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Censure à géométrie variable

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Aujourd’hui, anniversaire de l’assassinat, par Ali Hassan Rajput, de son professeur d’anglais à Courbevoie, aux cris d’Allahou Akbar. Etant donné le nombre de profils d’islamistes (Daesh et al-Qaïda) que j’ai trouvés sur Facebook, étant donné qu’ils ont fermé ma page et laissé ouverte, sans modération, les pages des islamistes du genre Ali Rajput, l’assassin du professeur à Courbevoie il y a un an, je tendrais à penser qu’il y a des gens de Daesh ou d’al-Qaïda parmi ces modérateurs.

Ali Hassan Rajput, en effet, passe dans Facebook sans aucun blocage, quand il appelle, en France, à tuer les Blancs, et notamment les Français et les Américains, et met des photos d’un Néerlandais au visage percé par un tournevis, de juifs représentés comme des cafards, ou d’Asia Bibi à la tête coupée. Mais moi qui appelle à aimer, et qui dénonce le mal pour que ce soit possible, on me bloque. Je suis un empêcheur de tourner en rond.

J’imagine l’homme ou la femme qui s’occupe de mon profil et qui est en train de m’espionner depuis hier en épluchant tout ce que j’ai écrit. Et s’il me lit, je le prie de savoir que je porterai plainte contre ceux qui ont toléré ces choses, même si, personnellement, je ne sais pas si j’ai envie de revenir sur Facebook. Pour m’informer de la fermeture définitive de ma page, on m’écrit: “Une de nos principales priorités est le confort et la sécurité des gens qui emploient Facebook, et nous n’autorisons pas les menaces crédibles pour nuire à autrui, le soutien à des organisations violentes, et le contenu très graphique sur Facebook.”

Contenu graphique? Menaces crédibles pour nuire à autrui? soutien à des organisations violentes? Voyez, je vous prie, ce que tolère Facebook dans la page d’Ali Hassan Rajput, qui a été fermée par la police et non par Facebook (ici.)

Je vous salue. Ce sera peut-être le dernier post que tolèrera l’homme ou la femme qui m’espionne en ce moment. Du moins, je peux dire que moi, j’ai combattu ce qu’il tolère, et j’en suis fière.

Lina Murr Nehmé
(Facebook, 3 décembre 2019)

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En France, Les vrais pauvres ne sont pas criminels

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D’après une étude citée par Xavier Raufer, la pauvreté n’est pas dans les banlieues mais dans la France rurale, là où on ne vole pas de voitures, où on n’en brûle pas non plus, où il n’y a pas de violences, ou très peu. Donc la violence des banlieues, notamment en 2005, ne s’explique pas par la pauvreté, contrairement à ce que prétendent ses défenseurs.

Je l’ai d’ailleurs expliqué dans Fatwas et Caricatures​ en citant les textes d’al-Qaïda qui appelle à nuire aux “mécréants” en brûlant leurs voitures comme un genre de djihad (ci-dessous, fac-similé d’une page de Fatwas et Caricatures).

Xavier Raufer ajoute que les cinq département les plus pauvres de France, ceux où les gens ont des maisons qui croûlent, où les prestations sociales ne sont pas reçues parce qu’elles sont inconnues, sont des départements de la France rurale comme le Cantal.

Il en conclut que la justification que fait Victor Hugo de la violence dans “Les Misérables”, en l’expliquant par la pauvreté, n’est pas vraie.

C’est déjà ce qu’avait prouvé René Girard dans “Mensonge romantique et vérité romanesque”: Hugo et les romantiques sont de grands menteurs, contrairement à Dostoïevski, Shakespeare et même Flaubert, qui dissèquent les tréfonds de l’âme humaine, et montrent ce que l’homme a de moins beau.

