ne rend pas l’homme impur — ni la femme, mais que c’est le contact de la femme, ou même de sa main qui est impur et rend impur.
Ou celui qui dit que si la femme a eu ses règles une heure avant le coucher du soleil, tout son jeûne de la journée est perdu, et qu’elle devra jeûner une journée entière en dehors du ramadan, quand tout le monde sera à manger devant elle.
Ou celui qui dit que deux témoignages de femmes égalent celui d’un homme.
Celui qui dit qu’il faut tuer le musulman qui ne fait pas ses prières cinq fois par jour ou qui refuse la notion de djihad, ou n’importe quel verset du Coran.
Celui qui dit que l’homme ou la femme qui ne prennent pas plaisir à la lecture du Coran ou aux prières, ou ont mal à la tête, ont un djinn et doivent être battus pour chasser ce djinn. Et c’est là qu’on a des morts d’innocents parfois camouflés en simples violences conjugales ou familiales.
La souffrance, la frustration que créent tous ces préceptes finissent par créer un climat tendu, comme un cocktail Molotov qu’un choc suffit à faire exploser.
Pour ne pas subir eux-mêmes cette explosion populaire causée par leurs propres préceptes meurtriers, les Frères Musulmans canalisent la haine des gens en la dirigeant vers l’ennemi. Les Frères Musulmans dans toutes leurs associations — y compris le CTMF — poussent les musulmans à être solidaires les uns des autres, et à haïr les autres humains. Ils leur montrent des faits réels, qui dénotent du racisme, et ils extrapolent. Et ils leur en montrent aussi d’autres, imaginaires.
Mais quels humains?
Ils insistent sur l’importance du Hadith authentique. Lequel définit le musulman comme étant “celui qui ne nuit pas au musulman”. Comprenez: le bon musulman n’est pas exploité par ses cheikhs et ses oulémas, il n’est pas l’esclave des textes. Il doit donc s’en prendre “aux autres”.
En tout cas, le résultat de toute cette pression nourrie quotidiennement, sert leurs desseins. Pousser le musulman à haïr le chrétien, le juif, l’athée ou autre — bref, le non-musulman, en leur attribuant tous les malheurs, la pauvreté des musulmans — tout en leur martelant “Vous êtes Français, je suis Français, il ne faut pas partir, la France est à nous”, c’est une stratégie de guerre. La rancune et la haine mettent les gens crédules sous pression, pression qui s’évacue de façon violente comme dans les crimes ou tentatives de crimes auxquels nous avons assisté avec le cri d'”Allahou Akbar”.
L’administration ne veut pas voir que tout cela est une guerre psychologique qui précède la guerre déclarée. Il est vrai que M. Macron a reçu une fatwa de l’UOIF obligeant les musulmans à voter pour lui. (Car étant donné que le vote est interdit d’après Qaradawi et les Frères Musulmans, une consigne de vote est une fatwa une jurisprudence qui désigne aux musulmans ce qui, d’après leur religion, doit être la conduite à suivre.)
Lina Murr Nehmé, 14 octobre 2019