Archives de catégorie : Arabie Saoudite

Sur les traditions culinaires bédouines

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Cette vidéo m’a choquée moins que je ne m’y attendais, car on m’avait décrit ce genre de festins en Arabie, où on mange le riz à la main sans pain. Les “importants”, ceux de la table d’honneur, ont un animal complet, les autres ont des quartiers.

Un lecteur a ajouté: “En fait, dans une famille lambda, les hommes et les invités hommes mangent à même le sol (pas comme sur cette vidéo) une nappe en plastique est jetée à même le sol, où on apporte le kapsa, grand plat avec du riz et de la viande de jeune chameau ou de moutons, le maître de maison arrache des morceaux de viande à la main et les donnent aux convives, les meilleurs morceaux aux invités, ensuite une fois ce rituel accompli, chacun mange à la main le riz en faisant des boulettes dans le creux de la main et en l’envoyant en se servant de son pouce dans la bouche, ils alternent viande et riz, jusqu’à ce qu’ils soient rassasiés. J’ai oublié de vous dire, les plateaux de kapsa sont poussés de la cuisine par une femme dont on ne voit que le bras vêtu jusqu’au poignet. Une fois les repas terminé des employés hommes récupèrent les plateaux, c’est au tour des employés hommes et des enfants garçons de manger dans les mêmes plateaux, mais dans une autre pièce. Une fois fini, celà continue avec les femmes et les filles, dans une autre pièce réservée aux femmes. Qu’il reste ou non de la nourriture, que ce soit chaud ou froid, les femmes et les filles mangent les restes. Voilà les us et coutumes des repas séoudiens.”

Le plus grand poète arabe, Imre’ el-Qays (dont les vers sonnent superbement, et dont certains poèmes auraient été primés et copiés en lettres d’or pour être accrochés à la Kaaba), raconte comment, pour plaire à des filles, il égorgea sa chamelle, et comment ses larmes coulèrent abondamment en pensant à sa bête morte, car il l’aimait et il allait rentrer à pied. Et il y a ce vers auquel j’ai pensé en voyant ce festin:

“Et les vierges se mirent à se jeter sa viande, et de la graisse qui était comme les fils tordus de la frange de la soie damascquinée”

Je ne sais pas ce que valent humainement ces gens; je pense que dans ce pays, il y a des gens très bons à côté de ceux dont je parle dans mes livres. Ce n’est pas leur faute si c’est comme ça qu’ils ont appris à manger. C’est la façon de manger bédouine. On juge les gens à leurs actes et non aux traditions ou à la religion dont ils ont hérité.

Lina Murr Nehmé, 15 septembre 2018

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La guerre du Liban n’est pas une guerre civile

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Une chaîne de télévision française a diffusé une série télévisée montrant les Libanais repentants. Je ne l’ai pas vue, j’ai trop de travail à faire, mais une amie m’a appelée hier la nuit, toute émue, pour m’en parler.

Je lui ai rappelé que la guerre du Liban a été décidée par les grandes puissances, et que cela, elle le savait depuis le début pour avoir été au Liban au début de la guerre. Les grandes puissances qui voulaient plaire à l’Arabie Saoudite pour cause de pétrole. Elle a reconnu que oui, c’était vrai, et que dans la série cela n’avait pas été mentionné.

Je lui ai rappelé que ces grandes puissances ont acheté les puissances locales (OLP, Syrie), en leur promettant des petits bouts de Liban. Cela aussi, elle le savait: tout le monde l’a su à un moment ou à un autre de la guerre. Il suffisait de suivre l’actualité (voir Lina Murr Nehmé, Le Liban assassiné et Du Règne de la pègre au réveil du Lion, Aleph et Taw, 2009 / 2011).

Ensuite, ces petites puissances ont acheté les petits ambitieux libanais qui, n’étant pas populaires de façon naturelle, avaient besoin d’argent pour s’acheter des partisans et leur rendre les services sociaux que l’Etat ne leur rendait pas: Joumblatt, Berri, Geagea…

Tant qu’aucun de tous ceux-là, qui sont les plus connus, n’a été mentionné, dites-vous qu’il y a mensonge par omission, et que ce mensonge fausse tout, car il donne l’impression que les miliciens se sont rués les uns sur les autres de leur propre volonté. C’est comme si on vous montrait un spectacle de marionnettes et qu’on vous disait de croire qu’elles agissent toutes seules et que personne n’en tire les ficelles par-derrière.

Ou comme si on vous montrait des quatrièmes violons de la pègre sicilienne ou newyorkaise pleurant leurs crimes, sans vous dire qu’ils ont été payés par quelqu’un qui ne pleurait nullement et qui était payé par un parrain qui payait et décidait de tout, et qui, lui, se marrait.

Lina Murr Nehmé, 28 août 2018

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Nous ne sommes pas des Arabes !

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Non, nous ne sommes pas des Arabes, car nous ne sommes pas des Bédouins !

Vous ne le saviez pas? “Arabes” veut dire “Bédouins”. Le mot concerne strictement les gens de la Péninsule, car ils étaient à l’origine des nomades chassés par la rudesse de leur climat, et obligés sans cesse de se déplacer d’oasis en oasis. Le mot vient donc de la racine “araba” qui veut dire “se déplacer”. D’où le mot “arabat” ou “arabiyya”, pour désigner la charrette ou la voiture. D’où, aussi, le mot “aroubat maaidatouhou” pour dire de quelqu’un qu’il a la diarrhée. Ci-dessous, extrait tiré d’un livre de grammaire arabe.

Ce n’est donc pas moi qui le dis, c’est la grammaire arabe. Je peux vous le prouver, livre en main, mais nous avons autre chose à faire, n’est-ce pas, vous et moi, que de nous plonger dans les dictionnaires vieux de mille trois cents ans. Il est plus intéressant d’aller de l’avant que de reculer.

Attention, je ne suis pas raciste. Il existe des Arabes qui sont formidables. Seulement, eux, c’est eux, et nous, c’est nous. Leurs dirigeants veulent que nous soyons des esclaves, et nous, nous ne sommes pas d’accord.

Et désirant ardemment le jour où je pourrai enfin lancer en toute sincérité le cri: “Pays arabes, je vous aime”!, je m’efforce pour le moment de les aimer dans mon cœur et dans mes actes, en leur disant la vérité qu’ils n’ont pas envie d’entendre.

Car celui qui aime l’autre lui dit la vérité. Surtout si elle est désagréable.