Je sais que bien des mouvements sociaux justifient leur violence à la Victor Hugo, par la pauvreté, ou par leur prétention à jouer les Robin des Bois. C’est bien à ce titre qu’al-Qaïda et les caïds des quartiers appellent à frapper, à casser, à tuer du Blanc. Mais ce n’est pas vrai. La pauvreté n’a rien à voir avec le crime, comme le montre le fait que la violence, chez les enfants d’une même famille, ne soit jamais justifiée par la nécessité, mais par la jalousie. Il en est de même à l’école: c’est la jalousie ou le mépris — et non la différence de richesse — qui pousse des enfants à être agressifs. Il y a aussi l’idée qu’en étant violent, on sera grand et admiré. Et c’est vrai que les plus violents sont souvent les caïds de la classe. C’est cet instinct sur lequel cherche à jouer al-Qaïda quand elle appelle à frapper les mécréants, et qu’elle fait une publicité glorieuse aux assassins.

Mais cela n’est nullement justifié par la pauvreté. Les victimes de Daech et d’al-Qaïda n’ont pas été triées en fonction de leur richesse. Elles sont toujours plus pauvres que leurs bourreaux. C’est notamment le cas avec les coptes tués au bord de la mer: des ouvriers tués par des gens plus riches qu’eux, souvent instruits et venus d’Occident, comme l’Anglais Emwazi. En Orient, ce sont les riches qui sont instruits. Les familles d’ouvriers, en Egypte, n’ont généralement pas de quoi instruire leurs enfants.

De même, Oussama Ben Laden et la plupart des terroristes du 11 septembre étaient des riches, souvent instruits. Et s’ils ne sont pas nés riches, les terroristes le deviennent en s’appropriant les biens de leurs victimes. Les veuves et les orphelins de leurs victimes, qu’ils vendent comme esclaves, contribuent à cette richesse. En tout cas, ils sont nettement plus riches que leurs victimes. Ce ne sont que des brigands: les prétextes sociaux n’ont rien à voir avec le véritable mobile de leurs crimes. C’est pourquoi al-Qaïda recrute surtout dans les prisons.

De même, les victimes françaises de la haine des islamistes ne sont pas les riches “bobos” qui les font travailler — et qui d’ailleurs leur obtiennent tous ces avantages sociaux dont sont dépourvus les Français de la France profonde. Ceux que les islamistes accusent sont plutôt les pauvres, si pauvres qu’ils ne peuvent pas déménager de quartiers d’où les autres non-musulmans sont partis.

Et quand les islamistes haïssent les Français moyens, ne s’agit-il pas de ces Français qui vivent à la campagne et n’ont pas accès aux transports en commun dont sont pourvus les immigrés des banlieues? (Les transports en commun sont un grand facteur de richesse, quand vous calculez ce que cela coûte de se déplacer, surtout quand il n’y a pas de commerce à proximité.)

Ces pauvres de la France profonde n’ont même pas accès aux prestations sociales réservées aux plus démunis, car l’Etat n’a pas pris la peine de les informer de leur existence… alors que dans les quartiers, les islamistes se chargent d’informer les leurs.

Lina Murr Nehmé​

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Le voile de la servante et celui de la maîtresse

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Les islamistes et leurs défenseurs citent le voile des religieuses pour justifier celui des musulmanes en France. Je crois qu’ils auraient intérêt à s’informer d’abord au sujet du sens de chacun de ces voiles.

Quand on regarde la peinture ou la sculpture médiévales, on s’aperçoit que les religieuses catholiques étaient vêtues comme les servantes du Moyen Age: jupe longue, manches longues, coiffe ou voile pour s’abriter du soleil. Les femmes du peuple aussi s’habillaient de cette façon très simple. Le joli costume folklorique était plus compliqué, et donc beaucoup plus coûteux, à une époque où la filature, le tissage et la couture se faisaient entièrement à la main. Pour l’économiser, on ne le portait que le dimanche et aux fêtes, et il se transmettait de mère en fille. Seules les riches possédaient plusieurs tenues et des coiffes en étoffe fine, très chère.

Au XVIIIe siècle, les Sœurs de la Charité étaient littéramment vêtues comme les servantes et les paysannes, les couleurs en moins, un grand tablier blanc en plus.

On retrouve la même coiffe et la même robe paysanne, avec des variantes — forme de la coiffe, couleurs… — dans plusieurs tableaux de peinture, notamment chez Millet.

Bécassine, personnage de bande dessinée, porte une coiffe plus ou moins similaire.

