Plus on tue, mieux on est traité

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Cet enfant vient de tuer. Si lui ou un des siens était expatrié, il serait probablement sous la juridiction d’un pays du sud-est asiatique, qui n’aurait aucun scrupule à l’éliminer.

Mais il y a des enfants ressortissants français, anglais ou belges (ou autres) qui ont tué. Ils ont été entraînés à tuer. L’État islamique a diffusé des vidéos terribles montrant le lavage de cerveaux dont ont été victimes ces enfants. Rappelez-vous les enfants d’Hitler, qui voulait créer la race supérieure en faisant élever à sa manière les enfants blonds aux yeux bleus. Cela a, paraît-il, donné des monstres.

On se dispute en France au sujet des enfants des djihadistes. Evidemment, quand on dit le mot “enfant”, on pense à l’innocence et non au meurtre ou à la guerre.

Pourtant, qui a oublié la vidéo dans laquelle le neveu de Sabri Essid, demi-frère de Mohamed Merah, tuait un Palestinien musulman agenouillé? Seule compte l’opinion du téléspectateur occidental que les journalistes font larmoyer à longueur de reportages? L’opinion de la famille de ce Palestinien assassiné n’a aucune valeur concernant son fils qu’un enfant franco-tunisien a tué? Même si c’est dans un centre de détention, cet enfant tueur, s’il était encore en vie, coulerait, aux frais du contribuable français, une vie bien plus douce que celle des enfants ou des frères de sa victime, et qui sont des pauvres.

Et qui a oublié la vjdéo des enfants assassins dans le théâtre de Palmyre? Il y avait certainement des Occidentaux parmi eux. On a mis à leurs pieds, à genoux dans un théâtre, une file de soldats syriens aux visages ensanglantés, qui avaient été tellement torturés durant les jours et les nuits préalables, que certains d’entre eux ne parvenaient pas à rester debout ou à genoux.

Si l’un de ces enfants ou adolescents est un ressortissant français, aura-t-il droit d’aller se couler la vie douce en France dans une cellule de luxe avec nourriture à satiété, sachant qu’en Syrie, les enfants des hommes qu’il a assassinés, meurent littéralement de faim? Car, quand on vous fait larmoyer sur le sort des djihadistes, on ne vous dit pas que les familles syriennes sont nombreuses et pauvres, qu’une femme dont le mari est mort, n’a pas nécessairement de quoi nourrir ses enfants. L’assassinat du père signifie la faim pour sa femme et ses enfants. Les victimes des enfants de Daech n’étaient pas des richards. C’étaient des pères de famille de la classe plutôt pauvre. Leur disparition a laissé des orphelins sans ressources qui, aujourd’hui, meurent parfois littéralement de faim parce que les sanctions occidentales ont rendu exorbitant le prix des denrées alimentaires.

Est-il juste que ces enfants meurent de faim, et que les enfants djihadistes occidentaux qui ont égorgé leurs pères, parfois devant caméra, se coulent la vie douce dans des prisons de luxe, loin du blocus imposé par l’Occident à la Syrie? Est-il possible aux assassins et à leurs enfants de gagner sur tous les plans, tuer en France, tuer en Syrie, puis, une fois perdants, rentrer en France, laissant les enfants de ceux qu’ils ont tué et dont ils ont ruiné le pays, perdre sur tous les plans?

Non, non, ce monde est trop injuste. Il y a quelque part, quelque chose que je n’arrive pas à comprendre. On m’avait dit qu’un homme égale un homme, qu’un enfant égale un enfant. Mais je m’aperçois que plus on tue, mieux on est traité, et plus on est gagnant.

Lina Murr Nehmé, 20 mars 2019

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