Lina Murr Nehmé, 18 août 2018

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Appels au djihad dans une vidéo de la BBC

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Un sermon appelant au djihad en anglais. Un de plus : ces sermons sont innombrables en Angleterre, vu la littérature que propage l’Arabie Saoudite pendant les pèlerinages (et qu’elle ne fait pas en français).

J’ai traduit dans Fatwas et caricatures un texte terrible propagé par les Saoudiens en anglais, et j’ai également traduit les appels au meurtre lancés en plein Londres, appels contre le Danemark, mais aussi, la France et l’Angleterre.

La BBC est très précautionneuse et n’ose pas dire que ce que montre sa vidéo, ce sont des appels au djihad. Evidemment oui : toute personne connaissant un peu le Coran sait que oui. La question étant donc de savoir si ce sermon a vraiment eu lieu à telle date, en tel lieu.

Aux dires de la BBC, et vu la date à laquelle il aurait eu lieu, ce sermon appelant à faire le djihad et glorifiant les kamikazes, aurait peut-être inspiré le jeune Abedi, qui fréquentait cette mosquée, et qui est allé, dix jours plus tard, acheter un ticket pour un concert à Manchester, et se faire exploser, tuant une vingtaine de personnes.

Lina Murr Nehmé, 17 août 2018

www.bbc.com/news/uk-44729727

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Justice, Etat de droit, loi “fake news” : petite mise au point

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Aujourd’hui, sur ma page, un monsieur m’expliquait qu’un maire des Yvelines était obligé de donner un permis de construire une mosquée car, dit-il, la France est un Etat de droit, contrairement à l’Arabie Saoudite et à la démocratie libanaise, qui n’en serait pas une. J’avais en effet demandé si un maire était jamais inquiété en Arabie Saoudite pour avoir refusé de donner le permis de construire une église.

J’imagine que certains ignorent que le droit saoudien interdit la construction des églises, et que c’était appliquer ce droit que de refuser le permis de construire des églises. Et je ne vois pas ce que vient faire le Liban quand on parle de l’Arabie Saoudite. Mais bon. Acceptons que le Liban, comme le Christ, soit compté parmi les assassins.

Mais un Etat qui met des visières et ne traite pas les citoyens à égalité mais les distingue selon leur religion n’est pas un Etat de droit.

Ainsi, la loi sur les fake news est-elle du droit ? Laisser les médias puissants, appartenant aux riches, libres de diffuser les informations qu’ils veulent sans contrôle, et forger une loi sur les seuls réseaux sociaux, est-ce du droit ? Quand Libération met une immense photo du candidat Emmanuel Macron la veille du second tour de l’élection présidentielle, violant la loi qui interdit la pub électorale, et que la justice n’arrête pas le journal, c’est encore du droit ?

En même temps, on arrête la chaîne Youtube du petit TV Libertés sous prétexte qu’il a violé la loi sur le copyright en faisant une citation. Combien de chaînes Youtube violent cette loi en reproduisant des films entiers, des émissions télévisées entières ?

Quand on poursuit François Fillon la veille des élections, pour un crime que François Bayrou a commis sur une plus grande échelle et que ce dernier n’est pas poursuivi parce qu’il peut apporter des voix aux élections, c’est un Etat de droit ? Et si l’affaire Fillon est si grave, comment se fait-il qu’on n’en parle plus depuis les élections?

Quand on traîne Georges Bensoussan devant la justice pour une citation qui vient d’un auteur maghrébin et non de lui-même, alors qu’on n’inquiète pas ceux qui crient sur la Place de la République à Paris en arabe: “Khaybar, Khaybar, ya yahoud, Jaych Mhammad sa yaoud”, c’est un Etat de droit ?

Quand on autorise la tenue de Salons islamiques comme le Salon de la Femme de Pontoise où on appelle à battre les femmes (gentiment, histoire de les humilier seulement et pas de leur briser les membres, ce qui les rendrait inutilisables), c’est un Etat de droit ? Et si on ne le fait pas ouvertement dans ces Salons, on le fait en recommandant les livres où c’est écrit en toutes lettres (Cf. mon livre L’Islamisme et les femmes). Est-il admissible qu’une conseillère municipale, Céline Pina, ne réussisse pas à faire empêcher ce Salon, et qu’elle démissionne, et que cela ne fasse pas plus de remous que cela ?

Et c’est dans un Etat de droit qu’un ex-Frère Musulman, Mohamed Louizi, est victime de six procès en quelques années parce qu’il a dénoncé un projet d’islamisation pourtant écrit en toutes lettres dans la littérature de ce mouvement ! Louizi a parlé de l’islamisation de la France, mais il s’agit d’une étape sur la voie de l’islamisation mondiale dont a parlé le fondateur Hassan el-Banna (voir les textes cités dans Fatwas et caricatures).

Et c’est dans un Etat de droit qu’ Alain Finkielkraut — qu’on l’aime ou non — est qualifié d'”israélite blanc” dans une vidéo mise en ligne en 2016 et reprise à de nombreux exemplaires dont chacun affiche des centaines de milliers de vues, les auteurs du titre et des commentaires n’étant pas inquiétés alors qu’ils tombent sous le coup de la loi sur le racisme, sur base à la fois ethnique et religieuse, et sous le coup de la loi sur le non respect des droits d’auteur ?

Lina Murr Nehmé, 14 juillet 2018

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Entretien avec Yannick Urrien (Kernews / La Baule +)

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Photo: Kernews

Islam : L’historienne, islamologue et professeur à l’université de Beyrouth dénonce l’influence croissante des islamistes en France.

 

Lina Murr-Nehmé a accordé un entretien exclusif à Yannick Urrien à l’occasion de son passage à Paris. […]

« Fatwas et caricatures. La stratégie de l’islamisme » ; « Quand les Anglais livraient le Levant à l’État islamique » ; « Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur. Ce qu’ils cachent » et « L’islamisme et les femmes » : les ouvrages de Lina Murr-Nehmé sont publiés aux Éditions Salvator.