Coiffe de commodité: contrairement aux femmes riches, celles du peuple passaient leur journée au soleil, et c’était un petit chapeau-foulard en coton bon marché, que les femmes cousaient elles-mêmes. Il était lavable et, s’attachant avec des rubans, il ne s’envolait pas au vent.

Plus tard, la coiffe des Sœurs de la Charité est devenue un chapeau amidonné dont les larges pans leur assuraient une plus grande visibilité. On pourait les reconnaître à travers champs, et ceux qui avaient besoin de services médicaux, ou connaissaient des personnes démunies, pouvaient aller les avertir avant qu’elles n’aillent au village voisin. Cette cornette était tellement identifiée aux soins rendus aux malades et aux orphelins, qu’à ses débuts, Picasso a représenté la charité sous la forme d’une religieuse portant un bébé, et servant un malade au chevet duquel se trouve un médecin qui prend son pouls.

Pablo Picasso, “Science et Charité”. Barcelone, 1897 Huile sur toile 197 x 249,5 cm Musée Picasso, Barcelone Donation Pablo Picasso, 1970 110.046 © Gassul Fotografia S.L./Succession Picasso 2018

Avec l’exode rural et l’avènement de la voiture et du téléphone, ces immenses coiffes n’ont plus été utiles. Elles étaient même très gênantes pour les religieuses se déplaçant en voiture. Elles ont été remplacées par un voile simple, qui leur procure aujourd’hui où les femmes ne se voilent plus, la visibilité que la cornette leur procurait au temps où toutes les paysannes portaient une coiffe.

C’est justement cette visibilité qu’on reproche au voile. Et c’est vrai qu’en France où les coiffes de paysannes ont disparu, on remarque une religieuse voilée. Beaucoup sont donc en civil. Quant aux religieuses soignantes, leur voile a la même utilité que la coiffe des infirmières durant la Grande Guerre: il distingue la femme qui le porte pour indiquer qu’elle est là pour servir, de la femme que l’on ne peut pas déranger.

Le voile islamique, lui, ne désigne pas la servante, mais la maîtresse : en islam, c’est la prisonnière de guerre chrétienne ou juive esclave qui est nue. Quand cette prisonnière se voile la tête (le voile était le costume des chrétiennes et des juives avant d’être celui des musulmanes), le calife Omar la frappait sur la tête, en lui disant: “Tu prétends ressembler aux croyantes, mauvaise femme?”


Les maîtres musulmans ont ainsi le droit de voir la prisonnière de guerre chrétienne ou juive marcher en montrant une partie de ses seins, ou leur totalité. Quand il fait très froid, cela peut être un supplice pour la prisonnière transformée en esclave. Ainsi, les prisonnières de guerre hindoues étaient traînées dans la neige, la poitrine dévêtue, et mouraient en si grands nombres, que les montagnes de ce passage entre le Pakistan et l’Afghanistan, ont été appelées “Hindou Kouch” (Massacre des Hindous).

Quant à la musulmane, sa supériorité sur la non-musulmane (et sur la musulmane non pratiquante) est considérée plus ou moins raciale, puisque le Coran dit : “Les pires des animaux sont les mécréants, car ils ne croient pas”. Si une musulmane ne se voile pas parce qu’elle ne croit pas à la Sunna, elle est considérée comme une mécréante, et à ce titre, comme étant pire que les animaux.

Des citations venant des textes sacrés de l’islam sont servies à la musulmane pour la convaincre de se voiler en lui prouvant que le voile est le signe de sa supériorité sur les autres femmes. Ainsi, on ne voit pas la naissance de ses seins, encore moins leur totalité. Elle est si précieuse par rapport aux autres, que ses cheveux eux-mêmes ne sont pas visibles pour les hommes. Sauf pour le seigneur et maître, le mari… et bien sûr, le père, le frère, le fils ou le petit-fils parmi lesquels se trouve son tuteur. Eh! oui, le tuteur peut être le petit-fils, et le tuteur a le droit de battre la femme qui ne se voile pas ou qui sort sans la permission de ce tuteur, même si elle est sa grand-mère

C’est en tenant le voile islamique pour un signe de supériorité, et la nudité des seins, pour un signe d’infériorité, que le calife Omar frappait à la tête, avec son bâton, les femmes chrétiennes ou juives prisonnières qui osaient se mettre un voile sur la tête. En tant que calife, il voulait qu’on les distingue comme des inférieures, par le fait que n’importe qui pouvait voir leur visage et leur corps.