La Baule + : Vous prenez beaucoup de précautions, car vos écrits sont très sensibles, vous accordez fort peu d’entretiens et vous me fixez ce rendez-vous dans un lieu confidentiel, car, depuis que vous avez brûlé un drapeau de Daech, votre vie est en danger…

 

Lina Murr-Nehmé : Oui, mais les gens ont bien aimé ma démarche ! La presse internationale en a beaucoup parlé, mais non la presse locale. Certaines personnes ne me parlent plus depuis…

 

Dans votre dernier livre, vous abordez la question des femmes, notamment à travers le Coran, et l’on observe qu’elles y sont vraiment considérées comme des êtres à part. Votre livre s’appelle « L’islamisme et les femmes » alors que vous auriez pu l’intituler « L’islam et les femmes » car, en France, quand on parle de l’islamisme, c’est toujours considéré comme quelque chose d’extrême par rapport à l’islam puisque l’on nous répète que l’islamisme ce n’est pas l’islam… Mais quand vous citez le Coran, il s’agit bel et bien de l’islam…

 

Je ne veux pas me prononcer sur ce sujet, je laisse les gens qui en parlent se prononcer. Je cite simplement les textes. Je connais des musulmans qui, dans le Coran, préfèrent choisir tel morceau mais pas tel autre. C’est pour cette raison que je parle de l’ « islamisme ». Car beaucoup de musulmans ont décidé de choisir les versets parlant d’amour, et c’est très bien. Mais les textes sont là : ils existent, et cela a des conséquences.

 

Les femmes sont traitées comme des esclaves et vous semblez aussi penser que la plupart d’entre elles sont victimes de leur mari, mais vous savez aussi qu’il y a de nombreuses Françaises, dites de souche, qui se convertissent et qui acceptent de vivre dans ces conditions…

 

Certainement, elles acceptent cela, elles le revendiquent même, parce qu’on les a convaincues que c’était la parole divine. Je pense que Dieu ne peut pas faire de différence entre les humains. Il y a une différence sur le plan physique, puisque les corps ont des fonctions différentes. Mais il ne peut y avoir de différence sur le plan de la valeur humaine des êtres que Dieu a créés. Je reconnais les religions à leurs commandements et à la façon dont elles traitent les femmes. Ce traitement est une chose très importante pour définir une personne ou une religion. Si des Françaises acceptent d’être victimes, tant pis pour elles. Mais je connais de nombreuses musulmanes qui rejettent tout cela. Je me souviens d’une musulmane qui m’a téléphoné en me disant que son mari décrochait régulièrement le téléphone pour la fouetter avec le bout du fil. Elle pleurait en me le disant. Je lui ai conseillé de photographier ses blessures et de porter plainte.

 

Vous consacrez un premier chapitre à la situation en Arabie Saoudite où les femmes sont toujours esclaves au XXIe siècle, puisqu’elles doivent demander l’autorisation à leur mari pour pratiquement tout…

 

C’est exact et c’est l’une des raisons pour lesquelles un groupe de femmes et d’hommes vient d’être arrêté en Arabie Saoudite, parce qu’ils revendiquent justement le changement. Je raconte l’histoire des princesses, filles du roi Abdallah, qui défendaient les droits humains, et qui ont été enfermées sur demande de leur tuteur, le roi. Il les a enfermées dans une villa, un domaine dont personne ne s’occupait, et ces filles ont lancé un appel au secours au monde, grâce à leur mère qui a alerté les médias le jour de l’arrivée de Barack Obama en Arabie Saoudite. Elle a donné des interviews à la BBC et à Channel 4. L’histoire a fait le tour du monde, mais malgré cela, personne ne s’en est occupé. Et dès le moment où les princesses ont révélé ce qui leur arrivait au public, on leur a coupé les vivres. Elles n’ont plus eu le droit d’aller faire des courses deux fois par mois comme avant. On ne sait plus rien d’elles. Elles ont disparu depuis l’accession du nouveau roi.

 

Dans tout cela, il y a quand même une note d’humour, puisque vous expliquez les vraies raisons de la récente décision autorisant les femmes à conduire en Arabie Saoudite. En Occident, on interprète cela comme un signe de liberté et de modernisation du régime. Or, en réalité, les femmes n’avaient pas le droit de conduire, elles étaient seules avec leur chauffeur, la voiture était le seul moment où de nombreuses femmes saoudiennes se retrouvaient dans un espace clos avec un homme et finalement les enfants de ces femmes ressemblaient très souvent au chauffeur…

 

C’est un secret ! Il ne faut pas raconter cela ! Quand mon père travaillait en Arabie Saoudite, il était associé avec un émir. L’émir lui a un jour demandé de trouver un chauffeur pour sa femme. Mon père lui a proposé de recruter un très beau Pakistanais. L’émir lui a répondu : « Surtout pas, parce que la moitié de nos enfants sont des Philippins ! » Tout cela n’a pas beaucoup changé aujourd’hui. En ce moment, tout le monde dit que le fait d’autoriser les femmes à conduire est formidable, que c’est une libéralisation, une ouverture du régime envers les femmes. Mais le régime qui a donné aux femmes l’autorisation de conduire est justement le régime qui a fait disparaître les princesses ! Maintenant, avec l’autorisation donnée aux femmes de conduire, cela permettra aux Saoudiens d’être certains que leurs enfants sont bien d’eux…

 

Revenons en France : il y a quelques décennies, les musulmanes n’étaient pas voilées et ce mouvement s’est déclenché petit à petit. Or, vous révélez que c’est le fruit de l’influence de l’Arabie Saoudite en rappelant que, lors des conquêtes arabes, le conquérant arabe imposait au peuple conquis de porter un signe vestimentaire distinctif. Et, comme ils ne peuvent pas imposer un signe vestimentaire distinctif en France, ce sont finalement eux qui marquent leur différence ainsi…

 

Dans le temps, le signe distinctif imposé par les califes aux chrétiens et aux juifs, c’était une ceinture en laine, laide et pénible à porter. La robe longue est très confortable, mais elle l’est beaucoup moins avec une ceinture. Les ceintures étaient imposées aux juifs et aux chrétiens dhimmis, ou soumis. (Les autres étaient tués.) Les dhimmis n’avaient pas le droit de porter un turban comme les musulmans. Ils devaient porter un signe vestimentaire distinctif. À l’époque de la destruction du Saint-Sépulcre, le calife Hakem, basé au Caire, imposait aux dhimmis des objets à porter autour du cou. Les juifs devaient ainsi porter une étoile de David pesant plusieurs kilos, et les chrétiens une croix de plusieurs kilos aussi. Cela les obligeait à marcher la tête baissée. Hitler a tiré la leçon des signes vestimentaires distinctifs imposés par les califes aux chrétiens et aux juifs. C’est de là que vient l’idée de l’étoile jaune cousue sur les vêtements des juifs. En Europe aujourd’hui, les islamistes tiennent toujours à ce que les musulmans se distinguent des autres. Comme ils n’ont pas la possibilité d’obliger les chrétiens et les juifs qui vivent en Europe de porter ce signe, ce sont les musulmans qu’ils poussent à s’habiller autrement de façon à être reconnus dans la rue. Le voile est présenté comme le signe qui distingue la musulmane, et la musulmane non voilée subit souvent un véritable harcèlement dans les quartiers soumis aux islamistes. Beaucoup se voilent seulement pour avoir la paix.

 

Parallèlement, l’Arabie Saoudite a mené une stratégie de conquête pour changer la présence de l’islam en Occident…

 

Absolument. L’argent est un moyen de conquête, parce qu’il agit sur les cerveaux. Finalement, quand une personne est vaincue par des arguments, il n’y a plus besoin de guerre. Le summum de la victoire est de pouvoir gagner la guerre sans avoir eu à livrer un combat. Les Saoudiens se vantent de payer très cher une propagande imprimée et orale. Cette propagande consiste aussi à envahir le paysage par la construction de mosquées avec minaret, par la multiplication des voiles, des librairies islamiques, des boucheries halal. Pourquoi un pays étranger paie-t-il pour que des femmes se voilent en France ? Il faut savoir que beaucoup de femmes pauvres sont payées pour se mettre à porter le voile. Il y a un tarif pour le voile et un tarif beaucoup plus élevé pour le niqab. La loi française interdit le voile intégral. Qu’à cela ne tienne : de prétendus « bienfaiteurs » financés par on ne sait qui, paient les amendes. Ils profitent de la liberté que leur octroie loi française pour faire violer la loi française de la façon la plus voyante. C’est une façon de mener la guerre, effectivement !

 

Beaucoup de Français ne comprennent pas cela et soutiennent que l’on ne peut rien faire. Que leur dites-vous ?

 

Qu’ils passent l’histoire des autres peuples en revue pour voir s’ils n’y peuvent rien, car ce n’est pas vrai. S’ils pensent que ce qui arrive n’est pas grave, qu’ils aillent voir les résultats qu’il y a eu ailleurs. Regardez l’exemple de l’Afrique du Nord. Elle est le pays de Saint-Augustin. L’Égypte est celui de très grands saints, comme Antoine, Apolline ou Catherine. C’était des pays chrétiens avant l’arrivée des Arabes. Les historiens arabes expliquent les moyens utilisés pour islamiser les populations. Le pire était l’esclavagisme. Ils infligeaient aux populations un impôt religieux annuel appelé jizya. Cette jizya était si élevée que les Maghrébins ne pouvaient pas la payer. Alors ils leur disaient de payer avec leurs enfants. Concrètement, chaque région devait donner un enfant chaque jour de l’année lunaire pour qu’il soit vendu par les Arabes sur le marché aux esclaves. Et si cette jizya n’était pas payée, le peuple était attaqué ; tous les hommes étaient tués s’ils refusaient l’islam, et les femmes et enfants étaient vendus en esclavage. C’est de cette manière que les pays d’Afrique du Nord sont devenus musulmans.

On se sert de l’occupation française comme outil contre la France. Je ne veux pas défendre les Français dans ce qu’ils ont fait de mal. Mais il faut comparer ce qui est comparable. Les exactions françaises n’ont jamais privé les Algériens de leur liberté de pensée. Elles n’ont jamais opéré de lavage de cerveaux. Les Nord-Africains n’ont pas été convertis de force au christianisme ou à l’athéisme. Mais les Arabes, eux, ont commis des exactions d’une ampleur telle, que les populations se sont converties à l’islam. Les Nord-Africains ont dû devenir musulmans pour continuer à exister. Seuls ceux qui s’étaient réfugiés dans les montagnes ont gardé leur religion, leur droit coutumier, leur costume, leur culture berbères.

 

Vous revenez sur l’obligation de conversion au moment du mariage. L’homme chrétien a l’obligation de se convertir quand il épouse une musulmane, alors que la femme chrétienne n’a pas l’obligation de se convertir quand elle se marie avec un musulman, puisque les enfants suivent la religion de l’homme. La France, qui est une république laïque, ferme les yeux sur les mariages mixtes tout en sachant qu’il y a cette obligation de conversion puisque le mariage ne sera pas validé si l’homme ne se convertit pas. Par exemple, on voit régulièrement dans la presse people un article sur une personnalité ou un chef d’entreprise qui se marie avec une Marocaine, c’est donc qu’il s’est converti à l’islam, sinon le mariage n’aurait pas été valide…

 

La République française ne reconnaît aucun culte. C’est dans la Constitution. Et à partir du moment où vous ne reconnaissez aucun culte, il ne faut pas faire d’exceptions. Or il y a des textes de la Constitution qui sont acceptés ou refusés en fonction de la religion. Mais la République française n’est pas censée reconnaître des textes religieux. Alors, pourquoi continue-t-elle de respecter ces textes qui disent qu’il faut mépriser le chrétien ou le juif, qu’il faut tuer le mécréant, tuer le musulman qui ne fait pas ses prières, tuer le musulman qui refuse le djihad ou d’autres piliers de l’Islam, tuer le musulman qui refuse certains versets du Coran ? La République française autorise la diffusion de versets du Coran, alors que la loi interdit, de façon formelle, la diffusion de textes poussant au racisme, à l’esclavagisme ou à n’importe quelle violation des droits humains. Pourquoi la loi française qui ne reconnaît aucun culte, n’est-elle pas respectée dans ce cas sous prétexte que ces textes sont religieux ?

 

Vous avez analysé ce qui se dit dans les mosquées et les livres qui circulent… C’est édifiant alors que l’on nous explique depuis des décennies que la police surveille ce qui se dit dans les mosquées. Or, on continue de tenir des propos où l’on traite les chrétiens de porcs et les juifs de singes…

 

C’est évident, ils lisent le Coran dans les mosquées une fois par mois, c’est une obligation. Or il y a des versets qui disent qu’Allah a transformé en singes les juifs contre lesquels il était en colère ; dans un autre passage, il dit qu’une partie des juifs et des chrétiens ont été transformés en singes et en cochons. Ces textes existent et ils sont lus tous les mois dans toutes les mosquées. Le gouvernement parle de la modération des discours des imams. Mais ces discours sont ce qui va vraiment influencer les gens. Ce qui va les influencer, c’est la parole attribuée à Dieu.

 

Vous revenez sur des grandes affaires, comme celle de Sarah Halimi, et l’on s’aperçoit que le meurtrier était vraiment influencé par les islamistes…

 

Oui, ceux de la mosquée Omar qui ont islamisé la rue Jean-Pierre Timbaud à Paris. Il y a douze librairies islamiques dans un tronçon de cette rue, entre cette mosquée et le boulevard de Belleville.