Ceci vous explique l’hostilité avec laquelle vous regardent, en France, certaines femmes qu’on a convaincues de se voiler en usant de tels arguments… alors que dans les pays musulmans, elles ne vous regardent pas avec hostilité, parce que le voile n’y est pas un signe distinctif.

Ceci explique également pourquoi les musulmanes non voilées sont battues dans les quartiers. Le Coran explique que le voile, pour les musulmanes, a pour but de les faire reconnaître comme musulmanes, et d’empêcher qu’elles soient “offensées”. En d’autres termes, la femme non-musulmane peut être offensée de façon naturelle, acceptable. Ainsi, il n’est pas commandé de ne pas offenser les femmes, mais seulement, de ne pas offenser les femmes voilées.

Dans la vidéo ci-dessous, j’ai mis des passages de discours de Tariq Ramadan qui parle par sous-entendus, de façon à ne pas être compris des non initiés, ceux qui n’ont jamais lu ou entendu ces informations:


Lina Murr Nehmé

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“Allahou akbar” à la Manif islamiste du 10 novembre

Le 10 novembre 2019, une manifestation “contre l’islamophobie” a rassemblé un public hétéroclite. Beaucoup de monde: à Paris, il y avait 13500 manifestants selon le cabinet Occurrence. Normal, vu le ralliement de toutes les organisations de gauche, en plus des islamistes de tous crins, sans exclure les pires.

Et Marwan Muhammad a crié: “Allahou Akbar!” Et la foule a scandé à sa suite: “Allahou Akbar!”

La manifestation était contre la haine et le racisme, et fait suite à l’attaque devant une mosquée à Bayonne, où un octogénaire a blessé deux hommes. Bizarrement, il n’y a pas eu de manifestation de cette envergure contre la haine qui a tué 263 personnes et en a blessé des centaines d’autres, rien qu’en France depuis quelques années, au cri d'”Allahou Akbar!”, cri du djihad. Et on n’a pas parlé de ceux que la même haine a tués dans les autres pays, au même cri. C’est, je le rappelle, le cri du djihad. 

Lina Murr Nehmé, 10 novembre 2019

Vidéo : Quand l’école de la confiance livre les enfants musulmans aux “grands frères”

Quand «l’école de la confiance» livre les enfants musulmans aux grands «Frères»

Dans la série «L’Islamisme à l’école laïque en France», je cite des témoignages, écrits ou oraux. 

Pour ce n°4, j’interroge Nadia Remadna, assistante sociale et fondatrice de la «Brigade des Mères». Maghrébine, elle a défendu la laïcité en France, face à une hiérarchie qui préférait laisser faire pour éviter les heurts. 

En quelques minutes, Nadia Remadna décrit des situations familières et explique les difficultés éprouvées par tant de professeurs du 93. Et surtout, elle explique le problème causé par l’influence des grands Frères sur les enfants à problèmes. 

Le sens de ces mots serait mieux connu en France si l’on savait que les islamistes s’appellent les uns les autres «Akh», c’est-à-dire «Frère». Au pluriel «al-Ikhwan», ou «les (grands) Frères». L’article distingue ce concept de fraternité universelle religieuse, de la fraternité ordinaire, qui se définit par le pronom de la personne dont ils sont les frères. 

Lina Murr Nehmé, 10 novembre 2019

Démission de Saad Hariri

Le Premier ministre libanais Saad Hariri, avait eu un moment de courage, quand il avait osé refuser de démissionner. 

Mais les pressions étaient apparemment trop importantes, et il y a cédé, les puissances lui ayant promis qu’il reviendrait Premier ministre.