 

Les pouvoirs publics étaient presque gênés de découvrir l’idéologie islamiste la plus radicale…L

 

Bien sûr qu’ils sont gênés ! En plus, le meurtre de Sarah Halimi a eu lieu dans une période d’élections, et tous flirtaient avec les islamistes pour qu’ils donnent des consignes de vote en leur faveur. Il ne faut pas oublier que François Hollande n’aurait pas été élu si les musulmans avaient voté contre lui. Ce n’est pas le cas d’Emmanuel Macron, qui a pourtant bien courtisé les islamistes pour avoir des voix… Dans « L’Islamisme et les Femmes », j’ai publié des photos de tracts envoyés pendant les élections aux islamistes qui montrent bien la servilité des politiciens envers ces gens.

 

La plupart des politiques sont totalement incultes sur cette question et ils n’ont jamais lu le Coran. Comment analysez-vous tout cela depuis Beyrouth ?

 

Ils projettent sur l’islam ce qu’ils ont entendu. Ils ont entendu des versets rassurants. L’un d’eux dit que celui qui tue un homme, c’est comme s’il avait tué tous les hommes… Mais on ne leur dit pas que ce verset précise qu’il s’agit de ne pas tuer « un homme qui n’a rien fait ». Or la liberté religieuse est considérée comme un délit. Ce verset ne concerne donc pas les mécréants ou les apostats, puisque le Coran dit de tuer les mécréants, et le Hadith dit de « tuer celui qui change de religion ». C’est pour cette raison que sous l’Empire ottoman on tuait les juifs qui devenaient chrétiens ou les orthodoxes qui devenaient catholiques. C’est cela qui a poussé toute la communauté catholique arménienne à quitter l’Arménie pour émigrer au Liban. C’est ainsi que doivent être traités également les musulmans contestataires. Et ils sont nombreux. Que faire dans ce cas ?

 

Dans votre précédent livre, vous commentez les propos de Tariq Ramadan, Tareq Oubrou et Dalil Boubakeur en analysant « ce qu’ils cachent ». Mais Dalil Boubakeur est un personnage bien sympathique dans la vie médiatique française…

 

Il est sympathique, il ne pose pas de problème dans sa vie sociale. Ce qui pose problème, c’est quand il explique que la sourate Al-Fatiha est l’équivalent du Notre Père chez les musulmans, alors que d’après l’explication officielle, cette sourate dit qu’Allah est en colère contre les juifs et que les chrétiens se sont égarés ! Et cette explication se fonde sur les versets coraniques qui disent qu’Allah est en colère contre les juifs, et que les chrétiens ont erré. Toute personne qui connaît bien le Coran comprend aussitôt l’allusion.

 

Mais l’homme politique moyen ou le Français moyen est totalement incapable de déchiffrer tout cela…

 

Tout comme le musulman moyen. Le Coran est très difficile à lire en arabe et la plupart des musulmans en France lisent le Coran en français.

 

Quid de Tareq Oubrou ?

 

C’est une autre affaire, parce qu’un jour il dit une chose, et le lendemain il dit son contraire. En 2015, après l’assassinat de journalistes de Charlie Hebdo, d’un policier musulman, d’une policière et des clients d’un Hyper Casher tous les oulémas ont protesté en disant que ce n’était pas l’islam. Tareq Oubrou a protesté aussi. Or la même année, il a donné une conférence dans laquelle il parlait des différentes espèces de djihad. Il parlait notamment d’un « djihad physique » contre les kouffars ou kafirs. Et il se mit à bafouiller en disant que c’était compliqué. Puis il dit que les kouffars ou mécréants étaient ceux qui « ne s’étaient séparés [de Mahomet] qu’après avoir eu la preuve décisive ». Il citait ainsi, partiellement, un verset du Coran, en omettant de citer la partie de ce verset qui désignait les chrétiens et les juifs ! Mais ceux qui viennent à ses conférences connaissent ce verset et comprennent que Tareq Oubrou leur dit de faire le djihad physique contre les chrétiens et les juifs !

 

On entend le mot kouffars assez fréquemment dans les banlieues…

 

Tariq Ramadan traduit ce mot par « les négateurs », mais ce n’est pas vrai : sur le plan du sens, c’est l’équivalent du mot français « mécréants ». En tout cas, Tareq Oubrou avait dit dans les années 90, toujours dans une conférence enregistrée, qu’il fallait rétablir le califat ou État islamique et que le musulman qui ne combat pas dans ce but est un pécheur.

 

Combattre ne signifie pas forcément physiquement, cela peut aussi être intellectuellement et politiquement…

 

Il y a les deux. Tareq Oubrou a parlé d’un djihad physique tout en précisant qu’il pouvait ne pas être physique aussi, car cela dépend des circonstances. Si vous êtes en état de faiblesse, il ne faut pas faire le djihad physique, notamment si vous êtes en minorité dans une communauté. Car vous ne réussirez pas. Le djihad de Tareq Oubrou consiste donc à convaincre les mécréants qu’ils ne doivent pas avoir peur… C’est de la propagande et c’est fondé sur un verset du Coran que cite Oubrou et qui dit de « faire le djihad contre eux à l’aide du Coran ». C’est donc d’un véritable harcèlement qu’il est question. Et finalement, cela aboutit, vu le nombre de conversions à l’islam que nous constatons en France.

 

Vous nous expliquez que nous avons une communauté musulmane importante en France et une communauté islamiste qui gagne du terrain au sein de cette communauté musulmane, aussi, lorsque les islamistes seront suffisamment importants, leur visage sera totalement différent…

 

C’est quelque chose que certains d’entre eux ne cachent pas. Anjem Choudary dit bien dans ses interviews télévisées que le but est de prendre l’Occident et de l’islamiser ! Il parle même du drapeau de l’islam flottant sur Downing Street…

 

Dès que quelqu’un arrive quelque part, il a envie de s’imposer culturellement… La responsabilité n’incombe-t-elle pas à la naïveté des politiques ?

 

Oui, mais les politiciens gagnent à tout cela, sinon ils ne seraient pas au pouvoir. Aucun parti politique n’est suffisamment puissant pour vaincre l’autre en se passant de l’aide des islamistes. Regardez l’élection de François Hollande. Les musulmans ont généralement suivi les consignes de vote données par les islamistes en sa faveur. Or sans l’apport de voix qu’il leur doit, François Hollande n’aurait pas gagné l’élection présidentielle…

 

On connaît tous des musulmans qui pratiquent leur religion tranquillement et qui sont à l’opposé de l’idéologie islamiste. Que leur dites-vous ?

 

J’ai des amis qui font le ramadan, qui ne mangent pas de porc, qui boivent ou ne boivent pas d’alcool, mais en tout cas, ce sont des gens qui respectent réellement l’être humain. J’ai de très bons amis qui font le bien et qui sont des musulmans. Ces gens pratiquent en donnant l’aumône ou en ne traitant pas un être humain de façon inférieure. Il y a certains chrétiens qui ne sont pas aussi bons… Les islamistes sont les pires ennemis de ces musulmans qui font le bien. D’ailleurs, les islamistes ont appelé à tuer les musulmans de l’armée libanaise avant les autres et, si Daech a été chassé du Liban, c’est grâce à l’armée libanaise. C’est le seul pays qui ait chassé Daech sans l’aide d’un pays étranger ! L’armée libanaise a beaucoup de déontologie. Avant de commencer une bataille, elle évacue les civils de l’ennemi, et elle le paie parfois par des morts et des blessés. L’armée libanaise gagne toutes les batailles parce qu’elle est soudée et parce qu’elle est aimée, car elle défend vraiment les civils. Les musulmans de l’armée libanaise sont les plus détestés par Al-Qaïda, qui a commencé par égorger des musulmans avant d’égorger des chrétiens. Daech en a plus contre ces musulmans qui n’obéissent pas aux islamistes, que contre les chrétiens.

 

Propos recueillis par Yannick Urrien.

 

Source : http://www.labauleplus.fr/la-baule-en-ligne/

 

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L’assassin préférable à celui qui ne fait pas ses prières

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En suivant ce lien, vous verrez la vidéo d’un cheikh qui vitupère. Ecoutez-le attentivement: il dit en anglais que celui qui tue, vole ou commet des actes pédophiles mais fait ses prières, est préférable aux yeux d’Allah, à celui qui est honnête mais ne fait pas ses prières.

En réalité, il ne fait que répéter en Australie, ce qu’il a lu dans la propagande religieuse financée par les Saoudiens. Elle enseigne que l’assassin est préférable au musulman qui ne fait pas ses prières. Donc il faut tuer ce dernier.

On apprend cela dans toutes les écoles d’imams, même celle de la mosquée de Paris, qui passe pour modérée.

Concernant cette prétendue modération : Tariq Ramadan, Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur : ce qu’ils cachent.

Lina Murr Nehmé, 23 juin 2018

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“L’islamisme et les femmes” sur Judaïques FM

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Invitée par Maya Nahum dans le cadre de son émission « L’étoile et le jasmin », Lina Murr Nehmé aborde les principaux thèmes traités dans L’Islamisme et les femmes :

– Les quatre sœurs saoudiennes séquestrées et affamées, ignorées par le président Obama, malgré une médiatisation massive de l’affaire,

– L’alliance, dans les villes européennes, des associations religieuses avec les trafiquants de drogue, voulue à l’origine par les islamistes afghans,

– La montée en puissance des sermons qui lavent les cerveaux de jeunes musulmans, comme Kobili Traoré, l’assassin de Sarah Halimi, et la recrudescence des viols collectifs et autres violences faites aux femmes.

Télécharger le podcast de l’émission.

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Vidéo : Quand les oulémas ne voulaient pas que les femmes conduisent 1/3

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Pourquoi l’Arabie Saoudite interdisait-elle aux femmes de conduire ? Lina Murr Nehmé donne la parole à trois oulémas qui se justifient avec tellement d’assurance qu’ils en sont drôles. En même temps, c’est tragique, car la femme qui violait leur interdiction était emprisonnée et fouettée.

 

 

Transcription:

Nous sommes en Arabie Saoudite, le 26 septembre 2017. Ces scènes de furie, ce sont des hommes se jetant sur des femmes parce qu’elles se sont mises à conduire en apprenant que le roi Salman les a autorisées à le faire. En fait, la permission n’a été donnée que pour le 25 juin 2018. Celles qui conduisent avant cette date, sont jetées en prison et fouettées.

L’Arabie Saoudite était alors le seul pays à interdire aux femmes de conduire. Les oulémas que finançait la famille royale saoudienne, avaient promulgué des fatwas interdisant à la femme de conduire pour des raisons de mœurs et de charia.

Les Saoudiens en concluaient que la femme honnête restait chez elle et ne demandait pas à conduire une voiture, puisque la voiture est synonyme de sortie.

Cette fatwa, promulguée en 1999, justifie l’interdiction en citant les passages du Coran ou du Hadith qui disent que la femme doit se voiler et ne pas se montrer, et donc rester chez elle. Et en tout cas, elle ne doit pas s’isoler avec un homme qui n’est pas son proche parent.

Un des oulémas les plus écoutés de la famille royale explique qu’il est dangereux pour la femme de posséder la clé d’une voiture car ses envies pourraient la pousser à sortir à n’importe quelle heure du jour et de la nuit :

« Il n’y a pas de doute qu’il n’est pas permissible d’autoriser la femme à conduire, car cela mènerait à de grandes corruptions et à des fins graves, telles que l’isolement de la femme avec l’homme, ou son voyage, ou sa mixité avec des hommes [qui ne sont pas ses proches parents], ou les actes à cause desquels ont été interdites ces choses.

« Si la femme possède la clé d’une voiture, elle va là où elle veut, de jour comme de nuit : elle a la clé de sa voiture, personne ne peut l’empêcher de sortir, l’homme n’a pas d’autorité sur elle. Un raté ou un débauché peut alors entrer en contact avec elle et lui faire des promesses. Dans ce cas, qu’est-ce qui l’empêche de prendre la clé de la voiture et d’aller avec lui, puisqu’elle a pris sa liberté ? »

Un autre ouléma prétend prouver que si les femmes conduisent, cela amènera une baisse spectaculaire de la natalité en Arabie Saoudite comme en France :

« Quand elle s’assied en voiture alors qu’elle conduit, son esprit, sa pensée, son honneur, son cerveau sont distraits. Et si elle reste assise longtemps, son bassin se rétracte, il se rétracte ; et en se rétractant, il fait pression sur ses ovaires. C’est pourquoi vous trouvez en Europe, et surtout en Argentine, en Amérique du Sud, au Brésil et au Pérou, un genre de lois rares qui interdisent à la femme de conduire si elle a dépassé l’âge de 35 ans. Et c’est pourquoi vous trouvez qu’en Amérique, en France et en Europe, une femme a deux trois enfants. Non pas pour contrôler les naissances, mais à cause d’une infirmité physique (causée par la conduite automobile). »

Un autre ouléma explique avec volupté que la femme ne peut conduire une voiture car elle a un demi-cerveau, et quand elle sort, elle n’en a plus qu’un quart :

« La femme manque de cervelle, oui ou non ? Elle manque de cervelle oui ou non ?