Et le slogan “Tous, c’est-à-dire tous”, est devenu “tous à l’exception de Saad”. Mais Saad Hariri est l’homme de l’Arabie. Il avait résisté à MBS quelque temps. Il rentre maintenant dans sa bergerie. Il annonce bien sagement qu’il refuse d’être Premier ministre s’il ne satisfait pas les volontés des puissances étrangères, entendez: l’Arabie Saoudite et les États-Unis, en passant par la France de Macron. Et ces exigences sont: un gouvernement de technocrates.

Technocrates, c’est-à-dire, pas de politiciens. Mais lui, Saad, en quoi est-il un technocrate? N’est-il pas un politicien héritier de son père saoudien, et parachuté par l’Arabie Saoudite en 2005 parce que son frère Baha, élu par le parti d’Hariri au Liban, déplaisait aux Saoudiens? 

Un gouvernement de technocrates, comprenez bien ce que cela veut dire: c’est toute la puissance aux Saoudiens, puisque ce sont eux qui, depuis des années, cherchent à faire tomber le gouvernement de Saad Hariri, parce qu’il était allié à Aoun. Et allié à Aoun dans un cadre de gouvernement où ce dernier avait sa représentation politique parlementaire, qui est énorme. Cette représentation compensait le pillage des pouvoirs du président libanais dans la ville saoudienne de Taef, où le roi d’Arabie paya, d’après les confidences de Saoudiens du plus haut niveau au journaliste du “Mondo”, plus de deux milliards de dollars en 1989.

Ces deux milliards de dollars — ou davantage, d’après les fuites rendues publiques bien avant l’article du “Mondo” — servaient à acheter la signature des députés libanais sur un traité saoudien auquel ils n’avaient pas collaboré, et qui était appelé “document d’entente nationale”. 

Ce traité pille les pouvoirs du président au profit du Cabinet. Mais dans les faits, cela se fait au profit du Premier ministre, puisque c’est lui qui impose l’ordre du jour, et qu’il est sûr de revenir au pouvoir s’il démissionne. Le même traité spécifie que ce Président sans pouvoir sera toujours chrétien (seul poste supérieur réservé aux chrétiens), alors que le Premier ministre aux superpouvoirs, sera toujours musulman sunnite. 

Un “gouvernement de technocrates” prive le Président de ministres pouvant contrebalancer la politique d’islamisation des Premier ministres d’après Taëf, imposés par la Syrie (Hoss, Omar Karamé), ou par l’Arabie (Hariri, Siniora). Le puissant bloc parlementaire du Président permettait de contourner le traité de Taef. Un gouvernement de technocrates laisserait les chrétiens sans aucun pouvoir. C’est ce que les politiciens occidentaux se gardent d’expliquer à leur public. Ils ne peuvent leur dire que c’est à ce prix qu’ils gagnent les gros contrats, et parfois aussi, les commissions.

Les chiites, comme les chrétiens, ne voudraient pas être privés de leur mot à dire. Ils se rappellent comment Siniora a régné en dictateur, alors que les ministres chiites avaient quitté le gouvernement. D’après cette même constitution de Taëf, le gouvernement saute si une communauté n’y est pas représentée. Et Siniora a continué à régner sans les chiites, malgré le sit-in que ces derniers organisèrent, aidés aussi par les chrétiens, qui étaient solidaires.

Et en même temps, Siniora finançait les groupes islamistes sunnites et imposait au Liban la convention des “droits de l’enfant musulman”, qui spécifie que l’enfant musulman a le droit qu’on ôte de son entourage ce qui nuit à sa religion. En d’autres termes, il aurait fallu supprimer les croix au sommet des églises, les cloches, les statues de la Vierge, les croix qu’on trouve à tous les coins de rue dans les quartiers chrétiens… où des musulmans ont choisi de vivre. Il n’est évidemment pas question de respecter les droits de l’enfant chrétien en ne lui imposant pas les hauts-parleurs retransmettant la voix du muezzin qui, jour et nuit, nie la divinité de leur Dieu, le Christ.

C’est petit à petit, comme ça, que s’est faite l’islamisation de tout le Moyen-Orient. Restait le Liban où avaient fui ceux qui avaient refusé de courber le front. Il semble que le temps soit venu pour le rouleau compresseur d’y passer aussi.