— Oui.

— Elle manque de cervelle ? Ceci ne nuit pas à ses bonnes actions [la prière, etc.]. Car elle a été formée ainsi. Et ce qui le prouve est que le témoignage de l’homme équivaut à combien ?

— À deux…

— À deux témoignages de femmes, comme l’a révélé le Prophète. Bon. Elle a un manque de cervelle. Qu’en pensez-vous ? Si l’administration s’aperçoit qu’un homme demande un permis de conduire alors qu’il n’a qu’un demi-cerveau. Le lui donnera-t-elle ou ne le lui donnera-t-elle pas ?

— Non.

— Dans ce cas, comment donner un permis à la femme alors qu’elle n’a qu’un demi-cerveau ? Pourquoi passerait-elle son permis ? Et si elle sort au souk, son demi-cerveau se divise en deux. Combien lui en reste-t-il ? Combien ?

— Un quart.

— Un quart ! Un quart de cerveau. Comment lui ferait-on passer le permis ? Quand un homme vient demander un permis de conduire alors qu’il n’a qu’un demi-cerveau, est-ce qu’on le fait passer ? Et comment donnera-t-on le permis à un quart de cerveau ? Donc nous exigeons que celui qui donne le permis fasse une enquête. Car la conduite automobile ne lui convient pas alors qu’elle ne possède qu’un quart de cerveau ! »

Ces échantillons sont représentatifs de dizaines ou de centaines de discours que les Saoudiens entendent depuis leur enfance dans les mosquées, à l’école, à la télévision. Les agressions de femmes, malheureusement, ne sont pas nécessairement derrière nous.

Lina Murr Nehmé, 30 mai 2018

C’était la première vidéo d’une série.

La seconde vidéo expliquera les raisons du changement.

La troisième parlera des militants arrêtés.

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Pourquoi les islamistes parlent tant des Rohingyas

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On compatit toujours avec les personnes qui souffrent, même si ce sont des ennemis et terroristes. Mais la compassion n’implique pas le mensonge, ni la calomnie. Si un groupe humain souffre de représailles, il ne faut jamais oublier que ses adversaires ont été victimes en premier et que, si la communauté internationale leur avait fait justice, elles n’auraient pas voulu ou pu se venger.

Rendre justice, n’est-ce pas le but affiché de l’ONU et l’OTAN, sans compter le reste des nations se réclamant de l’humanité?

Ainsi, quand al-Qaïda a subi des massacres de la part de l’État syrien, il ne fallait pas oublier que ce n’était pas ce dernier qui avait commencé. Malheureusement, les islamistes ont des moyens de propagande extrêmement puissants, et une chaîne de solidarité mondiale; en outre, ils sont financés par les États qui approuvent leurs crimes, notamment l’Arabie Saoudite — et, dans une moindre mesure, le petit Qatar. C’est donc leur voix qui prévaut médiatiquement, dans toutes les terres arrosées par l’argent de ces États.

En fait, les islamistes sont toujours ceux qui ont attaqué les premiers quand ils étaient les plus forts. Ils l’ont fait au nom du djihad, persuadés de faire leur devoir, qui est de convertir la terre et d’y faire régner l’islam. Mais quand ils subissent des représailles, ils les présentent comme une attaque gratuite contre les civils. Ce genre de propagande en Occident leur fait récolter de l’argent et un appui médiatique et populaire d’autant plus précieux que dans les démocraties, la propagande aux souffrances des civils procure une aide politique, diplomatique, financière et militaire de la part des États dont les peuples ont subi cette propagande. Des ONG comme #WhiteHelmets , #SyriaCharity ou #Barakacity — pour ne citer que les plus connues — ont été créées spécialement dans ce but.

Connaissant ces organisations, je me suis demandée pourquoi elles faisaient autant de bruit autour de la tragédie des Rohingyas. Certes, c’est une grande tragédie; mais est-elle plus grande que celle des Yéménites, des Bahreïnis, des Irakiens non islamistes, des Libanais, des Syriens non islamistes ? Car il faut remarquer qu’en Syrie, même quand Bachar el-Assad ne contrôlait plus que le cinquième du territoire syrien, l’exode se faisait toujours vers les zones gouvernementales, qui contenaient la majorité de la population.

Pourquoi ce deux poids, deux mesures ?

La réponse est une question: qu’y a-t-il de commun entre les Yéménites, les Bahreïnis, les Irakiens non islamistes, les Libanais, et les Syriens loyalistes à Bachar el-Assad? Une seule chose: tous étaient combattus par les Saoudiens et leur argent… ouvertement ou dans les coulisses. Est-ce un hasard si l’opinion et les souffances de ces majorités ont été aussi superbement ignorées en Occident et dans le monde ?

Moi qui en quarante ans ai observé, étudié, raconté dans mes livres tant de trahisons de collectivités innocentes, je n’ai pu m’empêcher de me poser la question suivante: que cache cette défense mondiale des Rohingyas ? Car il y a bien d’autres tragédies aussi importantes ou plus, et elles ne sont pas médiatisées. Je donne pour exemple la tragédie du peuple irakien affamé par un blocus presque hermétique imposé de 1990 à 2003, ou celle du peuple yéménite, aujourd’hui affamé par les Saoudiens, et qui subit un véritable génocide. Et que dire de la tragédie des princesses saoudiennes séquestrées et affamées par leur père, le roi Abdallah, alors qu’Obama lui rendait une visite d’Etat ? La mère des princesses avait causé un scandale à ce sujet en racontant tout sur les chaînes BBC et Channel Four, à l’heure de la plus grande écoute. (Lire le récit complet dans L’islamisme et les Femmes.)

Les gouvernements occidentaux, comme les organisations humanitaires, répercutent les voix qu’elles entendent, c’est-à-dire celles qui sont soutenues par un puissant réseau de propagande et de relations publiques, souvent financées à prix d’or.

Mais contrairement à Syria Charity ou au White Helmets, il arrive qu’Amnesty International répercute l’autre voix, celle des pauvres qui ne peuvent pas se payer de la propagande en Occident. Mais il faut vraiment que ce soit gros: cent morts, par exemple, cela vaut la peine qu’Amnesty International en parle. Cette ONG avait largement répercuté les rapports diffusés par les islamistes. Mais voilà qu’elle découvre que les hindous, eux aussi, sont massacrés :  s’agit de massacres commis par L'”Armée du salut des Rohingya de l’Arakan” (ARSA)

Dans le texte ci-dessous publié par Amnesty International, notez des expressions comme “homicides illégaux” et “campagne de violence illégale”, le premier employé pour qualifier le massacre de civils bouddhistes par des djihadistes Rohingyas, le second pour qualifier les représailles commises contre les Rohingyas — malheureusement contre les civils Rohingyas, puisque, comme Daech, les djihadistes se cachent, puis exploitent les souffrances des civils…

Lina Murr Nehmé, 28 mai 2018

Annexe : rapport d’Amnesty International

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UN GROUPE ARMÉ ROHINGYA MASSARE DES DIZAINES D’HINDOUS
Amnesty International, 23.05.2018.

Deux massacres de villageois hindous ont été perpétrés en août 2017 dans l’État d’Arakan. Un groupe armé rohingya est responsable du premier et probablement du second. Le nombre de victimes pourrait s’élever à 99 personnes.

Nous avons mené une enquête approfondie dans l’État d’Arakan, au Myanmar. Des dizaines d’entretiens ainsi que des photos analysées par des médecins légistes exposent la manière dont les combattants de l’Armée du salut des rohingya de l’Arakan (ARSA) ont semé la terreur parmi les Hindous et d’autres minorités ethniques avec ces attaques brutales.

Massacre à Kha Maung Seik

Le 25 août 2017 vers 8 heures du matin, l’ARSA a attaqué les habitants hindous d’Ah Nauk Kha Maung Seik, une localité faisant partie d’un ensemble de villages appelé Kha Maung Seik situé dans la municipalité de Maungdaw, dans le nord de l’État. À ce moment-là, les villageois hindous vivaient à proximité d’habitants rohingyas, qui sont majoritairement musulmans. Des membres de l’ethnie rakhine, à majorité bouddhiste, habitaient également dans les environs.

Des hommes armés habillés en noir et des villageois rohingyas en tenue ordinaire ont rassemblé plusieurs dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants hindous. Ils les ont dévalisés, attachés et leur ont bandé les yeux avant de les faire marcher jusqu’à la sortie du village, où ils ont séparé les hommes des femmes et des enfants.

Quelques heures après, les combattants de l’ARSA ont exécuté 53 de ces Hindous, en commençant par les hommes.

Huit femmes hindoues et huit de leurs enfants ont été enlevés et épargnés, après que les combattants de l’ARSA eurent forcé les femmes à accepter de se « convertir » à l’islam. Les survivants ont été contraints de fuir au Bangladesh avec les combattants au bout de plusieurs jours, avant d’être rapatriés au Myanmar en octobre 2017 avec le soutien des autorités des deux pays.
Des témoignages glaçants

Bina Bala, une femme de 22 ans qui a survécu au massacre, a témoigné:

« [Les hommes] étaient munis de couteaux et de longues barres de fer. Ils nous ont attaché les mains derrière le dos et bandé les yeux. Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient. L’un d’eux a répondu : “Vous et les Rakhines, vous êtes pareils, vous avez une religion différente, vous ne pouvez pas vivre ici.” Il parlait la langue [rohingya]. Ils ont demandé quels biens nous avions, puis ils nous ont roués de coups. Finalement, je leur ai donné mon argent et l’or que je possédais. »

Nous avons pu interroger les huit survivants. Ils nous ont indiqué avoir vu leurs proches hindous se faire tuer ou entendu leurs cris.

“Ils ont massacré les hommes. Ils nous ont dit de ne pas les regarder […]. Ils avaient des couteaux. Ils avaient aussi des pelles et des barres de fer. Nous nous sommes cachées dans les buissons et nous avons pu voir un peu. Mon oncle, mon père, mon frère – ils ont tous été massacrés.” (Raj Kumari, un jeune survivant de 18 ans)

Parmi les victimes d’Ah Nauk Kha Maung Seik figurent 20 hommes, 10 femmes et 23 enfants, dont 14 avaient moins de huit ans. Ces éléments correspondent aux multiples témoignages recueillis au Bangladesh et au Myanmar, auprès de survivants et de témoins ainsi que de responsables hindous.

Le même jour, les 46 hommes, femmes et enfants hindous habitant le village voisin de Ye Bauk Kyar ont disparu. Des membres de la communauté hindoue du nord de l’État d’Arakan pensent qu’ils ont été tués par les mêmes combattants de l’ARSA. En les ajoutant aux victimes d’Ah Nauk Kha Maung Seik, le nombre total de morts pourrait s’élever à 99.

Les corps de 45 habitants d’Ah Nauk Kha Maung Seik ont été découverts dans quatre charniers à la fin du mois de septembre 2017. Les restes des autres victimes de ce village et des 46 habitants hindous de Ye Bauk Kyar n’ont toujours pas été retrouvés.

D’autres homicides illégaux d’Hindous commis par l’ARSA:

Nous avons également recueilli des informations faisant état de la responsabilité de l’ARSA dans d’autres homicides et attaques violentes visant des membres d’autres minorités ethniques et religieuses.

Le 26 août 2017, des membres de l’ARSA ont tué six Hindous – deux femmes, un homme et trois enfants – et blessé une autre femme hindoue à la périphérie de la ville de Maungdaw, près du village de Myo Thu Gyi.

Kor Mor La, 25 ans, est l’une des deux femmes qui ont survécu à cette attaque, avec quatre enfants. Son époux âgé de 30 ans, Na Ra Yan, et leur fille de cinq ans, Shu Nan Daw, ont tous deux été tués.

“Les gens qui nous ont tiré dessus étaient vêtus de noir. Je ne voyais pas leurs visages, seulement leurs yeux. Ils avaient de longs fusils et des épées. Mon mari a été tué juste à côté de moi. J’ai reçu une balle [dans la poitrine].” (Kor Mor La, une survivante de 25 ans)

Ces homicides ont eu lieu quelques jours après que des combattants de l’ARSA aient lancé une série d’attaques contre une trentaine de postes de sécurité du Myanmar le 25 août 2017, ce qui a déclenché une campagne de violence illégale et totalement disproportionnée de la part des forces de sécurité. Plus de 693 000 Rohingyas ont été contraints de fuir au Bangladesh, où ils demeurent réfugiés.

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