Pour ceux qui demandent des nouvelles, je signale que toutes les sociétés qui avaient contracté des emprunts (le cas de beaucoup), mais gagnaient assez pour payer à la fois leurs traites et le salaire de leurs employés, sont au bord de la faillite ou en faillite après 23 jours de “révolution” avec les routes coupées et l’interdiction pour leurs ouvriers de venir au travail. Juste pour que l’Occident sache bien de quoi il s’agit: si la moitié des Libanais étaient au-dessous du seuil de la pauvreté avant cette “révolution”, la moitié des travailleurs de cette moitié n’ont pas touché de salaire ce mois, ou ont touché un demi-salaire. Qu’est-ce que ça fait à un père de famille d’apprendre qu’il n’a pas de salaire ce mois?

Lina Murr Nehmé, 8 novembre 2019

Liban : un Américain appelle à former un “gouvernement parallèle”

Hier les Américains promettaient au Liban des lunettes de vision nocturne, afin de protéger ses frontières du côté syrien contre les infiltrations de Daesh et de Nosra. Maintenant, ils appellent à la révolution et à la création d’un “gouvernement parallèle”. Dans cette vidéo, c’est un ancien de l’ambassade américaine à Beyrouth qui enseigne en plein jour la sédition aux jeunes. 

Dans un pays non occupé par les Américains, est-ce que cela ne s’appelerait pas “ingérence dans les affaires d’autrui”? Qui lui dit que les Libanais ont envie d’établir “un gouvernement parallèle” qui créerait la guerre civile qu’on a tant de mal à empêcher? 

La guerre du Liban sera finie quand les ambassades (et leurs ex-employés) cesseront de se mêler de ses affaires.
Car l’Amérique a beau être une île, les feux allumés au Moyen-Orient pourraient bien se propager jusqu’à eux. Sur ce plan, le 11 septembre aura été un coup de semonce. 

Lina Murr Nehmé, 7 novembre 2019

Lettre à Mikati (vidéo)

Vous souvenez-vous de l’histoire de la libération du terroriste d’al-Qaïda Chadi Mawlawi qui a alors secoué le Liban ? Il est actuellement le terroriste le plus dangereux du Liban, et c’est sous les pressions du Premier ministre d’alors, Mikati, qu’il est sorti de prison.
Vous souvenez-vous de la tragédie de Kuweikhate, et des militaires jetés injustement en prison, puis libérés, puis mis en prison de nouveau sous la pression des salafistes et de Mikati? 
C’est ce que rappelle cette lettre à Mikati publiée par  Lina Murr Nehmé le 16 juillet 2012. Le fait qu’elle ait paru à cette époque, lui donne plus de crédibilité, parce que les gens vivaient alors ces événements dont le Liban subit les suites aujourd’hui.

Une procureure a produit un dossier prouvant que Mikati avait volé l’argent public en contractant, grâce à la banque Audi, des crédits immobiliers qui auraient dû revenir aux pauvres. Ce n’est pas l’acte le plus corrompu que Mikati ait fait. Sa protection des terroristes a été bien pire. 

Lina Murr Nehmé, 6 novembre 2019

Corrompus d’hier et d’aujourd’hui

J’ai reçu cette vidéo le 23 octobre, quelques jours à peine après le début des manifestations au Liban. J’ignore qui en est l’auteur. Elle est très bien faite, mais voici ce que j’ai à dire:

– Oui pour se débarrasser des politiciens dont j’ai prouvé la corruption dans mes articles et dans mes livres, les uns publiés, les autres encore à l’état de manuscrit. Oui pour demander des comptes. 

– Non au geste obscène, non aux injures, non à la haine, non au mélange. Je critique tout le monde, mais je ne mets pas au même niveau de corruption les chefs de la mafia depuis quarante ans, qui ont collaboré avec tous ceux qui voulaient bien les payer… et ceux qu’ils persécutaient. Car si ces derniers sont là maintenant, les autres sont là maintenant, mais ils étaient déjà là hier. 

Lina Murr Nehmé, 5 novembre 2019